7 - Une vie à deux
Naru s'attaqua au placard du salon pendant qu'elle s'occupait de sa chambre. Il fut surpris de voir déjà certaines choses emballées. Il sortit les trois cartons et ouvrit le premier. Il trouva une photo, c'étaient trois personnes, deux adultes et une enfant qu'il devina être Mai.
- Ce sont mes parents, entendit-il derrière lui.
- Je ne voulais pas fouiller, s'en voulut-il.
- Non, ce n'est rien, dit-elle en récupérant la photo. Ce sont leurs affaires, quelques bibelots qui me tiennent à cœur, ou des affaires à moi étant enfant... Cette couverture, dit-elle en prenant un plaid en laine, c'est ma grand-mère qui l'avait fait pour mes parents. Ma mère adorait se blottir dedans. Elle avait souvent froid...
Naru embrassa son front et la tira contre lui.
- Je n'ai pas beaucoup connu ma grand-mère, elle est morte alors que je n'avais que trois ans... Pourtant, j'ai des souvenirs d'elle à certains de mes anniversaires... Comme mes parents... J'ai découvert que mon père était mort avant ma mère et pourtant, j'ai l'impression qu'ils sont partis en même temps... J'étais si jeune. En y réfléchissant, je comprends mieux. Je voyais mon père en esprit, ma mère le voyait aussi. Parfois elle parlait seule, elle parlait à sa mère. Elle disait que ça faisait du bien de parler aux morts.
- Alors tes capacités seraient héréditaires...
- Hum... Mais j'ai arrêté de les voir. Quand je disais que je les voyais, après leur mort, on m'a pris en pitié, on m'a dit qu'ils n'étaient pas là, ils étaient dans ma tête alors je les ignorais quand ils venaient... J'ai blessé mes parents et je ne les ai jamais revus. Parfois, je me demande où ils sont... S'ils sont vraiment partis, où s'ils attendent que je revienne un jour, s'ils sont devenus noirs...
Naru passa une main dans les cheveux de la jeune femme et colla leurs fronts.
- On résoudra cette affaire...
- Avant, nous avons un appartement à emballer ! posa-t-elle ses mains contre ses joues, changeant de sujet.
Il sourit avant de poser ses lèvres sur les siennes. Il voulait en profiter pour l'embrasser. Il se connaissait, il serait plus distant face aux autres, en dehors de leur appartement, et il avait promis à ses parents qu'il les hébergerait vu qu'il avait bien assez de places, de ce fait, il serait bien trop gêné de rester près d'elle. Surtout qu'il allait être occupé à mettre ses affaires en place !
Une fois leur baiser finit, Mai retourna dans sa chambre en prenant quelques cartons. Voilà pourquoi elle était sortie de la pièce.
Il ferma les cartons contenant les affaires de ses parents et les mit à côté de la pile de cartons des livres qu'il avait déjà emballé. Il finit de vider le placard, puis alla aider la jeune femme dans sa chambre. Cette dernière en profitait pour trier les vêtements qu'elle ne mettait plus. Naru mit fin à son rangement et la poussa à aller se coucher. La journée avait été extrêmement longue, ils s'endormirent à peine la tête sur l'oreiller.
Naru se réveilla tôt. Il était impatient. Il se leva, se prépara, fit le petit-déjeuner puis réveilla sa petite-amie. Il était tôt mais il voulait être sûr d'avoir le temps de faire le tour des magasins et pouvoir être livré avant la fin de la journée.
Mai sortit de la salle de bain en baillant. Elle avait espéré pouvoir dormir un peu plus longtemps vu qu'elle n'allait pas en cours, mais son compagnon en avait décidé autrement.
Il la tira dans le plus grand des magasins.
- Quel style voudrais-tu ? demanda Mai en observant une table.
- Je m'en fiche. Choisis, dit-il en haussant ses épaules.
Mai fronça ses sourcils, ne comprenant pas.
- Mais...
- La décoration ne m'intéresse pas, Mai. Si ça ne tenait qu'à moi, je prendrais tous les meubles dont on a besoin en blanc, et je ne m'embêterai pas à plus.
Elle grimaça. Elle n'avait pas envie de vivre dans un appartement qui ressemblait à un hôpital.
- D'accord, acquiesça-t-elle. Je fais la décoration ! Allez, viens ! prit-elle sa main.
Il grogna un peu, n'aimant pas qu'elle le tire si vite et si fort.
