Chapitre 6, Part 2 : Amber et l'île mystérieuse (visite de l'île)
Après avoir découvert cette île faussement paradisiaque, Amber voulait trouver un sens à son arrivée mouvementée. Dans un premier temps, elle proposa son aide aux résistants pour les petits travaux de la vie quotidienne. Mais cela ne lui suffisait pas. Elle avait la sensation qu'il lui manquait une partie d'elle-même. Elle marchait sans réelle motivation, un peu comme une zombie. Amber avait toujours été une fille dynamique, elle voulait toujours aller de l'avant. Mais elle était sans cesse fatiguée, à bout de force. Elle se posait la question si les sirènes n'y étaient pas pour quelque chose. Avaient-elle aspirées une partie de sa force vitale ou même une partie de son âme ?
Elle demanda à rencontrer le plus ancien des marins. Jean-Louis Marin accepta de la recevoir. Il se doutait qu'elle avait des questions. Elle lui expliqua son trouble actuel. Pour elle, ce n'était pas une dépression. Le marin lui dit en ces termes : « Tu as été choisie par les sirènes. Elles te voulaient à tout prix. Tant que tu resteras sur l'île, elles chercheront à t'attirer. Cette fatigue hors du commun que tu ressens, c'est parce que les sirènes continuent de puiser dans ta force vitale. Tu es reliée à elles en quelque sorte par un étrange pouvoir que nous ne connaissons pas. Tu dois avoir quelque chose de spécial qu'elles convoitent. Elles t'ont marqué. Tant que tu seras sur l'île, tu seras leur cible. Il faut que tu trouves un moyen de sortir au plus vite de cette île sinon tu finiras par succomber à leur pouvoir. Jamais aucun résistant n'a éprouvé ce que tu éprouves. Je te propose de participer aux expéditions pour chercher une sortie. Peut-être auras-tu un point de vue nouveau qui pourras nous aider. »
Amber consentit à participer aux recherches pour trouver cette fameuse porte magique. Jean-Louis Marin lui avait permis d'ouvrir les yeux sur cette vérité qu'elle ne parvenait pas à voir. Ce n'était pas elle qui était convoitée mais son pouvoir. Les sirènes ensorcelaient de plus en plus d'hommes. Leur monde était un gouffre qu'il fallait sans arrêt remplir. Le soulèvement engagé par les anciens marins leur posait problème. Elles avaient sans doute du mal à convoiter de nouvelles âmes. Avec un pouvoir aussi fort que celui d'Amber, elles pourraient faire leur marché à travers les livres. Chaque homme qui ouvrirait un livre serait attiré dans celui-ci sans avoir aucun moyen de recours.
Malgré ses forces qui faiblissaient chaque jour, Amber voulait rechercher cette porte. Elle prit part à une expédition vers les côtes rocheuses. Elle découvrit un paysage à couper le souffle. Une série de roches grises et verdâtres se succédaient depuis la plage de sable jusqu'à une sorte de pont rocheux. En dessous de ce pont, on apercevait la mer turquoise. Vue d'en haut, elle était encore plus belle et encore plus lumineuse. Beaucoup d'hommes hésitaient à traverser ce pont, de peur qu'il ne soit pas assez stable. Amber n'hésita pas une seconde. C'était une aventurière, elle voulait aller plus loin. Une fois de l'autre côté du pont quelques hommes l'accompagnèrent. Un petit chemin menait tout droit à une autre série de roches. Amber peinait de plus en plus à avancer. Deux hommes la soutenait pour l'aider à marcher. Au bout du chemin, ils découvrirent une grande cascade. Sur chaque flan de la cascade, les sirènes étaient représentées sous toute leur beauté. Amber se fit la réflexion que cet endroit était vraiment magnifique. Elle inspecta les roches et chaque parcelle de la cascade, mais ne vit aucune porte. Elle regarda même sous l'eau, mais il n'y avait visiblement rien ici. Même s'ils n'avaient pas trouvé la porte, Amber avait fait de belles découvertes. Elle n'allait pas s'arrêter là, elle voulait inspecter chaque partie de cette île et ne rien laisser au hasard. Elle était plus que jamais déterminée à réussir.
