Chapitre 27 : Pacte avec le diable
Déterminée, j'avançais dans le bâtiment, m'aventurant dans le dédale de couloirs, me retenant de longer les murs, me répétant intérieurement que ce n'était rien, que c'était une journée normale et certainement ennuyeuse en perspective, dans un endroit normal et moche, parmi des gens normaux et n'ayant rien à fiche de moi.
Mais je sentais mes yeux glisser sur les côtés, et se balader et observer partout autour de moi, les bancs dans les couloirs, les salles fermées, les salles ouvertes où des élèves foutaient déjà le dawa, les toilettes des filles dont seulement une des sept toilettes était à la fois ouverte, avec du papier, et dont la chasse fonctionnait et qui ne débordait pas, les éducateurs dans leurs bureaux, les enseignants courant en salle des profs, bref, l'école qui vivait.
Mais ma vision s'attardait beaucoup plus sur les visages des gens, tendre à vouloir fixer un maximum de détails, un peu contre ma volonté.
Je pouvais également sentir la curiosité et l'intérêt de Sans..
"Sans, qu'est-ce que tu fous avec mes yeux ?"
"Je regarde, et j'apprends à partager le contrôle de ton corps en attendant de récupérer le mien, et c'est assez marrant..."
"Oui mais non... C'est mon corps ! Et en plus pourquoi tu regardes partout comme ça ?"
"J'ai jamais vu tout ça..."
"Quoi, les toilettes bouchées des filles ?" Dis-je en souriant.
"Hé, non... Enfin, si, mais pas que. Papa m'a toujours tout appris lui-même, j'ai jamais été autre part qu'à la maison, pour mon apprentissage-" il s'arrêta net, puis reprit "dans mon éducation, pour tout ce que je devais savoir pour me démerder dans la vie et plus encore.. Nous sortions uniquement pour aller à la bibliothèque ou pour acheter des trucs."
"Donc t'as jamais été à l'école ? T'as jamais eu d'amis avant ? Oh wait.. Ton apprentissage de quoi ?"
"Non, je n'y ai jamais été, je connaissais déjà un peu Alphys et Undyne avant, mais de loin, pas grand-chose. Et je n'avais pas encore commencé mon job de sentinelle, ce qui fait que je n'avais pas encore parlé à la dame de la porte... Donc... Désolé de t'avoir embêtée avec ça. J'étais juste curieux, c'est beaucoup de choses bizarres pour moi : être à l'extérieur, avec des humains, à l'école, dans un autre corps. Tu vois un peu ? Je suis intrigué, j'ai envie de découvrir, pour une fois que la routine change... J'essaye de profiter, on ne sait pas quand tout peut changer et revenir à la normale..."
"Sans t'es déprimant quand tu veux, tu sais ça ?"
"Yup !"
Je lâchai un léger soupir, puis m'avançai vers ma salle de classe, déjà ouverte, et m'y installai, attendant la sonnerie de début des cours.
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La cloche sonna le temps de midi, et je m'étirai, luttant à moitié contre la fatigue, à moitié contre la faim.
Les cours s'étaient bien passés, même si Sans n'avait pas arrêté pas de commenter ce que disait mon prof sur tel ou bien tel sujet. Les deux heures de sciences furent donc les plus dures, et il s'était presque déchaîné dessus vu qu'il maîtrisait le sujet sur le bout des doigts...
J'ouvris mon sac, pris ma boîte à tartines, ma bouteille d'eau, et allai au réfectoire pour manger, seule à ma table, comme d'habitude.
Sans était un peu absent dans ma tête, comme s'il dormait.
"Hé, chanceux..."
J'étais en train de mastiquer mes sandwichs sans goût quand un garçon un peu plus vieux que moi et que j'avais déjà eu dans ma classe l'an passé arriva. Il était accompagné de sa bande d'abrutis lui servant d'amis. Il prit toute la place sans me demander mon avis, et commença à me bousculer en m'accusant de monopoliser toute la table pour moi toute seule. Ayant l'habitude des petits cons, j'ignorai, et pris sur moi, finissant de manger avant d'aller déposer mon plateau.
Le petit con, le chef de meute et le seul cerveau de la bande remarqua mon total désintérêt pour lui et ses remarques. Donc il fit la seule chose logique pour un abruti voulant se faire remarquer.
