1 - La rencontre au bal
En entrant dans ma propriété, la pluie s'abat sur moi et en un rien de temps, je me retrouve trempée jusqu'à l'os. Sur les derniers mètres me séparant de ma maison, je me mets à courir en priant pour ne pas chuter. J'ouvre vivement la porte puis entre rapidement à l'intérieur, pour retirer ma cape inondée et dégoulinante d'eau. En cette saison estivale, il est assez rare de voir une telle météo à l'extérieur et bien évidemment, il a fallu que ça tombe sur le jour où j'avais quelques courses à faire pour ma mère. Je dépose le paquet sur la table de salon avant de me faire arrêter par cette dernière dans la cuisine.
-Tu es trempée Lydie ! Tu aurais dû prendre un vêtement plus adapté ! Me sermonne-t-elle en posant son légume ainsi que son couteau. Je hausse les épaules.
-Lorsque je suis sortie pour acheter la viande, il faisait grand soleil maman. Elle fait une moue mécontente sans pouvoir rien ajouter, ce n'est pas de ma faute.
-Très bien, va prendre une douche dans ce cas il faut que tu sois prête pour ce soir. Je fronce les sourcils intriguée tout en volant une pomme pour croquer dedans.
-Ce soir ?
-Le prince Byron organise un bal masqué, et tu vas t'y rendre car nous avons reçu l'invitation. Ton père n'est pas encore revenu d'Oprany, alors je ne peux pas y aller sans cavalier. Je prends une mine désespérée.
-Maman.. Je ne supporte pas l'hypocrisie de ces personnes riches qui se pensent supérieures à nous, et tu m'envoies seule, au beau milieu de ces gens ?
-Tu ne seras pas seule, Hunter sera avec toi. Termine-t-elle en se lavant les mains.
Le concerné descend l'escalier, en le voyant, il m'envoit un clin d'oeil puis part dans le salon au poste de téléphonie pour contacter, je suppose, notre père qui se trouve sur le monde d'Oprany pour son travail. Il s'occupe d'affaires importantes, en rapport avec l'empire d'Élithiope, tout cela est secret car ça concerne la royauté.
-C'est encore mieux, merci maman. Ironise-je en fixant mon frère, au tempérament très impitoyable par moment, malgré tout, j'ai une relation très fusionnel avec lui. C'est mon grand frère tout de même.
-Files sous la douche au lieu de t'apitoyer sur ton sort. Je ravale un soupir et souris joyeusement à la place : comme pour me donner du courage.
-Ta robe ainsi que ton masque t'attendent sur ton lit ma chérie ! Crit ma mère d'en bas. J'entre-ouvre la porte de ma chambre pour jeter un léger coup d'oeil à ce qu'il s'y trouve. Une belle robe dorée, avec quelques ombres brunes sur le corset. Le jupon est bouffant, comme le veux la récente mode à la cour. Quant à mon masque, il touche aussi la couleur d'or, brillant. Je pars donc prendre une douche pour venir ensuite me préparer.
Un simple maquillage fera l'affaire : du marron foncé soulignant ma paupière, du noir charbonneux sur mes cils et un rouge à lèvres pétant. Je n'ajoute rien d'autre, hormis mon masque. Ma chevelure blonde ondulée suffira également. Je prends également un sac assorti à ma robe puis je descends rejoindre mon frère et ma mère. Je remarque que Hunter s'est également changé, un costume brun ténébreux accompagné d'une cravate bordeaux. Il est parfait comme ça. Fièrement, il replace sa manche et hausse les sourcils, je ricane face à ce masque qu'il prend avec moi.
-Très élégant monsieur de Boulys !
-Parlons de vous ma chère Lydie, ravissante. Il capture ma main pour déposer un baiser sur le dos de celle-ci, me décrochant un autre rire.
-Vous êtes magnifiques mes enfants, je vais capturer ce moment ! Notre mère sort un appareil de la veille armoire datant de plusieurs siècles. Mon frère prend donc la pose et je limite maladroitement.
-Parfait ! Allez-y, la calèche royale est là.
-La calèche ? Nous aurions pu prendre le véhicule de papa. Maugre le blond à mes côtés dans ses dents, puis nous sortons. Effectivement, une calèche est là, nous attendant.
-Famille De Boulys ? S'interroge le conducteur en observant un papier qu'il tient dans sa main droite.
-Affirmatif. Répond Hunter en me rejoignant, puis les chevaux presse le pas, j'observe le paysage défilé sous mes yeux. Il a arrêté de pleuvoir forte heureusement, mais la nuit est tombée. Je ne peux observer les étoiles à cause des nuages présents.
-Ne fais pas cette tête petite soeur, nous allons faire des rencontres ce soir ! S'exclame mon grand frère en sortant une petite fiole de sa poche intérieur pour en boire de contenu, de l'alcool sûrement.
