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Verset.

Verset.

La pluie est fine, en gradation infinie.
L'océan se désarticule dans les cieux.
Vois-tu le gris devenir bleu ?
Bientôt arrivent les ondées de la nuit.

Il pleut. Encore. Et il n'y a pas de voitures dans la rue. Ce n'est ni le soir ni le midi. C'est quelque part entre le jour et la nuit. TaeHyung entend les bruissements fautifs depuis sa chambre close. Alors il sort de son tombeau, descend les escaliers à pas feutrés, traverse le salon vide puis pousse la porte d'entrée. Il fait un pas. Deux pas. La porte se ferme à la volée. C'est le vent farouche. C'est la nature qui sur le monde se couche. TaeHyung fait quelques pas le long de l'allée, s'arrête au milieu du chemin menant au garage, regarde la splendeur en colère. Il est balayé en lui même. Il est le monde qui tremble. Il est haine et chagrin. Et il s'allonge par terre, comme une évidence. Sa tête repose contre les petits points de pluie et le béton pâle. La musique s'emballe dans les écouteurs. Muette et secrète à l'extérieur. Elle fait grandir la portée de la Terre qui bouge autour de lui. Et TaeHyung, allongé dans l'allée, regarde le ciel.

Le ciel tombe en morceaux de pluie. C'est sûrement la mer qui s'est envolée. Et elle plonge sur son corps. Elle recouvre le monde à petites foulées. TaeHyung est époustouflé. Les nuages informes, bancs de fumés, passent plus vite qu'ils ne le devraient. TaeHyung pense que la Terre tourne très vite, comme lorsqu'il était petit, comme avant la vraie vie. Il reçoit les gouttes en plein visage. Il ne porte pas ses lunettes, mais ses yeux ne cillent pas. Il ne joue pas avec le ciel. Il l'embrasse des prunelles, il l'embrasse d'amour et d'admiration. Et il lui en veut. Les différentes teintes de gris se superposent. Des oiseaux passent et se posent. La musique, TaeHyung la trouve belle. Elle est nouvelle, comme créée pour l'instant présent. Elle est juste bonne pour ce moment.

Les gouttes sont de plus en plus nombreuses. Le visage de TaeHyung en est recouvert, et quelques unes baisent ses lèvres, et quelques unes coulent le long de ses tempes, et une centaine se perdent dans sa tête. Le corps de TaeHyung tremble. Ses pieds nus se touchent pour se réchauffer. Ils ne comprennent pas. Car l'air est chaud mais la pluie ne l'est pas. Et les larmes glaciales coulent du ciel, enlacent sa peau de flanelle. Les mains du garçon frottent le béton d'un geste hésitant. Le froid paralyse ses os. Et il est si faible qu'il se demande combien de temps il tiendra comme ça, faisant face au ciel, tournant dos à la terre. Mais il oublie tout. Car il trouve ça beau. Et que comme ça il est bien. Tout va bien.

Le morceau tombe, la musique s'arrête. Silence spatial. Puis les feuilles qui se battent entre elles, les branches des arbres qui dansent et tout le reste, parlent. Une tempête de gris et de vert s'abat. Le bruit des arbres devient le hurlement des vagues. D'autres oiseaux passent. Très haut cette fois. Et TaeHyung pense. Il pense que lui aussi aimerait être là bas. Mais il est en bas. Et le temps passe en bas. Si bien que le ciel gris deviendra noir. Et que les pluies deviendront brumes. Et que les oiseaux se tairont. Seuls les arbres resteront. Mais TaeHyung s'en moque. Il respire l'odeur de l'eau de pluie sur le béton, la nature chaude et fraîche dans ses bras, les effluves qui parlent tout bas. Qu'elles sont jolies ces couleurs là.

