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Eddie ne faisait que sermonner le binoclard en l'incitant à avancer plus rapidement et surtout à arrêter de rêvasser en fixant bêtement tout et n'importe quoi comme un Moldu qui découvrait le monde de la magie. Mais il faisait des arrêts tous les quatre mètres dans l'atrium, tournant sur lui même, la tête levée vers le plafond en admirant avec de grands yeux émerveillés l'espace dans lequel il se trouvait.
Toute la beauté architecturale du Ministère de la Magie semblait se refléter dans les verres de ses grandes lunettes.
Richie trouva même de quoi s'extasier durant la descente de l'ascenseur pendant qu'Eddie jetait plusieurs coups d'œil à sa montre. Dans le couloir qui amenait à son Département, ils croisèrent un elfe grognon qui nettoyait le parquet de bois tout en jurant dans un jargon qu'il leur était complètement inconnu. Il leur jeta un regard mauvais, fixant les traces de boue que laissait le binoclard derrière lui.
Richie s'était bien vite remis de son voyage par transplanage et il racontait maintenant diverses anecdotes de ses expéditions ou des nombreux métiers auxquels il s'était essayé dans différents pays. Tout cela sous le visage ennuyé de son ancien meilleur ami qui se demandait bien pourquoi il avait décidé de s'occuper de son cas alors que normalement il n'était pas totalement qualifié pour interroger les suspects qui étaient présents sur les scènes d'accident. Il aurait dû l'envoyer dans un autre Département et le confier à un de ses collègues mais étrangement, au fond de lui, Eddie ne souhaitait pas faire ça.
Quand ils arrivèrent devant son espace de travail, le brun fit venir une chaise et il la lui désigna, coupant court à son monologue.
- Assis-toi ici.
Pour une fois, Richie écouta l'ordre qu'Eddie venait de lui donner et s'arrêta de parler. Il posa sa valise en cuir sur ses genoux et ses deux mains à plat par dessus, la tapotant allègrement du bout des doigts en sifflotant doucement.
Pendant ce temps Eddie, debout devant son bureau, un dossier vierge dans les mains, commençait à remplir une fiche.
Le bagage du binoclard se mit soudainement à trembler et le brun lui jeta un regard suspect avant de reprendre lentement son action en secouant la tête avec désapprobation.
- Tes papiers ?
Richie se mit à farfouiller dans ses poches avant de sortir une carte d'identité aux extrémités cornées qu'Eddie attrapa sans tourner la tête. Il lui jeta un bref coup d'œil avant de lui rendre.
- Et ton permis de baguette ?
- Pour être sincère je l'ai perdu. Ou peut-être que l'on me l'a volé.
Eddie ne releva pas, peu surpris et griffonna cette réponse à la va vite.
La valise de Richie fut saisi d'un autre tremblement qu'il tenta de masquer du mieux qu'il pût. Mais cette seconde fois n'échappa pas non plus à Eddie. Cela faisait un moment qu'il avait remarqué que le binoclard semblait y porter une attention particulière, la gardant toujours auprès de lui et inspectant sans cesse les fermoirs.
Eddie lâcha le dossier, qui resta en suspend dans les airs, et il vint se placer devant Richie, les bras croisés et l'air particulièrement austère.
- Ouvre cette valise.
Le bouclé secoua la tête comme un enfant en resserrant son emprise sur son bien.
- Richie, ouvre cette putain de valise.
- C'est malpoli de vouloir fouiller dans les affaires des gens. Bien sûr si ça t'intéresse j'ai toujours les lettres d'amours qu'on s'échangeaient avant avec ta mère mais désolé interdiction de les lire. Et sinon il n'y a rien d'autre d'intéressant.
Eddie ne répondit pas, le fixant simplement avec mauvaise humeur. Il savait parfaitement qu'il cachait quelque chose. Alors d'un coup il l'attrapa par la anse pour l'amener en sa direction alors que Richie la tira vers lui de l'autre côté. Ce petit manège dura pendant plusieurs secondes jusqu'à le brun décide de la lâcher, déjà las.
- Si j'étais toi j'obéirais et arrêterais de faire l'idiot, sinon tu risques de le regretter.
- Très bien, tu n'as qu'à m'y obliger, lui répondit Richie avec un sourire en coin.
Bien qu'il ne le montrait pas, à l'intérieur il commençait de nouveau à paniquer. Malgré les nombreuses années, ils n'avaient pas changé et il savait qu'Eddie n'allait pas lâcher l'affaire aussi facilement.
Face au regard meurtrier que lui lançait ce dernier, et au manque d'options qui s'offraient à lui, il capitula bien plus vite qu'il l'aurait pensé. Sa dernière chance résidait au verrou qui se trouvait sur le côté et qui possédait deux options. Tourné dans un sens, l'intérieur de la valise présentait un contenu typique de vêtements et d'affaires, tandis que de l'autre s'ouvrait un petit espace où vivait ces deux animaux.
D'un air satisfait, Eddie attrapa la valise que lui donna Richie avec un air dépité, et la posa sur son bureau. Il l'inspecta tout d'abord avec attention, faisant le tour de l'objet, sous le regard anxieux du bouclé. Il s'arrêta au fameux verrou, passant lentement les doigts par dessus en approchant son visage pour mieux l'observer. Puis il se mit à rire.
- Tu croyais vraiment que je n'allais pas faire attention à ça ? C'est mal me connaître.
Il tourna le mécanisme pour faire disparaître le mode Moldu, ouvrit les deux fermoirs et posa ses mains de chaque côté, prêt à ouvrir la valise.
Brusquement Richie bondit de son siège. Il ne pouvait pas le laisser faire ça, cela risquait d'engendrer des catastrophes encore plus graves qu'au parc.
