Rapprochements
Ça fait vingt jours que (Lectrice) travaille pour Sir Pentious. Ils ne se parlent pas beaucoup et la féline est plus souvent avec les Egg Bois, surtout avec 666. Il est toujours là pour elle, la conseiller et la soutenir comme il le peut. Une fois que (Lectrice) êtes couchée, il va retrouver Sir Pentious dans son riche et l'élégant salon, afin de lui faire un rapide rapport au sujet de la féline. Mais il n'a jamais rien d'intéressant à dire, car elle n'a toujours pas retrouvé ses souvenirs. Et bien sûr, elle n'est pas au courant du fait que 666 parle régulièrement d'elle à Sir Pentious.
Elle se lève tôt le matin pour préparer le petit-déjeuner. Elle n'a plus essayé d'entrer dans l'atelier, même si une petite voix au fond d'elle lui dit de le faire. La féline parvient à résister à cette envie. Elle est occupée à essayer de trouver un moyen pour briser la glace avec Sir Pentious. Elle ne supporte plus cette ambiance. Elle s'entend très bien avec la plus part des Egg Bois, et elle aimerait que se soit un peu la même chose avec le Maître du manoir. En y réfléchissant bien... Elle ne le connaît pas. Et quand elle pose de rares questions à des Egg Bois, ils restent très vague.
Il reste trente jours à Sir Pentious. Il n'est pas encore prêt et il réduit de plus en plus son temps de sommeil. Il est encore moins bavard et moins patient que le jour où (Lectrice) l'a rencontré.
La féline a fini de faire le déjeuner. Sir Pentious n'a toujours pas donné signe de vie et cela l'inquiète. Elle décide donc d'aller le voir.
Il avait dit qu'il serait toute la matinée dans son bureau pour travailler sur des plans. Mais elle l'avait entendu dire à un Egg Bois qu'il devait surtout avancer sur le contrat. Cela a beaucoup intrigué la féline. Elle a d'ailleurs questionné 666 à ce sujet, mais il ne lui avait rien dit. Il lui avait assuré qu'il valait mieux qu'elle en sache le moins possible sur les contrats de Sir Pentious.
(Lectrice) sort de la cuisine et monte l'escalier pour frapper à la porte juste en face au premier étage. Mais elle n'obtient aucune réponse. Et cela l'inquiète encore plus.
(Lectrice) : Sir Pentious? ... Désolée...mais j'entre...
Elle ouvre et pousse doucement la porte. Sir Pentious est à son bureau et il s'est profondément endormi sur le plan d'une arme qu'il finissait de dessiner. Son haut-de-forme a roulé sur le bureau et il est tombé au sol.
C'est une somptueuse salle Victorienne et toujours avec les mêmes couleurs que le vaisseau de combats. Le bureau est imposant et le fauteuil à un très grand dossier.
(Lectrice) ferme la porte et parcours tout le couloir pour prendre une petite couverture dans le placard de sa chambre. Elle entre doucement dans le bureau et attrape délicatement le haut-de-forme pour le pousser sur un coin du bureau. Puis elle déplie la couverture et la pose doucement sur Sir Pentious. Elle sait qu'il n'a presque pas dormi cette nuit et la féline décide de le laisser récupérer. Elle sort du bureau en souriant et interdit aux Egg Bois d'y entrer. Elle ne sait pas comment Sir Pentious va prendre le fait qu'il se soit endormi, mais tant pis. Il a vraiment besoin de repos.
Sir Pentious s'est réveillé dans l'après-midi. Il n'a pas fait de commentaire sur sa sieste, ni au sujet de la couverture posée sur lui. Mais le soir, en allant à sa chambre pour passer une soirée tranquille à lire. (Lectrice) a la surprise de trouver la couverture proprement pliée et posée sur une chaise, juste à côté de la porte.
Que se soit Sir Pentious lui-même ou un Egg Bois qui a posé la couverture ici, il a eu la délicatesse de respecter l'intimité de la féline en n'entrant pas dans sa chambre. Elle récupère la couverture en souriant et entre, avec l'espoir que l'entente entre le Maître du manoir et elle s'améliore doucement.
Le lendemain matin, après avoir préparé le petit-déjeuner pour Sir Pentious et avoir mangé le sien. (Lectrice) a l'autorisation d'apporter le thé à Sir Pentious dans son atelier. Elle est heureuse que le cobra l'autorise enfin à entrer là-bas.
