✾ Chapitre 12 ✾
Changbin avait bien dormi. Il ouvrit les yeux pour découvrir Félix, toujours dans ses bras, le front contre son torse, et cela le fit sourire. Il s’écarta juste assez pour pouvoir la regarder un peu plus attentivement. Le drap lui arrivait à la taille et il put remarquer avec bonheur que sa chemise de nuit dévoilait légèrement le haut de sa poitrine. Il soupira doucement, il n’y avait clairement rien à voir.
Il s’étonnait lui-même d’avoir passé autant de nuits dans les bras d’une jeune femme sans être jamais passé entre ses cuisses et cela le fit réfléchir. Peut-être que c’était ça une vraie relation, pas seulement sauter sur une personne du sexe opposé après quelques minutes, mais prendre le temps de la connaître et de la découvrir. Après tout c’était bien la première fois qu’il passait autant de temps avec la même fille. Enfin non, il y avait eu Lya avant elle et c’était comme ça qu’il avait finit par développer des sentiments pour la princesse du royaume des Bang : en passant du temps avec elle.
Il soupira de nouveau en caressant doucement l’épaule de la blonde. Il ne devait pas s’attacher. Après tout, une fois qu’il l’aurait ramenée dans son royaume, ils ne se verraient probablement plus. Il était hors de question pour Changbin de rester dans un royaume au service d’une quelconque altesse royale. En plus il n’avait pas de nom, pas de richesses, il n’aurait certainement plus le droit de la côtoyer. Alors, une fois Félix rendue à son royaume, le mercenaire reprendrait certainement sa route, seul.
Il soupira longuement avant d’aller presser ses lèvres sur le front de la jeune femme. Elle fronça les sourcils et s’étira lentement avant d’ouvrir les yeux.
— Bonjour… grommela-t-elle en retournant blottir son visage contre le torse du mercenaire pour se protéger de la luminosité de la pièce.
— Bien dormi ? murmura Changbin en déposant un baiser dans ses cheveux.
Elle hocha la tête contre lui et il passa les bras autour de son corps.
— Tu crois que Jisung est rentré ? demanda-t-elle après quelques instants.
— Je crois que je l’ai entendu pendant la nuit. Est-ce que tu veux qu’on reprenne la route demain ? Tu as dit hier que tu étais fatiguée alors on peut passer une nuit de plus ici pour se reposer si tu le souhaites.
Peut-être qu’il cherchait simplement à retarder l’inévitable, à savoir le retour de Félix dans son royaume.
— Jisung a dit qu’il ne repartirait pas avant demain, reprit Changbin, alors on pourrait en profiter pour passer une dernière journée avec lui avant que nos chemins se séparent ?
La princesse se dégagea un peu de son étreinte pour le regarder, un sourcil levé.
— Tu veux passer plus de temps avec Jisung maintenant ?
— Non ! Enfin pas spécialement, se justifia le noiraud en essayant de cacher ses joues rougissantes, c’est pour toi que je dis ça, puisque tu apprécies sa compagnie… Et puis il faut acheter des vivres avant de reprendre la route de toute manière. Alors autant partir demain.
— D’accord.
— Par contre, reprit le jeune homme avant de rouler sur le côté pour surplomber Félix, je vais dire à l’aubergiste qu’on n’a plus besoin de deux chambres…
Il glissa sa main dans les cheveux de la blonde avant de descendre jusqu’à sa joue, il se pencha ensuite un peu en avant et alla presser ses lèvres contre les siennes. Félix ferma les yeux et laissa échapper un petit soupir de satisfaction. Elle passa ses bras autour des larges épaules du noiraud et l’invita à approfondir leur échange en l’attirant vers elle. Elle entrouvrit la bouche afin de laisser la voie libre à la langue de Changbin qui vint rapidement à la rencontre de la sienne.
Le jeune homme avait beau chercher à se contrôler, il devait avouer que l’excitation lui montait rapidement à la tête. Il imposa un genou entre les jambes de Félix et le fit remonter lentement jusqu’en haut de ses cuisses. Il s'apprêtait à frotter une première fois l’entrejambe de la princesse mais celle-ci l’arrêta avec un petit gémissement. Changbin se recula juste assez pour la regarder, ses joues étaient rouge vif, et il se sentit immédiatement gêné d’avoir agi ainsi.
— Pardon je… je me suis un peu laissé emporter…
— C’est rien… le rassura-t-elle en déposant un baiser sur le bout de son nez. C’est juste que c’est… déjà beaucoup…
Le mercenaire sentit son visage s’empourprer et il se redressa en prenant appui sur ses avant-bras. Bien sûr, où avait-il la tête ? Il aurait été plus qu’étonnant que la princesse se laisse faire aussi facilement, elle n’avait rien d’une fille facile. Si Changbin avait vraiment voulu assouvir ses besoins primaires, il aurait tout aussi bien fait de rester au bordel la veille.
— Excuse-moi, dit-il avant de déposer un nouveau baiser sur son front.
— Félix tu es réveillée ? appela soudain la voix de Jisung depuis le couloir. Tu n’aurais pas vu Changbin ? Il a disparu hier soir…
Le noiraud leva les yeux au ciel tandis que la princesse pouffait de rire. Ils échangèrent un coup d'œil et Changbin se leva pour ouvrir la porte. Il l’entrouvrit juste assez pour passer sa tête et vit clairement le fermier faire un bond en arrière.
— Oh, je me suis trompé de chambre ?
— Non… Qu’est-ce que tu veux ?
— Eh bien, comme tu es parti précipitamment hier soir, je me demandais si tout allait bien.
