Chapitre 9
Deux mois sans attaque d'akuma. Cela était trop beau pour être vrai. Alors qu'elle dégustait une glace à la banane en lisant Le Rouge et le Noir de Stendhal, Marinette entendit une explosion. Elle se leva d'un coup et déboula dans les escaliers, Tikki à ses trousses. Sabine se tenait devant la fenêtre. Tom, quant à lui, faisait des allers-retours entre sa femme et sa fille. Un tremblement se fit sentir, les meubles tremblèrent, la vaisselle tomba et se brisa dans un vacarme assourdissant.
La franco-chinoise commença à se diriger vers sa chambre dans le but de se transformer, mais sa mère l'attrapa par le bras et la serra contre elle aussi fort que possible. Un nouveau tremblement se fit sentir et toute la famille tomba à terre. Le patriarche releva sa femme et sa fille et les emmena dans le salon avec une inquiétude mal dissimulée.
- Restez là, je vais aller voir dehors !
Marinette était sous le choc, ses parents lui donnaient de l'attention. Là, maintenant, après des jours d'ignorance et alors qu'un akumatisé attaquait dehors. Mais comment diable pouvait-il faire trembler le sol ? Sabine lui embrassa le front, ne la lâchant toujours pas.
- Ne t'inquiètes pas ma puce, le bâtiment d'en face s'est effondré, mais les superhéros sont là, nous n'avons plus rien à craindre.
Elle se mordilla les lèvres. La brunette était si bien dans les bras de sa mère, à être bercée loin de ce monde de violence. Et pourtant... Elle était celle qui sauvait les gens de ce genre de monde violent. Elle ne pouvait rester indéfiniment cloîtrée chez elle. Elle devait se lever, trouver une excuse, et se battre encore et toujours. Elle se maudissait déjà de devoir lui mentir, mais pour une fois sa... situation lui permettait de s'enfuir sans avoir l'air trop étrange.
L'étudiante s'écarta de sa mère. Elle imita parfaitement une crise de larmes, sans trop de difficultés puisque, à cause des hormones, ses émotions faisaient les montagnes russes. Prise de sanglots très réalistes, elle se releva, les jambes tremblantes. Sabine l'interrogea du regard avec appréhension.
- Chérie... ?
Marinette soupira désespérément, la peur au ventre.
- Je vais chercher mon plaid, je me dépêche, sans lui-
La mère Dupain-Cheng hocha simplement de la tête, compréhensive.
L'adolescente courut donc dans sa chambre, se transformant dans les escaliers, traversa la trappe et sauta du balcon avec son yoyo. Là où avant elle se sentait légère et libre, elle se trouvait lourde désormais, enchaînée au sol et prête à s'endormir en plein vol.
Quelques bâtiments s'étaient effondrés par-ci par-là, des passants fuyaient vers le sud en hurlant. Par déduction, qui peut paraître logique mais qui fut compliquée pour elle en raison de son esprit embrumé, elle se dirigea vers le nord de Paris. Elle voyait au loin des explosions, des tremblements, même des ondes de choc. De la poussière et des débris volaient lorsqu'une maison s'effondra. Instinctivement, elle se cacha derrière une cheminée pour se protéger, une main sur son estomac qui venait de se réveiller et l'autre devant elle, pour se soutenir.
Ce n'était décidément pas le bon moment pour crier famine, ni avoir envie de nems aux bœufs avec des kiwis. Très mauvaise idée. Elle se perdit dans ses pensées, rêvassant à de la nourriture qui la faisait saliver, quand un cri rageur la ramena brusquement sur terre. Elle reconnaissait ce cri. C'était celui de Chat Noir. Son cri était empli de rage et d'agacement. Ladybug en déduisit qu'il venait de rater son coup pour la deuxième fois.
Elle décida d'intervenir, excitée à l'idée de reprendre son rôle de super-héroïne. Dans un sens l'adrénaline des combats lui avaient énormément manqué.
Un homme beuglant à qui voulait l'entendre qu'il était le meilleur au tennis de table, bombardait la ville à coup de raquettes et de balles explosives. Il n'était pas bien grand mais bien camouflé sous une cape noire. Des filets étranges lui servaient de collant. Rien n'était visible de sa physionomie pour le décrire à partir de son buste. Seuls des cheveux violets dépassaient de sa capuche sombre. Avec sa raquette il prit une balle dans sa poche et la lança en l'air. Avec une force démesurée, il tapa dedans avec brutalité, enfonçant la balle de ping pong dans un bâtiment face à lui. Une lumière rouge apparut, aveuglant les personnes encore présentent aux alentours. La minute d'après, l'établissement s'effondrait, en miettes.
