● PDV DE MYRA ●

Jim et moi sommes arrivés devant l'immeuble main dans la main, tout souriant. Nous avons connu beaucoup de rebondissements dans la journée et je dois l'avouer, la fatigue commence à se faire sentir.

Au moment d'entrer, Jim s'arrête. Il me regarde avec attention, un grand sourire collé sur ses lèvres. La chaleur de ses mains me fait me sentir toute autre. Il rapproche sa bouche de mon oreille pour me susurrer d'une douce voix.

Jim : On a pas eu la chance d'être rien que nous deux de toute la journée alors, je compte me rattraper le soir.

Je souris grandement à ses propos et il m'embrasse devant tout le monde. C'était super gênant mais sur le coup, j'avais l'impression qu'il n'y avait que lui et moi. Je suis certainement entrain de vivre les plus beaux moments de ma vie, il m'en faut beaucoup pour ne pas me perdre dans cette euphorie bienséante alors, je multiplie mes efforts par milliers afin de m'assurer que mes pieds restent toujours sur terre.

Nous entrons finalement dans le bâtiment, Jim récupère la clé des mains de la réceptionniste, Maria de son nom, une fille vraiment sympathique. Celle-ci lui informe que Mme Porter s'est déplacée et qu'elle ne rentrera que tard dans la nuit. La nouvelle a pour effet de ruiner la bonne humeur de Jim, je suis spectatrice de ce cette triste scène qui vient gâcher notre moment de bonheur. Jim monte sans dire un mot de plus et s'enferme dans les toilettes, une fois dans l'appartement.

Je m'assois sur le canapé avec nonchalance, m'étirant les jambes de fatigue. J'allume la télé par la suite. Je ne compte pas regarder quelque chose de particulier mais j'avais juste envie de me laisser évader après cette rude journée.

Jim n'est toujours pas ressorti des toilettes, ce qui m'inquiète un peu. Je m'en vais voir si tout va bien.

Moi : Jim ? Ça va ?

Jim : Oui ça va Myra, t'inquiète.

Moi : Ah okay, si tu l'dis.

Je m'en vais dans ma chambre pour me changer car les vêtements que je porte m'encombre un peu, j'ai vraiment l'impression de m'étouffer dedans. J'enfile rapidement un polo de chambre que je me suis achetée un peu plus tôt dans la journée et un short de chambre en satin qui m'arrive à mi-cuisse. J'aime bien me sentir légère lorsque je suis au lit. Les vêtements que Jim m'avaient prêtée étaient un peu lourds et encombrants pendant mon sommeil.

Je me dirige ensuite vers la cuisine pour me trouver de quoi grignoter et je reviens enfin m'installer devant la télé avec un paquet de chips en main. Je suis tellement fatiguée que je commence à somnoler devant le petit écran. Je ne vois presque plus rien, la lumière qui m'est renvoyée par l'écran m'hypnotise presque.

Jim : T'as vraiment l'air crevé !

Moi : iiiih ! je sursaute à sa voix.

Je ne l'ai pas vu venir tellement mes yeux ont commencé à se fermer.

Jim : Désolé, je t'ai fait peur ?

Moi : Non, c'est juste que j'ai été surprise.

Jim : Viens on va dormir.

Moi : Ensemble ?

Jim : Si tu veux. D'ailleurs je sais que tu en meurs d'envie, sourit-il.

Moi : Non, j'ai horreur de dormir avec quelqu'un. Et en plus, j'ai peur de te défigurer parce que je suis maître en karaté sous le sommeil.

Jim : Je suis prêt à courir le risque, susurre-t-il d'une voix rauque.

Mon corps se met à frémir. Il sait me faire ressentir des millions de frissons. Ses yeux insistants attendent toujours que je lui donne le feu vert pendant que mon cerveau tourne à mille à l'heure. Il est si irrésistible, si beau lorsqu'il se met à supplier de la sorte.

Moi : Non, je peux pas...

Jim : S'il te plaît, place-t-il en faisant les gros yeux.

Moi : N'insiste pas s'il te plaîiiit.

Jim : Okay, se contente-t-il de dire, l'air abattu.

Il s'en va vers sa chambre. Je culpabilise maintenant en le voyant ainsi.

Moi : Jim ?

Il se tourne toujours aussi triste. Je me rapproche de lui et lui tient par la main. Je le devance de quelques centimètres puis le traîne vers l'intérieur de sa chambre. Je vois son sourire refaire surface d'un coup d'éclair. Il referme la porte après lui avec fracas, ne pouvant se détourner de moi, même pour une seconde. Nous nous jetons tous les deux sur son lit, sans dire un mot, bercés par les rythmes saccadés de nos respirations presque synchronisées. Son visage entre mes mains et le mien entre ses mains, il me sourit agréablement et je fait pareil. Je lui tourne le dos et prends ses mains pour me les ceinturer autour de ma taille. Il m'embrasse sur le coup avant de susurrer une phrase, celle dont je ne pourrai jamais me lasser d'entendre.

