Chapitre 49
- Et tu comptais me le dire quand? Hein? Quand? Crie Maxime
- Je comptais te le dire, je te le jure.
- Ah bon? On ne dirait pas.
- Si. Mais j'étais pas prête.
Il rit, sinistrement.
- Alors? C'est quoi ce terrible secret?
J'inspire. Je n'ai pas le droit de me rater.
- Je...
Je regarde les autres, et ils me soutiennent, bien que l'aura de Maxime est toujours aussi présente, bien que je lui ai ordonné d'arrêter.
- Je suis enceinte. Lâché-je d'une traite
Il devient livide.
- Qui? Demande-t-il, la voix neutre
Je pleure de nouveau.
- Je suis enceinte de Lewis.
***
Chapitre nouveau, et ne figure pas dans la version original. Tout neuf, pour cette version.
***
PDV DE AARON
Aujourd'hui j'ai décidé de profiter de cette journée avec mon cousin Théo. Ayant envie de laisser tomber tout ce qui se rapporte à la meute, passer du temps avec mon cousin humain est la solution idéale. Bien qu'il sache pour ma nature de loup et qu'il est devenu un enfant à Noël, je ne peux m'empêcher de l'apprécier, voir plus l'aimer. Ce simple verbe « aimer » n'est pas un sentiment que j'ai connu et que je connais même avec ma meute. Ma meute me respecte parce que je suis leur Alpha et qu'ils ont une meute. Où alors, parce que je leur ai arraché à leur famille sans remords. Les seuls à qui j'accorde un traitement de faveur sont les louves enceintes.
Ayant des jumeaux ou triplés – rarement un enfant – elles ne peuvent pas servir à grand-chose. Elles s'occupent comme elles le peuvent. J'avoue quand même qu'elles reçoivent – anonymement – une somme d'argent conséquente de ma part pour élever les futurs loups ou louves qui seront dans ma meute. Elles ne savent jamais de qui provient l'argent, et à chaque fois que l'une d'entre elles ou leur âme-sœur me pose la question je ne peux m'empêcher de leur dire que j'en ai aucune idée avec un joli sourire rempli de malice. Mais je pense que elles savent que c'est moi vu qu'elles viennent à chaque fois me remercier sans but précis avant de s'en aller.
Les louveteaux sont privilégiés dans ma meute. Je ne suis pas l'exemple d'un père parfait, aimant et souriant à tout va, mais je ne suis pas sans cœur – enfin dans certains cas – je fais preuve de compassion. Et je veux qu'ils aient une enfance meilleur que la mienne quoique je n'ai pas à me plaindre. En sortant de mon bureau, je croise un petit garçon du nom de Liam. Il est âgé de six ans et fait la fierté de ses parents. Il me fait un sourire timide avant de se soumettre. Ayant vérifié les alentours – qui sont vides – je m'abaisse à sa taille avant de faire un sourire doux et bienveillant – en contradiction – avec mon comportement de tous les jours.
- Bonjour Alpha.
- Bonjour Liam. Tu vas bien aujourd'hui ?
- Oui Alpha.
- Très bien. Mais où sont tes parents mon garçon ?
Le petit garçon se met à rougir avant de dire – complètement – honteusement :
- Ils dorment. Je suis parti tout seul...
- Ce n'est pas bien Liam.
- Oui Alpha.
Je ris doucement avant de lui faire signe de s'approcher. Il le fait très lentement et doucement – encore apeuré – et je dis :
- T'as faim ?
- Oui Alpha.
Je ris doucement en disant :
- Et si Alpha comme t'aimes m'appeler ainsi, te préparait des crêpes ?
- Vous le ferez ? S'émerveille Liam
- Sans soucis.
- Je veux bien alors !