La féline verse le thé dans une théière en porcelaine raffinée et la pose sur un plateau en argent. 666 ajoute deux tasses assorties, deux cuillères et le sucre, puis il donne l'autorisation à (Lectrice) d'aller l'apporter. Elle se s dépêche de prendre le plateau et d'aller à l'atelier. On ne sait jamais, Sir Pentious serait capable de changer d'avis entre temps.
Elle entre, mais ne voit pas Sir Pentious. Elle pose le plateau sur l'établi et écoute. Elle entende du bruit vers le vaisseau et décide d'aller voir. Une fois arrivé, elle voit Sir Pentious qui est enroulé autour d'un des canons du vaisseau. Il est à l'envers et occupé à faire des soudures. Il porte l'appareil comme si c'était un sac à dos. Il a retiré sa veste noir à fines rayures pour mettre une blouse noire à la place.
Il a senti l'odeur de la féline avec sa langue. In arrête l'appareil et retire ses grosses lunettes de protection pour la regarder.
(Lectrice) : Désolée de vous déranger... Je vous ai apporté votre thé...
Sir Pentious : ... J'arrive.
Il se tient avec les mains, enroule sa queue autour d'un pied du vaisseau et se laisse glisser. Il retire l'appareil qu'il pose au sol, puis ils retournent tous les deux vers l'établi. Sir Pentious saisit la théière alors que (Lectrice) se dirige vers la porte pour sortir.
Sir Pentious : Joignez vous à moi pour le thé.
(Lectrice) est très surprise qu'il lui fasse cette invitation, mais elle se presse de faire demi-tour pour revenir vers lui. Il remplit les deux tasses et en tend une à la féline. Elle vient juste de voir qu'il n'y a pas qu'une tasse sur le plateau. Ce qui veut dire que Sir Pentious avait prévu de l'inviter. (Lectrice) attrape la tasse en souriant et remerciant Sir Pentious.
Dans un premier temps il ne dit rien. (Lectrice) ne sais pas trop quoi dire pour entamer une conversation. Mais c'est finalement Sir Pentious qui brise le silence.
Sir Pentious : J'ai cru comprendre que vous aviez une perte de mémoire.
(Lectrice) : Euh... Oui. Rien de bien important. C'est peut-être un mal pour un bien. Enfin... C'est pas bien grave.
Sir Pentious : Ça ne vous dérange pas plus que ça? Intéressant... Mais pourquoi?
(Lectrice) : ... Hé bien... Je ne sais pas vraiment... J'essaie d'être positive. De me dire que c'est une bonne chose et peut-être même...l'occasion d'un nouveau départ.
Sir Pentious : ... Vraiment? Mais il est possible que vous ne soyez pas "vous", actuellement.
(Lectrice) : Comment ça? Qui pourrais-je être d'autre?
Sir Pentious : La perte de souvenir par le subconscient qui bloque volontairement certains événements de la vie, peut vous changer. Vous créer des complexes. Vous faire mal interpréter certaines choses. Vous rendre sensible émotionnellement ou non.
(Lectrice) regarde Sir Pentious avec de grand yeux. Il la surprend et elle n'est pas tout à fait sûr de comprendre ce qu'il veut dire.
Sir Pentious : Le subconscient est indépendant. Il pense, réagit et perçoit les choses.
(Lectrice) : ... Je comprends... *sourit* Je ne savais pas que vous faisiez de la psychologie.
Sir Pentious : Non. Je lis juste un peu de tout. Enfin, vous faites comme vous voulez.
Il boit une gorgée de thé et (Lectrice) fixe l'arme posé sur l'établi. Qu'est-ce que ça lui manque de ne plus fabriquer et réparer. Son petit (prénom serpent) lui manque aussi.
(Lectrice) : Est-ce que... J'aimerais vous demander une faveur. Je peux?
Sir Pentious : Vous pouvez. Mais ce n'est pas sûr que j'accepte.
(Lectrice) : C'est trois fois rien. Juste que...je n'ai pas l'habitude d'être vouvoyer. Et j'ai remarqué que vous tutoyez les Egg Bois. Alors je voulais vous demander si vous pouvez me tutoyer aussi.
Sir Pentious : Le vouvoiement est une forme de respect et la preuve d'une bonne éducation!
