Chapitre 21
Réalisant que je pleurais à chaude larme devant ChangMin, je repris mes esprits comme je le pus et essuyais mes larmes. Je ramassais ensuite mon portable et raccrochais au nez de Xiumin. Je me raclais la gorge et retournais au salon l'air de rien:
"Bon, qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui?" demandais-je.
"Aude..."
"J'irais bien me détendre dans une source chaude."
"Aude écoute..." J'essayais à tout prix d'éviter la conversation.
"Ou alors visiter un musée, ça peut être bien aussi." ChangMin me prit par les bras et me secoua.
"Aude reviens sur terre cinq minutes! Pourquoi tu changes de sujet d'un seul coup?"
"Mais pour rien voyons."
"Arrête, tout à l'heure tu pleurais à ne plus pouvoir t'arrêter et maintenant tu veux faire une sortie. A quoi tu joues?"
"C'est le choc c'est tout, après tout j'ai partagé quelques mois de ma vie avec Kai alors le savoir à l'hôpital ne me fait pas forcément plaisir. Mais ça va aller, je t'assure."
"Très bien maintenant on arrête les mensonges. Tu l'aimes encore pas vrai?"
"Oppa..."
"Est-ce que oui ou non tu es encore amoureuse de Kai? Tu peux me le dire, je te jure que je ne m'énerverais pas." Je pris une profonde inspiration.
"Oui." ChangMin me lâcha. Ce que je redoutais arriva, je venais de le blesser. Il s'éloigna de moi et regarda par la fenêtre. Il y eu un silence pesant.
"Alors vas le rejoindre."
"Comment?"
"Retourne en Corée, il a beau être plongé dans le coma, il a besoin de toi."
"Et toi?"
"Je te rejoindrais dans quelques jours. Tu auras besoin de soutien. Et quand les événements seront calmés, nous reparleront de nous deux. Alors fais ta valise, je t'appelle un taxi pour l'aéroport."
"ChangMin..."
"Dépêche toi avant que je ne change d'avis." Sans perdre une seconde, je retournais dans la chambre, refis mes valises précipitamment, ne me préoccupant pas de si j'oubliais quelques choses et rejoignis ChangMin dans le salon. Je ne savais trop quoi dire. Ce qu'il faisait démontrait tout l'étendu de son amour envers moi, et je n'étais même pas capable de lui rendre. Quand le taxi arriva, il me fit signe de partir. Je sortis à la hâte, fourrais les valises dans le coffre de la voiture et embarquais:
"A l'aéroport s'il vous plait." dis-je au chauffeur. Je profitais du trajet pour rappeler Xiumin. "C'est moi, je rentre en Corée, dans quel hôpital se trouve Kai?"
"Il est au General Hospital."
"Très bien attends moi là bas, j'arrive dès que je peux." Je raccrochais sans laisser le temps à Xiumin de répondre. Une fois arrivée à l'aéroport, je payais le taxi et pris le premier avion pour Seoul. Jean-Paul vint me chercher à l'aéroport. Le trajet fut silencieux. Je n'arrêtais pas de me tortiller sur mon siège, trouvant qu'il ne roulait pas assez vite. Je savais que se précipiter ne servait à rien, sinon à nous faire avoir un accident nous aussi, mais je voulais arriver à l'hôpital le plus vite possible. Une fois à destination, je descendis de la voiture qui n'était pas tout à fait arrêtée et courus dans le hall de l'hôpital jusqu'au secrétariat:
"La chambre de Kai s'il vous plait. Je veux dire, la chambre de Kim Jong In." hâtais-je la secrétaire.
"Une seconde je vous pris. Vous êtes de la famille?" Son flegme m'agaça au plus haut point.
"Mais on s'en fiche de ça, je veux juste le voir!"
"Mademoiselle calmez-vous s'il vous plait. Seule la famille est autorisée à rendre visite au patient."
"C'est bon Madame, je la connais, je m'en charge." dit une voix derrière moi. C'était Xiumin. Je me précipitais dans ses bras.