L'akumatisé sautait ici et là, agile et vicieux. Son sourire, seule partie visible sous sa capuche, ne dissimulait cependant en rien ses intentions malveillantes. Le halo du Papillon qui apparaissait de temps à autre sur son visage ne faisait que renforcer ses projets. Une véritable malédiction s'abattait sur la ville. Paris avait besoin de ses héros.
L'akumatisé inspira une nouvelle fois et éclata de rire. La référence à ses sentiments résonna dans tout le quartier et fit trembler quelques vitres en verre. Les habitants s'étaient enfermés chez eux, apeurés. Les bâtiments s'effondraient à mesure que le vilain passait son chemin en envoyant des balles de ping-pong meurtrières. Les super héros devaient réagir au plus vite avant que le nombre de victime ne dépasse le seuil déjà assez important et déplorable actuel.
Ladybug s'élança avec hargne et colère. Chat Noir la suivit en feulant, apeuré pour sa Lady qui partait contre vents et marées vers un akumatisé sorti d'un asile. Elle ne voulait plus réfléchir à tous les détails, elle voulait donner tout ce qu'elle avait, elle voulait se défouler émotionnellement avec ses poings et son yoyo.
Avant même d'avoir pu toucher d'un petit doigt l'homme en armure, elle se retrouva projetée avec son acolyte vers un pauvre immeuble qui passait par là. Son corps s'enfonça dans la pierre, créant un trou béant, des fissures l'entourant. Un fin filet de sang coula de sa bouche. Complètement sonnée par le choc, elle retomba sur le sol. Deux bras la soutenaient, l'appelant afin de la réveiller au plus vite.
- Buguinette, la sieste est finie il est seize heures !
Elle sursauta vivement, se redressant droite comme un piquet. Elle grimaça pour son pauvre dos et fit tournoyer son yoyo, prête à y retourner.
- Ma Lady ? Ton costume a absorbé le choc ?
La super-héroïne de la chance le fixait à présent comme un alien. Elle bégaya mais se reprit, plus déterminée que jamais.
- Oui, on y retourne !
Inquiet, il se tut, l'observant en détail sur ce qu'elle prévoyait de faire. Au lieu d'un plan élaboré, elle prit le rôle de Chat Noir, impulsif et fonceur. Elle y retourna dans un cri de guerre et de colère noire. Son partenaire fit tout pour la protéger, ne comprenant pas l'attitude de sa Lady qui fonçait à l'aveuglette sur le vilain, s'acharnant autant qu'elle pouvait.
Elle invoqua son Lucky Charm, se donnant au maximum dans ce combat. Une forme de disque atterrit entre ses mains lorsque son partenaire lui cria de faire attention. Elle sursauta et esquiva une balle, qui la frôla de peu. Le vinyle dans ses mains ne lui laissait entrevoir aucune solution. Alors elle le rangea sur sa ceinture, où était habituellement son yoyo, peut-être trouverait-elle la solution plus tard ?
Un nouveau coup l'arrêta dans sa démarche stupide de frapper sans réfléchir. Mais cette fois-ci, sa raison, son instinct, une impulsion lui dicta de fuir, de s'échapper, de s'en aller loin de tout ce mal potentiel. Elle écarquilla ses yeux lagons, sa surprise remplacée par une immense crainte. L'akumatisé l'assomma par un coup de pied mal placé sur son buste, l'envoyant vers la vitrine d'une boutique de laine.
Le verre se brisa, son corps se fit emporter dans le magasin. Seule l'employée paniquée qui tricotait, lui servit d'amortisseur. Malheureusement la douleur était là, les tourments aussi. Elle se releva douloureusement, tanguant de droite à gauche. Avec un effort surhumain, elle parvint à se cacher dans une impasse assez étroite.
Une matière profondément glacée coulait dans sa poitrine. La culpabilité la rongeait. Son cœur battait à tout rompre et sa gorge se serra, laissant à peine l'air entrer dans ses poumons. La jeune fille tentait de réprimer des larmes de honte et de remords. Ses joues étaient rouges, aussi chaudes que de la braise.
