13. L'interview, partie 1/2
A la suite de leur escapade, le duo fut sévèrement réprimandé. Cependant, les militaires ne pouvaient pas faire grand-chose contre le dragon le plus rapide du monde. Ils leurs ont simplement demandé de ne plus faire cela.
Harold ne put qu'accepter, son dos le tiraillant de nouveau. De plus, à cause de la vitesse de vol de Krokmou, sa peau le brulait légèrement. Il lui faudrait récupérer son équipement.
Dans les jours qui suivirent, le jeune homme vécu littéralement avec son dragon. Les deux amis ne se séparaient presque jamais. Ils dormaient même ensemble, l'humain sous l'aile de la furie nocturne. Pendant les journées, Harold construisait une nouvelle selle. En effet, suite à l'attaque des brigands, l'ancienne avait cédé à de nombreux endroits et elle était impossible à réparer. De plus, grâce au matériel mis à sa disposition et ses nouvelles connaissances, la nouvelle selle était bien plus ergonomique. C'est aussi à un de ces moments-là qu'Harold rencontre officiellement le commandant Astor :
-Bonjour commandant.
-Bonjour Harold, tu sembles aller mieux.
-Oui, j'ai eu beaucoup de chance, mes blessures étaient assez graves. Si j'avais été un peu plus chamboulé, j'aurais pu être paralysé à vie. Alors je vous remercie de votre intervention, si vous n'aviez pas appelé les secours, je ne serais peut-être pas ici aujourd'hui, fit Harold, le regard planté dans celui du commandant.
-Je suis heureux d'avoir pu t'être utile. Toutefois, je ne suis pas venu ici pour des banalités. J'aimerais que tu intègres mon unité de protection. Tu pourras ainsi finir tes études tout en servant notre pays.
-Pourquoi pas.
Les deux hommes s'étaient serré la main, concluant leur accord officiellement, déjà valide officieusement depuis plus d'un mois. Peu de temps après, juste avant qu'Harold ne quitte Dart pour une durée indéterminée, le jeune homme dû honorer sa promesse faite à Alfredo Dallas, le journaliste. C'est pourquoi, en ce samedi soir, il se trouvait sur le plateau d'une grande chaine télévisée. Pour l'occasion, il avait revêtu une chemise, un pantalon et des bottes noirs. Pour parfaire sa tenue, il avait aussi acheté une ceinture, des boutons de manchettes et des lacets violets. L'émission commença et le journaliste entra sur le plateau :
-Bonsoir à tous et à toutes ! Pour la première fois, nous allons avoir une interview de l'améthyste noire. Ce jeune homme, de tout juste 17 ans, se nomme en réalité Harold Haddock. Il se trouve être le fils du général Stoïck Haddock ! Le voici !
Les mots dits, des applaudissements retentirent et Harold fit quelques pas sur scène. C'était la première fois qu'il était sous les feux des projecteurs et autant adulé, ce qu'il trouvait étrange et oppressant. Il alla serrer la main d'Alfredo et se plaça sur le fauteuil, au trois quarts dirigés vers la caméra. Le journaliste reprit :
-Bonsoir Harold, ravi de ta présence ce soir parmi nous.
-Bonsoir, fit poliment le jeune, la gorge sèche.
-Ne t'en fais pas pour la caméra, sois toi-même, je ne suis pas là pour te piéger ! Alors, comment se passe ta récente célébrité ?
-Je dirais que c'est incroyable. J'ai grandi sur Beurk, une petite île où tout le monde se connait. Là-bas, les personnalités influentes sont nos parents, nos oncles et tantes, nos voisins... Cet engouement n'existe pas alors je suis toujours surpris de voir des gens me demander de prendre une photo. Une fois, l'un d'entre eux m'a même demandé un autographe !
-Oui, c'est la célébrité. Dis-moi, depuis que tout le monde connait ton identité, quelle est la meilleure chose qui te sois arrivé ?
-Il y en a eu beaucoup... Déjà, je peux rester avec Krokmou, mon partenaire, chose qui était impossible avant. Ensuite, j'ai eu la proposition du commandant Astor d'intégrer son unité. C'est une opportunité incroyable, j'espère pouvoir être à la hauteur.
-Concernant ton dragon...
-Ce n'est pas mon dragon, interrompit immédiatement Harold, un dragon n'appartient à personne, si ce n'est à lui-même. Il accepte ou non de rester avec un humain, de l'aider si besoin. En aucun cas, cependant, il lui est en aucun cas soumis.
-Pourtant, c'est l'humain qui dirige le dragon. Dans ton cas, c'est encore plus vrai, puisque tu lui permets de voler.
-Ha ! Ricana Harold, pensez-vous sérieusement avoir plus de force qu'un dragon ? Si celui-ci ne veut pas faire quelque chose, peu importe se que vous ferez, vous n'aurez aucune chance de le faire changer d'avis. Quant à mon partenariat avec Krokmou, je n'ai jamais décidé une destination.
-Pourtant, vous avez bien répondu à l'appel du général ? S'étonna Alfredo.
-Non, l'améthyste noire a répondu. Nous avons toujours choisi ensemble. Je ne saurais comment vous expliquer notre lien, c'est une sorte de confiance et de connaissance absolue de l'autre. Nous voulons faire la même chose au même moment. S'il souhaite tourner, mon corps anticipera le mouvement et nous tournerons, si j'ai envie d'accélérer, il le sentira. Nous ne nous imposons jamais à l'autre.
-Pourtant, dans une équipe, il y a toujours un dominant.
-Dans ce cas, je dirais que c'est Krokmou, tout ce que j'ai pu faire, c'est grâce à lui, réfléchit Harold.
-Intéressant ! Dis-moi, comment vous êtes-vous rencontrés ?
-Ceci est personnel, je préférais ne pas en parler, demanda Harold.
-Comme tu veux ! Tu as précédemment parlé d'une opportunité, d'entrer dans l'équipe du commandant Astor. A ton avis, pourquoi as-tu été choisi ? Penses-tu que c'est à cause de ta récente renommée ?
-Je ne veux pas paraitre supérieur, mais un personnage comme le commandant Astor se fiche de la renommée d'une personne. Seul ses compétences l'intéressent. Dans mon cas, c'est mon duo qui est utile. La furie nocturne est reconnue comme le dragon le plus rapide au monde. Sa petite taille en fait aussi un dragon très agile.
-Donc tu ne penses pas que tu y es pour quelque chose ? S'étonna Alfredo.
-Non.
-Pourtant, j'ai pu avoir tes dossiers scolaires et tu es très fort, c'est impressionnant, quoi qu'un peu dissipé.
-Oui, ria légèrement Harold, pour masquer son trouble, j'ai toujours eu quelques soucis avec l'autorité et je ne supporte pas les approximations. Alors il m'arrive, de temps en temps, voire assez régulièrement, de reprendre les autres, même si ce sont des élèves ou des professeurs.
-Et tu n'as jamais eu d'ennui à cause de ça ?
-Il ne faut simplement pas se faire attraper, sourit le jeune homme.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro