À l'école, les camarades de classe d'Amber n'arrêtaient pas de lui parler du livre Pawā le chat ninja. Selon eux, ce livre était une « pépite d'or entre les mains ». Il s'agissait d'un tout nouvel écrivain japonais à succès « Yoko Sanail » qui l'avait écrit et traduit dans plusieurs langues. Cet écrivain avait déjà vendu des millions de livres et ceux-ci s'arrachaient comme des petits pains par tous les lecteurs du monde entier. Amber se demandait « quel était l'ingrédient mystère qui faisait de ce livre un best-seller ». Amber décida de passer à la bibliothèque pour emprunter ce livre.

En revenant de l'école, Amber prétexta qu'elle devait lire en urgence un livre scolaire afin de pouvoir s'isoler seule sans être dérangée. Depuis qu'elle était rentrée, elle se sentait obsédée par cette histoire, elle voulait à tout prix s'y rendre. Elle observa et lut d'abord l'ouvrage sans se projeter afin de bien assimiler l'histoire et de comprendre tous les enjeux. Il parlait d'un chat qui détenait des pouvoirs particuliers très prisés. En outre, son petit nom Pawā signifiait « pouvoir » en Japonais. Sur la première de couverture, on remarquait un petit chat noir et blanc dans une posture de combat sur un rocher. Il portait un bandeau frontal bleu de ninja au niveau des oreilles. Le petit animal désirait montrer qu'il était un ninja dans l'âme, et qu'il savait se battre au besoin. Le bleu était une couleur très représentée chez les ninjas d'aujourd'hui. Cette petite étoffe lui donnait la sensation d'être utile et visible. Ce bandeau était pour lui un talisman, ou une sorte de canalisateur de pouvoirs. Il pensait que tous ses pouvoirs venaient de ce petit objet. Il ne l'enlevait jamais et ne voudrait en aucun cas le perdre. En réalité, cette bandelette n'était qu'un objet destiné à décorer le front. Le pouvoir se trouvait en lui. Il fallait encore qu'il le découvre.

Après cette lecture attentive, Amber décida de plonger littéralement dans son livre. Elle visualisa d'abord ce félin extraordinaire. Elle se concentra et arriva à côté de lui. Elle avait désactivé son mode invisibilité pour pouvoir lui parler. Il fut surpris de la voir arrivée comme par magie. Il pensait être le seul à avoir des pouvoirs. Trois mots sortirent de sa bouche : « Qui es-tu ? »

Elle lui expliqua « Je me nomme Amber. J'aime voyager au gré de mes envies. Je possède un don, que je maîtrise en partie, qui me permet d'apparaître ou disparaître au moment où je le souhaite. Cela peut te paraître étrange, mais il ne faut pas t'inquiéter, je ne suis pas là pour te faire du mal. Je suis une pacifiste dans l'âme. Je ne ferais même pas de mal à une mouche ! Dis toi que je suis une simple observatrice qui désire apprendre. J'aimerais aussi être ton amie si tu es d'accord !  »

Après sa réponse, elle préférait ne pas évoquer le fait qu'elle était dans un livre pour ne pas perturber l'histoire. Même si elle pouvait changer des éléments de ce récit, elle avait envie de voir celui-ci se dérouler tel qu'il devait l'être sans trop intervenir.

Pawā lui avoua :  « Je suis moi aussi doté de pouvoirs très spéciaux. J'accepte que tu m'observes si tu as le courage de me suivre dans mes missions. Je suis aussi rapide que l'éclair, donc il faudra que tu suives le rythme ! Tu pourras découvrir chacun de mes pouvoirs au fur et à mesure des actions que j'effectuerais. Tu me diras alors ce que tu en penses. »

Amber répondit instantanément : « Oh, j'ai hâte de te voir en live. Et ne t'inquiète pas ! Je serais capable de te suivre, n'oublie pas que j'ai moi aussi un pouvoir spécial... Cela promet d'être épique ! Fais comme si j'étais pas là, je serais être discrète ! »

Rien qu'en le voyant, Amber était déjà impressionnée par son charisme et son allure un peu mystérieuse. Elle était aussi très intéressée par la manière dont il réussissait à maîtriser son don très particulier.

