21 - Soucis et vérité
Mais que se passe-t-il ? Lucy était dans l'entrée avec Nashi, puis elle s'est mise à paniquer et à rechercher Sting. Pourtant, il était juste allé chercher son doudou, non ?
Je l'ai entendue crié, je crois qu'elle est avec Jenny, mieux vaudrait que j'y aille avant qu'il n'y ait de massacres !
Je me fais beaucoup de soucis en ce moment. Lucy semble vraiment malheureuse et elle surprotège encore plus ses enfants. Zeleph aussi s'y est mis ! Mais, c'est vrai que la malchance nous atteint en ce moment, ou surtout, Jenny qui est très maladroite !
Je sais que mon fils a retrouvé quelques souvenirs, mais je me demande quand il sera rendra compte que celle qu'il aime, c'est Lucy. Ça a toujours été ainsi.
Toujours avec Nashi dans mes bras, j'allais dans le hall où il y a les escaliers. Jenny s'y trouvais, le sourire aux lèvres. Bizarre.
– Elle n'avait qu'à faire mon linge et ce que je lui disais, murmura-t-elle pour elle-même sans me remarquer, m'étonnant.
Mais de quoi parlait-elle ?
Natsu arriva à son tour, demandant où était Lucy et Sting, puis Zeleph, Mavis et leurs enfants bien collés près d'eux.
Et enfin, Lucy remonta de la cave, Sting dans ses bras, le corps secoué de gros sanglots. Elle aussi pleure, elle est en colère et très pâle.
Mais pourquoi Sting était dans la cave !? Cet endroit le terrifie et jamais il ne s'en approche, même accompagné ! C'est limite s'il ne se colle pas au mur opposé quand il passe dans cette partie du manoir !
– T'as gagné, je me casse, cracha-t-elle à Jenny en récupérant Nashi de mes bras avec violence.
– Il saigne ? S'inquiéta Mavis en regardant mon petit-fils qui serrait le cou de sa mère jusqu'à l'étrangler.
– Cette fille est cinglée ! Grinça Zeleph, me surprenant car je ne savais pas de qui il parlait. Va préparer nos affaires, Mavis, on va chez les Heartfilia ce soir.
Mais bon sang, qu'est-ce qu'il se passe ? Il a dû se passer quelque chose de terrible pour que Lucy décide de partir comme ça, même si elle l'avait déjà prévu, mais aussi que mon fils aîné et Mavis le décident aussi sans avoir à en discuter !
Ils me cachent quelque chose, tous les trois ! Ça fait plusieurs jours que ça dure et j'en ai marre, c'est chez moi et j'exige des explications !
– Je peux savoir ce qu'il se passe ? Lucy, calme-toi et explique-moi ce qu'il se passe !
Elle ne me répondit pas. Se contentant de poser les deux enfants sur la table et d'examiner rapidement la blessure de mon petit-fils qui ne veut pas qu'elle le lâche.
Elle les laissa à Zeleph et partit dans la cuisine, sûrement pour prendre des glaçons. Natsu la suivit, l'air en colère, déterminé. Ça allait mal finir tout ça. J'entendais déjà leurs cris résonner et pas question que les petits entendent ça.
– Zeleph, va calmer Nashi, lui ordonnai-je en prenant Sting dans mes bras avant de sortir de la pièce pour l'emmener dans la salle de bain du bas.
Le pauvre petit s'agrippa à moi, toujours en pleurant.
Je le déposais doucement sur un des lavabos et mis une serviette mouillé sur son front, au niveau de son arcade droite pour essayer de stopper le sang qui coulait de plus en plus.
La plaie semblait profonde et il saignait vraiment beaucoup. Il devait se faire recoudre. Le pauvre petit allait avoir une cicatrice...
– Tu veux me raconter, mon grand ? Lui dis-je doucement pour éviter de le brusquer.
