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L'autre Vie de Louise

L'air était boueux et un mauvais présage y flottait. Marc s'en rendit compte au moment où il partit se promener sous les toits, se dirigeant vers l'autre côté du château, pour y retrouver celle qu'il aimait. Elle ne le savait pas encore. Une fois arrivée devant sa porte blanche, il inspira rapidement, puis expira, son cœur battant plus vite encore dès qu'il eut approché sa main de la porte. Sa main, blanche et frêle, s'abattit contre le bois clair dans une douce chamade ; trois coups successifs, avec un espace de temps long entre chaque coup. Il attendit bien une minute avant qu'on ne vienne dérober cet océan blanc de son regard. Marc arrêta de bouger à la vue de cette femme qui le tourmentait tant. Il observa ses yeux foncés, sa perruque qui n'était pas nécessaire à la beauté qu'il lui trouvait et se concentra encore davantage sur sa robe aux tons écarlates qui tranchait parfaitement avec sa peau translucide. Il ne dit rien et attendit qu'elle prenne la parole, la bouche grande ouverte, comme s'il avait vu un fantôme. Or, celle qui le mettait dans cet état était un être humain de chair et de sang, aussi vivant que sa jeunesse pouvait le permettre. Un être peut-être gorgé de passion ou d'indifférence. La peur de ne pas savoir lequel des deux la femme ressentait.

-Marc ? commença-t-elle. Allez-vous bien ? Il me semble que vous vous êtes encore trompé de pièce Vous vous trompez chaque soir et je pense que vous n'êtes vraiment pas un as en termes de sens de l'orientation. Les courtisanes sont de l'autre côté. Je pense que c'est cela que vous recherchez.

A ces derniers mots, elle baissa le regard, avant de le porter à nouveau sur les yeux de Marc, qui l'observait toujours dans cette même expression de béatitude. Il n'avait pas bougé et changea d'habitude. En effet, tous les soirs, il se trompait. Mais Marc ne le faisait pas sans but, il le faisait seulement pour pouvoir apercevoir l'ombre de la seule femme pour qui il se languissait, celle qui le faisait se sentir vivant.

-Tous ces soirs, commença-t-il enfin après un long silence, jamais je ne me suis trompé. Quand nous étions enfants, je faisais la même chose. Mais je n'osais jamais frapper à votre porte. Vous me suivez, vous me hantez et, jusque dans les plus profondes de mes nuits, votre visage m'apparaissait comme diapré de lumière céleste. Et ce soir, ce soir enfin, je suis venu vous dire que j'ai toujours voulu tenir votre main. Depuis toujours vous embrasez mon cœur. J'ai toqué à votre porte pour qu'il ne meure jamais, pour que jamais il ne s'arrête de battre pour vous.

Les lèvres de Marc tremblaient. En face de lui, elle ne sut quoi dire. La jeune femme avait les yeux gorgés d'eau, comme des cascades au flot interminable.

-Entrez, lui ordonna-t-elle finalement.

Le jeune homme entra enfin dans cette pièce inconnue. Elle était splendide, aussi splendide que la sienne, bien entendu, mais elle avait quelque chose de plus ; cette atmosphère s'étant levée, il sentait des roses innombrables aux parfums généreux et doux. Mais ces fleurs était-elles aussi piquantes et difficiles que ce qu'il venait d'avouer ?

-Marc, chuchota-t-elle avec intensité et des larmes dans ses yeux, c'était donc vous, ces lettres que j'ai reçues durant mon adolescence ?

Il repensa à tous ces jours ou il avait glissé ces mots sous sa porte, sans jamais oser y frapper trois coups saccadés. La jeune femme se dirigea vers sa commode et sortit trois tas de papiers emballés à l'aide d'un ruban de soie.

-Vous les avez gardées, constata Marc.

-Je les garderai toujours. Pendant mes nuits les plus difficiles, elles m'ont gardée en vie. « L'intensité de votre regard vous emplit de beauté et votre âme transparait à travers ces perles dorées. Je suis votre serviteur et...

