-Interdit de sortir d'ici en dehors des services, des tâches, des punitions ou des autorisations spéciales. Interdit de manger autre chose de ce qu'ils nous donnent, d'obéir à autre que le prince Byron, d'enfreindre le règlement, d'avoir des relations mise à part lui, que ça soit amitié, amour ou autres. Interdit de s'endormir après le couvre-feu sauf si tu as une tâche à effectuer. Interdit de mettre autre chose que l'uniforme sauf si le prince Byron t'en donne l'autorisation ou l'obligati.. Je coupe Kayla de la main en fermant les yeux.

-Je pense avoir compris, interdit de vivre quoi. Ironise-je en r'ouvrant les yeux alors qu'elle s'autorise un demi-sourire face à ma petite blague.

Je suis dans une espèce de grande salle, fermée. C'est ici où mangent, dorment et passent du temps - si l'on en a - les esclaves du futur roi Byron, nous sommes environ une vingtaine dont cette fille, Kayla qui doit avoir à peu près mon âge, voir plus jeune.

C'est une belle fille, la forme des yeux en amande, les cheveux bruns, les iris foncés, les lèvres rosés, le teint plutôt clair, d'une gentillesse remarquable car c'est la seule qui m'a parlé depuis que je suis arrivée, mais elle paraît naïve et très peu sûre d'elle, assez docile.

Quand je suis entrée ici avec le prince, elles se sont toutes mises à genoux - ce que je vais devoir également faire quand je le verrais - quand il est partit, Kayla est venue se présenter au près de moi, elle avait les yeux qui briller de petites larmes avant de me dire qu'elle était complètement terrorisée par lui.

Qu'est ce qu'il a bien pu lui faire à elle ?

-Eh la nouvelle, il va être 10h alors ta intérêt à te bouger le cul, il y a la chambre du prince à nettoyer ! Me lance une autre esclave d'une quarantaine d'année, me balançant presque une espèce de chariot avec tout ce qu'il faut pour nettoyer.

De l'eau m'éclabousse le haut de ma nouvelle robe d'esclave royale, l'eau était bouillante alors je pousse un hoquet de surprise en ouvrant la bouche de douleur.

Les autres filles qui étaient autour regardent la scène en rigolant, elles se moquent de moi là ? Cette vieille femme est donc d'après Kayla la plus vieille esclave du prince, comme la doyenne, c'est la chef.

Chef ou non, je ne vais pas laisser passer ça.

-Nan mais ça va pas la tête, c'est brulant ! Gueule-je hors de moi, en me frottant le buste.

La femme croise les bras, me regardant de façon hautaine, avant de se placer juste devant moi, pour me cracher au visage.

Pardon ?!

-Faut apprendre à pas me répondre moi.

Complètement hystérique, je prends une serviette humide sur mon chariot pour m'essuyer le visage pour ensuite prendre le seau d'eau bouillant pour lui balancer au visage.

L'esclave hurle de douleur en se tenant le visage alors que les autres filles paraissent complément choquées, il ne faut pas se frotter à moi quand on fait partie du même rangs les filles.

Alors que la doyenne tombe en arrière, toujours en se tenant le visage qui est tout rouge et gonflé - elle va s'en remettre d'ici quelques jours - deux gardes entrent ici attirés par les cris de la femme.

-Qu'est ce qu'il se passe ici ! Hurle l'un d'eux en me regardant avec le seau dans la main, puis regardant la femme au sol, ils comprennent rapidement alors ils me prennent par les bras pour me pousser vers l'extérieur et traverser le couloir.

-On l'amène chez le prince, cette insolente va payer.

J'ouvre grands les yeux face aux paroles du gardes et comment à me débattre ce qui réveille mes blessures dans mon dos, nan je ne veux pas le voir !

-Nan arrêtez ! Je dois aller faire du ménage ! Cris-je complément folle alors que l'on arrive dans le couloir des chambres royales, je perds toute fierté que j'avais précédemment et mon teint devient sûrement blanc comme jamais personne ne l'a été.