- Non ne fait pas ça, s'il te plaît ! Je peux t'expliquer, mais pas ici.
Les yeux plantés dans les siens, ils se fixèrent silencieusement pendant de brèves secondes. Puis, presque avec insolence, Eddie ouvrit d'un coup la valise.
Instantanément un animal, qu'il n'eut pas le temps d'identifier, lui sauta vivement au visage. Il poussa un cri de surprise en reculant brusquement en arrière, manquant de tomber à cause de sa chaise dans laquelle il se cogna. La créature s'engouffra dans le col de son manteau et ressortit agilement par une de ses manches avant de s'élancer sur le bureau, pendant qu'il s'agitait en criant toujours.
Richie se jeta à moitié sur le plan de travail, renversant divers objets et froissant des papiers. Ses mains se refermèrent de justesse autour de la boule de poil avant qu'elle ne s'échappe plus loin. Il la remis rapidement dans sa valise avant de fermer cette dernière d'un coup sec.
- Qu'est ce que c'était que ça ?! hurla Eddie avec hystérie.
La moitié du bureau était tournée en leur direction et les dévisageait avec questionnement et reproche. Le secrétaire, debout plus loin, s'empressait déjà de remonter l'allée vers eux. Nerveusement, le brun passa une main par dessus ses cheveux décoiffé en leur offrant un sourire forcé avec un geste de la main pour arrêter Adam dans sa marche.
- Excuse moi ! Tout va bien ! Ne vous inquiétez pas ! lança t-il.
Il patienta quelques secondes qu'ils reprennent leurs occupations avant de se retourner, vif comme l'éclair, vers son ancien ami, approchant son visage du sien avec colère.
- Qu'est ce que c'était que ça ? répéta t-il lentement dans un murmure presque terrifiant.
Cette soudaine proximité troubla quelque peu Richie qui ne put répondre toute suite. Il finit par se racler la gorge en rajustant maladroitement ses lunettes.
- Et bien...heu...c'était un de mes Niffleurs.
- Je le savais bien que c'était toi cet incident au Regent's Park. C'est à cause de tes satanés bestioles...
- Niffleur, coupa Richie.
- Je m'en fiche ! Toi et tes satanés bestioles vous avez causé plusieurs dommages et tu as utilisé de la magie devant des Moldus sans même t'en rendre compte !
- Je sais je suis navré, ils ont réussi à s'échapper et c'est très compliqué de les rattraper sans magie. J'étais obligé !
L'ancien Gryffondor passa une main sur son visage abattu.
- Donc si je récapitule, commença t-il en faisant du mieux qu'il pouvait pour contenir sa colère grandissante, tu as créé des incidents, tu n'as plu ton permis de baguette et tu possèdes des animaux magiques en toute illégalité sans les avoir déclarés. J'espère bien que tu ne caches rien d'autre !
Le pouls de Richie s'accélèra tandis que les fioles qui se trouvaient toujours dans la poche de son manteau semblaient s'être alourdie rien qu'au fait d'y avoir pensé.
Il allait devoir s'en débarrasser rapidement et fut soulagé que le brun ne l'ai pas fouillé avant. Il adopta alors, du mieux qu'il put, une attitude plutôt décontractée.
- Ne fait pas cette tête, il y a bien pire que moi, se moqua t-il.
Les mains posées sur ses hanches, l'ancien asthmatique s'était mis à faire les cents pas devant le bouclé qu'il le regardait avec un air amusé, qu'il tentait vainement de dissimuler. Mais il n'arrivait pas à empêcher ses lèvres de s'étirer et de ressentir des sentiments plutôt en contraction avec ce qui était en train de se dérouler.
- Ton cas est plutôt grave Richie, tu risques de purger une peine de plusieurs années et de devoir payer une amende gigantesque de gallions. Et le Département de Contrôle et de Régulation des Créatures Magiques n'est pas aussi indulgent en ce qui concerne les violations du règlement.
- Ils n'ont pas à le savoir.
Eddie était tiraillé entre le fait de respecter les lois du gouvernement sorcier, donc de faire correctement son travail mais également de venir en aide à son ancien meilleur ami, se demandant s'il devait mettre en jeux leurs nombreux moments de complicité et d'amitié lors de leur enfance. Il ne pouvait pas le lâcher et le dénoncer aussi simplement aux autorités, il n'était pas aussi inclément qu'il le paraissait à première vue.
Il vint s'asseoir sur sa chaise, pensif. Quelques instants plus tard il se pencha quelque peu en avant vers le bouclé sur le ton de la confidence.
- Bon écoute, je vais voir ce que je peux faire. Pour l'instant estime toi heureux que je ne te dénonce pas tout de suite.
- Merci Eds ! Je te revaudrai ça dès que je peux promis.
Eddie tiqua sur le surnom. Depuis bien longtemps il l'avait oublié et l'entendre de nouveau de sa bouche lui procurait un drôle de sentiment.
En face de lui son ancien meilleur ami souriait beaucoup trop à son goût et il se força à reprendre contenance, se redressant sur son siège et le mit en garde.
- Arrête de sourire comme ça, sinon je risque de vite changer d'avis. Tu as intérêt à rester tranquille pendant quelques temps.
Mais Richie ne prit bien évidemment pas cette menace au sérieux et continua de débiter un nombre incalculable de paroles, agrémentées de blagues ridicules qui ne firent qu'agacer le plus petit alors qu'il terminait de rédiger son rapport.
D'un mouvement vif, Eddie lui lança alors un sortilège qui lui bloqua la langue, l'empêchant de parler.
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clairement partout où passe Richie il y a du bazar
dans les prochains chapitres, le Losers Club va se reconstituer petit à petit hehe
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