(Lectrice) : Oui, je sais...et merci... Mais je n'ai pas du tout l'habitude et... Ça fait déjà quelques jours que je travaille pour vous et...
Sir Pentious ne la regarde plus et finit sa tasse. Puis il la pose sur le plateau.
Sir Pentious : Je vais y réfléchir. Quand je déciderai de vous tutoyer, vous pourrez également le faire pour moi.
La porte de l'atelier s'ouvre et (Lectrice) finit sa tasse de thé. C'est un Egg Bois qui entre.
Sir Pentious : Qu'y a-t-il?
Egg Bois 15 : Hé bien... ...euh... ...il est là...
Sir Pentious : Déjà?
Sir Pentious va vers une chaise où sa veste est posée. Il récupère une montre à gousset reliée à la poche pour une fine chaîne en or. Il l'ouvre et regarde l'heure, puis il soupire et parle à lui-même.
Sir Pentious : Je me demande pourquoi il arrive toujours avec autant d'avance... Et il ne part pas plus tôt pour autant...
Il ferme sa montre et la remet dans la poche. Puis il revient vers (Lectrice) et le Egg Bois.
Sir Pentious : Vous pouvez récupérer le plateau. Et ne me dérangez pas pendant mon rendez-vous.
Egg Bois 15 : Bien Patron.
(Lectrice) : Oui bien sûr. Mais n'hésitez pas à nous appeler si vous avez besoin de quoique se soit.
Elle récupère le plateau et part avec 15. Une fois dans la cuisine, elle range le tout et questionne 666.
(Lectrice) : Dis 666. C'est qui le rendez-vous de Sir Pentious?
Egg Bois 666 : *soupire* Je te l'ai déjà dit: il vaut mieux que tu ne connaisses pas les détails.
(Lectrice) : C'est au sujet du contrat? Je suis sûr que c'est ça!
Egg Bois 666 : Oui oui. C'est ça. Mais tu n'en sauras pas plus. Je t'en pris! Ne cherches pas à en savoir plus. Restes en dehors de tout ça. Ne cherches pas à connaître les détails. Laisses le Patron gérer tout ça.
(Lectrice) : ... D'accord. Je n'insiste pas.
Egg Bois 666 : Merci.
(Lectrice) finit de ranger le plateau et commence à préparer le dîner. En continuant de se poser des questions.
Elle mett le rôti au four et programme le minuteur. Puis elle fait la vaisselle, pendant que 666 est occupé à sortir tout ce qu'il faut pour dresser la table.
La porte de la cuisine est entrouverte et (Lectrice) entend une personne qui descend les escaliers, puis des voix masculines. Elle reconnaît celle de Sir Pentious, mais pas la deuxième. Elle se rapproche de la porte et regarde discrètement.
????? : Pourquoi pas avant?
Sir Pentious : Je te l'ai dit; ça ne sera pas finit. Et je me prépare toujours pour après la purge.
????? : Oui... Je comprends... Dommage. Donc, on se revoit dix jours avant la purge?
Sir Pentious : Oui. Les plans seront finis et définitifs. Et j'aurai même déjà un prototype à te présenter.
????? : Alors c'est parfait. J'ai vraiment hâte de voir ce que tu auras réussi à faire...
Sa voix est un peu plus douce. Ce démon a l'air d'apprécier Sir Pentious. (Lectrice) ouvre légèrement la porte pour voir à quoi ressemble le "rendez-vous".
C'est un démon araignée. Il a des poils noirs, huit yeux roses et plusieurs bras. Il est pas bien grand, surtout à côté de Sir Pentious.
Sir Pentious : Tu seras agréablement surpris.
Le démon araignée se tourne vers Sir Pentious et lui sourit discrètement.
????? : Oh! Comme à chaque fois. Enfin, je n'abuse pas d'avantage de ton temps précieux. À très bientôt, Pentious.
Sir Pentious : À bientôt Arackniss.
Sir Pentious a retiré sa blouse pour remettre sa veste grise foncé à fines rayures jaunes. Le dénommé Arackniss sort du manoir. Une fois la porte fermée, Sir Pentious repart vers son atelier.
(Lectrice) va discrètement voir par la fenêtre. Arackniss sort son portable de sa veste pour répondre à un appel. La féline est surprise de le voir s'énerver et crier. Vraiment rien à voir avec le Arackniss qui était face à Sir Pentious il y a moins de deux minutes. Il lui fait même un peu peur. Mais pas autant que Sir Pentious lors des premiers jours.