— Bonjour Jisung, fit la voix de Félix en apparaissant par-dessus l’épaule de Changbin.
Le brun eut un mouvement de recul et papillonna des yeux ; il ne s’attendait visiblement pas à trouver les deux voyageurs dans la même chambre.
— Oh, ah ! Ah d’accord, je comprends mieux pourquoi tu es parti, je… je pensais pas que ça irait si vite par contre. M’enfin, tant mieux pour vous deux !
Il lâcha un rire nerveux avant de se racler la gorge.
— Vous reprenez la route aujourd’hui ?
— On pensait plutôt partir demain, Félix a besoin de repos, la route va être longue après tout…
— On peut aller faire un tour en ville alors ! Vous allez avoir besoin de faire quelques emplettes de toute manière non ?
Changbin hocha la tête et le brun lui sourit.
— D’accord, je vous attends alors. Ah au fait Changbin…
— Hum ?
— Cinq.
— De quoi tu parles ? demanda le noiraud en haussant un sourcil.
— Je t’avais dit que j’allais gagner, lui répondit simplement le fermier avec un clin d'œil.
Le mercenaire se contenta de souffler avant de refermer la porte de la chambre.
Changbin laissa Félix s’habiller. Pendant ce temps-là, il alla rassembler ses affaires dans sa chambre afin de les disposer dans celle de la jeune femme pour la nuit suivante. Une fois prêts, ils prirent un petit déjeuner dans l’auberge avant de partir en quête de marchandises dans les rues déjà bien animées de la capitale.
Changbin essayait toujours de ne pas attirer l’attention. Après tout, tout l’or qu’il transportait sur lui pouvait rapidement attirer des personnes mal intentionnées et il avait beau savoir se battre, s’il pouvait éviter de devoir affronter des brigands ou autres voleurs, c’était tout aussi bien.
Ils achetèrent assez de nourriture pour tenir plusieurs jours et ensuite, en fonction du temps qu’il leur faudrait pour atteindre le royaume des Lee, Changbin aurait besoin de pêcher ou de chasser.
La capitale des Kim était une très belle ville, les rues étaient propres et fleuries, les bâtiments étaient en bon état et les habitants semblaient heureux. Ça faisait cogiter Changbin, lui qui s’était toujours plaint de ne pas vouloir vivre au service d’un roi, la vie sous le règne des Kim avait l’air relativement agréable. Mais non, son objectif était de vivre de façon autonome, sans avoir de comptes à rendre à personne. Bon roi ou pas, Changbin ne vivrait pas dans un royaume.
Ils passèrent l’après-midi en compagnie de Jisung. Même s’il ne voulait pas le montrer, Changbin avait fini par s’attacher à lui et il se doutait aussi que Félix allait avoir du mal à lui dire au revoir le lendemain lors de leur départ. Pourtant, c’était inévitable. La princesse pourrait toujours se consoler en se disant que le royaume des Kim était proche du sien et qu’elle pourrait toujours retourner à la ferme des parents de Jisung, si on l’autorisait de nouveau à sortir du château.
Ils profitèrent des animations de la ville avant de retourner à l’auberge pour dîner. Félix ne parlait pas beaucoup, elle s’étonnait surtout de voir les deux garçons qui l’accompagnaient discuter ensemble, de tout et de rien, comme de bons amis. Et elle rit en se disant que Changbin avait beau se plaindre du fermier sans arrêt, finalement ils s’entendaient plutôt bien.
— On se voit demain avant de partir ? demanda Jisung lorsqu’ils rejoignirent leur chambre.
Félix hocha la tête en lui adressant un grand sourire et elle disparut dans sa chambre en compagnie de Changbin.
Le mercenaire retira ses bottes et commença à se déshabiller pour se mettre à l’aise avant de dormir. Il s’installa ensuite sur le lit, les bras croisés derrière la tête. La princesse resta sur place au milieu de la chambre, l’air gêné.
— Hum… Changbin ? appela-t-elle en jouant avec les manches de sa robe.
— Hum ?
— Est-ce que tu… pourrais te retourner ?
Le noiraud leva un sourcil avant de comprendre le problème. Félix voulait se changer et il était très probablement mal venu de la regarder faire.
— Euh oui bien sûr, dit-il en se tournant pour faire face au mur.
Il aurait volontier jeté un oeil au corps nu de la jeune femme, mais il ne devait pas abuser. Il passait déjà la nuit avec elle, c’était déjà beaucoup, surtout après sa tentative infructueuse du matin. Il s’en voulait un peu d’avoir été si entreprenant.
Plongé dans ses pensées, il n’avait même pas entendu Félix venir s’installer sur le lit. Il réagit lorsque la blonde vint se coller contre son dos.
— Tu auras tout le loisir de faire ça lorsqu’on sera à cheval, la taquina le noiraud alors qu’il appréciait tout particulièrement cette attention.
La princesse gloussa contre son dos.
— Mais j’aime bien… Ton dos est musclé et confortable… même si ton torse l’est aussi…
Changbin se retourna pour lui faire face et chercha à croiser son regard. Il alla presser ses lèvres contre celles de Félix avant de passer une main dans ses cheveux pour lui dégager le front.
— Tu devrais vraiment arrêter de dire des trucs pareils… murmura-t-il avant de l’embrasser à nouveau.
— Je sais que je peux avoir confiance en toi…
Le noiraud se figea alors que la princesse venait se blottir contre son torse. Il passa presque automatiquement ses bras autour du corps de la jeune femme et enfouit son visage dans ses cheveux. C’était bien la première fois que quelqu’un avait confiance en lui, et ça lui faisait bizarre. C’était étrange, mais loin d’être désagréable, bien au contraire.
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