Lorsque nous arrivons devant la porte, les autres gardes qui se tiennent devant la porte me regardent en soupirant avant de toquer, mon coeur rate un battement quand la porte s'ouvre violament faisant voler mes cheveux blonds.

Le prince paraît surpris de me voir ici, il lâche la porte en portant ses yeux maintenant vers les deux autres gardes qui me tiennent avec forces.

-Elle a voulu ebouillanter la doyenne de vos esclave votre altesse.

-Bien je m'en occupe. Annonce-t-il rapidement en me prenant par l'épaule pour me pousser au milieu de sa chambre, je manque de tomber pendant qu'il claque la porte de sa chambre.

Je remets mes cheveux en arrière avant de baisser la tête, je regarde mes pieds, pendant que lui, il tourne autour de moi me faisant encore plus stresser.

-Pourquoi t'as fais ça ? Être fouettée en public ne te suffit pas ?! Me sermone le prince en se mettant devant moi pour me gifler, je me mords la lèvre en posant ma main sur ma joue.

-Elle m'a provoqué.. toutes les esclaves se moquaient de moi et elle m'a aussi lancé le chariot et de l'eau est tombée sur mon buste, elle m'a aussi craché au visage... Dis-je d'une voix tremblante, toujours la tête baissée.

-Et c'est une raison pour l'envoyer à l'infirmerie ?! Continu le futur roi de sa voix rauque, j'essaye au maximum de me contenir, il me fait peur.

-J'attends une réponse ! Il m'attrape par mes cheveux pour me tirer vers l'arrière, il est beaucoup plus grand que moi et avec ses vêtements de prince il pourrait intimider le roi lui même.

-Non.. Murmure-je en fermant les yeux avant de poser mes mains sur mon visage de peur qu'il me frappe une seconde fois.

-Tu seras privée de repas aujourd'hui, et ce soir tu dormiras dans les cachots, maintenant retourne chercher ce chariot et travaille !

Le prince héritier me lâche de façon bestiale ce qui provoque une chute, je retiens difficilement un cri lorsque mon dos entre en contact avec le sol de sa chambre.

-Pourquoi c'est moi qui est punie alors que c'est elle qui a commencé ? Ose-je en me relevant en me tenant les côtes.

Je croise un instant son regard glacial et je comprends mon erreur seulement quand sa main atterrit une seconde fois sur ma joue, cette fois les larmes coulent.

-Ma parole tu veux pas plus qu'une nuit au cachot ?! Dégage !

La main sur la joue, je me recule jusqu'à la porte en faisant non de la tête. J'ouvre la porte et part en courant sous les interpellations des gardes.

J'entre en trombe dans le quartier des esclaves sous les regards méprisants des filles, je ne vois ni Kayla ni la vieille, ce qui est très bien comme cela, je vois que le seau a été remplit et un petit mot et écrit à côté.

Je le prends dans ma main et lit "je suis partie faire mes tâches, je t'ai rempli ton seau, courage. Kayla."

Je souris légèrement, c'est sympathique de sa part, je vais rapidement près de mon lit - si l'on peut appeler ça comme ça - et cache ce mot sous mon matelas avant de retourner à côté de mon chariot et de partir d'ici.

Sur le chemin, je prie de tout coeur pour qu'il soit partit, je n'ai pas envie de l'avoir dans mes pattes.

Je montre ma carte aux gardes en baissant la tête pour pouvoir entrer, je referme la porte en constatant qu'il n'est pas là, parfait.

Comme j'avais l'habitude de faire ça chez mon ancien maître, c'est facile pour moi. Je nettoie les moindres recoins, je me souviens que si je laissais la moindre trace chez Eric, j'étais privée de repas le soir, ce n'étais pas si terrible maintenant que j'y pense.

Je remarque l'horloge au dessus la porte, même les aiguilles sont en or ! Elle indique 13h20. Cette chambre est tellement grande !

