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22 - sombre

Les lumières étaient éteintes depuis un moment, mais Tim n'arrivait pas à s'endormir. Peut-être parce qu'il avait pioncé un peu trop, quelques heures auparavant.

Ou peut-être aussi parce que Jean dormait dans le même lit que lui.

Ce dernier avait un lit double. Donc ... il y avait de la place pour deux. Même s'ils étaient deux grandes asperges. Et honnêtement, quand Jean lui avait proposé de dormir dans le même lit ... il avait failli crier.

Il avait proposé de dormir par terre, ou dans une chambre d'ami (il devait forcément en avoir une), mais Jean l'avait interrompu d'un regard, en répondant calmement que sa grand-mère occupait la chambre d'ami, et qu'il était ABSOLUMENT HORS DE QUESTION qu'il dorme par terre. Alors il s'était glissé dans les draps, à côté de lui, et s'était apparemment endormi à la vitesse de la lumière. Son souffle, profond et régulier, effleurait parfois son visage, selon ses propres agitations. Hormis Sam, ça faisait bien longtemps qu'il n'avait dormi avec quelqu'un dans son lit.

Sam ... Tim se demandait comment allait son petit frère. Sa mère ... Non, elle n'avait jamais rien fait, elle ne commencerait pas. Sam n'était pas responsable. Sam ... Il ne le méritait pas.

"Toi non plus, d'ailleurs." souffla une petite voix dans sa tête.

Il se contenta de sourire dans la pénombre, d'un sourire plein d'amertume. Quelle blague. Quelle vaste blague ... Dans quel état serait sa mère, demain, quand elle viendrait le chercher ? Il serra les dents, un instant, et tenta de chasser cette vision. Pour le moment, il était avec Jean. Il était ...

Il était à l'abri.

Pour l'instant.

Cette idée l'attristait plus qu'il ne l'aurait cru.

Son professeur de philosophie appelait cette sensation le supplice de Tantale (bien qu'il soit quasiment sûr que ça n'avait rien à voir ...). Le fait de goûter à quelque chose, tout en sachant que ce n'était que très temporaire pouvait rendre le plaisir atroce.

Et c'était ce qu'il se passait, en cet instant même. Avec Jean, avec sa grand-mère, il goûtait à ... la sécurité. Au soutien. À de la bonne soupe, et des couvertures chaudes. Et ... c'était bien. C'était bon. Et Tim ne voulait pas quitter ça. Jamais.

Il ne voulait pas retourner chez sa mère. Mais Sam ...

Il soupira, longuement. C'était un enfer. Un enfer dont il ne se sortirait peut-être jamais.

Et il en avait assez. Il en avait plus qu'assez. De sa mère, de ses hurlements, de ses accusations, de se soucier de son frère ... C'était égoïste. Profondément égoïste. Mais il en avait assez.

La dernière fois que sa mère avait levé la main sur lui, c'était Jean qui l'avait recueilli. Et sans Jean ... Sans Jean, peut-être que Tim ne serait même plus en vie, à l'heure actuelle.

En fait, cet enfoiré lui avait sauvé la vie par deux fois, maintenant. Peut-être était-ce pour ça qu'il avait attendu durant des heures qu'il sorte de son entraînement.

Parce que la première fois, il l'avait aidé. Et qu'au fond ... il espérait sans doute qu'il l'aide encore.

Mais Jean n'était pas son sauveur. Loin de là.

Il avait déjà songé à chercher de l'aide. Il l'avait déjà fait. Et ça c'était extrêmement mal terminé.

Non, il ne pouvait pas se permettre de mêler Jean à ça. Il ne le pouvait pas, il ne le pouvait pas ...

Mais il n'en pouvait plus.

Il n'en voulait plus.

Il ... il voulait juste que ça s'arrête.

Et avant que Tim ne le réalise complètement, il se mit à pleurer, plus ou moins silencieusement. Il était épuisé, si épuisé ... et sa mère, demain ... Elle allait ...

- Tim ?

Il se figea, et tenta d'étouffer ses hoquets, en se plongeant sous la couette, faisant semblant de dormir, mais Jean vint le rejoindre. Quelle superbe idée de se mettre à pleurer alors que quelqu'un dormait à seulement quelques centimètres de soi ...