Egg Bois 666 : Qu'est-ce que tu fais?
(Lectrice) sursaute en se retournant. 666 est juste là et fronce les yeux. La féline sourit pour le rassurer.
(Lectrice) : Rien. J'ai juste entendu des voix.
Egg Bois 666 : *soupire* Tu as vu le démon avec lequel le Patron avait rendez-vous. C'est bien ça?
(Lectrice) : ...oui.... Mais seulement quelques secondes. Je ne sais pas qui s'est, ni ce qu'il fait.
Egg Bois 666 : ... Alors, restes en là.
(Lectrice) : D'accord. Mais... Pourquoi?
666 ouvre un peu la porte, regarde de l'autre côté et la referme correctement. Il regarde sérieusement la féline et il semble un peu inquiet.
Egg Bois 666 : Écoutes... Même si tu n'as pas eu le temps de vraiment connaitre l'extérieur du manoir pour découvrir l'Enfer, tu as bien dû te rendre compte que se ne sont pas des enfants de cœur qui vivent ici.
(Lectrice) : ... Oui... Ça j'avais remarqué... Donc, je suppose que Sir Pentious a forcément des...connaissances peu fréquentables.
Egg Bois 666 : En effet. Il sait très bien gérer ces individus. Il est en bon terme avec eux. Avec nous ça se passe bien aussi. Mais toi... Je ne pense pas que ta présence...soit appréciée. Et je suis sûr que le Patron y a déjà pensé. Alors s'il te plaît; restes cachée un temps.
(Lectrice) : Jusqu'à quand?
Egg Bois 666 : Jusqu'à ce que le Patron te présente. Il le fera dès qu'il sentira que tu peux être digne de confiance. Pas seulement pour nous. Mais aussi pour ces gens là.
(Lectrice) : *soupire* Quelque chose me dit que ce n'est pas prêt d'arriver...
Egg Bois 666 : Dis toi que c'est sûrement une bonne chose.
La minuterie du four sonne. (Lectrice) l'éteint et vérifie si la cuisson du rôti est bonne. Elle le coupe entranches et fait une jolie présentation avec des petits légumes. Puis elle laisse les Egg Bois servir à la salle à manger. Et comme toujours, elle mange avec des Egg Bois, dont 666.
Une heure plus tard, (Lectrice) entre dans la salle à manger. La très longue table a été débarrassée et nettoyée. Sir Pentious est dans son bureau actuellement. La féline traverse la salle pour atteindre la porte au fond à gauche et entre dans le grand salon.
La pièce est vraiment magnifique, comme tout le reste du manoir. Une imposante cheminée allumée, un grand lustre et deux bibliothèques qui prennent deux murs entiers. Au milieu du salon sont disposés un long canapé et deux fauteuils à grands dossiers Victoriens noir avec des dorures.
(Lectrice) approche d'une bibliothèque et cherche quelque chose à lire. Il y a un peu de tout, mais surtout des romans de grands auteurs. Il y a les premières éditions de Edgar Allan Poe et de Jules Verne. Un vrai trésor. La féline attrape (roman Jules Verne) et regarde la couverture d'époque.
Sir Pentious : (Roman Jules Verne). Très bon choix.
(Lectrice) sursaute en se retournant. Sir Pentious est dans un fauteuil et lit. Le livre qu'il tient a l'air très ancien, il est sombre et il n'y a pas d'écriture sur la couverture. La féline commence un peu à paniquer en voyant le cobra.
(Lectrice) : Je suis désolée! Je pensez que vous étiez toujours dans votre bureau. Je vais vous laisser.
Sir Pentious : Vous ne me dérangez pas. Vous pouvez rester.
Sans lever le nez de son livre, il désigne le deuxième fauteuil d'un geste de la main, face à lui. (Lectrice) hésite quelques secondes, puis elle installe correctement à l'intérieur du fauteuil. Elle ouvre le livre et regarde discrètement Sir Pentious. Elle aimerait bien discuter avec lui, mais elle n'ose pas le déranger.
Sir Pentious : Vous avez quelque chose à me demander?
Elle releve la tête. Elle était persuadé qu'il était absorbé par sa lecture.
(Lectrice) : Euh...comment...
Sir Pentious : Ça fait vingt minutes que vous lisez la même page.
