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✾ Chapitre 5 ✾

— Eh Princesse, réveille-toi…

Félix ouvrit péniblement les yeux, les petits mouvements d’épaule et la voix de Changbin l’avaient tirée de son sommeil.

— Je sais pas comment t’as fait pour réussir à t’endormir sur un cheval, c’est bien la première fois que je vois ça, pouffa le noiraud en mettant pied à terre.

Il tendit une main vers la jeune femme afin de l’aider à descendre. Elle se laissa glisser maladroitement, encore à moitié endormie, et Changbin la rattrapa de justesse par la taille.

— Eh, ça va ? s’inquiéta le jeune homme en essayant de jauger l’expression sur le visage de sa protégée.

— Oui, pardon… Je suis un peu fatiguée… s’excusa-t-elle.

Timidement, elle fit glisser ses mains des épaules du noiraud jusqu’à son torse, protégé par un veston de cuir, avant de détourner le regard, gênée. Changbin fit mine de ne pas remarquer ses joues rougissantes et se contenta de lui caresser le haut du crâne.

— On va pouvoir s’installer ici pour la nuit, dit-il en commençant à décharger son paquetage. On reprendra la route demain matin.

Félix hocha la tête et commença à ramasser du petit bois en vue d’allumer un feu.

Ils avaient chevauché sans relâche durant deux jours entiers depuis l’attaque par les soldats du prince Bang. Changbin avait insisté pour creuser l’écart par précaution, résultant en un long voyage avec seulement une ou deux heures de pause de temps à autre, de jour comme de nuit. Si Kobalt et son cavalier avaient tenu le rythme sans trop de problèmes, Félix, elle, était exténuée. Et ça n’était pas étonnant qu’elle ait fini par s’endormir en selle, appuyée contre le dos trapu de Changbin, les bras autour de sa taille. 

Ils avaient désormais pris assez d’avance pour se permettre une bonne nuit de repos. La fin d’après-midi approchait, ils s’étaient installés dans un petit bois, près d’une rivière, et le mercenaire avait réussi à pêcher quelques poissons pour le repas tandis que sa monture se repaissait d’herbes hautes. La princesse, quant à elle, essayait d’analyser la carte, mais la tâche s’avérait difficile tant elle avait du mal à garder les yeux ouverts.

— On est toujours dans la bonne direction ? lui demanda Changbin alors qu’elle piquait une énième fois du nez.

La jeune femme sursauta.

— Oh, euh oui ! Si on continue à suivre la rivière, on devrait bientôt atteindre le royaume suivant. 

— Bientôt ?

— Demain soir je pense…

Elle cacha sa bouche de sa petite main alors qu’un bâillement coupait la fin de sa phrase. Le noiraud s’en amusa.

— On n’a pas l’habitude de veiller ? dit-il en riant.

Félix se contenta de rougir tout en se reconcentrant sur la carte.

— Dors.

— Pardon ?

— T’es exténuée, je le vois à tes yeux, dit Changbin en préparant le feu. Dors quelques heures, je te réveillerai quand le repas sera prêt.

— Mais… 

— Écoute Princesse, t’es déjà un sacré fardeau, se plaignit faussement le noiraud, alors je préfère encore t’avoir en pleine forme que comme une loque. Alors fais-moi plaisir : dors.

Félix l’observa quelques instants, les yeux ronds, mais quand le jeune homme lui étala une peau de bête sur le sol, elle obtempéra et s’allongea dessus.

— Je suis désolée d’être une telle charge… s’excusa-t-elle, gênée.

Changbin lui tendit une fourrure avant de s’éloigner.

— Dors.

***

Lorsque Félix ouvrit à nouveau les yeux, ses narines furent titillées par une alléchante odeur de poisson grillé. Elle se redressa en position assise, les paupières encore lourdes, mais elle remarqua assez vite que le soleil avait commencé à se coucher.

— Bien dormi ? lui demanda Changbin, assis près du feu et occupé à surveiller la cuisson de sa prise du jour.

— Euh oui, peut-être un peu trop ?

Il se contenta de sourire puis se leva pour aller farfouiller dans ses affaires. Il tendit ensuite le petit pot d’onguent à la princesse avant d’indiquer son cou.

— Tiens, tu devrais en mettre… C’est dommage, ça commençait à guérir, dit-il d’un air désolé.

Félix battit des cils avant de se souvenir de ce qui s'était passé plus tôt. Elle passa le bout de ses doigts sur ses cicatrices, la lame du soldat qui les avait attaqués avait laissé des marques assez profondes, et bien qu’elle ne disposait d’aucun miroir pour constater l’ampleur des dégâts, elle devinait au toucher que ça ne devait pas être très beau à voir. Elle appliqua une généreuse couche d’onguent après que Changbin lui ait apporté un linge imbibé d’eau pour nettoyer les quelques traces de sang séché qu'il restait. Il l’avait observée avec attention, incapable de détourner son regard du joli minois de sa protégée. Lorsqu’elle eut terminé, elle sembla le remarquer et elle l’interrogea du regard.