- Tim ...

- T'occupe, grogna-t-il, tentant de supprimer comme il le pouvait le trémolo dans sa voix.

Ses larmes ne tarissaient pas, malgré ses efforts. Mais il était si ... fatigué.

- Eh ... Tim. Tim ... Je veux juste t'aider, souffla Jean, d'une voix un peu ensommeillée, en s'enfonçant sous les couettes un peu plus, arrivant à sa hauteur.

Il n'arrivait même pas à distinguer sa silhouette, entre ses larmes et la noirceur environnante.

- Dors.

- Je ne veux pas dormir alors que mon ami pleure.

Et le voilà qui recommençait avec ça ... Ami. Ami ... Jean était ... Ah, bordel. Il était crevé. Les paroles de Jean lui revinrent en tête, entremêlées les unes aux autres, comme un chant dissonant. Non, non ...

- Tim, laisse-moi t'aider, s'il te plaît, souffla doucement Jean, de nouveau.

- Je ne veux pas.

- De mon aide ?

Oui ... Non ... Oh, pourquoi fallait-il que ce soit si complexe ... ?

Que voulait-il vraiment ? Au fond de lui ? Un milliard de choses. Il voulait aider son frère. Il voulait laisser Jean en dehors de tout ça. Il voulait dire à sa mère d'aller se faire foutre. Mais il voulait aussi garder un toit au dessus de leurs têtes.

Si jamais ils se sortaient de cet enfer ... Lui n'était pas encore majeur. Et Sam, n'en parlons pas. Il serait envoyé aux services sociaux, il ... Il ... Non, il ne voulait pas de ça pour lui. Et jusque là, sa mère ... Non, non.

Il ne pouvait pas se permettre d'être égoïste. D'être ce que sa mère l'accusait d'être en permanence. Il valait mieux que ça.

Tout ce qu'il avait à faire, c'était attendre, supporter, et ... Un jour, ça irait. Un jour.

"Ça ira" ... Jean n'avait cessé de lui répété ça, tout à leur. Et là ...

- Je veux ... Je veux ...

- Je suis là, Tim, souffla Jean, avec douceur.

De la douceur. C'était ça. C'était ça, qu'il avait trouvé ici. Avec Jean. Avec cette couverture étoilée, avec cette soupe. De la douceur ... Et de l'attente, de la compréhension. Une main tendue.

- Je suis là, et je veux t'aider. Du mieux que je peux.

Il faisait tellement sombre ... Il avait toujours fait sombre, dans sa vie. Mais Jean ... Jean ...

Malgré lui, il ne pouvait s'arrêter de pleurer.

Peut-être y avait-il une raison pour qu'il décide d'aller attendre Jean à la sortie de son entraînement. Pour qu'il décide de ne pas rentrer chez lui.

Ce matin, il s'était disputé avec sa mère. Et il était parti avant qu'elle n'explose. Mais sur le coup de midi, elle avait fini par lui envoyer un message menaçant ... et révélateur. Il savait parfaitement ce qui l'attendrait ce soir en rentrant. Mais ... au lieu de ça, il était resté à attendre Jean. Avait complètement grillé son couvre feu.

Et il avait attendu Jean dans le froid.

Parce qu'il avait déjà fait son choix. Parce qu'au fond de lui ... Il avait besoin d'aide. Et il le savait.

Tim avait peur. Tim était terrorisé. Mais surtout ... Il en avait assez.

Et il était fatigué.

Alors, doucement, presque en tremblant, il leva une main et agrippa un morceau du sweat que Jean avait en guise de haut de pyjama, de toutes ses forces. Et il le serra. Peut-être un peu trop fort. Mais il finit par déglutir, tentant de ravaler la boule qui obstruait sa voix.

Il faisait sombre, beaucoup trop sombre. Mais avec Jean ... Avec Jean, ça irait, peut-être.

Avec Jean, il avait le courage d'affronter tout ça.

- S'il te plaît, finit-il par chuchoter.

- Oui ?

- ... J'ai besoin d'aide.

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