Comment a-t-il vu? Il n'a pas levé les yeux de son livre pourtant. Puis (Lectrice) remarque deux yeux sur son corps de cobra se fermer et s'ouvrir. Ha oui, c'est vrai. Avec tous ses yeux, Sir Pentious ne doit pas avoir d'angles morts et il peut remarquer beaucoup de choses sans que son entourage s'en rende compte. Elle a les joues légèrement rouges et ferme le livre. Sir Pentious semble ouvert à la discussion. Elle décide d'en profiter.
Sir Pentious : Vous semblez préoccupée. Vous avez quelque chose à me demander. C'est évident.
(Lectrice) : Hé bien... J'avoue que je suis un peu curieuse...à votre sujet.
Sir Pentious : Savez-vous que la curiosité est un vilain défaut?
(Lectrice) : Oui. Mais on est en Enfer. Alors c'est pas bien grave. Il y a bien pire comme péché ici.
Sir Pentious lève les yeux vers elle en souriant. Elle fait un doux sourire en retour.
Sir Pentious : Ça dépend jusqu'où votre curiosité peut vous amener...
Elle perd légèrement son sourire. Sir Pentious ferme son livre et le pose sur la petite table juste à côté de son fauteuil. Il s'appuie contre le dossier en joignant les mains et regarde la féline.
Sir Pentious : Vous pouvez me poser des questions. Mais il est fort possible que je n'y réponde pas. Ça sera à moi de juger.
(Lectrice) : Bien. Je comprends. ... Si ce n'est pas trop indiscret... J'aimerais savoir en quelle année vous êtes mort? Moi je vous l'ai dit.
Il garde le silence et fixe quelque secondes (Lectrice). Lui et son haut-de-forme ont un mince sourire.
Sir Pentious : Avez-vous une idée?
(Lectrice) : ... En fait... J'ai peur d'être grossière et de vous vexer.
Sir Pentious : Essayez.
(Lectrice) : Bien. ... Je dirais un siècle...minimum...
Sir Pentious rit. (Lectrice) se force à rester le plus immobile possible et attend patiemment qu'il arrête de rire.
Sir Pentious : Pas si loin que ça, ma chère. Je suis décédé en 1888. Mais je ne vous dirai pas dans quels circonstances. Après tout, vous ne m'avez pas raconté celles de votre décès.
(Lectrice) : Ça aurait été avec plaisir. Mais je ne m'en rappelle toujours pas.
Sir Pentious : Ça vous reviendra. Comment avez vous deviné que ma mort remonte à au moins un siècle?
666 a entendu le rire de Sir Pentious. Il est caché derrière la porte et écoute discrètement leur conversation.
(Lectrice) : Quelques petites choses... La décoration de votre manoir et celle de votre vaisseau de combat. Votre belle collection de livres, qui ne comporte pas beaucoup de jeunes auteurs. Même pas du tout. Votre façon de parler et vos bonnes manières, qui me laisse penser que vous avez reçu une bonne éducation. Ainsi que votre tenue. Et tout ça me laisse aussi penser que vous avez appartenu à une très bonne et riche famille, qui était sûrement importante et même puissante de votre vivant.
Sir Pentious a un fin sourire et regarde intensément (Lectrice). Il donne encore l'impression à la féline d'être observée au microscope. Puis il applaudit doucement.
Sir Pentious : Bravo. Magnifique sens de l'observation. C'est tellement rare de nos jours. Les gens ne prennent plus le temps d'observer ce qui les entourent. C'est tellement dommage.
(Lectrice) : Je suis bien d'accord avec vous. Et à mon époque, on laisse la télévision réfléchir à notre place.
Sir Pentious : Cela ne m'étonne pas. Ça fait quelques années que les démons qui arrivent ici sont de moins en moins futés et cultivés. Le siècle des Lumières est bel et bien fini depuis quelques décennies.
(Lectrice) : Pas faux. ... Et... Est-ce que vous avez été impressionné ou intimidé ou effrayé quand vous vous êtes réveillé en Enfer?
Sir Pentious : Pas vraiment non. Je savais que si l'Enfer et le Paradis existait, je finirai en Enfer. Je me suis très vite adapté à ce nouveau monde.
(Lectrice) : Je vois. ... Et je suppose que vous n'allez pas me dire ce que vous avez fait pour vous retrouver en Enfer.