Il me fit un croche-pied.
Et comme une conne, je ne l'avais pas vu venir, par conséquent je tombai lamentablement par terre.
Ça aurait pu se terminer là, sauf que Sans avait activé mon œil, dans un réflexe d'auto-défense.
J'essayai de cacher comme je pus mon oeil avec mes cheveux, mais il me prit le menton pour regarder de force. Il était le seul à part moi à avoir remarqué.
-Hey, mais t'as quoi à ton œil ? C'est moche ! Comme toi quand t'es arrivée l'an passé ! Essaie pas de m'impressionner avec ton oeil qui brille, j'ai vu comment ils font à la télé ça m'impressionne pas !
Je serrai les lèvres pour éviter de répondre, me dégageai et me relevai calmement, ramassant mon plateau qui avait volé plus loin.
-Quoi, bébé, t'as peur de répondre ? Tu veux pleurer ? Alors vas chialer chez ta mère ! Ah non c'est vrai, t'en as plus ! A moins que ça ne soit encore une énième connerie que tu nous as tous sorti, comme d'ha- !
Il ne put finir sa phrase, je l'avais frappé de toutes mes forces avec le plateau, l'œil brillant encore plus, de pouvoir et de larmes.
Je fuis directement, ayant juste le temps de voir le plateau cassé en deux, le con à terre, et des tâches rouges au sol avant de tourner le dos en courant.
Je croisai un éducateur, mais il n'eut pas le temps de me demander quoi que ce soit que j'avais déjà disparu de son champ de vision.
"Putain t'as foutu quoi ? Pourquoi t'as fait ça ??" Demanda Sans, abasourdi.
Je ne répondis pas, me dirigeant à toute allure vers la sortie de l'école, les joues trempées de larmes de rage.
J'ouvris la porte de l'accueil, pourtant normalement fermée à clef, et sortis...
Je courus droit devant moi.
Une personne était dans le chemin, mais je ne fis pas attention, la bousculai et continuai ma course, pour finir perdue dans une ruelle quelconque, assise contre un mur.
Tremblante, je sortis mon gsm de ma poche, et envoyai un message à mon frère.
"J'ai merdé ! Je ne veux plus jamais y retourner !!"
Sans intervint dans mon esprit une fois mon message envoyé.
"Hey il vient de se passer quoi ? Calme-toi... Respire, calme-toi et explique un peu pourquoi il insinuait que tu mentais..."
"C'est rien laisse moi !"
Sans se tut, ne sachant que dire pour me consoler...
Une bonne dizaine de minutes passa, et je restais toujours en boule, la tête enfouie dans mes bras, pleurant toutes les larmes de mon corps.
Un courant d'air humide arriva, et quelqu'un s'accroupit à côté de moi.
-Dégage. Lançai-je sèchement avant même de regarder la personne, sachant pertinemment qui c'était.
Gaster ne répondit rien, et me tendit simplement un mouchoir, pour que j'essuie mes larmes.
Une minute passa, en silence, alors que j'essayai de me calmer.
Une fois mes larmes séchées, et mon nez presque mouché, je le regardai, droit dans les yeux.
-Qu'est-ce que tu veux ? Tu vois pas que c'est pas le moment pour me faire chier ?
-Je souhaite te parler... Et te montrer quelque chose...
-J'te fais pas confiance.
-Je n'en demande pas plus. Juste de venir avec moi.
-Pourquoi je le ferais ?
Il ne répondit pas, se releva, et marcha un peu plus loin.
-Parce que la vie de mon fils est en danger.
-Wait what ??
"Sans, rassure moi, tu te sens bien, hein ? Il raconte que de la merde, pas vrai ?"
"...."
"Sans ?"
"Je ne me sens pas bien... j'ai l'impression que je vais m'évanouir..."
-Ok, c'est quoi ce bordel ?? Vous avez fait quoi à Sans ??
-Rien du tout, tout comme toi.
Il tendit la main vers moi, attendant calmement que je la prenne.
-Je vais te montrer ce qu'il se passe, et je te promets que je ne te ferai rien.
Réticente, je reniflai et pris néanmoins sa main, froide et lisse, et laissant une impression bizarre à la mienne, à cause du trou dans ses paumes.
