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Exorde.


Exorde.

Planètes bossues aux flans gonflés
Système rompu en sens inversé
Droites rondes et courbes enroulées
Chagrin ! Saturne a ses anneaux arrachés

Géométrie de la jeunesse
Jamais n'aura de cesse
De lentement torturer
Les enfants oubliés

Ce poème là, JungKook l'a lu à TaeHyung. Mais il ne lui a pas dit qu'il l'avait écrit lui même. Peut être que JungKook a peur de lui avouer ce secret. Et peut être que TaeHyung le sait quand même. Sûrement que TaeHyung le sait quand même. Et c'est pour ça qu'il lui a demandé de le graver sur son bras, juste comme la dernière fois. Assis dans les escaliers du lycée, pendant que les élèves s'entassaient dans la cafétéria, il lui a recouvert la main de chaque vers du poème, remontant jusqu'à son coude, allongeant les lettres en quelques courbes parfaites. Et tout en haut il a dessiné un soleil qu'il a appelé Enfance. Parce que c'était le nom de son poème et que ça allait bien à TaeHyung. TaeHyung a souri et a posé sa tête sur l'épaule de JungKook. Puis ils sont restés là, dans le silence brouillé, au dessus des casiers floutés, perdus dans un lycée démantelé.

Le soir même la mère de TaeHyung lui a demandé de laver les « saletés sur sa main». Il l'a regardée dans les yeux. Elle a froncé les sourcils puis TaeHyung est monté dans sa chambre sans rien dire. Maintenant, il est debout sur son lit, le velux est ouvert, et il regarde le ciel, les toits colorés et les voitures illuminées. Il laisse le froid s'engouffrer dans la pièce, ronger sa peau et le faire frissonner. Il cherche dans les cieux les planètes du poème. Il tâtonne du bout des yeux pour découvrir une constellation nouvelle. Et s'il la trouve, il l'appellera Enfance. Parce que c'est le nom du poème et que ça leur va bien. Puis ses yeux tombent de fatigue, ils se perdent dans les lampadaires. TaeHyung reste immobile, le corps glacé, les lèvres bleutées. Il a perdu le fil de ce qu'il cherchait. Il regrette de ne pas le trouver. Et il s'en veut. Et il pense à la vie. Et il espère que JungKook, que Hoseok, que NamJoon et que tous les autres pensent à la vie. Vit-on ?

Ces derniers temps, la vie change. L'hiver est lourd. L'hiver est froid. Mais on accepte ses aléas funestes, ses cieux en détresse et ses agressions vengeresses. Au lycée, les gens savent que TaeHyung et JungKook s'embrassent et se tiennent par la main. Les gens y pensent et pensent surtout que ça les regarde. Mais les gens ont tort quand ils les regardent. Au lycée, les gens fixent TaeHyung et JungKook dans les couloirs. Au début tout le temps, maintenant souvent, et bientôt certaines personnes comprendront que ça n'a rien de surprenant de tenir la main de quelqu'un ou de l'embrasser sur les lèvres. Qu'ils auront beau les regarder passer, ils ne seront pas moins insignifiants, avec leurs cils battants et leurs mots indiscrets. JungKook lui, s'en fout. Et depuis longtemps il ne se demande plus ce qui est normal. Et lorsqu'il cherche des poèmes dans les bruits du monde, c'est toujours sa voix qu'il perçoit au loin. Et c'est probablement tout ce qui compte.

TaeHyung porte de nouveaux pulls immenses aux étranges fragrances. Le bas de ses jeans est un peu moins retroussé. On a écrit d'autres mots sur ses chaussures au tissu délavé et il a teint ses cheveux d'une nouvelle couleur. Quelques mèches sur son front sont un peu rosées. La couleur ne coule pas sous la douche. Et quand TaeHyung contemple la céramique mouillée, il évite d'entrevoir son corps informe. Et quand il est dans la salle de bain, il essaye de ne jamais se croiser au détour d'un miroir. Il se voit mais il ne se voit pas. Il voit son reflet mais il ne le voit pas. Et en sortant de la salle de bain, ses jambes tremblent. Il ne peut plus courir autour du pâté de maison car les soirs sont trop froids et les nuits trop pressées. Et il dort beaucoup pendant l'hiver. Il se réveille toujours en plein milieu de la nuit mais il n'écrit plus trop de mots sur les feuilles volantes. Il reste immobile comme l'enfant qui attend qu'on vienne le border après avoir fait un cauchemar. Mais personne ne vient le border. Et parfois il dort avec la fenêtre ouverte pour que la nuit entre et l'enveloppe de ses bras.

