Chère Lily,

Comme l'a dit Pierre Garnier, "Je préfère être ami à deux que seul dans mon délire",
Donc je vais essayer,
D'oublier mes sentiments,
De les enfuir sous le sable,
De les ranger dans une boîte à musique,
"Musique",
Ah musique,
Notre musique,
Nous,
C'était un mensonge ça aussi ?

Lily, je ne veux plus t'aimer,
Sauf que quand je m'assoie dans mon lit, mon chat sur mes genoux pour esquisser un croquis c'est à toi que je pense,
Alors je cherche,
Je fouille dans mes affaires et mes souvenirs,
Pour retrouver l'image parfaite,
La recopier à la craie,
Et te montrer le résultat.

Tu les aime bien mes dessins,
Tu étais si fière de ton cadet,
Toutes tes leçons,
Tes conseils,
Je les ai appliqué,
Pour rendre ce travail,
Un foutu bonhomme bâton,
J'avais cinq ans,
Tu en avais sept.

Je te mentirai si je disais que tout va bien,
J'ai mal,
Très mal,
J'aurai pas dû y croire,
Encore une fois j'ai péché par excès de confiance,
Il ne pouvait rien avoir entre nous deux,
Tu es la meilleure amie de mon frère,
De base tu n'étais même pas mon amie.

Ah si tu savais,
Je t'ai aimé dès le premier regard,
Un coup de foudre,
Une vision,
Nous deux,
Ensemble,
Pour l'éternité,
Malheureusement je ne suis pas voyant.

Je voudrais crier,
Hurler !
Sauter sur place,
Rugir comme un lion en cage,
Car c'est cette impression que j'ai,
Je suis séparé de toi par ce grillage invisible,
Cette relation à sens unique,
Je t'aime,
Tu ne m'aimes pas.

Est-ce que ton départ y est pour quelque chose ?
Il y a de jolis garçons à Paris ?
De belles demoiselles ?
Ils sont mieux que moi ?
Je suis jaloux,
Je ne veux pas que tu traîne avec d'autres,
Sinon tu vas m'abandonner,
Et tout recommencera,
Comme avant.

Avant...
"Tu va où maman ?"
"Fumer une clope !"
"OK, à plus !"
"Bye Hélio"
Puis j'ai attendu,
Une minute,
Une heure,
Un jour,
Un mois,
Un an,
Dix ans.

Bye Hélio,
Furent les derniers mots qu'elle me dit,
Et "Reviens !" les derniers que je te dis,
C'est ironique non ?

À bientôt,
Avec amitié, Hélio.