Chapitre 4 - Partie 1
Trois semaines c'étaient à présent écoulées depuis la déclaration d'Harry. Trois semaines durant lesquelles j'avais excellé dans l'art de l'ignorer.
Au court de notre dernière rencontre, nous avions échangés nos numéros. De temps en temps Harry m'avait envoyés quelques messages que je n'avais pas pris la peine d'ouvrir.
Certes je regrettais mon attitude envers lui mais ne faisais rien pour la changer.
Il y a environ un mois, suite à mon rendez-vous avec Harry, un certain Jeff Lucas avait commencé à me suivre sur tous les réseaux sociaux que je fréquentais quotidiennement. Curieuse, je m'étais rendue sur son profil et avais découvert qu'il s'agissait de Blondie. Je me souviens avoir ris, seule dans le bus, jusqu'à en pleurer. J'étais alors assise dans le fond du bus et, bien entendu, tous les visages s'étaient retournés vers moi, ce qui n'avait fait qu'empirer mon rire. Si seulement ils savaient !
Jeff avait pris l'habitude de me harceler de messages sur Facebook. Messages que je lisais mais auxquels je ne répondais jamais.
Je me retrouvais une nouvelle fois dans le bus quand je reçu un message de ce dernier. Je sortis mon téléphone et le lu. Celui-ci ne contenait que quatre mots. Quatre mots d'ordinaire inoffensifs mais qui me firent l'effet d'une bombe : "Que devient ton fiancé ?". Ce "fiancé" que j'avais jusqu'à présent évité. Ce "fiancé" que j'avais fuis comme la peste depuis qu'il m'avait dévoilé ses sentiments. Que devenait-il ?
Je rangeais mon téléphone pour le ressortir à nouveau et je lus pour la première fois les textos d'Harry.
Mon arrêt fut annoncé. Je rangeais mon téléphone et sortais. Marie et moi avions prévues d'aller au cinéma et devions nous retrouver là-bas.
▼
J'avais passé l'après-midi avec Marie et ne rentrais qu'en milieu de soirée chez moi. Je marchais dans les rues inanimées de Londres, mes écouteurs dans les oreilles. Les nombreux passants venu se balader en cette chaude journée avaient à présent désertés les lieux et les fêtards nocturnes émergeaient lentement de leur sommeil, se préparant pour la soirée. Les businessmen quittaient peu à peu les bureaux pour regagner leur maison et moi, j'errais toujours dans les rues, ne voulant pas rentrer chez moi. Je bifurquais à gauche ou à droite, empruntant telle ou telle ruelle: je ne savais plus où j'étais. Bientôt, la musique dans mes oreilles cessa. Je sorti mon téléphone de ma poche, il n'avait plus de batterie. Je soupirais, exaspérée. J'étais perdue en plein milieu de Londres, complètement fauchée et sans téléphone. La journée ne pouvait pas mieux se finir ! Il ne me restait plus qu'à prier pour trouver de l'argent par terre. Je me mis à scruter le sol à la recherche de mon sauveur. Et comme si ce n'était pas assez, mon ventre commença à se prendre pour un moteur d'avion à réaction.
Récapitulons, j'ai faim, j'ai soif, je suis perdue, je suis fauchée, j'ai plus de batterie, j'ai mal aux pieds et j'ai froid ! Je n'avais pas vraiment froid mais décidais quand même de l'ajouter à ma longue liste de plaintes. Je scrutais toujours le sol quand un petit disque argenté attira mon attention. Je me baissais pour le ramasser. Je levais ensuite la tête vers le ciel et hurlais comme une possédée:
"Un cents, tu te moques de moi ?! Je t'ai demandé de l'argent, ce qui sous-entend des billets ! J'avais quatre ans quand je pensais que les pièces valaient plus que les billets. Mets tes registres à jour!"
Des têtes se retournèrent vers moi, me fixant intensément pour la plupart avec de la peur dans leur regard. Au stade où j'en étais je n'en avais plus rien à faire du regard des autres et me permettais d'engueuler Dieu à voix haute. Sérieusement, que voulait-il que je fasse avec un cents ?
Je continuais à avancer dans la pénombre et me dirigeais vers un petit square. Je m'asseyais sur un banc, n'ayant pas grand-chose d'autre à faire. J'espérais que quelqu'un dans ma famille remarque mon absence et contacte les autorités quand je me rappelais que ma sœur passait la nuit chez une amie, que mon père était en voyage d'affaire et que ma mère m'avait annoncé ce matin qu'elle passerait la nuit au travail, ayant un dossier à boucler urgemment pour le lendemain. J'étais donc seule. Je fus alors prise d'une envie suicidaire mais m'arrêtais dans mon élan après avoir cassé ma paire d'écouteurs en essayant de m'étrangler. Je me relevais, désespérée et recommençais à errer dans les rues inconnues de Londres. En chemin, je me faisais toute sorte de promesse comme par exemple toujours avoir du cash en cas d'urgence sur moi, acheter une batterie portative pour mon téléphone, avoir un kit de survie et des accessoires de ski au cas où j'aurais froid et un couteau suisse si l'envie de cambrioler un appartement me prenais. Perdue dans mes pensées, j'heurtais l'épaule d'un passant. Je m'excusais rapidement et me préparais à repartir quand une main saisie mon poignet gauche.
- Hazel ?
Je relevais la tête, intriguée. Qui pouvait bien me connaître dans un endroit que je ne connaissais pas ?
- Harry ?! Oh mon dieu, je crois que je n'ai jamais été aussi contente de te voir !
Harry hésita un instant, se demandant si j'étais sincère ou sarcastique puis, il sembla choisir la première option et me sourit en retour. Nous restions là, en plein milieu de la rue, à nous fixer mutuellement. Après ce qu'il me sembla être vingt minutes, Harry brisa notre contact visuel.
- Qu'est ce que tu fais par ici ?
Je baissais les yeux lamentablement et commençais à me tortiller d'une jambe sur l'autre. Que faisais-je par ici ? Très bonne question!
Voyant mon malaise, Harry me saisit par les épaules pour me calmer.
- Tu n'es pas obligée de me le dire si tu ne veux pas. - me dit-il doucement
J'ancrais mon regard dans le sien et éclatais de rire. Son air incompris et perdu me fit redoubler de rire. Essayant de calmer mon fou rire, je lui racontais ma soirée en long, en large et en détail.
Quand j'eus terminé mon récit, un grand sourire éclaira son visage et il éclata de rire à son tour. Je tentais de me justifier en lui donnant des petits coups dans le torse pour qu'il arrête de se moquer de moi.
En bon gentleman, il me proposa de me raccompagner chez moi. Et je dus admettre lamentablement que j'avais prêté mes clés à ma sœur l'autre jour lorsqu'elle ne trouvait plus les siennes et qu'elle ne me les avait pas rendues. Harry sourit.
- Te moques pas de moi, ce n'est pas drôle ! - boudais-je
-------------------------------------------
Merci beaucoup pour tous vos votes et commentaires. Continuez à être actifs
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro