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~3~ Réunion chez Livai

Nous ne sommes pas nombreux à faire partie du ciné-club, dix au maximum. Assis à un bureau au fond de la petite classe rempli d'objets, j'écoute Livai expliquer aux personnes présentes que le club sera bientôt fermé.

-C'est absurde! s'exclame un garçon chauve. C'est le seul club intéressant de cette école! J'ai l'impression que la direction ne comprend pas qu'il n'y a pas que le sport dans la vie.

-Merci, Conny, mais c'est justement pour cette raison qu'il va falloir se serrer les coudes et faire tout notre possible afin d'éviter que notre beau local se retrouve aux mains de l'équipe de foot.

Il y a plusieurs chuchotements dans l'assemblée. C'est impressionnant de voir à quel point Livai peut être à l'aise devant son club. Les gens semblent le respecter et voir en lui un véritable leader. Ce rôle lui sied à merveille.

-Livai, j'ai une question, fait un garçon à la coupe au bol. C'est qui, ce gars? Je ne l'ai jamais vu ici, avant.

L'étranger me désigne en posant cette question. Les autres tournent la tête en ma direction par curiosité, comme s'ils ne m'avaient pas remarqué avant. Je ne suis pourtant pas si difficile à manquer. Je ne crois pas avoir un physique banal. Du moins, on m'a toujours dit que j'étais beau avec mes grands yeux turquoise et mes cheveux brun coiffés en catogan. Si je n'étais pas un geek asocial, je pourrais charmer qui je veux. Du moins, j'aime le penser.

-Voici Eren, me présente le président. C'est le nouveau membre du club. C'est le seul première année à s'être inscrit et il étudie en art et lettre.

Je salue mes ainés d'un geste de tête courtois, ce qui semble les étonner. Il faut dire qu'à première vue, je n'ai pas l'air du genre à partager leur passion. Les gens s'imaginent que je suis un sportif ou un fêtard, pas le genre à enfiler un cosplay pour aller au comiccon.

-Bon, cessez de regarder Eren comme s'il était un extraterrestre, intervient Livai. Le sujet du jour est beaucoup plus important. L'école nous donne la session pour prouver qu'on est utile, mais elle refuse de nous donner de l'argent. Comment peut-on faire des activités sans un rond?

-Payer soit même? répond le garçon à la coupe au bol.

-Oui, mais malheureusement, aucun de nous n'a les moyens. C'est là qu'Eren a une brillante idée : organiser une collecte de fonds.

Les chuchotements recommencent, puis le dénommé Conny lève la main afin de recevoir le droit de parole :

-Comme collecte, on pourrait faire comme l'année dernière quand on avait tourné une fin alternative à Star WarsSpock rencontrait Dark Vador. En plus, cette fois, ma petite amie accepterait de jouer le rôle de la princesse Leia sans avoir besoin de costumer Armin en fille!

-Ouais, approuve coupe au bol. Et je pourrais créer un site internet où projeter le film! Je suis doué en informatique.

Ne faisant plus attention à Livai, les garçons commencent à donner leurs idées pour le film et mentionner ce qu'ils pourraient faire. Alors que Livai parait avoir perdu le contrôle, il ramène l'ordre :

-Ça suffit!

Les gens se taisent en tournant la tête vers le ténébreux. Il a l'étoffe d'un chef malgré sa petite taille. 

-L'idée du film n'est pas mauvaise, mais on a déjà un plan pour la collecte de fonds. Eren, viens donc en avant nous expliquer ton idée.

Moi, parler à l'avant? Ne m'y étant pas préparé, je sens une légère angoisse m'envahir. J'ignore quoi dire face à toutes ces personnes qui me fixent. Intimidé, je me lève et je longe l'allée jusqu'à me retrouver devant le groupe. Au fond de la classe, Armin est adossé au mur et il me fait un large sourire pour m'encourager.

Dans une grande inspiration, j'explique au groupe l'idée que j'ai eu la veille. C'est moins gênant que je l'aurais pensé, même si mon corps ressent la pression de tous ces yeux rivés sur moi. À la fin de mon monologue, Livai m'invite à rester près de lui.

-Ça pourrait être marrant, conclut le chauve.

Les autres acquiescent, ce qui me donne un sentiment de satisfaction.

-Très bien, dans ce cas, conclus Livai. Cette soirée se déroulera à la fin de la session et chacun aura un rôle bien précis à jouer. Eren, Armin et moi, nous nous occuperons de trouver le lieu et tout préparer. Conny, tu voulais faire un film? Ramasse-toi qui tu veux et tourne une publicité pour notre soirée. Marlowe, crée-le ton site internet et arrange-toi pour qu'il y ait le plus de visiteurs possibles. Les autres, parlez-en à tout le monde que vous connaissez et cherchez des idées pour que cette soirée soit mémorable. Voici ce qui conclut cette réunion. Mercredi prochain, ici, même heure. 