Jim : Je t'aime Myra.

Moi : Je t'aime aussi Jim, finis-je par dire sous l'emprise de ce moment magique.

Je ferme les yeux et me laisse emporter par le doux sommeil qui harcèle mes paupières depuis un moment...

Je me réveille un peu tard la nuit. Il est 2 heures du matin. Jim reste toujours collé à moi alors qu'il dort profondément. Je me libère doucement de son emprise pour aller vers la cuisine où un grand silence m'accueille. Je prends un verre d'eau puis me dirige vers le salon. Je m'assois près de la fenêtre en buvant tranquillement le contenu de mon verre.

J'admire cette belle vue qui s'offre à moi : on peut deviner toute la beauté de cette rue lorsqu'elle n'est pas bondée des passants. Le silence que j'entends résonner dans mes oreilles m'apporte une grande paix, mais il me plonge en même temps dans un sujet que j'ai préféré éviter depuis que je suis ici : Ma fugue.

Je n'ai pas encore eu la chance de parler avec mes parents après ma fugue. J'ai juste envoyé un message à ma mère pour la rassurer que je vais bien et surtout pour qu'elle arrête de m'appeler sans arrêt. Ils doivent être  tristes à l'heure qu'il est, et ils doivent aussi s'inquiéter à mort. Je n'ai jamais voulu ça, ils m'ont poussée à le faire, mon père veut tout contrôler de moi et je ne le permettrai pas.

Il a beau être celui qui m'a donné la vie,  il doit maintenant comprendre que je ne suis plus une gamine qu'il peut contrôler à sa guise. Même si je dois l'avouer, son histoire étrange avec son associé m'inquiète beaucoup. J'ai longtemps essayé de savoir ce que c'était lorsque j'étais encore prisonnière de ce château cinq étoiles, mais j'ai pas réussi à trouver des réponses. Lui-même devenait fou de rage lorsque j'évoquais le sujet. Du coup, j'ai plus voulu savoir et j'ai commencé à planifier mon évasion.

Je chasse ses pensées pour me reconcentrer sur la grande rue où je vois une voiture s'arrêter devant l'immeuble. C'est un grand 4×4 noir un peu suspect. Il stationne devant l'entrée un bon moment sans que personne ne sorte, plutôt étrange me dis-je en fronçant les sourcils.

Une minute plus tard, je vois Mme Porter qui sort du véhicule. Je n'en reviens pas ! Je croyais qu'elle était dans sa chambre. Je me suis profondément endormie à côté de Jim que j'ai même oublié qu'elle n'était pas encore rentrée.

D'où vient-elle ? Avec qui était-elle ? Je suis confuse. Ce n'est sûrement pas chez son amie d'hier qu'elle était, j'ai cru voir les mains d'un homme sur le volant. C'est peut-être le père de Jim !? Je ne vois pas qui d'autre ça pourrait être. Jim ne devrait surtout pas apprendre ça. J'ose imaginer sa réaction si c'était lui qui avait vu ce que je viens de voir. Il péterait sûrement un câble.

En même temps, je trouve que sa mère a le droit de refaire sa vie après avoir passé tout ce temps seule. Même les femmes les plus fortes du monde ont parfois besoin d'un appuie masculin où prendre refuge et j'aimerais bien voir les parents de Jim se remettre ensemble. Il ne supporte pas la présence de son père pour l'instant mais je crois qu'avec le temps, ils vont se réconcilier et tout ira à merveille.

Bref, ce ne sont pas mes oignons, alors je ne veux pas trop commenter là-dessus. Je cours vite vers la cuisine pour remettre mon verre à sa place avant que Mme Porter ne me trouve. Je rejoins rapidement la chambre de Jim juste au moment où elle ouvre la porte d'entrée. Je reviens m'allonger près de Jim en refermant mes yeux. Mme Porter ouvre la porte quelques temps après et nous trouve allongés côte à côte. Mon cœur bat à tout rompre à l'idée de ce que pourrait être sa réaction. Elle sourit tendrement avant de refermer après elle. Je l'entends qui rejoint sa chambre et là je souffle un grand coup.

Je reste un long moment à penser sur des tas de choses avant que je ne sois à nouveau emportée par le sommeil.

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Salut !

Alors des avis sur le chapitre ?

Et je profite de l'occasion pour vous remercier pour les 500 votes, c'est juste incroyable quand je pense que ça fait à peine 2 mois et demi que j'ai publié le premier chapitre de ce livre.

Vous êtes tout simplement les meilleurs et je vous aime trop ❤