Mai réussit à conjuguer ses attentes et les goûts de Naru. Les meubles étaient simples et chaleureux. Elle mélangeait le bois clair avec de l'anthracite et un peu de blanc. Oliver aimait bien, il trouvait qu'elle avait bon goût.
Ils passèrent leur matinée au magasin. Le scientifique avait fait en sorte d'être livré en début d'après-midi, les meubles seraient montés directement par l'entreprise.
Ils rentrèrent chez la jeune femme rapidement pour manger et finir d'emballer ses affaires. Heureusement, elle n'en avait pas beaucoup.
- J'ai appelé Lin et Eugène. Ils vont venir pour prendre les affaires qu'on emporte. Madoka va se charger de ce que tu ne veux plus.
- Quoi, mais...
- Elle s'ennuie et elle connait quelqu'un qui serait intéressé par ton appartement, ça te permettra de faire une cession de bail. Elle va négocier pour revendre les meubles directement.
- Oh... Euh... OK...
- Tu es fâché ? essaya-t-il de la sonder.
- Non, non, pas du tout, je suis surprise, tu as vraiment pensé à tout, de A à Z...
Il acquiesça, pas convaincu, et continua à ranger.
Lin et Eugène n'arrivèrent pas seuls, pratiquement tous les amis de la SPR vinrent pour les aider. En à peine une heure, la fourgonnette de l'agence était remplie. Naru n'oublia pas le fameux fauteuil, il l'appréciait bien plus qu'il ne l'aurait pensé.
Ils arrivèrent juste à temps, les livreurs venaient d'arriver. Mai se chargea de leur montrer le chemin avec Masako. Elle fit visiter le futur appartement à son amie médium. Elles s'étaient beaucoup rapproché ces derniers mois.
- Alors vous allez vivre comme un vrai couple, lui dit la japonaise. Vous allez donc vous marier ?
Mai avait oublié que Masako était très traditionnelle. Pour elle, on ne pouvait vivre avec quelqu'un sans mariage.
- Un jour, peut-être. Et toi, avec Eugène, comment ça se passe ? Vous semblez bien proches, sourit Mai en l'amenant vers le fond de l'appartement où il y aura le coin lecture.
Masako rougit en gloussant comme une adolescente, amusant la brune.
- Un peu... se dandina la médium. Il... chuchota-t-elle en observant autour d'elle. Il m'a embrassé, plusieurs fois ! C'est tellement plaisant... Nous sortons beaucoup, on parle, on se promène...
Mai lui sourit et posa sa main sur son épaule pour montrer son soutien.
- Je lui ai parlé de l'importance du mariage pour moi, nous parlons beaucoup depuis que tu l'as retrouvé. C'est comme-ci... Enfin, tu vois, je me sentais proche de Naru, il me plaisait, je connaissais déjà son identité, celle de son frère qui me plaisait déjà avant... Je l'avais rencontré quand il est venu au Japon.
- Je ne savais pas.
- Je n'en ai pas parlé. En étant proches de Naru, j'espérais qu'il rentre en contact avec moi. Mais c'est vers toi qu'il est allé. J'étais tellement jalouse ! J'en ai profité pour te rendre jalouse aussi, en faisant du chantage à Naru, mais ça revient au même. J'en veux un peu à Eugène de ne pas m'avoir contacter, mais je n'ai pas la même capacité de vision que toi. J'ai plus de contact avec les fantômes que toi, je les ressens plus que toi, mais c'est vers toi qu'ils vont.
Mai se sentait mal à l'aise. Elle ne connaissait pas tous ces détails, ça la rapprochait encore plus de la jeune femme. Ces deux frères leur avaient fait complètement tomber la tête.
Les autres arrivèrent. Ayako râlait après Housei parce qu'il ne lui avait pas tenu l'ascenseur et celui-ci se défendait en disant qu'il n'avait que deux mains et qu'il avait le fameux fauteuil que leur patron aimait particulièrement.
Mai et Masako rirent légèrement et allèrent les aider. Naru arriva quelques minutes après. Ses yeux brillaient en observant sa petite-amie gérer les installateurs. Elle leur indiquait où mettre quel meuble, elle semblait assez autoritaire, il adorait ça.
En fin de journée, elle partit avec Madoka pour aller chercher à manger. Elle allait préparer un repas de maitre à ses amis dans sa nouvelle cuisine. Tous se régalèrent. Naru en profité pour les prévenir qu'ils partaient en mission dès le lendemain.
Les membres de la SPR grognèrent d'être prévenu à la dernière minute mais acquiescèrent. Ils étaient heureux de refaire une mission tous ensemble, comme au bon vieux temps.
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