Il sautille jusqu'à la cuisine tandis que je le suis le sourire aux lèvres. Je commence à sortir les ingrédients et à préparer les fameuses crêpes. La meute – ma meute – est grosse dormeuse dans sa grande majorité. Présentement, il est huit heures et pas encore un loup en vue. Quand les crêpes sont prêtes, je les tartine de Nutella, avant de les donner au louveteau qui sourit, bavant même.
- Tu baves, Liam.
Je ris sous son air gêné, et il essuie sa bouche en s'excusant piteusement. Je secoue la tête et je mange avec lui. Je pose des questions simples, et Liam prend plaisir à parler avec moi – ayant subitement oublié – que je suis l'Alpha. Il me tutoie, sourit, se comporte comme le Liam qu'il est. A un moment, ses parents font irruption dans la cuisine et en me voyant, ils se figent. Je les regarde alors que Liam est sur mes genoux et se colle à moi un peu triste.
- Je ne veux pas partir. Alpha est très gentil.
- Oui... je Alpha...
- Ils disent que vous êtes un méchant Alpha. Moi je vous trouve très gentil !
Je secoue la tête amusé devant les mines déconfites des parents de Liam et leur dis :
- Ne vous inquiétez pas.
Je chuchote aux oreilles de Liam :
- Je sais que je suis un méchant Alpha. Mais, dès que tu penses le contraire moi ça me va ? D'accord ?
Liam hoche la tête avant de dire :
- A bientôt gentil Alpha !
Je ris en le saluant de la main. Lewis choisit ce moment pour rentrer dans la cuisine, torse nu et sourire mesquin aux lèvres.
- Sans commentaire, Lewis.
- Mon cher cousin, qui d'habitude est si renfermé aux démonstrations d'affections publiques et toute forme de gentillesse vient de faire tout ceci à Liam.
- Liam n'est qu'un enfant de six ans. Sérieusement, Lewis ! M'exclamé-je agacé
Il chantonne maintenant et je décide de quitter la cuisine agacé. Il me suit jusqu'à la forêt et ne pouvant plus de l'écouter chanter faux et laisser la meute écouter, je l'empoigne et le plaque contre un arbre.
- Ça s'arrête là. Tu m'as compris Lewis ?
Il rigole avant d'hocher la tête. Je le fusille du regard avant de me rendre en direction de la maison de ma tante. Jugeant utile d'avertir Lewis, je m'exclame :
- J'embarque ton petit frère pour la journée.
Lewis écarquille les yeux mais ne peut pas me répondre, ma transformation en loup ayant débuté en pleine course dans la forêt.
*
Debout face à la porte d'entrée de la maison de Lewis, j'attends patiemment que ma tante ouvre la porte. Lewis n'a pas pu venir – bien qu'il en mourrait d'envie – parce que l'excuse inventée dure encore. Ma tante ouvre la porte et j'esquisse un sourire en bon neveu que je suis. Elle sourit et me fait la bise avant de me faire rentrer. En entrant directement dans le salon, j'aperçois Théo en train de fixer son téléphone.
- Théo ! Regarde qui est venu nous voir aujourd'hui !
Théo relève le regard et quand il me voit, il me fonce dessus. Je me fige – encore réticent à son geste – avant de le prendre dans mes bras. L'étreinte durant trop longtemps je décide de le rompre. Théo sautille avant de dire :
- T'es venu me voir ?
- Oui ! Répondis-je
- Cool !
Je ris et reporte mon regard sur ma tante. Avec un sourire digne d'un ange je demande :
- Je peux emmener Théo avec moi aujourd'hui ?
- Ah bon ? S'exclame-t-elle étonnée, où ça ?
- Passer la journée en ville. J'aimerais bien avoir ta permission.
- Oh dis oui maman ! Supplie son deuxième fils d'une voix de bébé
C'est hilarant !
Insultant, je dirais.
Il rit dans mon esprit alors que ma tante dit :
- Très bien.
- Merci maman !
Théo enfile des sandales avant de sortir de la maison en courant. Je remercie ma tante avant de prendre la même direction que mon cousin.