– Papy... pleura-t-il. Papy... C'est ma faute... C'est ma faute si maman est inquiète et triste... Jenny... Jenny a dit que papa ne m'aimait pas... Que papa n'aimait plus maman ni Nashi... Elle a dit qu'on était des problèmes et qu'on devait partir... Mais... Mais comme maman ne veut pas partir, elle a dit que... Que nous l'embêtions... Elle... Elle me fait peur... Maman a dit qu'elle me protégera... Mais... Mais je n'ai pas fait attention... Et... Et papa ne me croit pas... Il ne croit pas maman... Papa ne m'aime pas... Papy... Papy tu m'aimes toi ?
– Mais bien sûr ! M'empressai-je de confirmer, outré que de tels propos sortes de la bouche d'un enfant de son âge en le serrant contre moi.
J'étais horrifié. Cette fille avait dit ça à mon petit-fils ? À ce petit bébé d'à peine trois ans ?
Les pièces du puzzles s'assemblèrent dans mon esprit. J'avais compris. Depuis le début, tous les petits accidents, n'étaient pas des accidents. Elle avait délibérément fait tomber ce couteau, Sting n'était pas tombé tout seul des escaliers de la cave mais aussi du premier étage. Mon petit-fils n'avait jamais fait tomber sa sœur du lit. Ni rien. Je comprenais pourquoi Lucy voulait toujours les avoir à l'œil, surtout quand Jenny était dans le coin. Et Zeleph l'avait compris.
Je comprenais tout. Et Natsu alors ? Il n'avait pas vu que sa copine maltraitait ses enfants ? Et encore, « maltraitait » !? C'était un mot gentil pour ce qu'elle faisait ! Elle voulait les tuer, oui !
Lucy avait raison, les enfants n'étaient pas en sécurité ici.
Peut-être même elle. Et mon fils, dans tout ça ? L'était-il ? En plus, elle était infirmière ! Peut-être le droguait-elle ?
– Sting ?! Entendis-je.
– Il est avec moi, Lucy.
Elle arriva, encore plus pâle. Ça s'était mal fini.
– Va à l'hôpital directement, lui ordonnai-je en lui donnant Sting. Je t'y rejoins. Ne t'inquiète pas pour Nashi, Zeleph va l'emmener chez ton père, elle restera avec eux, en sécurité, loin de l'autre psychopathe.
– Vous... Vous le saviez !? S'étonna-t-elle.
– Non, et je suis en colère contre Zeleph et toi de m'avoir rien dit ! Grondai-je. Je viens de le comprendre. Cette femme a dit et fait des choses horribles à mon petit-fils et elle va me le payer. Appelle l'inspecteur Cortez. Elle va payer.
– Merci, Igneel... Me dit-elle, les larmes aux yeux, émue.
– Dépêche-toi, je m'occupe de Natsu et de cette fille. Sting souffre.
Elle m'embrassa sur la joue et je glissai un « je t'aime » à mon petit-fils en lui embrassant le front puis les accompagnai à la voiture.
Nashi fit une crise en voyant sa mère partir mais Mavis réussit à la calmer en lui disant qu'elle venait avec eux voir tonton Luxus et tata Mira.
Elle se calma un peu et je les regardai partir à leur tour, dix minutes après Lucy, avant de retourner à l'intérieur, près à remonter certaines bretelles.
Mon fils était sur les escaliers, la tête entre les mains, l'air ravagé.
– Tu te rends compte de l'erreur que tu viens de commettre, n'est-ce pas ?
– Elle est partie de son plein gré, grogna-t-il.
– De son plein gré ?! Explosai-je. Pour protéger vos enfants, oui !
– Mais de quoi ?! Explosa-t-il à son tour. De Jenny ? Pitié, ne me dis pas que tu y crois, toi aussi ! Lucy a bien réussi à te retourner la tête !
