2.
Dans sa chambre Guénaëlle était allongée sur son lit en compagnie de Jean, blottie dans ses bras forts. Elle avait l'air détendue de l'extérieur mais à l'intérieur de sa tête tout n'était que capharnaüm. Elle avait du mal à faire le tris dans ses pensées.
Jean posa ses lèvres sur sa tempe avec douceur et caressa le dos de sa main de son pouce. Un sourire niais apparut alors sur les lèvres de la jeune femme et elle se laissa encore plus aller sur le corps du châtain.
"-Quelque chose ne va pas ? Je le vois dans tes yeux." Lui murmura à l'oreille la star comme si cela était un secret.
"-Hum... c'est juste que... je ne sais pas. Je me demande à quel moment tu vas te réveiller de ton coma. J'aimerais que tous te vois auprès de moi, j'aimerais pouvoir me balader avec toi. Faire des tonnes de choses en fait mais cela n'est pas possible pour le moment."
Cela faisait maintenant exactement un mois que Jean était dans le coma et deux semaines que les deux jeunes gens avaient décidé de sortir ensemble, même si actuellement leur relation était assez spécial. Mais Guénaëlle ne pouvait s'empêcher d'être inquiète car le médecin avait dit que s'il ne se réveillait pas dans 2 semaines il serait obliger de le débrancher car maintenir une personne dans le coma coûte assez cher, et même si Jean est une star et donc qu'il soit plein aux as, il y a d'autres patients qui auraient besoin d'être plongés dans un coma artificiel pour beaucoup de choses qu'elle n'avait pas réellement comprise.
"-Ne t'en fait pas tout va bien se passer.
-Tu n'en sais rien idiot !
-On le saura alors au moment venu." Lui répondit il de manière posée.
Il lui offrit un sourire avant de l'embrasser dans le cou. La brune retira sa tête en arrière à la sensation des lèvres de son petit ami sur son cou et elle ferma les yeux pour en ressentir plus. Toujours plus. Lui caressant avec douceur le ventre le châtain regarda son amante se tortiller dans tout les sens à la recherche de plus de contact.
"-Tu es magnifique Guéna.
-Merci..."
****
Midi venait de sonner et c'est avec précipitation que Léa se dirigea vers la cantine. Elle prit rapidement un plateau et se servit de pratiquement de tout ce qu'il y avait d'installé et qui était composé de viande.
"-Mais où trouves-tu donc la place pour mettre tout cela dans ton estomac ?
-Dans mon estomac."
Après s'être touvées une table, les deux jeunes femmes se mirent à manger.
"-Ah qu'est-ce que j'aime la viande...
-On est deux.
-Oui mais moi je l'aime plus que toi Na !
-Arrête de faire ta gamine un peu.
-Ça ne va pas ?
-Si, si.
-C'est Jean hein..."
Guénaëlle se mit à rougir d'embarras mais elle hocha de la tête.
"-Tu t'inquiètes du fait que si dans un peu moins de deux semaines il n'ouvre pas les yeux tu ne le reverras plus.
-Ouais.
-Tu n'as pas à t'en faire, Dit alors Léa après avoir gobé une frite, il va s'en sortir.
-Comment peux-tu en être aussi sûre ?
-Je l'ai déjà dit. Vous êtes des âmes soeurs. D'ailleurs il est où ?
-Je n'en sais rien." Répondit la brunette légèrement inquiète.
Elles finirent leur repas en discutant de tout et de rien et retournèrent en cours pour l'après-midi jusqu'à 18h00. Rentrant chez elle, Guénaëlle vit Jean assit sur l'un des canapés de son salon. Il semblait fatigué et avait les traits du visage tirés.
"-Jean ?"
Quand il entendit son prénom il releva la tête et sourit à sa brune.
"-Salut toi"
Il se leva du canapé et vint la prendre dans ses bras avant de déposer ses lèvres pulpeuses sur sa tempe. La jeune femme le regarda d'un air inquiet.
"-Tu devrais te reposer Jean. Tu n'as pas bonne mine.
-Hum... Je crois que tu as raison."
Il s'allongea sur l'un des canapés et ferma les yeux. Guénaëlle alla donc dans sa chambre faire ses devoirs (Chose faite que très rarement par une autre jeune fille du même nom.)
Le temps s'écoula assez rapidement et à l'heure du repas la jeune femme partit se cuisiner de quoi manger avant de se diriger dans le salon pour réveiller Jean. Mais quelque chose d'étrange se passa, quand elle voulu poser sa main sur l'épaule de son amant, cette dernière passa au travers. Surprise elle ne bougea pas pendant un instant avant de rapidement se reprendre et le réveiller en l'appelant de sa voix.
"-Jean... Jean réveille toi."
Aucune réaction de la part du châtain. La brunette ressaya de nouveau avant de légèrement laisser tomber et retourner dans sa chambre. 'Il viendra me rejoindre une fois réveillé.' Pensa-t-elle alors. Elle put donc peaufiner son travail avant d'aller sur son lit et d'être rejointe par Jean.