Amber se reposa quelques jours dans un hamac sur la plage puis repartit en excursion du côté de cette étrange forêt. Elle était prête à tenter l'impossible pour réussir. Elle se disait que son don aiderait peut-être à voir ce qui est invisible aux yeux des hommes. En pénétrant dans la forêt, elle fût assaillie par la noirceur qui y régnait. Même en plein jour, la forêt était sombre. Plus on marchait , plus la forêt s'assombrissait. Amber avait du mal à savoir où aller. Elle ne savait pas si ses compatriotes la suivait encore ou s'ils avaient déjà fait demi-tour par peur. La forêt était parfaitement silencieuse. On n'entendait ni le vent, ni le chant d'un quelconque animal. Cette forêt semblait inhabitée. Elle se sentait gagnée par la solitude. Elle ne voulait pas faire marche arrière. Derrière son air sensible, Amber voulait se prouver à elle-même qu'elle était forte. Le noir ne lui faisait pas peur. Elle leva les yeux pour voir si elle pouvait entrapercevoir une petite étincelle de la lumière du jour. Mais même le soleil ne rayonnait pas dans cet espace boisé. Par contre, elle était stupéfiée par la hauteur des arbres qui étaient bien plus haut que les immenses buildings américains. Elle s'enfonça encore dans ce sombre espace boisé. Elle arriva à un embranchement. Il y avait trois chemins possibles. C'était comme dans un labyrinthe, elle devait choisir quel serait le bon chemin. Elle regarda à terre et crut discerner des marques de pas sur le chemin du milieu. Le noir régnait tellement dans cette espace qu'elle n'était pas sûre de ce qu'elle voyait. Elle avait l'impression d'être dans un espace clos et fermé. Les arbres faisaient office de murs et limitaient le passage à quiconque voulait s'aventurer ici. Dans cet espace quasi-clos, Amber avait du mal à respirer. Cependant, elle voulait se montrer courageuse et son instinct lui disait d'emprunter le chemin de droite. Elle bifurqua à droite et suivit la route boisée jusqu'à une nouvelle intersection à deux voies. Elle choisit encore le chemin de droite. La forêt paraissait de moins en moins sombre. Elle entendait une sorte de bruit d'eau et une légère brise d'été soulevait ses cheveux. Il y avait forcément quelque chose au bout du parcours.
Le chemin forestier était de moins en moins boisé. La lumière filtrait dorénavant à travers les arbres. L'atmosphère forestière était de moins en moins lugubre et inspirait dorénavant la sérénité. Amber se sentait apaisée. Son pied droit plongea dans une flaque d'eau. Elle baissa les yeux vers le sol et vit le début d'un petit cours d'eau. Plus loin, ce cours d'eau formait un ruisseau de plus en plus abondant. Elle longea le ruisseau. Sur chaque côté de ce ruisseau, des petites fleurs roses et mauves faisaient leur apparition. Le paysage était devenu magnifique. Amber prit soin de cueillir quelques fleurs afin de garder un souvenir de ce lieu. Amber pensait déboucher sur un champ de fleurs. Mais elle arriva en haut d'un pente qui menait à la plage. Le petit ruisseau se déversait dans la mer. Amber s'assit en haut de cette pente pour admirer la vue époustouflante du paysage maritime. Elle n'avait repéré aucune porte dans cette forêt. De là-haut, elle ne voyait rien non plus. Elle descendit doucement le chemin escarpé pour arriver sur la plage. Elle scruta l'horizon mais aucune porte mystérieuse n'apparut. Amber n'était pas mécontente du chemin parcouru. Elle avait découvert que cette forêt angoissante renfermait un des plus beaux panoramas de l'île. Cependant le désespoir de ne trouver aucune porte grandissait en elle. Elle ne savait pas à quel endroit chercher cette porte.
Lorsqu'elle revint au campement, elle décrivit tout ce qu'elle avait vu. Les anciens étaient impressionnés par son courage. Elle se sentait épuisée et s'endormit à même le sable. Elle fût réveillée par une alarme qui signalait l'arrivée d'un nouveau bateau. Des hommes couraient dans l'eau pour aider les nouveaux arrivants. Parmi eux, un nouvel invité parvient à résister de lui-même au chant des sirènes. Il assomma quelques uns de ses hommes qui étaient absorbés par le chant mélodieux et les déposa sur la plage loin des sirènes ensorceleuses.
