" Mère ! "  Hurla Ben à plein poumon. Les cauchemars sont revenus, il était de nouveau, comme le traumatisé crânien qu'il avait été à une certaine époque. Claire avait accouru pour l'aider mais son cauchemars l'avait envahi entièrement.

Elle ne voulait plus faire durer le supplice, s'il voulait la vérité alors cela se fera ainsi.

Le lendemain matin, Ben était au lycée comme un fantôme. Sa conscience entière était ailleurs. Il remettait tout en question. S'il ne savait pas d'où il venait, il ne saurait jamais qui il est réellement. Et cette simple idée le traumatisait.

Quant à Maya, elle ne comprenait pas son comportement, son hostilité envers elle. Ben semblait froid et distant. Elle aurait aimé l'aider comme lui l'avait fait mais elle n'y parvenait pas. Mais après les cours, elle prit son courage à deux mains et s'adressait à lui le sourire aux lèvres :

- Salut !

- Salut ! Si cela ne te déranges pas, je vais partir. Je suis en retard.

Rien ne l'attendait chez lui à part ce sentiment toujours plus profond de manque et de solitude.

- Pourquoi tu me fuis, tu crois que je ne m'en suis pas rendu compte !

- S'il te plait, je ne veux pas parler de cela maintenant peut-être une autre.

- ... Je rentre !

- Quoi ? dit-il incrédule.

- Mon père a fini son travail ici, nous allons bientôt retourner en France.

Ben tombait des nuits. Pourquoi elle aussi. Il était si en colère. Il lui fit dos puis cracha.

- Et alors ? Le monde va pouvoir tourner normalement ! You makes me crazy !

Maya pleura, il n'avait jamais été aussi méchant même pas dans les débuts. elle se déplaça néanmoins pour se mettre en face de lui. La voir pleurer lui fendait le coeur.

- Si tu as besoin, avant que je ne parte, je veux te venir aussi en aide.

Elle détourne les talons puis courra vers sa maison. Son regard la suivait tout au long de sa course jusqu'à ce qu'elle sorte de son champs de vision.

Il se dirigea d'un pas monotone vers sa maison complètement déprimé.

Quand Ben pénétra dans sa maison, il y dégageait une atmosphère très pesant. il sentait le froid jusque dans ses entrailles. La douleur, le stress commençaient lentement à le dévorer. Tout d'un coup, il semblait sur le point de s'évanouir. Son teint devient encore plus blême quand il s'aperçut de la présence de toute sa petite famille dans le salon.

Claire s'approcha de son fils avec nonchalance l'aida à prendre place puis enchaîna :

- Nous allons te dire tout ce que tu dois savoir sur tes parents.

Pierre commençait le récit sans grande conviction, il était torturé.

- Ta mère portait le jolie prénom de Zita, Zita Smith, ma jeune soeur, souffla t-il d'une voix à peine audible.

Il renifla profondément puis fit papillonné ses cils pour s'éviter quelques larmes.

- Elle était toujours très joyeuse avec un sale caractère. elle ne voulait jamais quitter une idée qu'elle s'était mise en tête. pleine de vie, courage, aimante, travailleuse surtout. On formait une famille aimante. Quand j'ai découvert que ma mère était enceinte d'elle, j'étais très heureuse. J'avais ans et j'étais plus impatient que ma mère de la voir arriver. Et puis après un temps qui m'a paru une éternité, elle est afin arrivée. Sa petite forme dans les bras de ma mère m'avait ému, je l'avais tout de suite aimé. Elle était si mignonne, si belle. Contrairement aux autres frères, plus on grandissait, notre affinité s'accroissait, un amour débordant nous liait. Mais nous sommes devenue trop grand. J'ai rencontré Claire et elle Stefan. Notre désir de former une famille a fini par l'emporter. Pourtant nous quatre, nous avions formé une belle amitié, toujours plus intime, refusant malgré les obstacles de d'éloigner. Et un jour, il y a eu cet accident...