-TU vas faire des rencontres. Pas moi. Comme d'habitude. Généralement, à ce genre de bals, mon frère termine avec une ou deux compagnes de fortunes, alors que moi, je passe ma soirée à me faire importuner par des hommes aux bels paroles cherchant un peu de compagnie ou tout simplement par des femmes qui tentent de sympathiser trop ouvertement pour agrandir leur cercle amical, ainsi que leurs opportunités, que d'hypocrisie.
-Tu devrais essayer de te faire des amis Lydie, ça te ferait du bien. Je lui lance un regard assassin et il sourit en coin.
-J'ai déjà des amis, Hunt.
-Tu as Blanche depuis la naissance, ça ne compte pas, et puis, elle ne vient même pas de ce monde. Et je t'ai déjà dis de ne pas m'appeler comme ça, je déteste. Notre transport s'arrête et un homme vient nous ouvrir la porte.
-Pour moi, ça compte et ça me suffit. Et tu m'appelles bien Lydie, je ne vois pas le problème. Nous sortons alors face à cet immense château où les lumières fussent tout comme la musique.
-La différence est que tu apprécies ce surnom, petite soeur. Nous entrons alors dans ce magnifique hall, constitué d'or et de marbre. Un garde s'approche de nous avec un formulaire.
-Vos noms s'il vous plaît ?
-Hunter de Boulys, et voici ma jeune soeur, Mélody de Boulys. Annonce mon frère d'une voix solennelle. Le garde vérifie sur ses papiers que nos noms s'y trouvent puis il nous laisse passer dans la salle principale.
Un grand brouhaha de discussion et de musique se mélangent jusqu'à mes tympans et je retiens une moue exaspérée. Un serveur passe près de nous avec plateau contenant des flûtes de vins, mon frère en attrape une de justesse, la lève vers moi puis la bois d'une traite, avant de la reposer sur une petite table sur notre droite. Il prend ensuite ma main pour y déposer ses lèvres, accompagné d'un regard malicieux.
-Chère petite soeur, je te laisse à tes dépends ! Passes une agréable soirée en compagnie de la haute société. Et surtout, si il y a un quelconque problème, je ne serai jamais très loin, je te surveille. Suite à ces dires, il m'abandonne pour se mélanger à la foule, et voilà, je me retrouve seule comme toujours à genre de fête.
Hunter est probablement parti chercher une proie, ou plusieurs, je me dirige donc vers un coin reculé de cette grande salle de réception, évitant de me faire remarquer pour ne pas que quelqu'un vienne me parler. Je m'installe sur une chaise libre puis inconsciemment, cherche mon frère des yeux. Il y a beaucoup trop de monde pour que je ne puisse repérer sa tête blonde, surtout qu'il est masqué. Je tends alors le bras pour capturer une petite gourmandise car je commence à avoir l'appétit qui creuse.
Que la soirée commence..
[...]
-Madame, je me redresse face à cette homme approchant environ la trentaine, enchanté, je me présente, Tiryon McCartey. Poliement, je lui offre le dos de ma main pour qu'il me salue.
-Enchanté, monsieur McCartey. Murmure-je gênée, ne voulant guère de sa compagnie.
-Puis-je connaître votre identité, madame ? Demande-t-il en me rendant ma main.
-Mademoiselle. Et, le masque ne nous permet-il pas de rester dans le secret ? Un léger rire sort de sa bouche et il acquiesce, perdant.
-Vous marquez un point très chère, vous m'avez eu. Admet-il dans un sourire.
-Veuillez m'excuser, je dois vous fausser compagnie. J'allais à la recherche de mon frère. Tente-je en prenant mon sac, prête à m'échapper.
-Très bien, passez une bonne soirée dans ce cas. Je m'incline rapidement avant de le quitter pour de bon, c'est justement ce que j'appréhendais : que quelqu'un vienne me parler.
Je ne suis pas associable, j'ai une amie et je sais parler aux gens. Néanmoins, les personnes présentent appartiennent aux rangs des nobles ou de la royauté. Hunter et moi avons été invité par unique respect car mon père, Trevor de Boulys occupe un poste important pour eux. Alors que ma famille et moi, nous faisons parti des contemporains, c'est le juste milieu dans notre société comportant plusieurs 'rangs'. Au plus bas se trouve les esclaves considérés comme n'appartenant pas à la société. Ensuite, il y a les paysans, cela sont relativement pauvres car leurs travails sont mal payés. Au même niveau, il y a les contemporains - j'en fais partie - et les entre-deux, les contemporains sont ceux qui ont une vie relativement paisible sans trop de problèmes, quant aux entre-deux, ils sont différents de nous car ils possèdent deux lieux de vies : un ici, sur notre planète Menyphis et un deuxième une autre planète, leur but est de rédiger les différences entre deux mondes. Mon amie Blanche fait partie de ces gens.
