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XI.

« Possible ou impossible, le pardon nous tourne vers le passé. Il y a aussi de l'avenir dans le pardon. »

- Jacques Derrida.

- Comment allez-vous aujourd'hui, monsieur Bang ?

- Je vais bien, je crois.

Christopher était engoncé dans un fauteuil vinyle en cuir noir. Une petite rouquine aux cheveux bouclés était assise en face de lui. C'était le docteur Maria Garrido. Sa voix douce contrasté avec ses grosses lunettes carrées qui lui donnait un air d'instit trop sévère.

Un carnet sur ses genoux et la tête penchée sur le côté elle observait son patient. Ils se voyaient depuis vingt et une semaines déjà.

- Vraiment ?

Le noiraud hocha la tête. Il disait la vérité, aujourd'hui il se sentait bien.

- Comment ça se passe à la maison ?

- Bien, j'ai vraiment de la chance d'avoir Katherine avec moi.

Maria esquissa un sourire.

- Et si vous me racontiez votre journée d'hier ?

- D'accord, répondit Christopher en haussant les épaules.

Il se racla la gorge et se lança dans son récit :

- Quand je me suis réveillé Katherine avait déjà préparé le petit déjeuner : des œufs brouillés et du bacon frit. Elle m'a embrassé sur la joue et m'a dit qu'elle allait prendre une douche en attendant que je termine.

- Et après ?

- Je suis pas sûr que vous vouliez vraiment savoir ce qui s'est passé ensuite.

- Je vois. Vous avez souvent des relations sexuelles avec votre femme ?

Christopher manqua de s'étouffer avec sa salive.

- J'ai bien compris que c'était ce vous sous-entendiez, monsieur Bang. Depuis quand vous êtes-vous rapprochés physiquement tous les deux ?

- Je sais pas, quelques mois.

- Et plus précisément ?

Il se mit à réfléchir.

- Je dirais trois mois.

- Bien. C'est une étape que vous avez franchie là.

- Oui.

- Comment est-ce que décririez votre relation maintenant ?

- Je crois qu'on est vraiment sur la bonne voie.

- Il vous arrive de reparler de votre infidélité ?

Le jeune homme perdit son sourire.

- Ouais... Il se passe pas un jour sans que je regrette ce que j'ai fait.

- Monsieur Bang, pourquoi est-ce que vous vous infligez ça ?

Il lui lança un regard interrogateur. Maria posa son carnet sur son bureau et se pencha en avant en soupirant.

- Pourquoi vous ne lui dite pas ce qui s'est réellement passé avec cette autre femme ? Pourquoi est-ce que vous continuez à vous punir comme ça ?

Christopher détourna le regard. Il jouait nerveusement avec ses doigts, les entortillant entre eux.

- Monsieur Bang, vous avez vécu des choses vraiment dramatiques : vous avez le droit d'aller mal.

- Je voulais être fort, pour Katherine.

- Et vous l'avez été. Vous avez été présent pour elle à chaque fois qu'elle en a eu besoin. Vous avez tout enduré seul et en silence mais c'est terminé aujourd'hui. Katherine est là pour vous, je suis là pour vous. Vous avez fait le plus dur monsieur Bang, vous avez réussi à admettre que vous aviez besoin d'aide.

*

- Ça va ? T'es toute pâlotte, fit remarquer Peter.

- Je me sentais un peu nauséeuse toute à l'heure, mais ça mieux maintenant ! Assura Katherine en souriant. On passe au gâteau suivant ?

L'australienne attrapa sa petite fourchette en plastique et attaqua la pièce montée devant elle.

- Il est trop bon !

- Tu détestes le chocolat d'habitude, ria le jeune homme en le voyant en reprendre une bouchée.

- Je sais, mais il me faisait trop envie !

- Je vois ça.

*

- Pensez à ce que je vous ai dit, monsieur Bang. Ça vous aidera tous les deux de lui dire la vérité.

Christopher acquiesça silencieusement.

15 : 30 ; leur séance était finie.

- On se voit la semaine prochaine en fin d'après-midi.

- Je sais.

- Bien.

Le docteur Garrido lui offrit un sourire et le guida avec douceur jusqu'à la sortie du cabinet.

Dehors Minho l'attendait. Il était garé juste devant le bâtiment.

- Salut, dit Christopher en grimpant dans la voiture.

Le coréen conduisait une Chevrolet d'occasion.

- Salut.

- Tu crois qu'on pourrait faire un détour par la galerie ?

- Ouais. T'as un truc à faire pour le boulot ?

- On peut dire ça comme ça.

Sans poser plus de questions Minho se mit en route.

*

- Vous devriez aller à l'hôpital pour vous faire examiner, mademoiselle.

L'ambulancier referma son sac et le lança sur le siège avant à travers la fenêtre ouverte.

- Je vous dis que je vais bien : c'était juste un petit malaise de rien du tout.

- Et moi je vous dis que votre tension est très basse.