Les membres quittent la pièce en nous saluant. J'ignore si j'ai la permission de rester, mais comme Livai et Armin sont mes seuls amis, je ne bouge pas.

-J'ai hâte de voir cette bande-annonce, rit Armin. Ça risque d'être totalement ridicule.

-Les choses ridicules attirent les gens, réplique sérieusement Livai. Au fait, samedi prochain, vous venez chez moi. On va régler quelques petites choses pour cette soirée.

-Donc j'annule tous mes projets! Adieu club de danseuses.

Nous regardons Armin de travers. Pour un petit blond à l'apparence adorable, il est loin d'être innocent. Ce genre de commentaire récurent contraste drôlement avec son physique de jeune prodigue. Ça me plait.

-Je plaisante, rectifie-t-il. Je n'avais rien de prévu.

-Et toi, Eren? s'informe Livai. Ça te va pour samedi?

Comme je vis en résidence, loin de ma famille, mes fins de semaine à venir risquent d'être d'un ennui mortel. C'est avec plaisir que je vais passer du temps en leur compagnie, heureux de ne pas être mis de côté par ces garçons que je viens à peine de rencontrer. C'est la première fois que des gens me mettent à l'aise aussi vite et surtout, qu'ils m'incluent déjà dans leurs plans.

***

Le samedi suivant, je stationne ma voiture dans la cour de Livai, laissant la place nécessaire pour l'arrivée d'Armin. À moins qu'il vienne à pied? La maison du président est située dans un quartier familiale chaleureux où il semble bon de vivre. Comme j'ai grandi dans une ruelle aisée où les maisons luxueuses reflétaient le train de vie des riches propriétaires, cette maisonnette contraste avec ce dont j'ai l'habitude. Néanmoins, j'aurais préféré vivre dans un milieu prolétaire chaleureux plutôt qu'être entouré par un luxe glacial.

Mon père n'a jamais été un exemple.

Passant sa vie enfermée dans son cabinet de médecine, j'ai passé mon enfance seul avec ma mère. Carla a fait un excellent travail malgré son mari distant et je suis fier d'en être le fils. Loin d'elle, cette femme d'exception me manque bien qu'elle m'appelle chaque jour pour prendre de mes nouvelles. Il faut dire que son divorce n'a pas été facile à digérer, mais elle remonte la pente et elle parvient à s'épanouir à nouveau.

Que fallait-il attendre d'autre d'un homme ayant déjà trompé son ex une fois? Mon père était marié avant de rencontrer ma mère de qui il est tombé sous le charme. Des années plus tard, c'est à elle de subir la même trahison, cette fois au bénéfice d'une jeune universitaire qui pourrait être ma sœur.

J'escalade le balcon en béton, puis j'appuie sur la sonnette. Des fleurs annuelles entourent l'escalier, magnifiquement entretenu dans leur carré de terre sans mauvais herbe. Quelques décorations viennent ajouter du charme, dont plusieurs nains de jardins. C'est mignon. Ma mère n'a jamais aimé jardiner, incapable de faire survivre une plante sous sa main meurtrière.

La porte s'ouvre sur Mikasa qui me dévisage, vêtue de ses vêtements lâches du week-end.

-Euh, salut? hésite-t-elle. Je suis désolée, mais je ne veux rien acheter.

Sa réaction prouve que le jour où elle est venue voir Livai à l'école, elle ne m'a pas remarquée. Je dois forcer mon sourire :

-Je n'ai rien à vendre! En fait, je suis un ami de Livai. Je fais partis de son ciné-club.

-Ah. Je vois. Pendant quelques secondes, j'ai eu peur que mon frère ait à nouveau un petit ami... Entre.

À nouveau un petit ami? Mon cerveau s'active, pris d'assaut sous les questions que je dois refouler alors que je pénètre au sein de la maison dont la décoration est coquette. Incapable de me concentrer sur autre chose que ma curiosité, je retire mes chaussures pour suivre Mikasa au sous-sol, la tête dans les nuages. C'est mal, mais les potins, ça me plait.

Nous arrêtons devant une porte fermée sur laquelle est placardé le message : « Défense d'entrer aux petites sœurs agaçantes ». C'est tellement enfantin, surtout pour un homme de son âge. Comme Livai est mon ainé et qu'il a passé trois ans au cegep, je suppose qu'il a atteint la vingtaine.