"Xiuminnie..."
"Aude tu n'aurais pas du venir."
"Je veux le voir."
"Je ne suis pas sûre que ça soit une bonne idée."
"Xiumin s'il te plait." Il soupira.
"Très bien. Mais je dois te prévenir, tu risques d'être choquée."
"Je m'en fiche."
"Très bien." Xiumin me prit par la main et m'emmena à travers les couloirs blancs de l'hôpital. Mon coeur battait à tout rompre, j'avais l'impression que j'allais mourir. Arrivée devant la chambre 1106, il s'arrêta et se tourna vers moi. Il allait me poser une nouvelle fois la question mais je l'arrêtais d'un signe de main. Je pris une profonde inspiration et il ouvrit la porte. Au départ, j'entendis seulement le bruit régulier de l'électrocardiogramme et ce qui me semblait être le souffle d'un respirateur artificielle. J'entrais nerveusement dans la chambre et du faire un effort surhumain pour ne pas m'évanouir en découvrant le corps inanimé de Kai. Il était allongé dans le lit, des fils partant de toute part de son corps jusqu' à différentes machines, une perfusion partant de son bras. Il avait également un tuyau qui sortait de sa bouche pour l'aider à respirer. Je mis ma main devant ma bouche pour ne pas laisser sortir le bruit de mes sanglots:
"Qu'est-ce qu'elle fait ici?" agressa Suho.
"C'est bon laisse la, elle a le droit d'être ici." reprit Xiumin.
"Le droit? Tout ce qui arrive est de sa faute?"
"Ma faute?" demandais-je, des sanglots dans la voix.
"Oui parfaitement, si tu n'avais jamais été là, Kai serait toujours sur pied et non allongé dans ce lit."
"Bon Suho ça suffit! Laisse nous maintenant." hurla Xiumin. Suho se leva et quitta la chambre en me lançant un regard meurtrier. Xiumin me conduit jusqu'à la chaise qui se trouvait à côté du lit et m'invita à m'asseoir.
"Xiumin, qu'est-ce qu'il s'est passé?"
"Tu es fatiguée, tu devrais te reposer un peu avant de ..."
"S'il te plait, dis moi la vérité. Est-ce que c'est vraiment de ma faute?"
"Il y a trois jours, quand tu es parti pour Kyoto, Kai a voulu quitter l'entraînement plus tôt. Quand Suho lui a demandé pourquoi, il nous a tout simplement répondu qu'il devait t'empêcher de faire une bêtise et qu'il devait se rendre à l'aéroport. Les autres ont essayé de l'en empêcher mais comme d'habitude il n'en a fait qu'à sa tête, a rangé ses affaires et a quitté l'agence. Lay s'est lancé à sa poursuite, il a donc accéléré le pas et traversé sans regarder. Une voiture est arrivée et l'a percuté, l'envoyant valser sur plusieurs mètres." Je fermais les yeux et sentis mes larmes couler.
"Qu'ont dit les médecins?"
"Il...hum, il a de multiples fractures et sa tête a heurté le sol. Il a perdu connaissance sur le coup mais son coma est du à un réflexe d'auto-défense de son corps pour ne pas sentir la douleur. Il paraît que c'est courant. Selon eux, il aurait du sortir du coma hier."
"Alors pourquoi est-il encore dans cet état."
"Il souffre. Pas seulement physiquement, mais aussi mentalement. Le médecin nous ont dit que quand une personne sature d'une situation, elle décroche."
"Quand se réveillera-t-il?"
"Personne ne le sait. Cela peut être demain, comme dans un mois, comme dans des années. C'est au tour de Kai de jouer maintenant. Et de se bagarrer pour s'en sortir."
"Est-ce que je pourrais rester un petit moment seule avec lui s'il te plait?"
"Bien sûr, je serais dans le couloir si jamais tu as besoin de moi."
"D'accord." Il sorti, me laissant seule dans la chambre, plongée à nouveau dans un silence que seul le bip des machines venait briser. Je regardais Kai. Malgré la situation, il semblait calme et serein. J'en avais presque des frissons dans le dos. Je m'approchais doucement de lui et commençais à passer ma main dans ses cheveux.