Adossée contre un mur encore stable, sa tête recommençait à bourdonner et des souvenirs insupportables de ses rêves lui revenaient en tête. Elle tenta à nouveau d'inspirer profondément, mais son souffle tremblait comme si on l'eût pendue. Et ses sanglots reprirent de plus belle.
Comment avait-elle délibérément fait en sorte de tuer cette chose qui vivait à l'intérieur d'elle ? De quel droit ?
Pourtant, une voix au sein de son esprit continuait et ne cessait de penser que de toute manière, ses choix restaient justes et qu'elle était la seule à pouvoir décider.
Mais...Il n'en demeurait pas moins que le cœur du fœtus battait, c'était un être vivant, et le souvenirs de ses rêves ne faisaient que la rendre de plus en plus proche de la folie, tant la culpabilité de son acte la rongeait. Et comme si cela ne suffisait pas, son ventre la rappelait à l'ordre par des douleurs qui ressemblaient à des douleurs de menstruations en plus fortes. Cela ne rendait pas la situation très rassurante.
Cela dura assez longtemps. Progressivement, cependant, elle réussit à reprendre peu à peu ses esprits et ses pensées furent barricadées jusqu'à nouvel ordre.
Deux mains lui touchèrent la joue avec une infinie douceur. Un souffle saccadé résonnait dans ses oreilles. Deux fentes noirs la fixait avec colère et inquiétude.
Son corps vint se reposer de lui-même contre celui de son coéquipier.
- Nous n'avons pas le temps pour un flirt ma Lady.
Joueur, il lui fit un sourire narquois et l'écarta doucement, rompant leur chaleur confortable.
- Tu es blessée Ladybug ? Si tu as des difficultés à bouger, reste derrière, je peux toujours aller sur l'avant. Du moment que tu purifies l'akuma.
Elle remarqua la grimace furtive de son partenaire, son épaule le faisait souffrir visiblement. Une Ladybug sur la touche et un Chat Noir blessé, ils n'allaient pas aller bien loin ! Leur duo était définitivement hors service. Ce qu'il leur fallait, c'était de l'aide. Elle devait purifier l'akuma mais ne pouvait pas se battre, Chat Noir ne pouvait faire l'appât que quelques minutes avant d'être sur le banc des remplaçants comme elle. Ils étaient trop peu, et trop faibles. Il leur fallait d'autres héros. Elle jeta un œil au vinyle et comprit.
- Chat, distrait-le dix minutes, je ne peux pas combattre, je suis malade et toi tu es blessé. Nous avons donc besoin d'autres super-héros. Reste dans le périmètre, je vais les ramener !
Le félin hocha la tête en signe d'accord et partit en hurlant au pédophile explosif. Ladybug leva les yeux au ciel, non sans dissimuler un petit sourire. Elle attrapa son yoyo d'une main et de l'autre, elle posa une main sur son abdomen.
Le trajet fut de courte durée, car, étant la nouvelle gardienne, elle prit de quoi créer de nouveaux super-héros, elle réveilla les kwamis désignés. Pressée, elle les chargeait immédiatement de leur mission.
- Pollen, va chez ton ancienne porteuse. Trixx et Wayzz, allez chez Nino, Alya y est normalement. Foncez, dépêchez-vous !
Aux gardes à vous, les kwamis partirent aussitôt chercher leur porteurs avec une certaine excitation de les revoir. Elle s'en alla vers la Seine, son rôle n'était pas de retourner auprès de son coéquipier, un autre de ces partenaires avait déjà son miraculous et l'attendait patiemment.
Une fois sur une certaine péniche, elle entra dans une cabine avec violence, apercevant un mouvement bleutée à l'intérieur. Ladybug se posta devant un Luka étonné entrain de ramasser de la paperasse.
- Viperion, un combat fait rage, les héros sont tous convoqués.
Il hocha distraitement de la tête, fronçant les sourcils de mécontentement. Il se transforma grâce à Sass et suivit leur leader, qui semblait pressée en vue de la vitesse dont elle faisait usage.
Sur place, il entama la bataille pour essayer de toucher l'akumatisé, avec ses compatriotes Rena Rouge et Queen Bee. Chat Noir restait planté sur un lampadaire, observant de loin, tandis que Carapace repoussait les bombes pour éviter les dommages.