-... même si votre esprit ne m'appartiendra jamais, l'honneur de pouvoir poser mes yeux sur vous est une vaste consolation dont je me délecte chaque seconde. »

Il s'approcha d'elle et posa une main sur sa joue blanche et rosée, sentant la chaleur qui émanait de celles-ci. Marc plongea ses yeux dans les siens et y ressentit toute l'ombre qui parcourait son âme. La balafre sous l'un des yeux de la jeune fille avait suscité le rejet de tous dès l'enfance et elle en avait souffert dans un monde où l'apparence ne doit pas connaître de failles. Mais Marc avait toujours su y voir une beauté indéniable et un cœur des plus vifs et généreux.

-Vous êtes particulièrement magnifique, ce soir, entonna Marc en laissant naître un léger sourire.

-Marc...

Il l'embrassa plus persuadé que jamais auparavant tandis que des larmes frappèrent leurs deux visages et vinrent inonder leurs cœurs.

-Je vous ai toujours aimée, Louise, finit-il par dire. Et je ne laisserai jamais personne dire du mal de vous.

-Marc, vous avez toujours été la personne la plus amicale et généreuse avec moi, je ne mérite pas quelque chose d'aussi grand que votre amour.

Il eut un petit rire et l'embrassa, plus passionnément, cette fois. Elle plaça une main dans ses cheveux et atterrit entre ses bras. Il faisait nuit depuis longtemps déjà et ils étaient aspergés par ce qui ressemblait à une pleine Lune. C'est ainsi, qu'à la clarté de cet astre, ils entamèrent une nuit longue et voluptueuse, gorgée d'amour et de peu de chagrin, voire pas du tout.

Louise s'éveilla avant Marc, le matin suivant et était dans ses bras qui lui paraissaient immenses par rapport à son corps fin et frêle. Elle resta là plusieurs minutes puis se leva, se dirigeant vers la carafe de vin qu'elle avait sur sa table et qu'elle n'avait pas entamée. La jeune femme enfila un peignoir de soie, n'étant pas accoutumée à la froideur de l'air ambiant. Elle se remplit un verre et le porta à ses lèvres. Le goût lui paraissait davantage amer qu'habituellement mais elle finit de boire le liquide en une seule fois. Elle posa le verre de Crystal sur la table et le bruit léger éveilla le jeune homme qui s'étira puis observa que Louise était déjà debout. Il regardait sa silhouette avec passion, le sourire pendu à ses lèvres. Son corps était un paysage remarquable que Marc ne pouvait cesser d'étudier.

-J'aimerais ne plus jamais dormir, avoua Marc, mais juste vous aimer la nuit comme le jour.

La jeune fille ne bougea pas.

-Louise ? s'inquiéta le jeune homme.

Elle tomba à la renverse et commença à être prise de convulsions d'une grande violence. Marc bondit de son lit et hurla le plus fort qu'il put, demandant de l'aide. Il la prit dans ses bras, la souleva et sortit de la chambre alors que la bouche de Louise commençait à s'emplir d'une sorte de mousse blanchâtre.

-Aidez-moi ! hurlait-il sans cesse. On l'a empoisonnée !

Cependant, personne ne répondait à son appel et la jeune fille dans ses bras ne convulsait plus. Marc s'écroula au sol et se sentit impuissant face au sort de celle qu'il aimait tant. Il ne pouvait pas s'arrêter de pleurer et de hurler de douleur à la fois. Il ne pouvait rien faire et cela rongeait chaque membre de son corps qui brûlaient sans un bruit. Louise arrêta de convulser et son corps se détendit, sa tête était devenue branlante et était penchée. Une larme avait cherché à passer sur sa joue balafrée et était morte sur ses lèvres.

-Louise ? cria Marc avec une voix tremblante. Louise ! Regarde-moi !