– Lucy ne m'a rien dit, espèce de crétin sans cervelle ! Elle m'a tout caché et je te promets de bien l'engueuler une fois que Sting ira mieux ! C'est le petit qui m'a mis sur la piste sans le savoir !
– Et qu'est-ce qu'il t'a dit ? Que Jenny lui voulait du mal ? C'est Lucy qui lui met toutes ces idées en tête !
– Mais arrête un peu, voyons ! Franchement, Natsu, tu penses vraiment Lucy capable de faire ça ?! Ton propre fils est persuadé que tu le détestes ! Que tu déteste sa mère et sa sœur ! Que tu vas l'abandonner !
– Je lui ai déjà dit des tas de fois que je ne partirai plus !
– Toi, peut-être, mais Jenny non ! Elle lui répète en boucle qu'il n'est qu'un problème ! Que cette maison, qui est toujours MA maison, n'est pas la sienne et qu'ils doivent partir et te laisser tranquille ! Tu trouves ça normal !?
– N'importe quoi ! Je ne te crois pas !
– Franchement, Natsu ! Je sais que tu te souviens de pas mal de choses, alors, penses-tu que je te mentirai ? Où serait mon bénéfice de te mentir ?
Il ne répondit pas, se crispant, le poings serrés.
– Alors c'est lui, qui t'as menti, grogna-t-il.
– Non. Et tu le sais aussi bien que moi. Tu te voiles la face. Un enfant de trois ans ne peut s'imaginer que son père ne l'aime pas.
Il ne répondit pas. Ses yeux se voilèrent. Un nouveau souvenir surgissait. J'avais appris à reconnaître les symptômes.
Puis il s'écroula et pleura de tout son long. Je le rejoignais. Mon fils était un pleurnichard quand il était enfant, il avait un peu mûri à l'adolescence mais il avait toujours été très sensible.
– Je... Je me souviens de son visage... Pleurait-il. Je me suis trompé... C'est son visage...
– Tu veux m'expliquer ? Lui demandai-je doucement.
– Quand je me suis réveillé, j'ai fait un rêve. Je me voyais sortir dans un jardin, il y avait un ruisseau et une petite forêt derrière. Il faisait frais mais pas trop froid malgré le soleil. Je suis allé vers cet endroit, tout au fond et il y avait une femme, une blonde. Elle était heureuse de me voir, elle souriait mais je ne voyais pas son visage... Je croyais que c'était Jenny... Que ce n'était qu'un rêve, et que j'avais pris Jenny comme une sauveuse vu que c'est elle qui m'a trouvé et qui m'a soigné... Mais c'était faux... C'était un souvenir... C'est le jour où Lucy m'a annoncé sa grossesse, dans le jardin, notre jardin, celui que je n'ai toujours pas vu parce qu'il fait trop froid... Un des plus beaux jours de ma vie... Papa... souffla-t-il, déchiré. Papa, je suis en train de la perdre... de les perdre...
– Natsu. Tu te rends compte que Jenny est dangereuse ? Qu'elle a failli tuer Sting au moins trois fois cette semaine ?
– Je... Je... J'ai toujours du mal à le croire... se calma-t-il doucement. Elle... Elle a toujours été si gentille avec moi... Elle... Elle est importante, tu comprends ?
– Oui, Natsu. Je comprends ce qu'elle représente pour toi, ce qu'elle a été durant toute cette année mais ne te force pas à cause de la reconnaissance...
– Tu as raison... souffla-t-il. On en souffrira tous... Je... Je vais aller lui parler... Ensuite, j'irais à l'hôpital rejoindre Sting et Lucy et je m'excuserai.
– Bien, je vais t'attendre, je vais t'y emmener, lui souris-je en le serrant une dernière fois contre moi.
– Merci, papa... fit-il en essuyant ses larmes.
Il me sourit et monta à l'étage, retrouver Jenny qui devait l'attendre dans la chambre qu'il partageait...
Peut-être que les choses allaient s'arranger...
Je l'espérais, en tout cas...
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