*
- On va en forêt ! On va en forêt ! On va en forêt ! On va en forêt ! Chantonne Théo
Je lâche un petit grognement avant de le fusiller du regard. Il s'arrête de chanter et il pousse un petit gémissement comme des louveteaux. Son regard perd de son énergie et je me sens faiblir. Un petit sourire orne les lèvres de mon cousin et je sais qu'il utilise ces petits gémissements de bébés pour me faire flancher.
- Tu veux pas te transformer en loup ?
- Non.
- Même pas pour moi ? Me dit-il de ses petits yeux de biche
Un grognement sort de ma bouche. Pourquoi je ne peux pas contrôler mes émotions et sentiments quand mon cousin est ici ? Je sais bien qu'il est unique parce qu'il me fait ressentir ce que je dois ressentir envers mon cousin ou autre humain et loup, mais je peux – et dois – rester le même.
- Loup ! Loup ! Loup ! Loup !
Je lâche un cri de rage avant d'enlever mes habits et de muter en loup. Théo sourit et il monte sur mon dos. Il passe sa main sur tout mon pelage et je me mets à grogner doucement en guise d'avertissement. Théo l'ignore et continue de balader ses doigts sur mon pelage.
- Théo. J'ai dit ça suffit.
Théo rigole et je pousse un grognement. Un autre loup sort de la forêt et uniquement par son pelage, je reconnais Lewis. Lewis regarde son petit-frère et ce dernier est réticent. Il s'accroche fortement à mon pelage et refuse de descendre. Je pousse un grognement avant de m'exclamer :
- Tu peux descendre de mon dos Théo, c'est Lewis.
- Lewis ?! S'offusque mon cousin
Le loup aboie et Théo descend avant de s'accroupir au niveau du loup imposant. Lewis lui lèche le visage et Théo rigole. Le loup frotte son museau au corps de Théo et je me sens m'attendrir. Ils sont adorables. Très beaux. Comme le frère que j'aurai du avoir. A ce souvenir, je pousse un léger gémissement et Théo me fixe étonné. Renvoyant une image pitoyable de moi, Théo se rapproche de moi en demandant à son frère ce que j'ai. Lewis reprend son apparence humaine et attire son frère à lui.
- Tu sais comment Aaron te vois ?
Un grognement franchit mes lèvres. Lewis me sourit avant de me dire en pensée :
- Dis-lui ou je le ferai.
- Cousin ? M'interpelle Théo
Théo me fixe et je recule avant de reprendre mon apparence humaine. Je fusille Lewis du regard avant d'enfiler un jogging que j'ai pris soin de camoufler de part et autre de mon territoire.
- Tu es au courant que j'étais censée avoir un petit frère Théo ?
- Quoi ? Non, je ne savais pas !
- Et bien, si. Mes parents n'étaient pas très enjoués de l'avoir conçu parce que j'avais atteint mes 10 ans et qu'ils refusaient d'élever un second louveteau, qui plus est sans jumeau ou jumelle. Ils ont toujours été critiqué quand ma mère – ta tante – tombait enceinte et n'accouchait que d'un enfant. Elle a mal digéré les critiques et m'accordait peu d'attention parce qu'elle na jamais désiré avoir des enfants.
- Mais... Pourquoi ?
- « Tu me gâches la vie Aaron ! » « Pourquoi je n'ai pas avorté ? » « Tu me dégoûtes ! » « Je devrais t'abandonner tu gâches ma vie et celle de ton père ! » Et il y en a eu beaucoup de paroles de ce genre. C'est très déplaisant pour un enfant de six ans.
- Aaron...
- Pas de pitié tu veux ! Ma mère a avorté de mon petit frère au final. (Un rire sans joie traverse mes lèvres) si tu savais comme sa mort m'a libéré. Je m'étais senti tellement heureux.
