14. L'interview, partie 2/2
-Il ne faut simplement pas se faire attraper, sourit le jeune homme.
-Comme lorsque tu volais des objets en tant qu'Améthyste noire ? Demanda Alfredo.
-Oui, même si c'était plus un jeu pour nous. D'ailleurs, j'utiliserai le mot emprunter et non voler. Tout a toujours été rendu.
-C'est vrai. Cependant, pourquoi un jeu aussi dangereux ?
-Je ne trouve pas ça si dangereux... Nous avons eu quelques petits incidents, mais jamais rien de grave, répondit Harold.
-Je pourrais citer la course acrobatique, où minimum un participant par an meurt. Il y a aussi la chute en piquet de la falaise de Dart. Quand, vous avez volé un char d'assaut, aussi...
-Oui, vu comme cela, certaines actions peuvent paraitre démesurées... Acquiesça le jeune homme, mais nous avions besoin de nous mesurer à d'autres dragons, autant par compétitivité que part besoin primaire. Krokmou est une furie nocturne et sans défi, il resterait trop passif. Comment faire honneur à son espèce en étant plus faible qu'une terreur terrible ? Sans offense pour eux.
-Pourquoi n'as-tu jamais parlé de la furie nocturne ?
-Comme je vous l'ai déjà dit, c'est une raison personnelle que je n'aborderais pas ici, fit gravement Harold.
-Mais tout de même, c'est exceptionnel !
-Probablement...
-Passons à autre chose. Pendant l'assaut, tu as été gravement blessé. Garderas-tu des séquelles ?
-Normalement non. Les médecins qui m'ont soigné on fait un magnifique travail. Sans eux, j'aurais probablement été paralysé à vie, répondit Harold.
-Oui, tu as eu beaucoup de chance, ce qui ne semble pas avoir été le cas avec ta jambe...
-Désolé, c'est personnel, je ne souhaite pas en parler, coupa le jeune.
-D'accord, puis-je cependant te poser une question dessus ?
-Allez-y, je n'y répondrais probablement pas.
-De ce que je sais, tu as une prothèse depuis plus de cinq ans. Idem pour ton dragon. Et vous deux, vous continuez à vivre, à voler, sans problèmes. Comment est-ce possible ? Demanda Alfreda Dallas.
-C'est dur... C'est très dur. La douleur est toujours présente et parfois, vous avez envie de tout abandonner. Vous vous énervez pour un rien. Mais dans mon cas, je me suis battu, je n'ai jamais abandonné. Je crois que c'est le plus important. Quand j'ai réussi à admettre que je ne pourrais plus marcher seul, j'ai trouvé une solution, pareil pour Krokmou. Je suis allé voir le forgeron de notre île et je lui ai demandé de devenir son apprenti. Il m'a formé. Si je suis ici aujourd'hui, c'est grâce à lui. Quand je souhaitais lâcher prise, il me retenait. Il a été mon meilleur soutien pendant cette période. Encore maintenant, je sais que je peux compter sur lui.
-C'est un magnifique témoignage, qui est donc cette personne ?
-Désolé, je sais qu'il déteste ce type d'attention, alors je ne dirais rien, sourit Harold.
-Pourrais-tu dire un mot à tout ceux qui sont dans ton cas ?
-Je ne sais pas qui vous êtes, ni ce que vous vivez et je ne vais pas essayer de prétendre que je peux le comprendre. Toutefois, je peux vous dire une seule chose, ceux qui vous aident ne sont pas ceux que vous imaginez. Prenez conscience de ceux qui sont toujours là pour vous, pas vos connaissances des bons jours. Cela vous fera probablement plus mal que la blessure, mais vous trouverez le véritable soutien, vos véritables amis.
-C'est dur comme propos, remarqua Alfredo.
-Malheureusement vrai. Il y a bien plus d'accidents que l'on ne le croit. Mais chez nous, il y a la loi du silence. On se cache, on se tait. J'imagine que vous connaissez au moins une personne, dans votre entourage, qui s'est suicidé pour une raison inexplicable. Et tout ceci parce que c'est mal vu d'être estropié, malade ou autre.
-Bien, le journaliste frappa dans ses mains, un sourire aux lèvres et détourna la conversation, si tu es d'accord, j'aimerais te poser les questions proposées par nos spectateurs. Depuis l'annonce de l'émission et jusqu'à maintenant, de nombreuses personnes se sont intéressées à toi. Acceptes-tu de répondre à celle que nous avons sélectionné ?
-Oui... Même si je me garde le droit du silence, fit Harold, un sourire aux coins des lèvres.
-Bien entendu, acquiesça Alfredo, première question, qui est revenu de nombreuses fois, comptes-tu continuer les courses de dragons ?
-Je ne pense pas...
-Vraiment ?
-Pendant plusieurs années, je vais être très occupé à travailler pour réussir mes études et je n'aurais pas le temps à me consacrer aux courses. De plus, il est de notoriété publique que les furies nocturnes sont les dragons les plus rapides au monde. Alors, tant que je serais le seul concurrent de ma catégorie, je ne participerais pas.
-Seul concurrent ?
-Oui, je pense qu'il existe d'autres furies nocturnes, comme Krokmou. Elles sont simplement cachées. Je vais essayer de les retrouver, si c'est possible.
-Belle ambition, souffla Alfredo, deuxième question, pourquoi as-tu commencé à voler, à emprunter des affaires ?
-Pour m'amuser.
-Seulement ?
-Le reste de la réponse est personnel.
-Bien, troisième question, as-tu quelqu'un dans ta vie ?
-Ah ! Harold rougit légèrement et répondit, non, je n'ai personne.
-Oh, mais il semblerait que quelqu'un t'intéresse, s'exclama le journaliste, avide d'informations.
-C'est personnel.
-Vraiment ? Tu pourrais lui déclarer ta flamme en direct et cela pourrait déboucher sur du bonheur.
-Non. Ceci est personnel. J'ai pour valeur d'être franc et de dire les choses en face, telles qu'elles sont. Je ne vais pas aller jeter celle que j'aime à tout le monde, comme du poisson aux dragons. De plus, je sais parfaitement ce qu'elle pense de moi.
-Et de ton vrai toi, de l'améthyste noire ?
-L'améthyste noire n'est rien, tout au plus un jeu. Je préfère être seul, qu'accompagné d'un papillon attiré par une lumière éphémère.
-Tu es d'une tristesse. Bon, dernière question, même si nous nous doutons tous de la réponse, vas-tu continuer tes actions sous le pseudonyme de l'améthyste noire ?
-Non, j'ai eu l'immunité, je ne vais pas prendre le risque d'aller en prison ! S'exclama Harold, il faudrait être fou pour continuer avec ! L'améthyste noire restera un voleur.
-Merci d'avoir répondu à toutes nos question ! c'était l'améthyste noire !
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