Pierre avait atteint ses limites, il ne pouvait plus allait plus loin. La douleur de ne pas avoir sa soeur à ses côtés le rendait fou. Il fit signe à Claire dan sun élan de désespoir, elle comprit que c'était à son tour de se montrer forte. Elle prit l'album dans ses mains, l'ouvrit puis le fit signe de s'approcher près d'elle.

- Regarde, c'est-elle Zita, n'est-elle pas magnifique ta petite maman ?

C'était la première fois qu'il voyait le visage de sa mère. Il était si ému, si heureux, il savait maintenant qui l'avait engendré. Il sourit sincèrement pour la première fois depuis cette sombre découverte de son frère.

D'ailleurs, Alain était bouleversé de savoir que Ben était en réalité son cousin.

- Avant que tu ne viennes au monde commença Claire, la mère avait eu une petite fille, elle s'appelait Jade !

Ben frémit, la conjugaison du verbe ne le plaisait guère. Elle a dit "S'appelait" au passé. Il garda ses yeux fixés dans les siens comme si avec ce simple geste, il pouvait tout connaître sans qu'ils soient obligés de dire quoi que ce soit. La souffrance se lisait dans leurs yeux fatigués.

- Elle est morte d'un cancer du cerveau, à 6 ans. Zita était si dévasté qu'elle voulait se donner la mort. Cependant les médecins lui ont annoncé sa grossesse. Elle était enceinte de toi. Heureuse et à la fois malheureuse, voilà ce qu'elle était après l'annonce.

Elle s'interrompit pour le regarder. Ben versait des larmes amère en silence pour l'aider à digérer la nouvelle. Il voulait arrêter le massacre qu'il avait commencé lui même. Il se mit à s'en vouloir, s'il n'avait jamais eu cette idée stupide de connaître ses origines, il n'aurait pas eu à ressentir cette douleur si aiguë qui le transperçait.

Après un moment de silence qui était un supplice pour chacun d'eux, elle reprit d'une voix peiné.

- Zita était très mal en point en cette époque , elle n'en pouvait plus. Un jour, elle s'était résignée, mais elle souffrait toujours énormément de la perte de son enfant. Ton oncle Pierre l'avait beaucoup aidé. Elle avait arrêté de se morfondre. Elle espérait pour toi un avenir meilleur. Toujours, elle était inquiète de la moindre chose. Et puis maintenant parlons un peu de ton père, il s'appelait Stefan Robert, c'était mon meilleur ami, à l'époque, je trainais toujours avec lui. Il était une personne généreux, drôle, perspicace et tu le ressemble à cela, son intelligence sans égale. Par dessus tout, il était très fidèle, il a toujours été là pour ta mère, supportant sa douleur sans jamais montrer à quel point lui, il était blessé. Pendant une année entière, ils ont vécu l'enfer sur terre sans pour autant se plaindre. Après cette année de malheur, la vie a pu reprendre; tout était de nouveau redevenu assez normal. Un jour alors qu'ils allaient en Suisse, dans les montagnes pour y passer leur première vacances en famille depuis la tragédie : la mort de Jade. Ils se dirigeaient vers l'aéroport a cet effet et c'est arrivé brusquement. Le choc fut énorme et brutal. Ta mère avec une bravoure surprenante l'avait protégé. Elle avait prononcé d'une faible voix à son frère au bout du fil.

" Protège le"

Ton oncle fut bouleversé par ce moment, il entendait sa soeur mourir sans rien pouvoir faire. Puis les secours étaient arrivé. Tout est passé très vite, vous avez été transporté à l'hôpital. Le prix en charge a été immédiat. Le pauvre Stefan n'a pas pu être sauvé, le choc fut encore plus violent parce que l'air-bag ne s'était pas déclenché.

Ben n'en pouvait plus, il ne voulait plus écouter cette histoire. Il se leva en larme pour s'enfermer dans sa chambre tellement sa détresse était grande.