Un sourire froid étire mes lèvres.
- On m'a dit que ma tante était morte dans un terrible accident de voiture. C'est vrai ?
Lewis me fixe. Il ne connaît pas la réponse à la question, et il me fixe attendant patiemment ma réponse. Le nombre de fois qu'il a abordé le sujet – deux fois à savoir – je l'avais rembarré et il n'a jamais reparlé de ça encore. Reposant mon regard sur mes cousins, je décide de les éclairer.
- Ce jour-là, elle avait donné du plaisir à ce qui m'a servi de père. Elle était aux anges et se pavanait comme une louve en chaleur – ou pute – si tu veux Théo. Elle était encore en train de me dire à quel point elle me détestait et qu'elle préférait que je ne sois pas né. T'imagines bien que du haut de mes quatorze ans, je m'en foutais très bien. Mais elle m'a provoqué en parlant de mon petit frère.
Théo me regarde et attend. Lewis s'exclame :
- Et ?
- Je l'ai tué. J'ai bondi sur elle avant de planter mes crocs dans sa gorge et de l'arracher. J'ai ensuite planté mes griffes dans son ventre et j'en ai extrait le cœur. J'étais énervé et j'ai voulu la faire payer pour tout. J'ai donc continué mon massacre en ayant brûlé son visage en entier. Mon père – enfin tu vois – est descendu et a voulu me faire payer la mort de son âme-sœur. Mais manque de chance, je l'ai battu à mort en hurlant. Et j'ai fait la même chose sauf que j'ai enlevé tous les organes avant de le donner en pâture aux chiens humains – qui je pense – a dû bien apprécié.
Théo frissonne et Lewis le colle à lui en lui demandant si il va bien. Théo jouant les courageux hoche la tête.
- Théo t'es sûr ? Demandé-je en le fixant intensément
Il rougit et hoche encore la tête.
- La Meute n'a pas apprécié mon acte et ont voulu me tuer. Mais j'avais tout prévu. Souris-je froidement, j'avais – avec l'aide d'un ami sorcier qui est mort – ensorcelé la Meute. Et devine ce qui s'est passé ? Leur corps a commencé à se consumer très lentement et assez douloureusement. J'ai voulu qu'ils meurent suffisamment lentement pour qu'ils puissent souffrir comme j'ai souffert en silence pendant toutes ces années. Ils criaient, hurlaient, essayaient de s'excuser pitoyablement alors que les flammes ravageaient leur corps – ayant tous mangé un petit déjeuner empoisonné – sous mon regard froid et méprisant.
Théo digère lentement et Lewis est retourné. Il ne savait pas toute l'histoire et maintenant qu'il l'apprend, je ne pensais pas qu'il réagirait ainsi.
- Et après ? Murmure mon petit cousin
- Théo ! Grondé-je
Il est sur le point de vomir si il se retient. Théo secoue la tête – les yeux brillants – et dit :
- Termine.
- Théo ! Gronde Lewis
- Termine Aaron.
Je souffle avant de continuer :
- A tes risques et périls. J'ai fini par fonder ma meute petit à petit avec des personnes de confiance et surtout des alliés. Mais j'avais besoin de pouvoir. Et malgré les immenses pouvoirs en ma possession, je veux plus.
Théo hoche la tête avant de me sauter dessus. Je tombe sur le sol avant de gémir sous une blessure.
- Théo...
- Tu me vois comme ton petit frère ? Me demande-t-il d'une petite voix
Je ne réponds pas tout de suite, mais il le prend comme un « oui ».
- Je veux bien que tu sois mon grand-frère.
J'esquisse un sourire avant de lui caresser les cheveux. Tout compte fait, tout va pour le mieux.