"Je suis désolée Kai." Je me penchais sur lui et l'embrassais sur le front. Je me rassis et resta un long moment à le fixer, lui tenant la main.
Deux mois passèrent. L'hiver laissa place au printemps. La neige avait totalement disparue et les arbres arboraient leurs premières fleurs. Dans la chambre d'hôpital, la situation n'avait pas évolué pour Kai. Il était toujours plongé dans un profond sommeil. Depuis mon retour de Kyoto, je venais tous les jours lui rendre visite, prenant bien soin d'éviter sa famille ou même Min. Même si les autres membres n'étaient pas d'accord quand à ma présence, je m'étais vite dressée contre leur décision de m'empêcher de le voir. A partir de maintenant, plus rien ne se tiendrait entre lui et moi. Même si il était un peu tard pour penser cela, j'étais bien résignée à attendre que Kai sorte de son coma et rester avec lui, même si je devais attendre des années. Quand je lui rendais visite, j'amenais toujours un livre avec moi pour lui faire la lecture. Je ne savais pas si il m'écoutait, mais cela valait au moins la peine d'essayer. Je lui apportait également des fleurs chaque semaines. J'avais fini par lier quelques amitiés avec les infirmières, ce qui me permettait de discuter d'autre chose que de rythme cardiaque ou d'activité cérébrale. Ce jour là, j'étais particulièrement fatiguée, je m'endormis la tête sur le lit de Kai. Le bruit d'une assiette que l'on pose sur un table me sortie de mon sommeil. Je relevais légèrement la tête et entre-ouvris les yeux. Je vis un petit gâteau dans une assiette. Quand je finis d'émerger, ChangMin se tenait devant moi:
"Oppa..." dis-je en me frottant les yeux.
"Tu devrais vraiment penser à te reposer."
"Qu'est-ce que c'est?" Je désignais la pâtisserie.
"C'est bien ton anniversaire aujourd'hui?"
"Oui."
"Je sais que ce n'est pas l'anniversaire dont tu rêvais mais c'est tout ce que je peux te proposer."
"C'est gentil." Il prit une chaise et s'assit de l'autre côté du lit.
"Alors, aucune amélioration?"
"Non aucune, il est comme ça depuis deux mois maintenant. Si son état n'empire pas, il ne s'améliore pas non plus. C'est comme si il était mieux dans ses rêves qu'avec nous. Et avec tout ce que je lui ai fait subir je peux le comprendre."
"Tu endosses trop sur tes épaules."
"Si je n'étais pas rentrée dans sa vie et que j'avais résisté comme je voulais le faire au début, il ne serait pas dans cet état là. Il serait heureux avec Min, toujours en train de chanter et danser. Si il se réveil, on ne sait même pas quelles séquelles il aura."
"C'est un battant, je suis sûr qu'il s'en sortira. Les infirmières pensent la même chose que moi."
"Les infirmières t'ont parlé de Kai? Elles n'ont même pas voulu me dire le numéro de sa chambre le premier jour où je suis venue le voir."
"Il m'a suffit de quelques battements de cils et elles étaient toute par terre." J'eus un léger sourire.
"Voilà une chose qui ne change pas. Ecoute Opp... ChangMin, je suis vraiment désolée pour toute cette histoire. J'aurais du être sincère avec toi du début et non pas te prendre comme un substitue de Kai."
"J'ai mes torts aussi. Je me doutais très bien que tu avais encore des sentiments pour lui et que tu n'allais pas l'oublier. Il n'y avait qu'à voir ton comportement quand vous avez rompu et aussi quand tu as recommencé à le voir. Et ta façon de le regarder, si tu avais pu me regarder comme ça. Je pense que c'est pour ça que j'ai précipité les choses. Entre l'officialisation de notre relation, le dîner chez le directeur, les vacances à l'étranger. Tu n'as pas à t'excuser."