Sir Pentious est appuyé dans son fauteuil, le menton posé sur ses mains jointes. Il n'y a aucune émotion sur son visage. Soudain, lui et son haut-de-forme ont un immense sourire.
Sir Pentious : Je vous le dirai peut-être quand vous, vous m'aurez dit ce que vous avez fait pour tomber ici. Car apparemment, si j'ai bien compris...vous êtes un ange.
(Lectrice) n'est pas très à l'aise et décide de mettre fin à la conversation. Elle n'aime pas trop la lueur dans le regard de Sir Pentious. Elle se leve avec un sourire mal à l'aise.
(Lectrice) : ...bien... Merci d'avoir répondu à mes questions. J'ai passé une agréable soirée. Bonne nuit.
Sir Pentious : J'ai également passé une agréable soirée en votre compagnie. Bonne nuit (Lectrice).
Il récupère son livre et reprend sa lecture. (Lectrice) repose le Jules Verne à sa place et sort de la bibliothèque. 666 est caché, elle passe sans le voir et va dans ses appartements. Elle fait sa toilette, enfile sa tenue de nuit et va se coucher. Elle s'endort en repensant à ce tête à tête avec Sir Pentious. Elle a l'impression qu'il l'apprécie un peu plus qu'à son arrivée.
Sir Pentious : 666.
666 entre lentement dans le salon et se place à côté de Sir Pentious, toujours dans le fauteuil avec son livre.
Sir Pentious : Elle t'a dit autre chose? D'autres souvenirs? Ou n'importe quoi d'autres?
Egg Bois 666 : Non. ... ha! La dernière fois elle m'a parlé de son animal de compagnie.
666 raconte pour (prénom serpent) et qu'il lui manque beaucoup. Sir Pentious est surprit. Pour il ne sait quelle raison, il avait imaginait la féline avec un chat.
Sir Pentious : Tu as entendu notre conversation. C'était intéressant. Cette fille m'intrigue beaucoup. Et elle m'a même fait remonter des vieux souvenirs.
666 n'est pas tranquille par cette annonce. Il espère pour (Lectrice) que se sont des souvenirs heureux de jeunesse.
Egg Bois 666 : ... ... Pas vos dernières années dans le monde des vivants?
Sir Pentious se tourne vivement et regarde sévèrement 666. Ce dernier est terrorisé.
Sir Pentious : ...non. Bien avant. ... Le début avec Victoria. J'appréciais converser avec elle.
Il se replonge dans la lecture de son livre. C'est lui qui l'a écrit de son vivant. Tout ce qu'il a fait. Accompagné des dates, des heures, de chaques détails, ses impressions, ses conclusions, les noms et prénoms... Il y a absolument tout. Toutes les preuves de ce qu'il a fait de son vivant. Et de qui il lui arrivait d'être. Mais il n'a jamais été inquiété. Il n'a jamais payé de son vivant ce qu'il a fait. Et c'est pas ici n'ont plus qu'il sera puni pour cela. C'est bien trop tard. Il a encore été le plus malin et le plus intelligent.
Il ferme le livre en se levant. 666 ne bouge plus. Il espère que tout ça est derrière son Patron et que la venue de la féline ne va pas le faire redevenir comme avant. Les années passées en Enfer ont fini par l'apaiser. À l'aider à tourner la page sur son ancienne vie et sur son "ami". À se fixer d'autres objectifs.
Sir Pentious : Je vais me coucher. À demain.
Egg Bois 666 : Bonne nuit Patron. À demain.
Sir Pentious parcourt son manoir jusqu'à arriver à sa chambre. Elle est immense et des plus raffinées. Un imposant lit baldaquin aux épais rideaux ouverts et les draps sont en soie d'une grande qualité. Les quatre piquets du lit sont sculptés en forme de quatre cobras. Il y a des grands tableaux aux murs, des moulures au plafond et encore un grand lustre en pure cristal.
Sir Pentious enferme et cache son registre dans un endroit sûr de sa chambre. Après une rapide toilette, il retire son haut-de-forme et son costume pour enfiler une chemise de pyjama en soie noire. Il s'allonge dans son lit, ferme les rideaux du lit baldaquin et repense à la conversation qu'il a eu avec (Lectrice) Il est surprit en réalisant qu'il commence à apprécier sa compagnie. C'est décidé; il va autoriser la féline à l'assister de temps en temps dans son atelier.
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