*
Théo a voulu rencontrer la meute. Et sur ce point, il a été clair et net. Que ce soit moi, ou encore Lewis, il a tenu a voir la meute en entier. Sinon, il piquait une crise et je sais que quand ils piquent une crise, il est difficile de se faire pardonner. Sur ce point, Théo ne savait pas qu'il m'avait fait fléchir. Lewis l'a su d'après son sourire malicieux, mais il a aussi vite flanché quand Théo a commencé à parler de son point faible. Pour capituler, nous l'avons fait très rapidement. Et avec honte pour ma part. On ne m'avait jamais manipulé ainsi. C'est ainsi que nous avons pris la route en direction de la meute sous apparence de loup et Théo est monté sur son frère.
Quand Théo a découvert le village de la meute, il a été très surpris. Nous sommes encore à l'entrée et Théo a les yeux émerveillés et j'attends qu'il daigne revenir sur Terre. Des bruits de pas – très doux – s'approche de moi et juste à l'odeur je reconnais Liam. Je souris en m'abaissant à la taille de l'enfant qui sourit en me voyant.
- Coucou ! Souris-je
- Bonjour Alpha ! Vous avez emmené un invité ?
Il fixe mon cousin – et par ailleurs – Théo fixe le jeune Liam. Liam sourit et fait un signe de la main à Théo qui s'émerveille de nouveau en lui faisant le même signe. Théo s'approche et s'assied dans l'herbe. Amusé, Liam l'imite.
- Je m'appelle Liam. Tu sens bizarre, t'es quoi ?
Théo rit un peu gêné, avant de répondre :
- Humain.
- Cool ! C'est comment d'être humain ? On dit ici que les humains sont faibles, pas résistants et inférieurs à nous.
Un grognement incontrôlé franchit mes lèvres et Liam se tend. Il baisse la tête au sol et ses parents rappliquent.
- Excusez-le Alpha, Liam est...
Je balaie les excuses de son père du revers de la main, avant de dire à Liam :
- Certains humains ne sont pas comme tu l'as décrit. T'as la preuve avec mon cousin à tes côtés. Mais retiens toujours une chose, les humains ne sont pas faible. Juste différents et non inférieur.
Lewis esquisse un sourire en coin alors que Liam dit :
- Pardon...
- Non ! S'exclame Théo, ne t'excuse pas. Tu veux pas plutôt me montrer ton loup ?
- Oh oui, je le veux !
Il se déshabille avant de laisser la transformation opérer. Un magnifique loup au pelage marron remplace l'apparence humaine de Liam. Théo s'émerveille et le louveteau saute dans les bras de Théo et s'amuse à le lécher le visage. Théo laisse un rire échapper de ses lèvres alors qu'il caresse la belle fourrure de Liam. Je souris, en voyant mon cousin – ou mon frère – s'amuser.
*
La fin de journée approche et je raccompagne mon cousin avec Lewis. Théo a passé de très bon moments avec les petits de la meute. Mais encore, des loups de son âge l'ont abordé et ils ont commencé à discuter et ils ont fini par devenir amis. Théo est content d'avoir sympathisé avec des loups. Il sautille encore et je ne peux m'empêcher de rire. Face à la maison, Lewis s'est caché dans la forêt. Il a enlacé son frère avant de lui dire qu'il sera toujours là. Théo a un peu pleuré en disant qu'il ne voulait pas le quitter. Mais Lewis ne peut pas venir, du moins pas tout de suite.
- J'ai adoré cette journée avec toi Aaron !
- J'ai aussi adoré Théo.
Théo me fixe avec un petit sourire en me disant :
- Je peux ?
Je hoche doucement la tête et il me serre dans ses bras. Je lui rends son étreinte et il me sourit.
- A plus grand-frère ! Sourit Théo
- A plus petit-frère ! Souris-je doucement
Il me sourit et rentre dans sa maison. Ne voulant m'attarder plus, je décide de m'en aller alors que Lewis me taquine sur mon attitude de la journée.
***
Un chapitre spécial, je le sais. Alors qu'en pensez-vous?
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