Je le vis activer son pouvoir, sentis l'impression de me décoller du sol, et me retrouvai dans un endroit sombre et frais.
-What ?? Où je suis, tu m'as emmenée où ?
-Ouvre les yeux petite humaine, tu vas vite reconnaître...
En effet, mes pupilles s'habituèrent à l'obscurité ambiante, et je reconnus la cabane du jardin...
Mais pourquoi m'a-t-il emmenée ici ?
Puis je remarquai à mes pieds un sac poubelle noir, contenant quelque chose de trop grand pour lui.
Je me baissai et ouvris un peu plus le sac... et je vis la raison pour laquelle j'étais en ce lieu.
-Oh merde putain Sans !
Pour une fois, je pus clairement observer l'étendue des dégâts causés par mon frère.
En plus d'avoir une manche déchirée, il avait une "belle" blessure au niveau de l'œil gauche, on voyait également une multitude de mini-cassures le long de celle principale, comme une multitude de petits éclairs inversés, et sa clavicule était dans un état pire que je ne le pensais. L'os était déchiqueté sur les bords, il manquait clairement des morceaux, et l'on pouvait en voir l'intérieur sans même se pencher.
Je tentai de le sortir du sac, mais quelque chose de doux arriva sur ma main quand je touchai le corps de Sans.
Intriguée, je regardai de plus près.
-Oh merde....
C'était de la poussière.
Il était en train de mourir.
-Merde ! Pourquoi il fait de la poussière ??? Il était pas supposé être guéri ? Gaster !
Je voyais clairement maintenant, des petites taches claires tout autour du corps de Sans, et par-dessus son pull...
-Oh shit oh shit oh shit !!
Gaster voulut se montrer rassurant, et posa une main sur mon épaule.
Je la rejetai violemment.
-Tu me touches pas ! Qu'est-ce qu'il se passe ? Pourquoi il est dans cet état-là ??
-Calme toi, humaine...
-Mon nom, c'est pas "humaine".
Il ignora totalement, et poursuivit.
-Il est dans cet état-là parce que son âme n'est pas libre de tout corps. Lors du processus de guérison, son âme est éjectée du corps, pour ne pas subir de dommage supplémentaire et pouvoir fournir la magie nécessaire sans avoir de séquelle. Sauf que l'âme de Sans s'est retrouvée coincée dans un corps, le tien. De ce fait, la magie libérée par l'âme est en grande partie recaptée par ton corps, qui la renvoie à l'âme. Donc la magie ne peut atteindre le corps blessé. Ce qui fait que, coupé de toute magie, il se meurt.
-Et donc ? Il faut faire comment pour le soigner ??
-Je n'ai pas encore terminé mon explication, patience... Je disais donc : le corps se meurt. Ce qui n'est pas sans conséquence pour l'âme, qui est intimement liée à son corps. Si le corps est abîmé, l'âme en pâtit et vice-versa. Sauf que dans le cas d'une éjection d'âme, justement, le procédé évite cela au maximum. Mais dans ton cas... L'âme étant toujours en lien avec le corps "en détresse". Si ce dernier a un problème lors de la régénération, l'âme se vide plus vite de sa magie, plus qu'il n'en faudrait. En vain. La seule manière de régler ce problème serait de couper le lien et de faire sortir de force l'âme de ton corps.
-Alors ? Qu'est-ce que tu attends pour le faire ??
-Ce que j'attends, c'est un reset.
-Un quoi ?
-Un reset. Tu es une humaine, tu as le contrôle des timelines à partir du moment où tu as été en contact avec de la magie. Et la mort progressive du corps de Sans est trop avancée pour que tout redevienne normal en un rien de temps, sans conséquence. Il faut un reset.
-Mais comment je fais ça moi ?? Je sais pas comment je suis censée faire ça !
-Moi si, je te propose donc un marché.
"Ne lui obéis pas c'est un piège !"
"Mais s'il dit vrai ? Je ne veux pas que tu meures."
"Non, mais tu es malade ? Tu as au moins vérifié ce qu'il disait ?"
-Comment être sûre que tu ne me tends pas un piège, Gaster ?
-Tu peux vérifier mes dires, je suis un scientifique, pas un menteur. Je ne t'ai jamais rien dit d'autre que la stricte vérité.