Au lycée, les choses continuent d'arriver. Le printemps sera là dans quelques jours et peu de gens y pensent. Certains élèves se mettent à travailler. Les terminales ne bizutent plus les secondes. Et les secondes n'ont plus l'air si égarés. Les profs ont plus de cernes sous les yeux. Et les livres à la bibliothèque sont plus désordonnés que jamais. Des casiers ont été tagués dans un des couloirs et on essaye de les nettoyer. Peut être que les marques ne partiront jamais. Quand TaeHyung passe devant, il en contemple les couleurs. Et quand JungKook passe, il se demande qui en est l'auteur. Il y a eu un match de basket vendredi soir. L'équipe du lycée n'a pas gagné. Mais un ami de NamJoon a quand même organisé une soirée et les amis de JungKook y sont allés. JungKook ne s'en souvient pas tellement. Il a essayé d'oublier. Et ça a fonctionné. Certains flashs de couleur restent mais la nuit lui fait oublier les tourments. Dans ces moments là, il rit beaucoup avec des gens, d'éclat de rire en sanglots. Il passe d'un état à l'autre puis s'échoue dans les bras de Jimin où il s'endort pour ne pas être seul. JungKook ne sèche plus les cours de sport car il n'y a personne pour errer à ses côtés. Il essaye de se concentrer sur ses devoirs pour ne pas laisser son esprit voyager ailleurs. Il tente d'oublier. Il se force à oublier.

On dit que JungKook a l'air d'aller mieux. On dit qu'il sourit autant qu'avant. On dit qu'il a l'air plus mûr. On l'écoute parler comme si ses mots étaient précieux. Sa famille dit qu'il n'est plus si sombre. Ses amis disent qu'il n'est plus si silencieux. Ses profs le disent plus assidus, plus sérieux. Jimin ne dit rien. Et TaeHyung n'est pas là. Et ils ont beau tous le regarder, droit dans les yeux ou à la dérobé, personne ne le voit. Personne ne le voit dans ses insomnies, remplir des pages de mots endormis, d'un bout à l'autre du papier. Personne ne l'entend murmurer des vers dans le silence. Personne ne voit les cahiers s'empiler sur son bureau et sur les étagères. Personne ne voit ces choses là. Car il y a encore ce trou béant qu'il ne parvient pas à boucher. Rien n'y fait. Alors il se réconforte dans la nuit, dans les cris et dans l'oubli. Il s'assoit sous les arbres fleurissants, et passants ou pas, et Jimin ou pas, il est seul.

Adolescence, une question. Sa question.
Adolescence qui es-tu ? Où vas-tu ?
Reviendras-tu ? Encore nous aimeras-tu ?

Certains jours sont meilleurs que d'autres. Certaines nuits sont plus longues que d'autres. Parfois ils se croisent dans les couloirs. Et les âmes poétesses tremblent. TaeHyung lui, ne veut pas voir JungKook prendre Jimin dans ses bras. Alors il évite ces chemins là. Et JungKook le contemple encore. C'est absurde. C'est mortel. Mais il le fait quand même. Et il aimerait le regarder plus longtemps. Mais il ne le fait pas. Car JungKook se sent comme une bombe à retardement. Et il ne voudrait pas l'abîmer, l'emporter dans ses pensées de dément. Et dans les mauvais jours ils se passent des mauvaises choses. Et parfois JungKook n'arrive pas à être de bonne humeur. Et une fois à la cafétéria, il s'est disputé avec YoonGi, il ne sait plus pourquoi. Jimin leur a demandé d'arrêter et s'est interposé. Peut être que si, il sait pourquoi. Mais ça ne se dit pas.

Pendant ce temps, TaeHyung traîne dans l'allée derrière le lycée, il reste avec les gens tatoués aux cheveux décolorés. Hoseok a vraiment rompu avec sa copine. Et quand TaeHyung la croise, elle lui jette des éclairs en plein visage. TaeHyung passe beaucoup de temps dans ce coin d'ombre, avec ou sans Hoseok. Et quand Hoseok est là et qu'il lui tend une cigarette, il ne refuse pas. TaeHyung ne parle pas tant que ça. Il se passe des jours entiers sans qu'il ne fasse de longues phrases. Il a peur du langage. Il a peur de se blesser contre ses mots. Et lorsqu'il croise le regard de sa mère, il n'en a même plus, de mots. TaeHyung passe des heures entre les fumées, à écouter les notes planer. TaeHyung passe des journées dans le silence. Et TaeHyung passe des nuits dans son absence, casque sur les oreilles, à éviter les problèmes. Mais les problèmes reviennent d'eux même. Quand il se regarde dans le miroir et quand il n'a pas assez de doigts pour compter le nombre de repas qu'il a évités depuis ce jour là, il y a un problème.

Et dans une autre réalité pleine d'âmes en éveil, Adolescence est une réponse.

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