Je finis par la fenêtre, extérieur et intérieur, alors que j'entends la porte s'ouvrir et se refermer derrière moi, automatiquement je me crispe et repose l'éponge dans l'eau, tiède, avant de m'essuyer les mains sur une serviette.

Mes doigts serrent la barre du chariot et j'avance vers la porte, passant à côté de lui, au même moment, mon ventre décide de se manifester en montrant sa faim, je sers la mâchoire et arrive enfin de la porte.

Sa main se pose sur mon bras endoloris dû à la force des gardes, je me crispe encore plus et me mords la lèvre nerveusement.

-Essayes d'être sage, sinon je serais de moins en moins clément avec toi. Déclare le prince Byron en me lâchant enfin, je hoche simplement la tête et murmure un petit "oui" avant de quitter enfin cette chambre.

[...]

-Je suis vraiment désolée pour toi.. j'aurais aimé que tu dormes dans ton lit pour le premier soir... Murmure Kayla en prenant un plateau.

-Ce n'est pas de ta faute.. Dis-je en prenant à mon tour un plateau.

On sort des cuisines pour arriver dans la salle à manger, spacieuse et royale. La famille royale et leurs amis proches se trouvent sur la table, je reconnais le roi, la reine, le prince Dyson, le prince Byron, les deux petites princesses Athénaïs et Isis, les autres je ne connais pas, pas assez célèbre sûrement.

Kayla m'a dit qu'on devait servir leur repas chaque soir et le matin tout dépend de notre emploie du temps, le midi c'est d'autres esclaves, principalement de Byron.

Dyson est le seul qui n'a pas d'esclaves, Kayla m'a dit que c'était quelqu'un de très gentil et je la crois. Les deux jumelles ont deux esclaves, plus des nourrisses dans leurs cas. La reine ont a deux ou trois je ne sais plus, ce sont des femmes qui l'aident à se maquiller, s'habiller et autres. Le roi en a autant que la reine il me semble.

Je sens le regard insistant du prince héritier sur moi, ce qui me déstabilise. Quand je croise son regard je fais tomber la moitié de ce qu'il y a sur ce plateau.

-Oh je suis vraiment désolée...

Je pose le plateau sur la table, mon maître se penche pour chuchoter.

-On reglera ça plus tard.

Je frissonne et repars dans les cuisines chercher de quoi nettoyer, personne ne m'a rien dit, les filles ont rigolé, le roi m'a simplement porté un regard accusateur et la reine et le prince Dyson n'ont rien fait.

Je reviens pour nettoyer, fais plusieurs aller-retour et la fatigue commence à me prendre, je me rends compte que je n'ai bu qu'une fois en 1 jour et je n'ai pas mangé. De plus, l'eau était chaude, c'était de l'eau que j'ai eu dans le seau, j'avais si soif.

À la fin du repas, des gardes s'approchent de moi. Ils sûrement reçu l'ordre d'aller m'amener aux cachots, je les bouscules en grognant.

-Je peux marcher seule... Marmonne-je pour ne pas trop m'attirer les foudres de ses hommes sans coeurs.

Ils me prennent finalement par les bras, bien évidement me jette violament sur le sol betonneux et dur de ma cellule, humide et froid.

-Aller bonne nuit esclave. Se moque l'un d'eux en claquant la grille, je me recroqueville dans coin et ferme les yeux, je suis glacée, j'ai mal, j'ai faim, j'ai soif et je suis fatiguée.

Si c'est comme ça tous les jours, je ne vais pas tenir longtemps.

[...]

-Mais t'es con ou quoi ! Elle s'est faite fouettée hier ! Si le prince héritier apprend que tu as fais ça tu vas te faire descendre ! Dit le deuxième garde au premier qui vient de me réveiller en me donnant un coup de pied dans le dos, sous mes hurlements de douleur.

L'autre devient pâle, me regarde et attends que je me calme. Il se penche vers moi pour me lever.

-Si tu parles je t'assure que je vais te faire bien pire. Chuchote-t-il doucement à mon oreille pour pas que l'autre entende.

