● PDV DE JIM ●

Une grande colère m'emporte dans le plus profond désarroi qui soit. Je n'ai plus le contrôle de rien.

Moi : QU'EST-CE QU'IL NOUS VEUT CE TYPE ?

Ma mère semble choquée après mes mots, elle ouvre grandement les yeux n'en revenant pas de ce que je viens de sortir.

Ma mère : Je ne sais pas, je n'ai même pas eu le courage de poursuivre cette conversation, j'ai tout de suite raccroché lorsque j'ai reconnu sa voix.

Elle a vraiment l'air troublée, elle tremble de ouf. Je tiens sa main pour la rassurer que tout va bien et elle me sourit agréablement.

Soudain, quelqu'un toque à la porte. Je me lève pour aller voir qui c'est. Il pleut toujours et je ne crois pas que nous attendons un visiteur ce soir. C'est forcément le propriétaire de l'immeuble qui ne cesse de faire des tours depuis notre arrivée. J'ouvre la porte en poussant un soupir d'agacement et je tombe sur Mélanie. Je  l'avais complètement oublié celle-là.

Je me remémore de ce qu'Amélia m'a dit dans la journée et ma colère s'envenime de plus belle.

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● PDV DE MÉLANIE ●

Jamie ouvre la porte. Je sors mon plus beau sourire pour l'accueillir mais c'est un visage hermétiquement fermé que je vois apparaître devant moi. Il a vraiment l'air en colère, je me demande bien ce qui s'est passé la journée pour qu'il soit ainsi.

Moi : S... Salut Jamie, commencé-je timidement. Je t'ai appelé toute la journée mais tu n'as pas décroché à un seul de mes appels.

Jamie : Qu'est-ce que tu veux ? sort-il froidement.

Moi : J'étais juste inquiète et voilà je suis passée pour voir si tout va bien.

Jamie : Merci de t'inquiéter pour moi mais comme tu vois bien, tout va à merveille.

Il tente de me claquer la porte au nez quand je m'interpose pour l'en empêcher. Il réouvre légèrement et me fixe toujours aussi hautainement. Visiblement il a eu une sale journée. Mais pourquoi se défoule-t-il sur moi, je ne comprends pas. Son visage est plein de mépris et de déception, je ne sais lire quoi d'autre qui y apparaît. Pourtant il avait l'air normal lorsqu'on s'écrivait ce matin.

Moi : Qu'est-ce qui ne va pas avec toi Jamie ? T'as l'air frustré. Tu vas me dire quelque chose ?

Jamie : OUI JE SUIS FRUSTRÉ. JE NE SUPPORTE PAS DE VOIR TON SOURIRE D'HYPOCRITE ME TAPPER DANS LES YEUX. JE VEUX QUE TU SOIS LOIN DE MOI, C'EST COMPRIS ?

J'écarquille des yeux d'étonnement. Je ne comprends pas un traître mot de ce qu'il me sort là. J'ai vraiment rien capté, qu'est-ce qui lui prend tout d'un coup ! Il a vraiment l'air bizarre.

Moi : Qu'est-ce qu'il y a ? Qu'est-ce qui t'arrive Jamie ? j'arbore un rire ridicule pour marquer mon incompréhension.

Jamie : J'étais avec à Amélia l'avant-midi, elle m'a tout raconté.

Mon sourire s'efface. Je comprends maintenant mieux pourquoi j'ai eu droit à ce regard plein de mépris. J'ai soudainement honte de moi-même. Je ne voulais pas que Jamie me voie de la sorte, il a vraiment l'air déçu de moi et je le comprends. Mais il faut qu'il m'écoute d'abord. Cette fille a dû lui retourner le cerveau contre moi, il doit aussi entendre ma version des faits.

Moi : Jamie écoute,... Je vais t'expliquer ce qui s'est réellement passé, j'ai...

Jamie : C'est pas la peine Mélanie, me coupe-t-il, Amélia m'a tout dit dans le moindre détail.

Moi : Ce ne sont que des âneries tout ce qu'elle t'a dit, placé-je d'une voix frileuse.

Jamie : Quoi, elle m'aurait menti sur le fait que tu lui aurais piqué Dereck ? Ou sur le fait qu'elle aurait couché avec ton frère ? Tu veux que je continue ou bien tu préfères que je te fasse un dessin ?

Je suis à bout de nerf, les mots de Jamie me replonge dans ces fâcheux souvenirs. J'ai comme l'envie d'étriper cette chienne en repensant à ce qu'elle a fait à mon frère. Je la déteste tellement que je peux dédier le restant de mes jours à lui pourrir l'existence.

Jamie : Ton silence semble le confirmer,  me sort-il avec un dédain dans la voix.

Je lève timidement mes yeux vers lui pour voir ne serait-ce qu'un peu de compassion dans son regard mais il reste impassible à mes peines. Il ne veut pas voir la souffrance dans mes yeux. J'ai comme l'impression qu'à ses yeux, je suis la seule coupable de l'histoire. Il me juge déjà au fond de lui sans pour autant prendre le temps de m'écouter. Il préfère croire aux autres plutôt qu'à moi, même si je ne suis pas toute blanche dans cette histoire.

Je suis déçue de lui. Je m'attendais bien à ce qu'il soit fâché en découvrant cette histoire mais je ne pensais pas qu'il agirait de la sorte, qu'il ne me laisserait pas le temps de m'expliquer. Il m'a tourné le dos lui aussi mais je ne sais pas si j'arriverai à lui en vouloir pour ça.

Je crois qu'on n'a plus rien à ce dire lui et moi. S'il n'est pas disposé à m'écouter sans peter un câble, alors mes yeux ne croiseront plus les siens.