— Qu’est-ce qu’il y a ?

— Non, rien, fit Changbin en regardant ailleurs, je vérifiais juste que tu n’avais rien oublié.

— Oh, très bien, merci.

Le jeune homme alla ranger le tissu et l’onguent, puis revint vers Félix, les mains dans le dos. La blonde haussa un sourcil et son sauveur se racla la gorge, mal à l’aise. 

— Tiens, c’est pour toi, dit-il en lui tendant quelque chose.

— Qu’est-ce que c’est ? demanda-t-elle surprise.

— C’est… hum… j’ai pensé que ça pourrait t’être utile, comme tu n’aimes pas que les gens regardent tes cicatrices... Alors je l’ai acheté quand on était dans la Capitale… et… bref tiens.

Son visage s’était empourpré, lui qui d’ordinaire était si sûr de lui et à l’aise en toute circonstance, il semblait soudain si gêné que la jeune femme en fût interloquée. Changbin lui fourra l’objet dans les mains et détourna rapidement le regard. La princesse observa le présent avec attention, il s’agissait d’un long et épais ruban de satin noir. Elle cligna plusieurs fois des yeux et se mit à rougir à son tour, incapable de prononcer le moindre mot tant elle était surprise par la délicate attention du noiraud.

— Même pas un merci… grommela ce dernier après plusieurs minutes de silence.

Félix sembla retrouver ses esprits, elle leva des yeux brillants vers le jeune homme et ses lèvres s’étirèrent en un adorable sourire qui perturba Changbin plus que de raison.

— Merci Changbin ! Ça me fait tellement plaisir ! dit-elle visiblement enchantée par le simple cadeau qu’il venait de lui faire.

— Hum, de rien…

La jeune femme tenta de nouer le ruban autour de son cou mais n’ayant pas la possibilité de voir son reflet, la tâche s'avèra ardue.

— Attends, je vais le faire, marmonna Changbin en s’agenouillant derrière elle pour l’aider.

Il déposa délicatement le plat du ruban sur les cicatrices encore saillantes de sa protégée et noua les deux extrémités en une cocarde. Il prit tout de même bien soin de ne pas trop serrer le morceau de satin.

— Ça va comme ça ? demanda le noiraud lorsqu’il eut terminé.

La princesse hocha la tête.

— Merci Changbin… chuchota-t-elle toujours dos à lui.

Ce dernier posa les mains sur ses épaules tout en se raclant la gorge. La vue de la nuque et du creux du cou de la jeune femme, légèrement dévoilés par le col de sa robe, étaient une tentation terrible pour le mercenaire. Il ressentait une irrépressible envie d’y déposer ses lèvres afin d’y laisser quelques marques, mais aussi de mordiller sa peau et d’y planter ses dents. 

Il inspira profondément, comme pour essayer d’évacuer la tension qui s’était accumulée en lui. Il expira ensuite tout l’air de ses poumons, ce qui vint chatouiller la nuque de la princesse qui frissonna en remontant les épaules. Elle en eut la chair de poule.

— Pardon, s’excusa Changbin en retirant ses mains.

— C’est rien, lui dit Félix en tournant la tête vers lui.

Elle l’observa quelques instants, comme tiraillée entre plusieurs pensées, puis finit par aller presser ses lèvres contre la joue du noiraud en un tendre et chaste baiser. Le cœur du jeune homme s’emballa, c’était tout bonnement ridicule. Lui qui cumulait les conquêtes et les aventures d’un soir dans de nombreux villages, voilà qu’il se retrouvait tout émoustillé par un simple baiser digne d’une preuve d’affection entre deux enfants.

— Merci, murmura Félix en se reculant doucement.

Changbin cligna rapidement des yeux comme pour se ressaisir et il se racla la gorge avant de se lever pour retourner s’enquérir de la cuisson de leur dîner.

— Le repas est prêt, dit-il simplement en retirant les poissons du feu.

La princesse acquiesça d’un signe de tête et s’approcha, un petit sourire toujours présent sur ses lèvres alors qu’elle distinguait le visage rouge de son sauveur. Elle était surprise qu’il ne lui ait pas sauté dessus et encore plus qu'il n’ait fait aucune remarque salace ou déplacée.

Changbin se caressa la joue du bout des doigts, c’était bien la première fois qu’il trouvait les lèvres d’une jeune femme si douces. Une agréable chaleur se dégageait encore de son épiderme. Il finit par sentir le regard curieux et amusé de Félix sur lui et se ressaisit :

— En temps normal je ne me serais pas contenté d’une si petite récompense, dit-il sans la regarder, mais je vais faire une exception pour cette fois, Princesse…

Cette dernière gloussa en prenant la nourriture qu’il lui tendait et elle sourit. Il était à nouveau lui-même.

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