
12. Retrouvailles
Harold dû rester allongé encore deux semaines, passant divers examens et faisant de la rééducation. Contrairement aux autres patients, il respectait scrupuleusement des règles, ne voulant surtout pas risquer d'être paralysé à vie. Grace à ça, sa sortie fut avancée et il put aller retrouver Krokmou.
Le jeune homme marchait tranquillement dans la rue, en compagnie d'un soldat affecté à sa surveillance. Il avançait doucement, encore fatigué par ses blessures et profitant de la vue. C'était la première fois qu'il était à Dart légalement.
Petit à petit, il remarqua qu'il attirait l'attention, diverses personnes se retournaient sur son passage, le pointait du doigt, le prenait en photo. Troublé, Harold demanda au soldat qui l'accompagnait :
-Pourquoi me regardent-ils si bizarrement ?
-Car vous êtes l'améthyste noire et que vous avez sauvé la ville. Ici, vous êtes un héros.
-Ce n'est pas un peu exagéré ?
-Votre renommé vous précède, vous devriez vous y faire.
-Excusez-moi, accepteriez-vous de faire une photo ? Demanda un petit garçon en s'approchant.
-Avec moi ? S'étonna Harold.
-Oui...
-Je veux bien, répondit Harold, après un instant d'hésitation.
L'enfant eut un grand sourire et les deux personnages prirent une photo. Le garçon était vraiment heureux et remercia chaleureusement Harold, qui reprit ensuite sa route vers la clinique. Le soldat, ayant vu la scène, fit remarquer :
-C'était un beau geste.
-Pardon ?
-De prendre la photo, c'était une bonne chose, il y en a peu qui accepte.
-Je ne vois pas pourquoi, je suis qu'un adolescent un peu connu, ça passera vite.
-Excusez-moi, mais vous avez tort. Vous êtes un symbole de liberté, de justice, de courage.
-C'est vraiment exagéré
-Vous êtes pourtant le fils du général, vous devriez avoir l'habitude, s'étonna le soldat.
-A Beurk, pas vraiment, répondit Harold.
-Etrange, nous voici arrivés.
En effet, les deux compagnons se trouvaient désormais devant un grand bâtiment. De nombreuses personnes en entraient ou en sortaient, parfois accompagnés de leur dragon. Heureux d'être ici, Harold suivit le militaire, passant sous la grande arche. Traversant, ils se dirigèrent vers un centre de commandement, quand une silhouette plaqua Harold au sol.
Krokmou en avait marre. Il devait rester dans un petit enclos, en attendant le retour de son ami. Et même s'il adorait les spectateurs qui venaient le prendre en photo, il voulait retrouver son compagnon, repartir faire un tour et embêter les autres dragons. C'est donc exaspéré qu'il sentit l'odeur d'Harold. Sans attendre l'équipe de dragons vipères qui le surveillait, comme s'ils pouvaient l'attraper, il bondit dans le ciel.
Le dos d'Harold rencontra une nouvelle fois le sol, un peu plus délicatement cette fois-ci. Au-dessus de lui, une grosse masse noire avec une langue baveuse recouvrait son champ de vision. Immédiatement, le jeune homme s'exclama :
-Non ! Ne me lèche pas ! Ça ne part pas au lavage !
-Rho ! rho ! rho !
La furie nocturne rit et obéi, pas à cause de la demande, mais parce que son compagnon avait encore l'odeur de la crème sur lui. Il le laissa se redresser et vient poser sa tête contre son torse, avant qu'Harold ne l'entours de ses bras. Ils passèrent quelques instants ainsi, puis, le jeune homme commença à le chatouiller et les deux se mirent à jouer, avant que l'équipe de dragons vipères ne se pose à côté d'eux.
Krokmou s'arrêta immédiatement. Sans son compagnon, n'ayant pas appris à voler seul, il n'arrivait pas à semer cette équipe et cela le frustrait. Il se savait bien plus rapide qu'eux et se faire attraper était le pire des affronts à son égard.
Harold, lui, vit une équipe de militaire venir à son approche. Il commençait à en avoir part dessus la tête d'eux, toujours à le surveiller comme un criminel. En compagnie de Krokmou, il n'avait rien à craindre. Passant ses mains sur le corps de son compagnon, le jeune vérifia le mécanisme. Les soigneurs avaient enlevé la selle, mais pas la prothèse, pour laisser à la furie nocturne la liberté de voler. Harold eut un petit sourire et détacha un morceau de cuir.
C'était une petite modification, au cas où la selle de Krokmou serait endommagée. De ce fait, même sans selle, du moment que la prothèse était en place, ils pouvaient voler ensemble.
Harold attendit que l'équipe de dragons vipères se posent, pour bondir sur le dos de son ami. Il passa la lanière autour de sa jambe de métal, l'accrochant et le duo décolla dans l'instant, sous le regard ahuri des passants.
L'air frais lui piqua le visage, le faisant frissonner. Il avait l'impression d'être libre. Harold ferma sa veste et enroula son écharpe autour de son visage, en prévision du vol à venir. Il mit aussi ses gants et attendit que les dragons vipères soient à son niveau pour s'exclamer :
-Je vais faire un tour !
-Attendez-nous ! Répondit le capitaine.
-Essayez donc de m'attraper !
Harold rit aux éclats et le duo disparu du champ de vision des soldats. Incrédule, ils le remarquèrent bien plus loin, faisant des acrobaties de haut vol.
Heureux de cette liberté retrouvée, les deux amis survolèrent la ville, prenant un malin plaisir à attendre les militaires, les surprendre et les laisser en plan. Ils se rendirent aux courses, tristement vide à cette heure, puis, ils décidèrent de se rendre sur le parvis de la place centrale, ayant tous les deux envies de gouter la spécialité de la ville. Ils se posèrent donc à côté d'un marchand ambulant, surprenant tous les piétons, cette zone étant strictement interdit au vol. Harold descendit et demanda :
-Bonjour ! J'aimerais une glace à la pistache et un poisson à la pistache.
-Oui bien sûr... tout de suite.
L'homme s'empressa de faire la commande, tandis qu'Harold s'adossait à Krokmou, observant le paysage. Une minute plus tard, les dragons vipères se posèrent à ses côtés, faisant reculer la foule et le capitaine descendit, marchant furieusement vers le duo. A ce moment-là, le marchand tandis la commande. Harold lança le poisson à Krokmou et s'exclama :
-Ne le gobe pas ! Après tu vas encore t'étouffer, tu vois ! Tiens, monsieur, pouvez-vous le payer ? Je n'ai pas mon porte-monnaie sur moi ?
Krokmou, ayant comprit la blague de son ami, se gaussa. Ensuite, dès qu'Harold fut sur son dos, ils décollèrent, laissant en plan les militaires.
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