Son coéquipier félin s'approcha de Ladybug, inquiet.
- Toucher le vilain est difficile ma Lady, surtout que nous ne savons pas où se trouve l'akuma !
Le regard de la super coccinelle s'attarda sur la victime du Papillon. Comme elle qui avait bâillonné sa raison et ses réflexions, ce fut compliqué pour elle d'analyser le vilain, mais elle finit par remarquer quelque chose. Le bombardier humain ne semblait rien cacher sous sa cape, à part son apparence, il utilisait principalement sa raquette et il sortait ses balles de sa poche. Il y avait de nombreuses balles, donc l'akuma ne pouvait pas se trouver dans l'une d'elle. Le plus plausible était la raquette. Il ne la lâchait pas pour reprendre des balles ou se battre si les héros étaient trop près, comme si elle était collée ou faisait partie de sa main.
- Chat, j'ai trouvé. C'est sa raquette !
Elle cria à ses autres coéquipiers où était l'akuma, et en quelques regards et clins d'œil, ils savaient ce qu'ils devaient faire.
La super-héroïne coccinelle resta en retrait, laissant ces partenaires s'en occuper. La culpabilité lui enserra le cœur. Elle se pinça les lèvres, se sentant faible, impuissante devant leur dévotion à protéger et se battre pour la ville. Elle voulait faire de même mais elle possédait une telle crainte. Indescriptible, qui la figeait sur place, tétanisée des actions qu'elle pourrait faire.
Ses poings s'activaient tous seuls. De temps à autres, elle ne pouvait s'empêcher de donner un coup au mur d'à côté. Sa frustration n'en n'était pourtant jamais rassasiée. Elle inspira alors que quelques larmes tentaient de perler. Ladybug se sentait totalement marginale. Ses doigts tremblaient de rage et de fureur.
Elle entendit un cri. Un de ses coéquipiers venait de se prendre le sol en pleine face. Quelques gouttes de sang atterrirent sur le sol. Marinette faillit hurler à son tour avant de tenter de s'élancer vers son ami. Mais sa raison la remit à sa place. Elle ne pouvait faire grand-chose. La chose à l'intérieur d'elle l'en empêchait toujours.
- ..., elle ne pouvait même plus formuler les élans de sa colère.
Elle ne servait qu'à être spectatrice d'un cirque dont elle était tantôt la présidente. Son agacement atteignait des sommets. La chose dans son ventre était une plaie. Pourquoi ? À cause d'elle, elle ne pouvait plus réaliser ce qui lui prodiguait cette sensation d'authenticité.
Elle entra en jeu, une fois toute cette violence finie. La renarde, la tortue, le chat, le serpent et l'abeille, lui firent une allée, s'écartant sur son passage pour qu'elle puisse purifier l'akuma. La tête haute, elle fixait devant elle avec dignitė alors qu'il ne lui restait plus que la honte. La jeune femme à pois noirs attrapa le papillon blanc comme neige, lavé de tout mal, avec son yoyo magique. Elle le relâcha sans un mot, sans sa phrase fétiche qui faisait briller les yeux des spectateurs.
- Bien joué !
Elle pivota vers ces coéquipiers qui la fixaient avec émerveillement, le poing en avant. La super-héroïne observait son poing, puis ceux de ces coéquipiers. Au final, en était-elle digne ? Était-elle digne d'être parmi eux ? Elle qui n'avait fait qu'observer, en sécurité, ses camarades se faire violenter par une sorte de terroriste ? Elle vit flou un instant, les larmes aux coins des yeux. Après une longue attente, ses amis héroïques baissèrent leur poings, déçus. Ils partirent tous un à un, sauf Chat Noir qui les salua.
- J'irais récupérer leurs miraculous si tu veux ma Lady, je les déposerai à la Tour Eiffel, près du coin sud. Est-ce que ça va ?
Elle eut un soubresaut, un petit rire amer s'échappa de ses lèvres. Il osait faire la dernière chose qui faisait d'elle une héroïne et la gardienne ? Et de plus, il osait lui demander si ELLE allait bien ? Qui était-il pour l'enterrer ainsi, pour obscurcir ces pensées déjà noires ?
Il était juste son coéquipier après tout ! Juste un ami... Mais un ami n'était pas censé être comme ça, un ami n'était pas censé être le père d'une erreur. Son meilleur ami n'était pas censé être la cause de sa chute en enfer. Son regard se fit plus noir et menaçant. Pourquoi elle endurait cela, les larmes aux yeux ? Pourquoi lui n'endurait rien, le sourire aux lèvres ? Qu'avait-elle fait ?
