7. Jouons
pour une certaine personne qui se reconnaîtra, voici la suite de cette histoire...
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Harold se réveilla, le corps en feu, la tête lourde, un bourdonnement oppressant aux oreilles. Un liquide coulait sur lui, le faisant frémir et grincer des dents. En ouvrant les yeux, sa vision était floue, la lumière était forte, trop forte, elle lui brulait la rétine.
Les sons étaient étouffés, comme lorsqu'il était sous l'eau. Soudain, il sentit sa tête tourner et son cou craquer, avant que la douleur ne l'enveloppe et le fasse gémir. Cependant, la baffe lui avait remit les idées en place, il se souvenait de tout, de son arrivée, de sa chute, de sa capture. Il comprenait aussi que son identité n'était plus un secret.
Voyant que son invité était en état, le chef de bande tendit le téléphone à l'un de ses acolytes et se posta devant le jeune, qui lui lança un regard noir. D'une voix moqueuse, l'homme commença :
-Eh bien, la belle au bois dormant se réveille ! Bon retour parmi nous.
-Pour être de retour, il faut déjà être venu une fois, or, c'est la première fois que j'entre dans cette tente, ne put s'empêcher de répliquer le jeune.
-Tu en as dans le pantalon dit moi ! C'est une bonne chose, ça ne rendra le tout que beaucoup plus intéressant, quand tu me supplieras.
-Oui, oui, oui. Vous allez me faire tout le couplet style « je suis le méchant et je vais parler jusqu'à ce que mon invité trouve une solution pour s'enfuir et que ces camarades arrivent, sauvent le monde et voilà » ? Désolé, mais c'est tellement dépassé, franchement, soyez un peu inventif.
-La ferme ! S'exclama l'homme en lui mettant un uppercut.
-Un colérique typique, génial...
-Tu vas te taire à la fin !
-Ce que vous dites est un peu contradictoire, si je dois vous supplier, je ne peux pas me taire. C'est l'un, ou l'autre. On ne peut pas avoir tout ce qu'on veut dans la vie, continua Harold.
-Je vais te tuer !
-Ah bas non. Sinon votre parole ne vaut rien. Sérieusement, réfléchissez un peu, cela ne vous fera pas de mal. Le cerveau est un organe et même si nous ne sommes pas égaux, il devrait au moins valoir celui d'une moule.
-Tu me traites de moule ? Hurla l'homme, rouge de colère.
-Non, sérieusement, je ne parle pas le dragonnait pourtant ! Enfin si, couramment, mais ce n'est pas la question. Ce que je veux dire, c'est que c'est une comparaison. Vous possédez un cerveau, comme tout le monde, donc utilisez-le. Si j'avais voulu vous insulter, j'aurais dit, vous avez le QI d'une moule.
-Tu m'insultes !
-Mais non ! Vous ne comprenez pas une phrase ? C'est vrai, elle est composée, avec des verbes et tout ce qui va avec. A moins que ce soit mon débit, il est peut-être un peu rapide, ou j'utilise du vocabulaire que vous ne connaissez pas ? Dans ce cas, j'en suis profondément désolé, même si j'essaye d'être le plus compréhensible possible, j'ai l'habitude de parler à des abrutit.
-Tu vas voir si je suis un abrutit !
-Pas vous ! Enfin si, vous aussi, mais là, je ne parlais pas de vous. Il faut suivre un peu, cela devient agaçant, franchement, vous pourriez faire un effort, se moqua Harold, maintenant, voilà ce que vous allez faire, vous allez quitter cette pièce, allez boire un coup avec vos hommes et réfléchir à quelque chose de nouveau, d'inattendu. Vous savez, un bon gros scénario, avec pleins d'effets spéciaux. Une fois que se sera fait, vous ferez tous les préparatifs et vous reviendrez me voir ok ? Moi je ne bouge pas.
L'homme hocha la tête, totalement perdu. Il recula de plusieurs pas avant de s'arrêter et de se retourner. Il ne savait pas vraiment quoi faire. Soudain, des applaudissements longs et réguliers retentirent, totalement incongru pour la situation.
Un nouveau personnage sortit de l'ombre. Il devait avoir la cinquantaine et possédait une allure militaire ainsi qu'un fort charisme. Ses yeux bleus brillaient d'intelligence et il semblait vraiment s'amuser de la situation. Sa position ne permettait pas à la caméra de le filmer et il avait un cache devant la bouche, qui déformait sa voix sur un enregistrement. D'une voix grave, dénué de sadisme, il fit :
-Bravo, Harold Hadock, c'est une magnifique prestation. Si vous aviez forcé un peu plus, vous auriez réussi à convaincre Ricard de partir, c'est impressionnant.
-Oui, j'aurais dû parler plus longtemps sur les moules, je le savais, soupira Harold.
-Monsieur ? Demanda Ricard.
-Eteignez cette caméra et partez, ce jeune homme ne pourra allez nulle part et le général n'appréciera pas de voir son fils torturé.
-C'est surtout moi qui préférerais, souligna Harold, je suis certain que Stoïck ne m'a pas reconnu.
Le jeune homme avait dit cela en fixant la caméra, certain que son père l'observait en ce moment-même. C'est la dernière image qui resta, un adolescent au regard frondeur, ses yeux verts pétillants de combattivité.
Sous la tente, le véritable chef attendit que ses hommes ne partent avant de se tourner vers le jeune. Il savait que le garçon ne tenterait rien pour l'instant, tant que son dragon ou une équipe de secours ne serait pas là. Le garçon était intelligent et savait qu'il avait échappé de peu à une situation désastreuse pour lui. Il ne prendrait pas le risque de perdre cette chance.
Il attendit qu'un de ses hommes ne reviennent avec un plateau d'échecs, une table et une chaise avant de s'installer. Il détacha aussi les liens aux poignets d'Harold, qui se massa la peau avec soulagement, même si une grimace de douleur était toujours présente sur son visage.
L'homme plaça tous les pions, avant de faire tourner le plateau et prendre les blancs. Il attrapa l'une des pièces, qu'il fit tourner entre ses doigts et le fit avancer. Ensuite, levant son regard vers un jeune homme rempli de question, il prononça tout simplement :
-A ton tour.
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