Un peu plus haut dans la société on trouve les modernes, ces personnes sont de vraies génies, ils vivent presque coupés de Menyphis, dans un univers high-tech, créant des mécanismes et objets incroyables au développement de notre système social. Le rang des religieux est en quelque sorte considéré comme le plus important car il est respecté par tous, ce sont ceux qui communiquent directement avec notre dieu créateur : Deuturæ. Après il y a les nobles, les riches, ils possèdent toute la fortune de Menyphis et ne jurent que par un autre rang : la royauté. C'est en soit, la famille Royale. Elle est composée principalement - sans compter les oncles, tantes, cousins et courines - de six personnes. Le Roi Cassius la Reine Anastasie, le prince héritier Byron, le prince Dyson, et les princesses Isis et Athénaïs, des jumelles.
Un courant d'air frais me ramène à la réalité et je referme la porte transparente derrière moi. C'est la seule issue que j'ai trouvé pour être enfin tranquille : les jardins. J'aperçois tout de même quelques soldats faire leurs rondes mais ils sont relativement loins. Alors lentement, je marche sans avoir de direction. Les jardins du palais royal sont réputés pour les plus beaux de l'empire. Cet empire contrôle tout Menyphis, mais les gens préfèrent appeler ça la capitale. Car Élithiope est certes, un empire puissant, mais elle est également la ville-capitale de Menyphis. De larges marches d'escaliers se présentent à moi et je décide de m'asseoir un moment ici, pour observer le tableau que j'ai sous les yeux.
Même si il fait nuit, je peux visualiser ce merveilleux endroit. Des arbres fleurissant de tous les côtés, de belles fleurs recouvrant la verdure humide, des dalles en marbres pour pouvoir marcher sans se salir, des fontaines ici et là. Ces jardins, éclairés par la lumière du soleil, doivent être une pure merveille.
-J'aime venir ici pour réfléchir, ce paysage regorge de bonnes ondes pour l'esprit. Je sursaute face à cette voix rauque mais détendue. Je tourne la tête sur ma droite pour y voir l'homme pointer la marche sur laquelle je me trouve.
-Puis-je ?
-Je vous en prie. Murmure-je en étant captivé par sa voix, si virile et pourtant, paraît si délicate à entendre.
-Vous n'appréciez pas la compagnie des nobles ? Ou êtes-vous simplement perdue ? Je hausse les épaules avant de plonger de nouveaux mes iris sur l'horizon.
-Pour être sincère monsieur, c'est un peu des deux. Et sans vouloir vous offenser, je trouve que vous, les nobles, n'êtes pas suffisamment transparents envers nous. Forte heureusement pour moi, il le prend bien et ricane.
-Vous pensez alors que je suis un noble ? Intriguée, je le fixe de nouveau, je ne peux rien remarquer de lui, il fait trop noir. De plus il a masque et son costume est très sombre. Même sa chevelure est de couleur sombre, peut-être brun ténébreux.
-Ce n'est pas le cas ?
-Non, ce n'est pas le cas mademoiselle.. ?
-De Boulys. Mélody, de Boulys. Déclare-je sans filtre. Je ne sais pas ce qu'il m'a poussé à décliner mon identité, mais je ne vois aucun problème à lui dévoiler, à lui.
-De Boulys, je vois. Votre père, Trévor de Boulys, travail au Quartier d'Affaire Royal, je me trompe ?
-Effectivement. Vous devez être un de ses collègues ? Questionne-je curieuse de savoir qui se cache derrière cet homme mystérieux.
-En quelque sorte, oui. Dites-moi mademoiselle de Boulys, pensez-vous la même chose de la royauté ? Ou faites-vous une différence entre ces deux rangs ? Je hausse les épaules, avant de réfléchir à ma réponse.
-Je ne pense pas qu'il y est une réelle différence entre les deux, ils se pensent tous deux supérieures aux autres. Et je dois avouer qu'avec la réputation du prince Byron, la royauté ne m'inspire guère de la sympathie ! Le jeune homme analyse ce que je viens de dire, se penche vers son genou gauche puis réplique.
-Alors, vous jugez sur les rumeurs ?
-Des rumeurs monsieur ? Pardonnez-moi mais, j'ai eu l'occasion de voir ce prince à l'oeuvre dans l'une de ses prestations de tortures ignobles, je peux vous assurer que ces rumeurs sont fondés. Rétorque-je en me penchant également vers lui, intéressée par notre débat. Il a l'air de faire une légère grimace en détournant le regard.
-Je ne vous contredis pas mademoiselle de Boulys, néanmoins, vous ne pouvez pas mettre toute la famille dans la même case, ne pensez-vous pas ?
-Certes, les jumelles par exemple, n'ont pas encore leurs dizaines. Elles doivent certainement pas être comme leur grand frère.
-Je comprends votre point de vu. Et que dites-vous du prince Dy..
-Des gardes viennent par ici ! Le coupe-je intentionnellement en posant ma main sur son bras, l'homme regarde dans ma direction et remarque une patrouille de soldats marcher vers nous. Je me relève vivement et il m'imite.
❝ ❞
Et voilà pour le premier chapitre de ce tome 2 "d'Amour Royal". N'hésitez pas à me donner vos avis je suis toute ouïe :)
-Elisa
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