Une main se posa sur son épaule, douce et chaude. Deux yeux émeraudes la fixaient avec curiosité et inquiétude. Et voilà qu'il s'autorisait à la toucher. De nouveau. Juste l'épaule et pourtant. C'était ce qu'il s'était passé avant. Elle était triste, il était là. Il lui avait touché l'épaule, il l'avait fait se sentir unique à ses yeux, avec ses yeux d'un vert hypnotisant. Et tout avait dérapé.
Elle ne voulait plus de ça, elle voulait être seule, elle ne voulait plus le voir, lui et ses yeux innocents. Il n'en était rien de son innocence ! Il se pavanait comme un gentleman innocent et naïf, c'était sûr que réconforter sexuellement une jeune fille avec trois rounds d'affilé, cela convenait au personnage !
Elle prit sa main et la repoussa brusquement. Son regard lagon le scruta avec dégoût et colère.
- C'est à moi que tu poses réellement la question ? Je vais bien. Je récupère les miraculous à dix-huit heures précise.
Ses oreilles de chat s'abattirent vers l'arrière, peiné.
- Et Chat Noir ?
Il la regardait avec espoir, souriant comme un gamin. Mais sa voix sèche coula net ses gestes enfantins, elle n'en pouvait définitivement plus.
- Pour les prochaines batailles, tu te battras avec les autres. Je suis malade sur le long terme. Ne pose pas de questions, ne sois pas curieux, sinon, les seules nouvelles que tu auras de moi, ce sera quand tu me verras purifier ces maudits papillons. Bonne soirée.
Son ton était sec, et sa prise de parole agacée. Son "bonne soirée" était tout sauf amical, il était dit par politesse, coupant la conversation brutalement. Elle partit chez elle, sa chambre l'appelant pour un grand réconfort. Et elle en avait besoin. En rentrant ses larmes se déversaient d'elles-mêmes. Son corps était épuisé et son esprit aussi. Un repos lui ferait le plus grand bien, les émotions fortes avaient soufflé son énergie.
***
Marinette se réveilla en étoile de mer sur sa banquette, le ventre à l'air, simplement en culotte tee-shirt. Elle grogna et rabattit vivement son haut avec agacement. La Miraculous Box reposait sur sa table, ayant l'apparence d'une boîte à couture. Après avoir été cherché les miraculous, elle avait été si fatiguée qu'elle s'était couchée, ne disant rien à ses parents.
Elle fixait le plafond, la nausée lui donnant le vertige. Elle croisa du regard son plaid félin en édition limitée sur sa chaise. Elle grommela d'avantage, posant sa main sur son estomac retourné et l'autre sur sa tête faisant copain-copain avec la migraine.
Maudit Chat. Rien que d'évoquer son nom provoquait la colère de la jeune fille. Et pourtant, au fond d'elle, elle savait que garder une rancœur contre lui était une mauvaise idée. Déclenché un akuma n'était pas dans ses prévisions du jour, même si de toutes manière le Papillon n'attaquait jamais les femmes... enceintes. Elle frissonna. Non, le fait était que porter entièrement la faute sur un certain Chat était tout bonnement injuste. Elle était fautive aussi que lui, il faut être deux pour concevoir un bébé.
Tikki lui apporta une petite bassine, la poussant avec ses maigres bras. La coccinelle miniature lui embrassa la joue avec tendresse.
Il ne lui restait donc que Tikki et ses amis pour la soutenir ? Du moins, juste son kwami pour approuver sa décision. Elle savait d'avance que personne ne serait d'accord avec elle. Et pourtant seule sa petite Tikki était d'accord et comprenait sa vision des choses. Quelle magnifique ironie. Elle se leva une fois les nausées passées. Elle bailla, toujours aussi fatiguée et se dirigea sa machine à coudre. Elle avait caché les papiers en dessous.
Marinette soupira, maintenant il n'y avait qu'à remplir et signer. Maudit Chat, maudite chose, maudit papiers d'adoption. Comment était-elle censée les remplir ? Cela lui filait déjà la migraine du siècle. Elle qui croyait que la gueule de bois était le pire niveau mal de crâne. Elle se trompait.
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