JungKook réfléchit beaucoup. Il pense à l'amour et à son goût d'obsession. Il pense à TaeHyung et sourit à son image. Il espère que les oiseaux reviendront dans la gouttière au printemps. Et JungKook n'a jamais vu un hiver si coloré, il n'a jamais connu dégradés si variés. Durant ses heures perdues, il apprend les noms des teintes pigmentées. Il essaye d'imaginer un monde multicolore et quand il ouvre les yeux, le monde est comme ça. Si uniforme et différent à la fois. TaeHyung traîne souvent au café avec JungKook et les autres après les cours. Et les nouveautés deviennent des habitudes qu'on ne voit pas vraiment arriver. Qu'on ne peut pas tellement empêcher. Il y a encore eu un match de football, et l'équipe de leur lycée a encore gagné. Et cette fois TaeHyung a crié très fort aux côté de JungKook. Et cette fois ils sont rentrés accolés l'un à l'autre dans la nuit noire. Et cette fois, ils se sont enlacés avant de partir.

JungKook s'en sort beaucoup mieux en sciences grâce à TaeHyung. Et TaeHyung est très concentré en cours grâce à JungKook. Ils continuent de sécher les séances de sport, marchant dans les à côté, les doigts qui se frôlent et le souffle blanc. TaeHyung traîne toujours avec Hoseok dans la petite allée, quand il a le temps. Et Hoseok est toujours avec la même copine qui parle souvent. Et les musiques hurlantes résonnent toujours derrière la cafétéria. TaeHyung n'a pas demandé à Hoseok si ça le dérangeait qu'il embrasse un garçon. Car il sait qu'Hoseok s'en fout, qu'il tirerait sur sa cigarette et qu'il hausserait les épaules au lieu de lui répondre. TaeHyung trouve les salles familières moins amères ces derniers temps. Et JungKook ne traîne plus dans des lieux « contre-productifs ». Et JungKook discute pas mal avec Jimin, il le trouve gentil. Jimin aime observer les gens et apprendre à les aimer et JungKook pense qu'il a raison d'essayer. TaeHyung aime les amis de JungKook. Mais il aime JungKook plus encore. Et les deux garçons vont souvent s'asseoir sur la moquette de la bibliothèque, entre deux rayons aux livres mal rangés. Ils discutent à l'écart, ils trouvent des belles histoires, ils cherchent ce que ce monde peut encore leur faire découvrir. Parfois, quand les parents de JungKook ne sont pas là, ils s'isolent dans la chambre, écoutent encore des musiques et parlent encore de choses. TaeHyung aime passer ses doigts sur les bords du visage de JungKook, le long de ses bras, contre le contour de ses mains. Il le regarde. Et il le trouve magnifique. JungKook se blottit contre ses pulls immenses. Et dedans, les âmes poétesses dansent.

Certains week end, ils prennent le bus, partent sans payer et vont vagabonder dans le centre, ils observent les grattes-ciel et se baladent dans des magasins anciens. Ils cherchent les belles choses. Et souvent ils les trouvent. Et souvent, ils retournent dans le vieux cinéma pour voir un vieux film sur des vieux sièges dans un vieux silence comme on en trouve plus. Et TaeHyung est captivé par l'écran et JungKook est captivé par TaeHyung et le monde est captivé par leur histoire. Mais le monde s'en va. Et les couleurs coulent. Et même les erreurs sont belles quand elles sont vues sous le ciel. Et dans leurs rêves, ils regardent toujours les choses ensemble. Ils ont la beauté qu'ils s'acharnent à trouver entre leurs mains entrelacées et ils ne la voient pas. Et c'est une tragédie dans ces histoires là. Mais à cet instant ils s'aiment, alors le monde n'a rien à dire.

Et dans une autre réalité où l'utopie n'est pas un mensonge, il n'y a que des belles couleurs.

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