11. Alfredo Dallas
Lorsqu'il se réveilla, Harold était dans le brouillard, il se sentait flasque, son cerveau était embrumé. Puis, avec les sons, la douleur s'installa en lui. Il avait mal à la poitrine. Ouvrant les yeux avec difficulté, il put distinguer une silhouette au-dessus de lui. Après plusieurs minutes et avoir bu un peu d'eau, le jeune homme demanda :
-Où suis-je ?
-A l'hôpital de Dart. Vos blessures ont été plus grave que prévu. Nous avons dû vous opérer plusieurs fois.
-Où est Krokmou ?
-Votre dragon ?
-Ce n'est pas mon dragon, souligna Harold, c'est mon partenaire.
-Oui, bien sûr. Il est dans la clinique. Malheureusement, il a un aileron déchiré et...
-Cela fait très longtemps, c'est pour ça qu'il a une prothèse.
-C'est toi qui la fabriqué ?
-Il n'y en a pas vraiment en circulation, marmonna le jeune, avant de bailler.
-Je vais vous laisser vous reposer.
Harold n'entendit pas les derniers mots, étant déjà reparti au pays des songes. Quand il se réveilla la seconde fois, il était seul dans la pièce. Il se rendormit bien vite, n'ayant personne pour lui faire garder connaissance.
La troisième fois, le jeune homme allait beaucoup mieux et le médecin de l'armée était présent, discutant avec un autre homme. En entendant les bips des moniteurs s'accélérer, il se détourna et se pencha en souriant vers Haddock :
-Je suis content de te revoir parmi nous mon garçon ! Je commençais à m'inquiéter !
-Cela fait ?
-Presque trois semaines depuis ta capture. Tu t'es réveillé pour la première fois il y a deux jours.
-Et Krokmou ?
-Il va bien, ne t'en fais pas pour lui. Normalement, tu devrais bientôt pouvoir bouger et aller le voir.
-Merci.
-Pas de quoi. Je sais que cela fait beaucoup pour toi, mais accepterais-tu de répondre à des questions ? Nous aurions besoin de ton témoignage, ou plutôt celui de l'améthyste noire.
-Oui... Je veux bien, mais je ne suis pas sûr de tout me rappeler, marmonna le garçon.
-Ne t'en fais pas, je te guiderai, répondit le nouveau, je m'appelle Alfredo Callas, ton plus grand fan, c'est un honneur de te rencontrer.
-Ravi moi aussi.
-Comme je suis probablement celui qui connait le mieux l'améthyste noire, j'ai été choisi pour t'interroger. Puisque le général est ton père, on a tous pensé qu'un militaire n'était pas forcément la meilleure solution.
-Oui, merci pour ça.
-Bien, je vais t'enregistrer. Avant toute chose, acceptes-tu que je te cite dans mes articles ?
-D'accord, fit Harold, incertain, cependant, je ne suis pas au meilleur de ma forme, alors certaines choses peuvent dépasser ma pensée.
-Ne t'en fais pas, je ne veux absolument pas te piéger. Tout d'abord, j'aimerais savoir comment tu as découvert les criminels.
-Je... j'ai vu l'attaque du ciel et j'ai entendu des battements d'ailes. C'était totalement en opposition alors je les ais suivis... Nous avons volé toute la nuit avant de nous poser sur la même île qu'eux.
-D'accord, pourquoi avoir fait un film ?
-Je... Je n'ai pas réfléchi. Je n'ai pas l'habitude qu'on me porte de l'attention alors je pensais que... Pas que les gars de là-bas suivaient la chaine.
-Oui, une erreur de débutant, tous les journalistes l'ont déjà fait, fit gentiment Alfredo, passons à autre chose. Le commandant Astor était lui aussi prisonnier sur la base, l'as-tu vu ?
-Le commandant Astor ?
-Oui, c'est...
-Je sais qui il est, c'est un héros. Je ne pensais pas qu'une personne comme lui pouvait se faire capturer, répondit Harold.
-Alors tu penses qu'il est dans le coup ?
-Non, de ce que je sais, le commandant à toujours œuvrer pour le bien de l'alliance. En tout cas, je ne l'ai pas vu pendant mon court séjour éveillé sur l'île, désolé, pourquoi toutes ces questions sur lui ?
-Le chef l'accuse d'être le fomenteur des attaques.
-Franchement, vous croyez un individu qui est totalement fou, maltraite humain et dragon pour s'amuser, au lieu d'un commandant de guerre ? Quel serait son intérêt de tuer des civils ? Surtout en employant des techniques aussi barbares.
-Oui, tu as raison, cette question était idiote, sourit le journaliste, passons maintenant à l'homme de la vidéo.
-Le fou ?
-Non, celui qui a empêché de te faire torturer.
-Je... je ne me souviens pas, fit Harold, cherchant ses mots et une solution, il avait totalement oublié cette partie et son cerveau ne fonctionnait pas assez vite à son goût.
-Il nous faudrait le moindre détail.
-Je... Il faisait sombre, ou plutôt, il était caché dans l'ombre de la tente, je ne l'avais pas vu... Je ne me souviens pas de ses traits de visage, il devait porter un masque ou je n'ai pas retenu.
-Et tu penses pouvoir l'identifier à la voix ?
-Elle... hachuré, comme un robot, c'est tout ce que je peux dire. Après que la vidéo ait été coupé, le fou m'a assommé. Je peux vous donner aucune indication de plus, désolé.
-Nous nous en doutions un peu, ce n'est pas grave. Passons à quelque chose de plus joyeux. Une fois que tu te seras rétabli, que veux-tu faire ?
-J'aimerais pouvoir rester avec mon compagnon, Krokmou et pouvoir voler librement. Si c'était possible, j'aimerais vraiment m'occuper de dragons blessés ou créer du matériel pour eux.
-Pourquoi ça ne serait pas possible ?
-Je viens de Beurk. Dans mon île, nous devons rester jusqu'à la majorité chez nos parents. A 21 ans, reprendre les études serait difficile, soupira Harold.
-Ne soit pas défaitiste.
-A moins que mon père ne signe une autorisation, c'est ce qui va se passer, je devrais rester sur mon île. De plus, je n'ai pas les moyens, comme beaucoup de jeunes des îles, de faire des études longues. Nous sommes formés assez jeunes pour un métier et cela n'est pas de notre choix.
-Toi, que devrais-tu devenir ? Demanda Alfredo.
-Forgeron, j'ai eu un super professeur, qui m'a permis de réaliser bien des choses et m'a tout appris sur les prothèses, selles et autres appareillages pour dragons.
-Bien, je pense que j'ai tout. Avant de partir, peux-tu me promettre quelque chose ?
-Quoi donc ?
-Quand tu seras rétabli, accorde-moi une interview, en direct.
-Pourquoi pas, s'amusa Harold, impatient de se mesurer au journaliste une fois qu'il serait totalement remis.
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