"Si je tiens à le faire. Je sais ce que c'est quand une personne joue les sentiments, je l'ai vécu aussi il y a moins d'un an, et je sais que l'on peut avoir très mal dans des moments pareil."
"Tu ne m'as jamais aimé?"
"Si, bien sûr que si mais mes sentiments n'étaient pas aussi forts que les tiens pour moi."
"Alors si tu m'as aimé ne serait-ce qu'un petit peu ça me va."
"Tu as vraiment une philosophie de vie que j'ai du mal à cerner des fois."
"C'est parce que tu es encore jeune. Je me suis permis de passer voir ta mère, elle s'inquiète pour toi."
"Ma mère s'inquiète toujours pour moi."
"Normal, c'est une maman. Je pense que tu comprendras quand tu le seras aussi. En attendant mange ton gâteau. En plus je l'ai fait moi même."
"Ah alors si c'est toi..." Je saisis l'assiette et pris une bouchée du gâteau. La présence et la bonne humeur de ChangMin m'avaient un peu apaisé.
Un soir où je n'avais pas forcément envie de rentrer pour retrouver un appartement vide et où je n'avais pas non plus envie d'aller chez ma mère pour expliquer ma journée qui ressemblait à toute les autres depuis maintenant trois mois et demi, je quittais l'hôpital plus tard qu'à mon habitude. Je sortis avec le nez plongée dans mon téléphone, saturé de messages de Xiumin et Jean-Paul. Le remettant dans ma poche en décidant de répondre plus tard, je fonçais dans une jeune fille. Je m'excusais avant de m'apercevoir que cette jeune fille n'était autre que Min:
"Aude, qu'est-ce que tu fais ici?" Cherchant une excuse, je perdis vite mes moyens.
"Je... heu... je suis venu voir ... ma mère, oui c'est ça ma mère." Mon bafouillage traduisit mon incertitude. D'autant plus que je tenais dans ma main les fleurs fanées que j'avais enlevé plus tôt de la chambre de Kai, ce qui n'échappa pas à Min.
"Tu es venu voir Kai c'est ça?"
"Oui" avouais-je à demi mot.
"C'est toi, la fille qui l'a brisé n'est-ce pas?" Je baissais la tête honteusement. "Je n'y crois pas, non seulement tu fou sa vie en l'air mais en plus tu as le culot de venir lui rendre visite. Sais tu tout ce qu'il a enduré à cause de toi? Le nombre de nuit où il n'a pas dormi parce qu'il a pensé à toi? Le nombre de larmes qu'il a caché?"
"Non je ne le sais pas, après tout c'était toi la personne qui l'a aidé à remonter la pente comme l'a si bien dit ton oncle."
"Pourquoi es-tu ici?"
"Parce que je l'aime encore. Et certainement plus que toi tu ne l'aimeras jamais." Elle mit ses mains sur ses hanches, souffla et fit tourner sa langue dans sa bouche avant de reprendre.
"Tu l'aimes? Et cela t'arrive souvent d'abandonner les personnes auxquelles tu tiens?"
"Quand c'est pour les protéger des gens de l'espèce de ton oncle oui, je le fais sans soucis. Car crois moi, si je ne l'avais pas fait les conséquences auraient été pire, Kai aurait pu dire adieu à sa carrière de chanteur. Tout ça pour combler un de tes désirs qui n'est certainement qu'un caprice." Je commençais vraiment à avoir les nerfs.
"Que veux-tu dire par là?" Cette fois je ne pouvais plus retenir la vérité, il fallait que tout sorte.
"Ce que je veux dire, c'est que juste pour satisfaire ton envie d'être avec Kai, ton oncle n'a pas hésité à utiliser n'importe quel moyen de pression pour que je l'abandonne. Tu n'es pas obligée de me croire quand je dis que je l'aime, mais j'étais prête à renoncer à ma carrière juste pour être avec lui, mais il a fallu que ton abruti, que dis-je abruti, que ton connard d'oncle ne l'entende pas de cette oreille et le menace lui. Sachant que la danse et le chant sont très importants à ses yeux, j'ai fais mon choix. Egoïste certes, mais pas sur le long terme."
