Je suis épuisée. Il est 7 h 30 du matin et je suis déjà levée alors que c'est le week-end. Les enfants aussi. Mon beau-père aussi. Mon beau-frère, sa femme et ses enfants aussi. Mais pas les deux fauteurs de troubles.

Aucune gêne. Ils n'ont absolument aucune gêne. Je me doutais que ça faisait longtemps qu'ils avaient passé le cap mais de là à le faire toute la nuit, sans se retenir de hurler, dans la chambre à côté de celle de mon fils. J'avais juste envie de les trucider. Pire encore, ma jalousie était sans limite. Je bouillonnai. Ma journée allait être très mauvaise. Extrêmement mauvaise.

– Nous sommes tous d'accord pour dire que nous avons passé une nuit épouvantable, grogna Igneel en buvant un café corsé.

Nous répondissions tous par un grognement. Nashi ne faisait que de chouiner tellement elle était fatiguée. Roméo aussi. Sting s'endormait dans son bol de chocolat, Gadjeel dormait carrément sur la table. Pauvres enfants.

Je ne sais pas ce qui leur a pris à ces deux imbéciles mais ils vont le regretter !

– Nous allons rendre visite à Erza et Jellal, dit Zeleph. Nous sommes impatient de voir la petite Wendy et comme ça, Gadjeel pourra revoir Lévy, ils s'entendant très bien ces deux-là. On va y rester un moment. Je pense que je vais trucider mon petit frère et décapiter sa greluche avant la fin de la journée sinon.

– Tu leur passeras le bonjour ! Ça fait longtemps que je ne les ai pas vu !

– Ça marche. On va se doucher et on y va, il y a un peu de route, sourit Mavis qui venait de réussir à calmer Roméo.

Elle avait de la chance. Nashi boudait encore. Elle ne voulait pas manger, ni boire, ni se reposer, ni jouer, ni regarder la télé, rien. Et ça, depuis 6 h 45. Ai-je déjà précisé que j'étais fatiguée ?

Sting finit enfin par s'endormir sur son grand-père et la petite famille de mon beau-frère partit.

Je voulais m'occuper, mais Nashi ne me lâchait pas. Dès que je la posais, elle pleurait. Natsu allait me le payer.

J'allai le tuer !

Il avait de la chance que Sting dormait et qu'on avait mal à la tête sinon j'aurais posé Nashi devant sa porte, la laissant hurler de fatigue.

Oui, je suis mauvaise, mais ils l'ont cherché.

N'empêche, il pourrait se lever ! Il m'a dit la veille qu'il voulait s'en occuper en plus ! S'occuper d'un enfant ce n'est pas quand on en a envie ! C'est tout le temps ! Vu qu'il était bien en forme cette nuit, il aurait pu se lever non ? Pour ce matin, je comprends, le pauvre malheureux en manque s'est amusé toute la nuit, il doit être fatigué !

Je bouillonne de plus en plus. Il faut que je me calme. Ma fille est déjà bien assez énervée, mieux vaudrait éviter de l'énerver encore plus.

Un peu plus tard, Natsu se leva enfin. Il semblait gêné de nous voir le fusiller du regard et son air débile « Mais que se passe-t-il ? », m'exaspère au plus haut point !

– Bonjour... dit-il nerveusement, hésitant.

– Bonjour.

– Euh... Par quoi je commence ? Me demanda-t-il, un peu effrayé.

– Comment ça ? Fronçai-je les sourcils, se foutait-il de moi !?

– Eh bien, je te l'ai dit, je veux m'en occuper seul aujourd'hui...

– Mais comment je vais nourrir la petite ? Essayai-je de prendre sur moi pour ne pas lui sauter à la gorge, et dans le mauvais sens du terme !

– Tu es en train de la sevrer, non ? Avec moi, elle boira si tu n'es pas dans les parages.

Et en plus, il me vire !

– Oui, tu as raison... soufflai-je, l'air fatigué en me disant que je pourrai faire du ménage tranquillement comme ça. Je pourrai en profiter pour faire un peu de rangement dans la maison... Zeleph et Mavis sont partis rendre visite à des amis.

– Ils sont déjà partis ? Il est à peine dix heures !

– C'est qu'on a très peu dormi, grogna son père en posant brutalement une tasse de café sur la table.

Natsu sembla surpris. Il était vraiment un idiot. Un véritable imbécile. Il n'aurait pas pu se prendre un coup là où se trouve son imbécillité plutôt que sur sa très courte mémoire !?

Je lui montrais tout ce qu'il y avait à faire puis lui confiai Nashi. Heureusement, elle se laissa faire, contente que son papa s'occupe un peu d'elle. Je respirai un bon coup, la tête dans le vague. Encore plus fatiguée, je pliais rageusement quelques vêtements qui séchaient puis j'allai dans la cuisine pour vider le lave-vaisselle.

Jenny entra dans la cuisine, sans dire bonjour, et se servit du café. Elle en mit partout. Pire qu'un gosse. Le lave-vaisselle était prêt à accueillir la vaisselle sale, mais, elle laissa sa tasse sur le comptoir. Elle me prenait pour une bonniche ou quoi !? Ma colère montait crescendo, la cohabitation me pesait. Je ne tiendrais pas jusque Noël, mon mari allait devoir se décider avant !

Agacée, je mis rageusement la pauvre tasse dans la machine avant de le refermer et de nettoyer derrière l'incapable.

Puis elle revint dans la cuisine, comme une fleur, un sourire sur les lèvres.