Le soignant se tourna vers Peter en soupirant.

- Vous devriez amener votre fiancée à l'hôpital, monsieur.

- J'y veillerai, assura Peter.

L'homme grimpa dans son véhicule de fonction et repartit presque aussi vite qu'il était arrivé.

- Je l'aime pas celui-là, grogna Katherine en repoussant une mèche de cheveux de devant ses yeux.

- Tu devrais peut-être en parler à Chris, non ?

La blonde secoua la tête.

- Tu le connais, il va encore s'inquiéter pour rien.

- Ça fait combien de temps que t'es comme ça ? Que tu fais des malaises, que tu as des nausées ?

- J'en sais trop rien, peut-être un mois ou deux.

- Un mois ou deux ?!

- Oui je sais mais c'est pas tout le temps : y'a des jours où tout va bien.

- Tu sais je suis pas médecin mais je crois que ce type à raison, tu devrais consulter.

*

Katherine entra dans la galerie et referma la porte à clé derrière elle avant de poser son sac à main et sa veste sur le bureau près de l'entrée.

- Chris ?

- Je suis dans l'atelier !

Elle esquissa un sourire et traversa l'immense pièce d'exposition pour rejoindre son mari. Quand elle arriva dans l'atelier elle trouva Christopher debout devant une toile. Elle s'approcha de lui sur la pointe des pieds pour l'enlacer tendrement. Elle posa sa tête contre son dos et huma son parfum : un mélange de patchouli et de vanille.

- Tu peins... Murmura-t-elle en resserrant sa prise.

- Je me suis senti inspiré, lui répondit-il en souriant.

- Et ton rendez-vous avec le docteur Garrido ?

- Ça s'est très bien passé.

- Tant mieux.

Christopher posa son pinceau et sa palette sur le tabouret près de lui et se retourna vers sa femme. Il posa ses mains sur ses épaules en lui souriant.

- Kat ?

- Oui ?

- Tu veux bien... Tu veux bien faire quelque chose pour moi ?

La jeune femme acquiesça.

- Tu accepterais de peindre quelque chose pour moi ?

- Peindre quelque chose ?

Katherine cligna plusieurs fois des yeux.

- Je... J'ai jamais fait ça...

- Bien sûr que si. Je compte même plus le nombre de fois où je t'ai retrouvé debout dans cet atelier au milieu de la nuit.

- C'est vrai ?

Christopher hocha la tête.

- Mais... Et si j'avais aussi oublié comment faire ?

- Impossible, c'est un don que tu as Katherine.

- Je suis pas sûre...

- Tu ne sauras jamais si tu n'essayes pas.

La blonde semblait hésiter. Peindre quoi ? Comment ? Avec quels pinceaux ? Et de quelles couleurs ?

- Je vais t'aider, d'accord ? Viens-là.

Katherine prit place entre les bras de de son mari devant une toile vierge. Il prit un pinceau qu'il glissa doucement dans sa main droite.

- Et ensuite ? Demanda-t-elle à voix basse.

- Ensuite tu fermes les yeux et tu te laisses guider, comme ça.

Le noiraud, la main posée sur la sienne, se mit à dessiner sur la toile. Avec des gestes lents et légers, il parcourait habilement la surface blanche.

- A toi maintenant, lui murmura-t-il.

Il s'éloigna de sa femme qui avait toujours les yeux clos.

La pièce était silencieuse et seul le bruit de leur respiration venait troubler le calme qui y régnait.

Katherine avait désormais le regard ancré sur la toile. Avec des gestes sûrs et précis, sa main survolait le tableau qui commençait doucement à prendre forme.

- Chris... Chris, regarde ! Je peins toute seule ! S'exclama-t-elle en riant.

Lui aussi riait. Il était fier d'elle.

Il l'entoura de ses bras et déposa un baiser dans ses cheveux ; elle sentait bon le caramel.

- J'aime ton parfum, lui dit-il. Ça aussi, ça me manquait.

- Chris ?

- Hmm ?

- Je... Je me sens pas très bien, j'ai chaud.

Katherine lâcha son pinceau et se dégagea doucement de l'emprise de son mari, les joues rouges.

- Est-ce que ça va ? Tu veux un peu d'eau ?

- Non je... Je crois que je vais vomir.

- Hein ?

Christopher n'eut pas le temps de réagir ; la jeune femme était déjà penchée au-dessus de la poubelle.

- Merde Kat !

Il se précipita vers elle et éloigna ses cheveux de son visage.

- Ça va ?

Elle s'essuya la bouche en soupirant.

- Ouais... Ouais, ça va. Je suis désolée, répondit-elle en grimaçant.

- C'est rien. Aller viens, on rentre.

Katherine acquiesça et se laissa guider hors de l'atelier.

*

- C'est bizarre... T'as pas de fièvre.

Il retira sa main de son front avant de s'installer près d'elle dans leur lit.

- Comment tu te sens ?

- Pas au mieux de ma forme.

Elle se lova contre lui.