Mikasa cogne sèchement. Physiquement, elle est le portrait craché de son frère, mais au féminin. Ils dégagent la même aura glaciale qui donne envie de conserver ses distances.

-Livai, tu as de la visite! hurle-t-elle.

J'entends des pas à l'intérieur, puis la porte s'ouvre sur un Livai qui flotte dans un large t-shirt de Steins Gates et dont le visage est obstrué par des lunettes de lecture noire. Dès qu'il m'aperçoit, le président retire sa monture dont il semble avoir honte. Pourtant, ça lui allait bien.

-Ah, c'est toi, remarque-t-il. J'ai cru qu'Armin serait le premier à arriver... Tu peux rentrer.

-Laisse la porte ouverte, ordonne Mikasa avant de partir.

Elle pense que nous avons quel âge? Bien que ce commentaire ressemble à de l'humour mal placé, les joues de Livai se teignent à la façon d'une tomate alors qu'il tourne les talons. Je lui enjambe le pas dans la pièce, mal à l'aise malgré moi. Au fond, j'ignore qui est ce type.

Le malaise s'efface dès que j'aperçois l'intérieur, fasciné par la panoplie d'objets qui s'y trouve. C'est loin d'être une chambre de garçon cliché, là où il y a des vêtements au sol et des calendriers playboy. Cette pièce, c'est l'antre du parfait geek. ¸

Des affiches couvrent les murs, le couvre-lit est sous le thème de Death Note et une large vitrine renferme une impressionnante collection de figurines Star Wars. À voir ces bijoux, je comprends Armin de saliver, car mes propres possessions font taches à côté de ces merveilles. J'ignore combien Livai a investi pour accumuler un tel arsenal, mais le temps va lui être favorable.

Livai dépose ses lunettes sur sa commode avant de s'assoir sur son lit, là où il a laissé son ordinateur portable.

-Armin ne devrait pas tarder, fait-il remarquer. Donc je te souhaite la bienvenue dans mon repère. Ma famille croit que je suis fou.

-Je trouve que ne pas avoir honte de ses passions est magnifiques. Ta collection est impressionnante! Il y en a combien?

-J'ai 126 figurines de Star Wars et 42 objets en lien avec les films. J'ai presque tout trouvé sur Ebay, sur le marketplace et dans des ventes de garage. Les gens n'ont aucune idée de la valeur de ces bijoux.

Je siffle, impressionné par ce chiffre. Dans quelques années, le président du club en possédera encore davantage.

Armin arrive quelques minutes plus tard, une boite de beignets dans les mains. Il la pose en souriant sur la commode, puis il se laisse tomber à plat ventre sur le lit, habitué à cette pièce qu'il doit connaitre comme sa poche.

-Alors, suis-je trop en retard? s'enquiert-il. J'ai pris le temps d'offrir l'un de ces délicieux beignets à ta jolie sœur. Elle a eu l'air très heureuse.

Livai retrousse son nez, mais il préfère ignorer son commentaire. Avec Armin, il vaut mieux tout prendre avec des pincettes. Maintenant réunis, nous commençons à lancer nos idées pour la collecte de fonds.

-On pourrait engager des danseuses? propose Armin qui s'amuse à lancer une petite balle dans les airs et la rattraper. Je suis sûr qu'il y a un tas de puceaux qui passeraient une soirée de rêve. En plus, ça ne coûterait pas cher si l'on engage des filles de l'école comme ta sœur et Annie. Même Eren pourrait participer, pour s'occuper des filles en chaleur ou des garçons aux goûts particuliers. Il va faire fureur.

-Le jour où tu voudras faire une soirée de débauche, tu pourras faire ce que tu veux, réplique Livai. Mais à la soirée du ciné-club, il n'y aura rien de ce genre.

-D'ailleurs, je doute que les filles présentes aiment que je sois le seul danseur, me moqué-je. À moins que vous souhaitiez aussi vous déhancher devant des inconnus en petite tenue?

Armin tourne la tête en ma direction, un sourire moqueur sur les lèvres :

-Dommage. Je suis sûr que tu serais très sexy en petite tenue.

Même si je sais qu'il ne faut pas prendre ses commentaires au sérieux, je me sens incapable de répliquer. Armin aime être dragueur, peu importe son interlocuteur, que ce soit avec les garçons ou avec les filles. Bien que je tente de l'ignorer, une part de moi se sent flatté. Habituellement, c'est moi qui fais des compliments et non l'inverse, surtout venant d'un mec au physique aussi fragile.