Elle le regarda inquiète. Son teint avait encore pâlit, il semblait être comme transparent. Guénaëlle tendit la main vers son amant, quand elle se rappela soudainement qu'elle n'arrivait plus à le toucher. Elle frissonna d'effroi alors qu'elle essayait de comprendre se qui se passait. Qu'arrivait-il à l'homme qu'elle aimait ? Tournant de nouveau son regard sur ce dernier Guénaëlle le vit disparaître avant de s'envoler d'un coup.
Elle se releva de son lit à grande vitesse et sortit de sa chambre avant de prendre son téléphone et de téléphoner à Léa.
-Léa !
-Hum ?
-Jean... Il a disparu !
-Hein ?!
-Il est plus là !
-Attends cinq secondes.
-...
Elle put entendre des brides de conversation derrière le combiné.
-On arrive !
-O...
-...
Elle retira l'appareil de son oreille et se précipita vers sa porte quand la sonnette retentit.
Elle ouvrit la porte et laissa Léa entrer en compagnie d'Armin. Elle se promit de poser, plus tard, quelques questions sur le fait qu'Armin se retrouve ici avec elle.
"-Allons à l'hôpital.
-Mais on ne peut pas il est 22h30. A cette heure là les visites sont interdites. Dit Armin.
-T'inquiète mon coco tu es en compagnie de deux folles qui ne vont pas se laisser faire aussi facilement."
Il sourit amusé par ce que venait de dire Léa et hocha de la tête décidant de les suivre pour éviter trop de casse.
C'est ainsi qu'ils sortirent de chez Guénaëlle et qu'ils se dirigèrent vers l'hôpital. Ils entrèrent par la porte de service et Léa vint piquer trois blouses blanches avant de s'en vêtir et de donner les deux autres blouses à ses amis. C'est déterminée qu'elle poussa la porte qui lui permettrait d'entrer totalement dans l'hôpital.
"-Opération: à la recherche de Jean activée.
-Tu ne pourrais pas être sérieuse dix minutes Léa ? Demanda sa meilleure amie.
-Non. J'ai toujours rêvé d'être agent secret alors chut..."
Guénaëlle regarda de manière exaspérée Léa alors que cette dernière regardait tout autour d'elle, vérifiant qu'il n'y ait personne dans les parages.
"-C'est bon la voie est libre."
Ils se mirent donc à courir et prirent l'ascenseur pour arriver au deuxième étage. Une fois là-bas, ne trouvant personne dans les parages, après vérification de la par de Léa, ils engagèrent dans le long couloir, toujours sur leurs gardes, jusqu'à leur but ultime: la chambre de Jean.
Devant la porte Guénaëlle entra dans la chambre avec une certaine angoisse qui se dissipa rapidement quand elle vit le jeune homme de ses rêves assis là sur son lit d'hôpital, le regard vide, comme plongé dans ses pensées.
Elle sauta dans les bras de son amant, heureuse de le voir enfin réveillé.
"Enfin..."
Mais rapidement le châtain la repoussa et la regarda durement. Elle, elle regardait Jean avec incompréhension ne comprenant guère son geste.
"-Qui es-tu ?
-Jean...
-Qui es-tu ?!
-Calme toi Jean ! Intervint alors Armin.
L'ami du blond regarda tout autour de lui avec incompréhension.
"-Armin qui sont ces filles ? Et où sommes nous ?!
-Tu ne te souviens de rien ? Demanda, interloquée, Guénaëlle.
-Mais de quoi tu parles...
-Tu as eu un accident et es tombé dans le coma pendant 2 mois.
-Que... quoi ?"
Jean ne savait que dire. D'après les dires de son meilleur ami, il avait -pendant deux mois- été plongé dans le coma. Mais cela n'explique pas la présence des deux jeunes femmes dans sa chambre.
"-Tu ne réponds pas réellement à ma question.
-À quoi cela sert-il si tu ne t'en souviens pas de toute façon espèce de connard." Intervint alors Guénaëlle comme si elle venait de sortir d'une sorte de transe.
Léa s'approcha de son amie et la prit dans ses bras.
"-Armin, je crois que nous allons partir.
-Ou- Oui bien-sûr."
La brune hocha alors de la tête pour dire au revoir et emmena son amie avec elle. Une fois sortit de l'hôpital et de retour chez Guénaëlle, la jeune femme s'effondra dans les bras de sa meilleure amie.
"-Il m'a oublié Léa. Tout ce que nous avons vécu, notre rencontre, tout.
-Chut... ça va aller."
La brune caressa les cheveux de la brunette essayant de la réconforter en la prenant dans ses bras.
****
Léa ouvrit les yeux et bailla grandement de fatigue. Hier elle avait veillé jusqu'à tard dans la nuit, essayant de remonter le moral à son amie qui avait été inconsolable. Elle sourit en la voyant dormir de manière si paisible malgré que les marques de larmes séchées avaient élu résidence sur son visage en porcelaine.
Elle se leva du matelas sur lequel elle avait "dormi" et se dirigea vers la cuisine pour préparer le petit déjeuner même si elle savait que Guénaëlle se réveillerait dans seulement quelques heures.
Comme Léa l'avait prédit, Guénaëlle descendit les escalier la tête dans le cul.