Sans répondre, je tirai complètement le reste du corps de Sans qui était toujours invisible du sac. Après tout, peut-être qu'il n'était pas aussi loin que ça, peut-être que je n'aurai pas à faire ce pacte !
Mais mon cœur rata un battement quand je vis qu'il n'avait simplement plus de bas du corps. Son short flottait sans le vide, déversant une horrible poussière blanche.
-Oh putain ! M'exclamai-je
-Comme je le disais, il est trop tard pour tenter la méthode douce, il n'y a que la manière forte du reset pour le sauver.
-...... Très bien, quels sont les termes du contrat ?
"Attends ! Tu n'es pas sérieuse ? Tu vas faire un reset sans savoir si ça va vraiment fonctionner ?"
".... Oui, je suis parfaitement sérieuse. Et ce reset, je ne le fais pas que pour toi."
"....... Bien, comme tu veux, de toute façon, je ne sais jamais rien faire pour agir, je subis, c'est tout. Tant pis j'abandonne. Mais j'espère juste que tu ne regretteras pas.."
-Les termes ? Hé bien... commença-t-il. Je pense que tu seras une très bonne assistante de laboratoire, dans l'Underground.. Qu'en penses-tu ?
Je restai sans réponse.
-Je ferai attention, ne t'inquiètes pas, je sais comment la plupart des humains sont fragiles. Prends ma main, je te ferai reset, et nous irons tous les trois, toi, lui, et moi, dans l'Underground, et j'altérerai le lien assez fort pour le casser. Qu'en dis-tu ?
Il tendit la main, l'air sérieux.
-... Je suppose que je n'ai pas le choix ?
-Tu l'as toujours, je ne t'impose rien.
-..... Très bien, j'accepte.
Je saisis sa main, qui se mit à dégager une lumière violette, semblable à une petite flamme.
-Bien, maintenant que j'ai accepté ton stupide contrat, comment je reset ?
-Oh, c'est bien simple, comme ça !
Et il se jeta sur moi, usant de ses pouvoirs pour que je ne bouge pas, m'étranglant de toutes ses forces.
Je toussai, crachai, et luttai pour reprendre mon souffle, mais rien n'y fit. Au bout d'une minute, mes poumons tirèrent la sonnette d'alarme, et réclamèrent de l'air, toujours plus d'air, que je ne savais pas fournir. Mes tympans sifflaient.
Sans hurlait dans ma tête. Mon œil s'activait et se désactivait en boucle, comme une ampoule en train de griller.
Je paniquai, tremblai, et ma vision se flouta et s'obscurcit.
Et il souriait, l'air satisfait.
-Je suis désolé, humaine...
Furent les derniers mots que j'entendis.
Puis ce fut un écran noir devant mes yeux.
Et un mot, qui flottait devant moi, attendant que je le presse.
Je passai la main dessus, et il se sélectionna, brillant d'un jaune trop lumineux pour moi.
RESET.
Puis je ne vis plus rien, et je perdis conscience.
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Fin de la partie 1 de AL.
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TAADAAAAAAA !!!! 6 PAGES MA GUEULE !! 6 PUTAIN DE PAGES, MOI QUI EN FAIS PAS PLUS DE 2 D'HABITUDE !!
YEAAAAHHHH !!!!!!!
Voilà, alors comme vous avez lu, c'est la fin de la partie 1 de AL.
(Oui, je termine mon chapitre en laissant mon perso dans le caca, yakoa ?)
J'ai vraiment soigné ce chapitre, parce qu'après, c'est la partie 2. Et dans la partie 2, ce qui a pas été dit dans la partie 1, ben... je pourrai pas le dire, puisque je vais TOUT changer.
BREF.
C'EST LA JOIE J'AI FINI MON 27 *danse*
Sur ce je vais aller fêter ça avec un bol de chips au paprika :3
Bye~
Oh, by the way... le chapitre 28 sortira l'an prochain :3
(il sortira dans un mois en fait, je trolle, mais c'est techniquement la même chose) Parce que je peux pas faire dans deux semaines à cause des exams, puis y a les fêtes, puis la galette des rois (pour ceux qui me connaissent, ils savent pourquoi ce jour est particulier pour moi), donc le 7 janvier je pense pouvoir le poster !
Vala vala~
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