"Il a vraiment fait cela?"
"Oh oui, et sans scrupule en plus. Alors écoute moi bien, je n'ai aucune raison d'être en colère après toi mais le message passera mieux si je le dis à toi. Maintenant c'est moi qui m'occupe de Kai, dès à présent et quand il sortira du coma et après aussi. C'est moi qui vais prendre soin de lui, que ça te plaise ou non. Et le premier qui essaiera de m'en empêcher je le détruirais." Je laissais Min sur ces dernières paroles, le moins que l'on puisse dire, c'est que je ne l'avais pas ménagé, mais au moins j'avais enfin dit ce que j'avais à dire. Quelques jours plus tard, Xiumin m'apprit que Min ne passerait que très rarement à l'hôpital. Apparemment, elle ne désirait pas être un obstacle entre Kai et moi.
Un nouveau mois passa. La chaleur de l'été commençait doucement à s'immiscer dans nos vies. Le soleil me permettait de garder une partie de ma bonne humeur et de ne pas perdre espoir quand au réveil de Kai. Quand j'arrivais, l'aide soignante venait de finir se toilette:
"Aude, comment allez-vous aujourd'hui?
"Bien merci, il fait beau, j'aime vraiment ce temps."
"Il est parfait pour une balade au bord de la plage."
"Oui je sais, mais mon cavalier n'est pas encore en état." Je désignais Kai. Avec le temps, j'avais appris à parler avec légèreté de la situation.
"Alalala ces hommes, ils aiment vraiment se faire attendre."
"Surtout lui. Il a vraiment un sale caractère. Des fois j'ai l'impression que la première chose qu'il fera quand il se réveillera sera de me crier dessus."
"Qu'est-ce que ce sera si vous n'êtes pas ici."
"Cachez vous, il retournera l'hôpital." Je m'assis comme à mon habitude aux côtés de Kai. "Je sais que je vous ai déjà posé la question plein de fois mais... est-ce que vous croyez vraiment qu'il m'entend?"
"Je ne sais pas. Peut-être que oui, personne à part lui ne peut le dire. On a déjà vu des personnes sortir du coma après avoir entendu certaines musiques ou alors d'autres qui pouvaient nous citer exactement ce que leurs proches disaient. En tout cas, cela vaut le coup de persévérer, on ne sait jamais."
"Merci." Elle sortie de la chambre. J'ouvris le livre et m'apprêtais à reprendre là où je m'étais arrêtée la veille quand j'hésitais un instant. Je réfléchis puis m'assis sur le rebord du lit en prenant la main de Kai:
"Oppa... J'aurais vraiment du t'appeler comme cela plus tôt. Je ne sais pas si tu peux m'entendre, ou du moins si tu veux encore entendre ce que j'ai à te dire mais... sache que je suis désolée pour tout ce qui arrive. Je sais que c'est vraiment indigne de ma part de te présenter des excuses, si je le pouvais, j'échangerais nos places sans hésiter. Ainsi tu pourrais comprendre pour j'ai agit comme ça ces derniers mois, et peut-être que ta colère serait diminuée. Je n'ai jamais voulu que la situation dégénère ainsi, si j'avais su, je me serais battu encore plus fort pour toi. J'aurais du prendre ce maudit directeur par la cravate et le jeter au travers de sa fenêtre. Quoiqu'il en soit, je ne t'ai jamais oublié, et je n'ai jamais arrêté de tenir à toi. Tu as toujours compté pour moi et tu compteras toujours. Je peux affirmer aujourd'hui que tu es le garçon que j'ai le plus aimé, et celui que je continuerais à aimer jusqu'à la fin. Même si je ne peux passer ma vie avec toi, tu auras toujours ta place dans mon coeur, et les sentiments que j'ai développé pour toi ne s'éteindront jamais. J'aurais préféré te le dire dans les yeux, mais le destin est fait ainsi, je vais me contenter de te le dire comme cela en attendant que tu ne te réveilles: je t'aime. Depuis le début et ce jusqu'à la fin." Des larmes ruisselèrent silencieusement le long de mes joues. C'est à ce moment précis que Jean-Paul entra dans la chambre. Je tentais d'essuyer discrètement mes yeux.