Je lui tourne le dos et prends mon départ. Il claque la porte après lui. Le bruit sec de la pluie s'acharnant sur le toit s'immisce dans ma tête qui vacille. Je suis comme une âme perdue qui ne sait où elle va. Je me laisse guider par mes pieds qui semble retrouver son chemin sans moi.

Une voix : Mélanie ! Je suis ici !

Je me tourne à la voix féminine sur mon dos. C'est Myra. Elle m'attendait toujours sur le parking. Elle s'est proposée de me raccompagner chez moi mais avant tout, je lui ai demandé qu'on s'arrête un moment chez Jamie. Et visiblement elle a bien fait d'être là car je ne sais ce que j'aurais fait si elle n'était pas avec moi.

Myra : Tout va bien ma chérie ? s'inquiéte-t-elle en voyant ma tête de chien battu.

J'essuie les larmes sur mes joues, je sniffe puis je me calme. J'acquiesce d'un geste de la tête mais Myra n'est pas toujours rassurée.

Myra : Qu'est-ce qu'il t'a fait ce mec ? Dis le moi Mélanie !

Moi : Emmène-moi voir Amélia, dis-je en ignorant sa question.

Myra : Quoi ? T'es devenue folle ou quoi !?

Moi : FAIS-LE s'il te plaît Myra, crié-je d'un ton colérique, je t'expliquerai tout en chemin.

Nous montons tous les deux dans sa magnifique navigator lincoln. C'est son père qui lui a payé cette merveille comme  cadeau d'anniversaire. Depuis, elle ne cesse de nous crever les yeux avec.

Je lui étale ce qui s'est passé et sur le coup, je la vois plus remonté que moi.

Myra : On doit remettre cette fille à sa place, crie-t-elle sans se contenir. Mais pour qui elle se prend au juste !? Elle l'a clairement fait pour te faire du mal.

Moi : Et elle a bien réussi, me contenté-je d'ajouter.

Il ne nous a fallu que 5 minutes pour atteindre la vieille baraque où elle loge avec ses parents. Ça fait un baille que j'ai plus posé mes pieds dans cette vieillerie. J'ai quasiment la nausée rien qu'en respirant l'air sale que renvoie les alentours.

Myra : Tu veux que je vienne avec toi ? me propose-t-elle en détachant sa ceinture de sécurité.

Moi : Non, c'est pas la peine. Je vais pas traîner de toute façon.

Je descends du véhicule sous cette grande pluie. Je me sens littéralement frigorifiée sur le coup. La rue est pas asphaltée, du coup ma paire de nike se salit avec la pâte boueuse qui recouvre le sol.

J'arrive devant la porte d'entrée. Je toque une fois, deux fois puis la porte s'ouvre. C'est elle. Mon visage se ferme sur le coup, elle n'a pas non plus l'air ravie de me voir. Sur le coup, je ne sais pas ce qui me retient de lui en coller une.

Amélia : Je vois que toi aussi tu t'es disputée avec Jim. Sinon je ne vois aucune autre raison qui te pousserait à venir ici.

Moi : SALE GARCE ! Tu dois être contente que Jamie ne me parle plus.

Amélia : Contrairement à toi, moi je ne me réjouis pas du malheur des autres. Même pas celui de ma pire ennemie.

Moi : FERME-LA ! Tu l'as retourné contre moi en rejetant toute la faute sur moi. Sache que tu vas amèrement regretter ce que tu viens de faire, ça je te le promets.

Amélia : J'ai pas peur de tes menaces Mélanie. Et pour ton information, je ne lui ai dit que la vérité, j'ai rien caché contrairement à toi qui essayait de le manipuler. C'est de ta propre faute s'il te parle plus. T'es bonne dans les cachotteries, t'essaies de paraître parfaite aux yeux du monde en cachant ta véritable nature et en rejetant la faute sur les autres. Moi par contre j'assume pleinement mes actes, voilà ce qui fait clairement la différence entre toi et moi.

J'en ai marre d'entendre les conneries qui s'échappent de sa bouche. Ma colère a atteint son pic, je contrôle rien.

Je lève ma main, l'envoyant vers son visage. Elle réagit en la bloquant face à moi. Je bouillonne de rage et j'ai qu'une seule envie : lui peter le visage.

Amélia : T'es toujours aussi impulsive, c'est ce qui te conduit à ta perte. Tu t'es imaginée une guerre où t'es la seule à te battre. Tu deviens aigrie de jour en jour et t'es la seule victime de ta propre haine envers moi. Sache que je ne vais jamais entrer dans ton jeu, donc tu perds ton temps en essayant de me provoquer. Si t'as quelque chose à faire, fais-le maintenant sinon tu dégages.

Elle lâche ma main en me défiant du regard. Elle sait très bien comment me rendre vulnérable cette garce. Ces mots tournent encore dans ma tête sans que je ne le souhaite. Ma colère se dissipe et je me demande bien ce que je continue à faire là planté comme une idiote.

Je me tourne puis repars vers la voiture de Myra. Une fois de plus je ne savais pas quoi dire face à elle. De nous deux, elle était celle qui ne manquait pas à dire, elle savait toujours imposer sa vérité même lorsqu'elle était fausse, elle avait toujours raison et cela m'irritait au plus haut point.

Elle ferme la porte après elle. Je grimpe dans le bolide de Myra sans dire un mot.

Myra : J'ai vu que vous étiez entrain de vous disputer. Alors qu'est-ce qu'elle t'a sortie encore cette pétasse !

Moi : J'ai vraiment pas envie d'en parler maintenant Myra. Allez, on rentre.

Elle démarre la bagnole et on disparaît sous la pluie battante.