Le cadavre de Louise reposait entre des bras aimants qui tremblaient plus que jamais encore auparavant. Marc hurlait et l'enlaça en caressant sa chevelure blonde. Cet amour, le plus pur d'entre tous était voué à la mort perpétuelle. Le jeune homme voulait rester là pour l'éternité car la force lui manquerait pour continuer de vivre sans celle qui animait son cœur.

-Je t'aimerai toujours...


*****

Le béton était frappé davantage chaque seconde par la pluie qui s'abattait sur la ville. Rien ne semblait l'arrêter et elle venait inonder les rues. Les pas de Marc s'éloignaient de plus en plus de son appartement, dans la nuit qui s'était installée. Il continua de marcher sous la capuche de sa parka, elle-même sous la pluie. L'homme ne sentait même pas la froideur de cette pluie d'automne et préféra marcher sans but, errant sur le boulevard, bercé par le vrombissement perpétuel des voitures. Il entra dans un Fast Food de qualité douteuse. La petite cloche au-dessus de la porte retentit en même temps que le tonnerre au dehors.

Marc répondit par un signe de tête cordial et poli en même temps qu'il s'avançait vers le serveur qui portait un uniforme qui arborait des couleurs affadies par les nombreux lavages qu'il avait dû subir.

-Avez-vous fait votre choix ? demanda-t-il avec un grand sourire.

-J'hésiterai éternellement entre deux choses, répondit Marc. Mais, à la fin, je finis toujours par prendre la même chose. Le cheeseburger, donc, je vous prie. Sans boisson.

L'hôte se faufila à travers la porte qui menait à la cuisine et revint une minute plus tard avec le met en main. Il était entouré de papier, comme usuellement. Il le posa sur un plateau avec toute la délicatesse qu'il pouvait avoir et lui tendit. Marc paya le prix demandé et alla s'asseoir dans la grande pièce quasiment vide. Deux personnes seules étaient là : l'une était une employée qui nettoyait nonchalamment le sol, sans doute exténuée. L'autre était une femme ou une jeune fille ; il ne la voyait pas nettement puisqu'elle était face à la fenêtre, lui montrant son dos. Le jeune homme s'assit alors à une table choisie au hasard dans l'immensité du Fast-Food quasiment vide.

Une voix brisa alors le pesant silence et il entendit derrière lui, au comptoir, une jeune femme qui prenait sa commande. Doucement, il se retourna avant même d'avoir fini son cheeseburger. Son cœur s'arrêta de battre au moment où il vit le visage et les cheveux blonds de la jeune femme. Elle avait une cicatrice sous son œil et il aurait su reconnaître les yeux fermés à qui elle appartenait. Se sentant observée, elle se tourna elle aussi et son sourire s'évanouit dans la seconde où elle croisa les yeux de l'homme qui la fixait, pris de sanglots silencieux. Il se leva et ils comprirent. La jeune fille ne cessait de pleurer sans un bruit, elle aussi. Le tonnerre retentit alors avec une grande violence.

-Marc... commença-t-elle avec la voix tremblante. Est-ce que c'est bien vous ?

Il ne répondit pas et courut vers elle puis la prit dans ses bras en riant et en pleurant à la fois. Tous deux étaient confus par ce qu'ils étaient en train de vivre et semblaient perdus mais heureux. Tous les regards étaient braqués sur eux mais ils ne les prenaient guère en compte, étant figés dans cet instant qui les réunissait. Louise avait retrouvé Marc. Et Marc avait retrouvé sa Louise.

-Je vous aime, Marc, poursuivit-elle en le regardant dans les yeux. Je ne vous l'ai pas dit ce soir-là. Mais je vous le dis maintenant, que je le pensais avec une telle ardeur que mes mots ne sont pas sortis.

-Louise...

Et elle l'embrassa avec toute la passion qui lui restait dans cette autre vie. Une existence qui lui serait plus douce que celle qui avait précédé. Plus de cris, plus de sang et plus aucune larme.

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