Ils me tiennent encore par les bras pour me faire avancer, et heureusement car avec la douleur je n'arrive pas à tenir debout.

Les gardes me déposent dans mon quartier et repartent. Je suis accueillie par Kayla, complément choquée par mon état.

Elle m'aide à aller jusqu'à mon lit, s'installe à côté de moi et me brosse doucement les cheveux.

-Je vais aller chercher ton déjeuner ma belle. Dit-elle en posant la brosse en bois sur mon chevet, elle contourne mon lit mais se fait arrêter par une autre esclave, qui se moquait de moi hier. Je ne l'aime pas.

-Elle n'a pas le temps de déjeuner elle doit aller nettoyer la chambre du prince Byron ! Proteste la blonde en me tendant mon chariot, Kayla s'apprête à dire quelque chose cependant je la coupe en me levant avec difficulté.

-Elle a raison Kayla, merci quand même..

Je m'appuie sur la poignée de mon chariot, sort d'ici et avance dans les couloirs ne traînant des pieds.

Ce garde ne pas loupé, déjà que dormir sur le sol dur m'a fait un mal de chien, alors me réveiller de cette façon était vraiment horrible. En plus avec la faim et la soif...

Je montre ma carte, entre et ferme la porte. Je vérifie ensuite qu'il soit là. Je le vois sortir de son dressing, bien habillé, en pleine forme, sourire en coin, regard provocateur. Le prince Byron quoi...

Je baisse la tête et avance en boittant vers la commode pour faire les poussières, même si je suis casiment sûr qu'il n'y en aura pas, je les ai faite hier.

-Alors bien dormi ? Ricane mon bourreau en appuyant avec deux doigts sur mon dos, exactement à l'endroit où l'homme m'a donné son coup.

Je hurle de douleur en me cambrant puis me retourne pour poser mes mains sur la commode et le regarde.

Tandis que je me mords la lèvre les larmes aux yeux, il fronce les sourcils et s'approche de moi.

-Le sol fait si mal au dos ? Pourtant hier ce chien que j'ai tué t'a soigné. Remarque-t-il en faisant référence à l'homme qui m'a touché...

Je baisse simplement les yeux, en mordant une seconde fois ma lèvre, me rappelant des paroles de ce garde si je le dénonce.

-Tu me caches quelque chose ?

Comment peut-il savoir ?

-Dit moi. Souffle-t-il cette fois d'un ton menant en se collant presque à moi.

Je ferme les yeux, sentant son souffle sur mon visage et son odeur se mélangeant à la mienne.

-Cest.. un garde. Il m'a réveillé en me donnant un coup de pied dans le dos... Murmure-je presque en fermant les yeux, de peur des représailles et de la réaction du prince Byron.

J'ose ouvrir doucement les yeux, je vois son regard sombre, sa mâchoire encore plus contractée, ses veines du frond ressortant.

Il me prend soudainement le bras pour me retourner et me plaquer le ventre contre la commode, je pousse un hoquet de surprise alors qu'il descend la fermeture de ma robe jusqu'en haut de mes fesses.

Il enlève ensuite mes bretelles et fais glisser ma robe au sol, je ne bouge pas, surprise et pétrifiée. Je ne porte pas de soutiens-gorge, les esclaves n'ont pas le droit à ce confort, il écarte ensuite mes cheveux pour les mettre en avant.

Le futur roi passe doucement sa main sur mes blessures ce qui me fait frissonner et il s'attarde sur la zone de ma blessure datant de ce matin.

-Qui est le garde ?

Sa voix est calme, posée et contrôlée. Un peu trop même. Cependant, je ne sais pas qui m'a fait ça.

-Je ne sais pas.. c'était l'un des deux gardes.. de ce matin. Bafouille-je encore perdue par sa soudaine douceur.

Il est bipolaire.

-Ne bouges pas d'un centimètre, je reviens. Déclare-t-il avant de se reculer et de quitter la chambre.

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