"Encore en train de pleurer?"
"Non pas du tout, j'ai des allergies."
"Oui et moi je suis devenue une femme."
"T'es poilu pour une femme." Il se frotta les joues.
"Oui, mon esthéticienne est en vacances en ce moment."
"Qu'est-ce que tu fais ici?"
"Et bien je suis passé à l'école, tu n'y étais pas, chez toi non plus. Chez ta mère encore moins alors j'en ai conclu que tu étais ici. Je suis venu te chercher, tu as besoin de sortir, de t'aérer les idées."
"Je vais bien je t'assure."
"Bien. Tu passes tellement de temps dans cette chambre que ton teint commence à avoir la même couleur que le papier peint, bientôt tu pourras faire le caméléon. Sans parler des valises que tu as sous les yeux, je pourrais y ranger mon nécessaire de toilette. Tu ne discutes pas. On rentre chez toi, on prend une douche, enfin pas ensemble hein, parce que tu empestes la chambre d'hôpital, on va au resto et après on va marcher. Et ce n'est pas discutable." Voyant que Jean-Paul ne renoncerait pas, je cédais à sa demande. Je rentrais chez moi, pris une douche, m'habillais du mieux que je pus et partis au restaurant avec Jean-Paul, où je passais un bon moment. Il avait le don de me faire rire et oublier ce qui alourdissait mon coeur. Après le repas, il m'emmena me promener sous une allée d'arbre, à la fraîcheur:
"Alors ChangMin et toi c'est fini?"
"Oui. On a encore rien dit aux autres bien sûr mais oui. De toute façon je ne pense pas que ça aurait tenue très longtemps."
"C'est dommage, je n'entendrais plus les mérites de ses adorables pectoraux."
"A moins d'aller y voir toi même, non."
"Enfin bon c'est la vie, Kai a des bébés abdos lui aussi, laisse lui encore du temps et il les aura super bien développé."
"Il me manque vraiment. J'aimerais tant qu'il puisse me répondre quand je lui parle. Le soir quand je rentre à la maison j'ai encore le bruit du respirateur en tête. C'est limite ma berceuse."
"ça va aller tu verras, dans quelques temps vous serez de nouveau tous les deux. Foi de Jean-Paul."
"Si seulement..."
"Je te le promets." Il me tendit son petit doigt.
"Nan arrêtes, c'est vraiment trop gamin."
"Allez fait le et tu verras, Kai se réveillera bientôt." Je lui tendis mon petit doigt à mon tour et saisis le sien.
"Tu te sens comment?"
"Ridicule." Je partis en fou rire, fatigue aidant.
Après avoir passé la soirée avec Jean-Paul, je m'accordais un moment avec ma mère et passais la journée du dimanche ainsi que la nuit chez elle. Le moins que l'on puisse dire, c'est que cela m'avait fait décompresser. Je repartis le lundi matin en direction de l'hôpital. Quand j'ouvris la porte de la chambre, je découvris le lit vide. Je restais un instant figée, avant de regarder le numéro de chambre. 1106. Je ne m'étais pas trompée. Je commençais à culpabiliser de m'être absentée le week-end, pensant à tout un tas de scénarios possible et inimaginable. Prise de panique, je commençais à avoir les larmes aux yeux. Entrant dans la chambre et découvrant que toute les affaires de Kai étaient manquantes, ma respiration commença à s'accélérer et mon coeur me fit mal. J'étais persuadée qu'il était arrivé quelque chose et que personne ne m'avait appelé, voulant m'annoncer la nouvelle en face. Je commençais à pleurer quand j'entendis une voix dans mon dos:
"Toujours en train de pleurer? Tu n'es pas une fille pour rien."
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