"-B'jour.
-'lut. Bien dormi ?
-Ouais.
-Aller vient manger."
Elles se mirent rapidement à table et Guénaëlle- tout comme Léa mais cela ne changeait rien à d'habitude- dévora tout ce qui se trouva sur son chemin. Une fois repue, Guénaëlle partit prendre une douche alors que Léa avait un coup de fil à passer.
****
Cette fille. Qui est-elle ? J'ai l'impression de la connaître. Mais pourquoi ? Toujours cette question. Pourquoi ? J'en ai assez des pourquoi. Il n'y a jamais de réponse à cette question ou bien encore très rarement.
Cela fait maintenant deux semaines que je me suis réveillé de mon coma et j'ai rapidement reprit le travail pour ne pas inquiéter encore plus mes fans. Dans à peu près une semaine, je donnerai mon premier concert depuis mon réveil mais étrangement le coeur n'y est pas. Je ressens un grand vide en moi, un vide que je n'arrive pas à comprendre et surtout à combler. Mais ce n'est pas tout. Cette femme qui le soir de mon réveil était dans ma chambre d'hôpital, elle m'obsède. J'en ai parlé à Armin et il m'a vaguement expliqué la situation mais cela ne m'a pas vraiment apporté grand chose. Au contraire à la fin de notre conversation j'en suis sorti frustré.
Qui est-elle bon sang !
****
"-Je ne pense pas que cela soit une bonne idée Guénaëlle.
-Mais il faut pourtant que je la tente.
-Même si cela risque de te faire souffrir encore plus ?
-Oui." Affirma-t-elle déterminée.
Léa soupira résignée face à la détermination de son amie. Elle l'accompagna donc au concert de Jean et s'installa au devant de la scène. Le concert débuta quelques minutes plus tard. Les fans de Jean se mirent à hurler quand les premiers sons de guitare emplirent la salle. Puis les rideaux s'écartèrent, laissant place au jeune homme devant le micro et les yeux rivés sur sa guitare, avant que sa voix, douce, forte, rauque et entraînante, résonne de toutes parts.
Guénaëlle avait les yeux fixés sur l'homme qu'elle aimait. Ce dernier ne l'avait pas encore remarqué mais cela ne tarda pas. Quand son regard croisa celui de la brunette confrontant le chocolat noir au chocolat au lait, il s'arrêta net sous les regards médusés et inquiets de ses jeunes admiratrices.
"Qui es-tu pour moi..."
Ce ne fut qu'un murmure mais tous purent l'entendre vu qu'il possédait son micro en face de ses lèvres. Regardant de tous les cotés, cherchant à qui s'adressait cette demande.
Tétanisée sur place, Guénaëlle ne put faire le moindre geste. Mais Léa l'aida en la poussant légèrement, la forçant à reprendre ses esprits.
"Ce n'est pas vraiment le lieu pour en parler."
La jeune femme avait la voix tremblotante. Un noeud se formait dans le fond de sa gorge alors qu'elle lui disait ces mots, rassemblant son courage pour ne pas flancher. Le châtain hocha donc de la tête comprenant ce qu'elle voulait dire et s'occupa de réconforter ses admiratrices avant de reprendre le concert qui se déroula sans plus d'interruption.
Deux heures plus tard, la fin du concert est proche, les fans sont super excitées et ne souhaite pour rien au monde qu'il ne prenne fin.
Alors que Jean reprenait possession de son micro il eut comme un vertige et s'effondra sur la scène. Les filles se mirent à hurler et à s'agiter pour essayer de savoir ce qui se passait, ce qui arrivait à leur idole.
Guénaëlle et Léa ne perdirent pas de temps et foncèrent sur la scène pour aider Jean alors que Armin et les gardes du corps de l'idole approchaient.
"-Léa ! Guénaëlle !
-Armin.
-Que lui arrive-t-il ?" Demanda paniquée la brunette.
Une ambulance arriva rapidement et l'emmena sur un brancard. Guénaëlle, sous la demande -insistante- d'Armin, accompagna Jean dans l'ambulance.
*****
"-Entrez !"
Entrant assez timidement dans la chambre du châtain, la brunette se dandina sur ses pieds mal à l'aise.
"-Bonjour.
-Tu m'as manqué."
Elle resta bloquée pendant un moment devant les paroles de Jean.
"Que fais-tu devant la porte à rester aussi immobile qu'une statuette ? Tu ne viens même pas m'embrasser. Idiote."
Les larmes coulèrent d'elles-même et Guénaëlle courra jusque dans les bras de son amant. Elle le serra fortement dans ses bras et le châtain répondit tout aussi fortement à son étreinte.
Par la suite il releva le visage inondé de larmes de la femme dont il avait retrouvé le souvenir et embrassa son front, ses paupières, ses joues puis enfin ses lèvres qui ne faisaient que l'appeler.
Ce baiser n'avait rien de vraiment spécial mais il l'était pour nos deux jeunes gens qui venaient à peine de se retrouver.
"-Je t'aime Guénaëlle.
-Moi aussi, je t'aime Jean."
Fin.
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