Livai dévisage son ami, outré comme s'il venait d'injurier sa mère. Sa réaction est exagérée, donc je m'empresse de changer de sujet. Bien que nous n'apprenions rien de nouveau concernant la collecte de fond, je passe un agréable moment avec ces garçons. Nous finissons par passer la soirée derrière la console à jouer à un jeu vidéo.

Il est presque minuit lorsque je retourne à ma résidence. Les paupières tombant sous la fatigue, je m'étire en déverrouillant la porte de ma chambre. Les couloirs sont déserts à cette heure tardive et le règlement contraint les élèves à cesser de faire du bruit. Jusqu'à maintenant, les gens font preuve d'assez de civisme pour ne pas aller à l'encontre de ce commandement.

Sans ouvrir la lumière, je retire mes chaussures à la manière d'un zombie. Je rêve de sombrer dans les bras de Morphée, sous mes draps chauds.

-Reiner, j'ai entendu du bruit, chuchote une voix. Je croyais que ton coloc n'était pas là.

-Hum?

Cette voix masculine, je ne la connais pas. Me suis-je trompé de chambre? L'esprit embrumée par la fatigue et le cœur serré sous l'angoisse, je fais l'erreur d'ouvrir la lumière.

Assis sur son lit et torse nu, Reiner grogne en se protégeant le visage. Collé contre son dos, un grand brun se cache timidement, essayant de disparaitre derrière le corps musclé de mon colocataire. Mon visage tourne au pourpre et j'hésite un instant à refermer la lumière pour leur laisser leur intimité.

-J-Je suis désolé! m'excusé-je. Je n'ai pas reconnu la voix et j'ai cru... hum...

-Je m'en fiche, réplique Reiner. On ne dormait pas encore. Bertholdt vas souvent être dans la chambre, donc il faut t'y faire. C'est mon mec.

Ce garçon aussi sociable qu'une brique vient de prononcer plus de mots qu'en une semaine. Le dénommé Bertholdt regarde timidement par-dessus son épaule, me saluant d'un geste de main timide auquel je réponds avec confusion. Ça, je ne m'y attendais pas! Il faut croire que je manque de talent pour comprendre les gens, car jamais je ne me serais douté voir cette armoire à glace en couple avec une personne du même sexe.

Il faut dire que moi non plus, je n'ai pas l'air de ce bord.

-Tu peux amener qui tu veux, répliqué-je. C'est ta chambre aussi. Ravi de te rencontrer, Bertholdt.

-Ça ne te gêne pas de partager ta chambre avec un pédé? demande froidement Reiner.

J'hausse un sourcil, étonné par le terme péjoratif qu'il a employé. Il faut croire que cette phrase, il l'a déjà entendu pour la cracher avec tant de mépris. Ai-je l'air d'une personne fermée d'esprit? Peut-être est-ce la raison pour laquelle Reiner se montre distant depuis notre aménagement.

-Si ça ne te dérange pas, alors ça ne me dérange pas non plus, lui répondis-je avec un sourire.

-Tu veux dire que...

-Ouais. Tu as bien compris.

Reiner regarde son petit ami, baissant finalement sa garde. Je m'assois sur mon lit, n'ayant plus la force de rester debout plus longtemps. Depuis mon coming out en cinquième secondaire, c'est la première fois que j'en fais officiellement l'annonce à d'autres gens que mon entourage. Il faut dire que dans le village d'où je viens, les différences sont moins communes qu'en ville. Être gay, c'est rare, surtout être gay et assumé.

Il m'a fallu beaucoup de courage pour l'assumer et je n'ai jamais eu la chance de rencontrer quelqu'un comme moi avec qui je pouvais discuter, hormis des gens en ligne dont j'ignore le véritable visage.

-Mon ancien colocataire m'a demandé de quitter la chambre quand il l'a découvert, avoue Reiner avec calme. Je sors avec Berthy depuis cinq ans et les gens ne sont pas toujours compréhensif, surtout les mecs avec qui je fais du sport. Ils disent qu'ils s'en fichent, mais dès que je colle mon mec devant eux, ils sont dégoûtés. C'est hypocrite.

-Je ne suis pas sortie du placard il y a longtemps, avoué-je. Ça fait à peine un an, mais je suis heureux de croiser un couple assumé. C'est certain que moi, ça ne me dégoute pas!

Le blond sourit. C'est la première fois que son visage se détend et je me sens soulagé. Peut-être qu'avec ce secret en moins, l'abcès sera crevé et que notre relation va s'améliorer? Être en froid avec son colocataire, c'est lourd et ça gruge l'énergie.

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