Plus tard, lorsqu'on l'interrogea, il expliqua qu'il n'était pas réceptif à ce type de mélodie. Il s'appelait Georges Wilson. Son métier de géographe lui avait permis de parcourir les mers et les océans et de cartographier chacun des endroits visités. La mer n'était pas toujours un endroit calme, elle pouvait se montrer hostile. Il s'était muni d'une carapace pour faire face aux différentes turbulences qu'il y voyait. Cette île ne lui faisait pas peur. C'était un nouveau défi pour lui à relever. La tâche serait pour lui aisée de cartographier cette île puisqu'un travail en amont avait déjà été fait par Amber et les anciens.
Leur bateau était intact. Il n'avait pas souffert de l'atterrissage mouvementé sur l'île. Pour le géographe, c'était une bonne chose car ils en auraient sûrement besoin pour repartir de l'île. Il le laissa sur le sable non loin de la mer. Il prit du papier et un crayon dans l'une des cabines de son navire et commença à tracer les différentes parties de l'île. Il fit une grande croix indiquant qu'il n'y avait aucune porte sur chacune des parties visitées. Il mit un grand point d'interrogation dans la mer et au dessus de lamer. C'était les parties qui n'avaient jamais été vérifiées. Il était le seul à n'avoir aucune peur des sirènes.
Lorsqu'il eut fini, il montra son plan aux anciens et à Amber. Tous refusaient de plonger dans cette mer hostile. Il proposa de mettre les voiles le lendemain matin sur un cap bien défini :« l'horizon au dessus de la mer ». Il prendrait le commandement du navire. Mais il avait besoin d'un équipage, de personnes volontaires qui seraient prêtes à tout pour sortir de cet enfer. Les plus anciens voulaient rester sur le campement au cas où de nouveaux vaisseaux arriveraient pour les guider. Ils s'étaient habitués à vivre sur cette île loin du bruit environnant des villes, loin de la pollution.Amber décida de rester, elle voulait trouver sa porte de sortie. Beaucoup de nouveaux voulaient tenter l'expérience. Le commandant décida d'embarquer un maximum d'hommes sur le bateau. Il était persuadé de trouver la réponse à ce fameux mystère sur cette mer.
Le lendemain à l'aube, une centaine d'hommes se rassemblèrent pour le mettre à l'eau. Ils n'avaient aucune remorque pour le transporter jusqu'à la mer. Ils utilisèrent des planches de bois pour faire un levier sous celui-ci et des cordes pour le tirer vers le bord de mer. Heureusement pour eux, leur futur navire n'était pas très lourd. Ils mirent plusieurs heures pour réussir à le mettre à l'eau puis les nouveaux explorateurs montèrent sur l'embarcation. Ils devaient se dépêcher de sillonner la mer tant que les sirènes dormaient. Elles se reposaient toute la matinée jusqu'aux environ de midi. Il leur restait une heure pour atteindre le but de la mission s'ils ne voulaient pas finir engloutis par les sirènes sous la mer.
Amber et les anciens se positionnèrent en haut de la pente près de la forêt. C'était le plus haut point de vue de l'île. Ils voulaient tous voir si une porte s'ouvrirait. Le navire quitta le bord de mer et mit le cap vers l'horizon. Il n'allait pas très vite au départ, mais prit très rapidement de la vitesse. Il s'éloigna de plus en plus du rivage et arriva non loin de la délimitation estimée de l'île. D'abord, rien ne se passa. On aurait dit que le bateau butait sur un mur. Mais cela eut pour résultat de le faire pivoter sur le côté gauche. Le commandant de bord recommença la même manœuvre. Tout à coup, la magie opéra. Une gigantesque porte magique faite de pierres apparut au dessus de la mer. Les marins crièrent de joie et le bateau s'y engouffra. La porte disparut juste après leur passage.
Tout le monde sur l'île sauf les sirènes fêtèrent l'événement. Ils étaient tous soulagés d'avoir enfin mis un point final à ce mystère. Amber avait encore du chemin à parcourir pour parvenir à trouver sa porte. Elle n'avait plus beaucoup de temps car les sirènes aspiraient de plus en plus son énergie.
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