- Tu devrais prendre rendez-vous chez le médecin.

- Ça va, c'est juste un mauvais rhume.

Christopher passa un bras autour de ses épaules.

- Je passerai à la pharmacie demain.

- Je peux m'en occuper, t'embêtes pas avec ça.

- Non, j'ai envie de faire ça pour toi Kat.

- Merci.

Le jeune homme remonta la couverture sur eux et éteignit la lampe de chevet.

*

- Kat ?

Pas de réponse.

- Il faut que je te dise quelque chose, reprit-il tout bas.

Il n'arrivait pas à dormir.

- Tu sais Stéphanie, la... La femme avec qui tu m'as vu au restaurant ?

Katherine dormait à point fermé.

- Je... C'était rien, juste un flirt. Je veux dire je l'ai jamais embrassé. Quand j'étais avec elle je pouvais pas m'empêcher de penser à toi. Je lui parlais de nous, de moi et elle m'écoutait. Je savais que c'était mal, je savais qu'elle attendait autre chose que ça... Mais je pouvais pas te faire ça.

Il se mit à bailler.

- C'est le docteur Garrido qui m'a dit que je devais t'en parler. Elle dit que je me punis en te laissant croire que je t'ai trompé... Dans le fond peut-être qu'elle a raison... Mais bon elle dit aussi tout un tas d'autres trucs insensées.

Katherine remua doucement à côté de lui.

- Tu sais quoi ? Je me sens mieux maintenant.

Il l'embrassa sur le front.

- Bonne nuit, Kat.

*

- Bonjour. Je peux vous aider ?

Christopher sursauta. Il reposa les boîtes de médicaments qu'il avait dans les mains et se retourna vers la pharmacienne.

- Je... Je cherche quelque chose contre rhume.

- C'est pour vous ?

- Non, c'est ma femme qui est malade.

- Vous avez une ordonnance ?

Christopher secoua la tête de gauche à droit.

- Elle veut pas voir de médecin.

- Vous savez qu'on ne peut pas vous donner de médicaments comme ça si on ne sait pas ce qu'elle a.

Le jeune homme soupira en se grattant la nuque.

- Elle est très fatiguée en ce moment et elle a des nausées.

- Depuis combien en temps ça dure ?

- Euh... Quelques semaines, je crois.

- Est-ce qu'elle a des crampes au niveau de l'abdomen ?

- Pas que je sache.

Cette simple visite à la pharmacie commençait à se transformer en un véritable interrogatoire.

- Je vais vous chercher de quoi calmer ses nausées, je reviens tout de suite.

Après son achat, Christopher remercia la pharmacienne et quitta le magasin.

Il resta un moment immobile dans la rue, son petit sachet en papier entre les mains, perturbé parce que lui avait dit la commerçante.

*

En rentrant chez lui ce soir-là le jeune homme était nerveux. Il retira ses chaussures qu'il rangea soigneusement dans le placard et déposa délicatement ses clés sur la console en verre. Il traversa l'appartement pour retrouver Katherine dans la cuisine, derrière les fourneaux. Elle fredonnait une comptine pour enfant.

- Oh, t'es déjà là ? S'étonna-t-elle en sentant deux bras l'enlacer. Tu as passé une bonne journée ?

- Hmm. Et toi, comment tu te sens ?

- Un peu mieux, d'ailleurs je nous ai préparé à manger.

Christopher ne lui répondit pas. Il se détacha d'elle et la saisit par les épaules pour la faire pivoter lentement vers lui.

- Il faut qu'on parle.

Katherine sentit son estomac se nouer.

- Ça va pas ? Il y a un problème ?

- Viens t'asseoir, lui dit-il en lui prenant la main.

Ils s'installèrent tous les deux autour de la table à manger.

- Flippes pas, ok ?

- Chris, qu'est-ce qui se passe ?

Le jeune homme extirpa du sachet deux boîtes.

- Ça, c'est pour tes nausées, expliqua-t-il en lui désignant un tube de pilules qu'il tenait dans la main. Et ça...

Il prit une grande inspiration et lui tendit l'autre boîte.

- Et ça, c'est quelque chose qui nous dira peut-être pourquoi tu te sens aussi mal depuis ces dernières semaines.

Katherine ouvrit la boîte d'une main tremblante.

- Oh non, non, non, non, non ! S'exclama-t-elle en écarquillant les yeux.

Elle se mit à rire nerveusement en secouant la tête.

- Je... C'est impossible Chris, je ne peux pas être enceinte !

- Kat... Je sais que c'est soudain et effrayant mais il faut qu'on sache.

La blonde se mordilla les lèvres en soupirant. Elle tremblait. Elle avait chaud, terriblement chaud, et elle sentait son estomac faire des sacs de nœuds.

- Moi aussi j'ai peur Kat, lui confia Christopher en glissant sa main dans la sienne.

- Tu seras avec moi, pas vrai ? Lui demanda-t-elle d'une toute petite voix.

- Chaque seconde.

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