– Lucy, m'apostropha-t-elle, j'ai mis mes petites tenues dans la buanderie, sois gentille et lave-les à froid ! M'ordonna-t-elle en ressortant aussi vite qu'elle était arrivée, un sourire moqueur sur les lèvres.

C'était une blague ? Mais alors, une grosse blague ? Elle avait de la chance d'être repartie aussi vite parce que j'aurais balancé tout ce que je pouvais à la figure de cette fausse blonde arrogante.

Un mauvais sourire naquit sur mon visage. La guerre était ouverte, je ne répondais plus de rien.

J'allai dans la buanderie et mis la petite lingerie dans le programme spéciale rapide à 80°. Je ne savais pas à quoi servait cette option à 80, personnellement, je ne l'utilisais jamais. Je ne savais pas non plus comment j'allais retrouver les petits ensembles de dentelles mais je sentais que j'allai bien jubiler en les voyant. Une fois fini, je fus surprise de constater toutes les déchirures dans les petits vêtements qui pourrait aller à ma fille tellement ils avaient rétréci !

Je prenais le tout en photo et l'envoyai à mon frère et mon beau-père, expliquant que la guerre était ouverte !

Bien entendu, Igneel me reprocha de ne pas avoir gardé mon sang froid même si je voyais à sa manière d'écrire son message qu'il trouvait ça très drôle, et mon frère, m'appela, tordu de rire avec Mirajane et mon père et me félicitèrent. Fière de mon petit effet, j'étais impatiente d'aller montrer les petits ensembles à leur propriétaire alors je me dirigeai vers les escaliers.

Soudain, j'entendis ma fille pleurer. C'étaient des pleurs déchirants, qui me pincèrent le cœur. C'était les pleurs qu'elle faisait quand elle avait mal... Inquiète, je hâtai le pas pour arriver plus vite aux escaliers. Sting m'appela et un mauvais pressentiment me fit hoqueter de peur. Je courus puis j'arrivai au même moment où je vis Jenny pousser violemment Sting des escaliers. Je lâchai ma corbeille de linge et montai rapidement les escaliers pour le rattraper en cours de route.

– Oh mon Dieu ! Entendis-je. Lucy, rattrape-le ! Vite ! Hoqueta faussement l'autre pouf.

Je réussis à empêcher mon fils de trop dévaler les escaliers et le serrai contre moi en nous redescendant pour m'asseoir sur la dernière marche et vérifier qu'il n'ait rien.

Mon bébé était terrifié. Il se cramponnait à moi en pleurant. Je fusillais la jeune femme qui avait fait du mal à mon bébé quand son regard s'attarda sur son linge étalé par terre. Son visage se durcit et elle me toisa du haut de la première marche.

Oui, la guerre était ouverte.

Je ne la supporterai pas une minute de plus aussi près de mes enfants. Elle l'avait clairement poussé dans les escaliers, elle aurait pu le tuer, il a à peine trois ans !

Natsu arriva avec Nashi dans ses bras.

– Mais que se passe-t-il ? Demanda-t-il en voyant la tension.

– Où étais-tu ? Lui crachai-je, amère qu'il n'ait pas su protéger son fils. Pourquoi tu n'étais pas avec Sting ?

– Je rangeai la salle de bain... expliqua-t-il, surpris de mon ton.

– Pourquoi tu n'étais pas avec ton fils !? Lui redemandai-je avec plus de véhémence.

– Il... Il était avec Jenny et Nashi...

– Nashi ?! Qu'as-tu fait à ma fille !? Hurlai-je à Jenny.

– Rien du tout ! Se défendit Jenny. C'est ton fils qui l'a poussée du lit ! Puis il s'est enfui en disant qu'il allait te dire que c'était moi ! J'essayais de le rattraper, mais il a glissé et est tombé dans les escaliers ! Ce n'était qu'un accident !

– J'ai beaucoup de mal à te croire ! Crachai-je, encore plus en colère que jamais. Ce n'est pas du tout ce que j'ai vu !

– C'est ce qu'il s'est passé !!Tu as mal vu, point ! Et toi alors, pourquoi mon linge est dans cet état !? À froid je t'avais dit !

– Je ne suis pas ta bonniche ! T'avais qu'à le faire toute seule !

Natsu ne savait pas quoi faire et Nashi et Sting pleuraient à chaudes larmes. Igneel arriva au même moment, complètement paniqué par nos cris et les pleurs des enfants.

– Qu'est-ce qu'il se passe ? S'inquiéta-t-il en posant une main sur la tête de Sting.

– Papa, Jen, vous pouvez surveiller les enfants ? Je dois parler à Lucy, dit Natsu, l'air en colère.

Voilà qu'il était en colère lui aussi maintenant. Et c'est moi qui allais prendre alors qu'elle aurait pu tuer mon fils ! Et ma fille car je suis sûre que c'est elle qui l'a fait tomber du lit, Sting n'aurait jamais fait ça ! Je connais mon fils.

– Hors de question qu'elle s'approche encore de mes enfants ! Sifflai-je. Sting n'est pas bien, on parlera plus tard !

Je ne lui laissai pas le temps de répondre, je pris Sting d'un bras puis récupérai Nashi avant d'aller m'enfermer dans ma chambre, mes deux enfants traumatisés contre moi.

Je ne sais pas ce qu'elle leur avait fait, mais elle leur avait fait du mal. J'allai devoir la garder à l'œil et l'empêcher d'être seule avec MES enfants...