Lorsqu'elle était arrivée quelques minutes plus tôt, le chat était en train de s'entraîner aux techniques de combat et d'arts martiaux d'où sa posture sur la première de couverture. Elle lui confirma à nouveau qu'elle ne le dérangerait pas. Elle désirait simplement regarder son entraînement et les différents défis qu'il relevait chaque jour.

Il reprit donc son entraînement là où il l'avait laissé un peu plus tôt. Il respira doucement et se relaxa. La relaxation était très importante avant de pouvoir agir quand on était un ninja. Il salua avec sa tête et se mit en position verticale avec la main gauche et le pied gauche en avant. Il ferma les yeux et se concentra sur ce qu'il entendait et sur ce qu'il voyait. Cette concentration était une étape clé dans cet exercice. Grâce à elle, il était capable d'apercevoir des images d'objets perdus ou des images de personnes disparues. Ces images pouvaient être très nettes ou au contraire très floues en fonction de ce que l'on recherchait et de l'environnement dans lequel se trouvait l'objet en question.

Il rouvrit les yeux rapidement. Il avait vu un enfant qui réclamait son doudou, et la mère, complètement paniquée, ne parvenait pas à le consoler. Il approfondit sa recherche et repéra le doudou abandonné sur une vieille balançoire dans un parc public. Le chat partit précipitamment en direction du parc, il courait à une vitesse inouïe. Amber n'avait jamais vu ça auparavant. Elle essaya de le suivre, mais, elle se stoppa nette complètement à bout de souffle. Elle s'éclipsa en direction du parc. Elle savait exactement où il allait, du fait qu'elle avait déjà lu l'histoire.

Le chat avait déjà récupéré le doudou. Il se remit à courir et Amber s'éclipsa à nouveau. Le chat était en train de gratter à une porte d'appartement. Personne ne répondit. Il tapa ensuite la porte avec sa tête pour être entendu. Une dame ouvrit brusquement cette porte et elle trouva le doudou à terre. Pawā était déjà repartit au pas de course. La dame n'avait pas eu le temps de le voir. C'était un mystère qu'elle ne pourrait pas éclaircir, elle ne saurait jamais pas comment le doudou s'était retrouvé là. Elle se disait qu'une âme sensible et bienveillante était sûrement passer par là. Elle était loin de se douter que c'était un félin. Il était obligé de garder ce secret pour lui afin que personne ne puisse le remarquer. Amber se sentait proche de ce chat. Ils se ressemblaient en beaucoup de points.

Cette première mission avait fait fondre le cœur d'Amber qui avait ressenti toute la bonté incarnée dans cet animal. Elle savait déjà que les animaux de compagnie n'étaient pas des objets avec lesquels on jouait. C'étaient des êtres sensibles doués de raisons.  Cet animal illustrait très bien cet état de fait.

Pawā continua avec d'autres objets importants tels que des clés de maisons ou des clés de voiture qu'il rapporta à leur propriétaire sans être vu, des jouets réclamés par des enfants...

Tout se passait à merveille jusqu'à ce qu'il entende un aboiement de chien et un miaulement de chat. Puis des dizaines de chiens et de chats se mirent à aboyer et à miauler.

Rapidement, il traduisit pour Amber : « Désolé, c'est clairement un appel au secours. Je suis déjà parti ! »

Il sentait que quelque chose clochait. Il avait la certitude au plus profond de lui qu'un événement effroyable se déroulait quelque part dans sa ville. Pour comprendre cet événement,il devait se concentrer. Mais de plus en plus de chiens et de chats se mettaient à l'appeler. Ces chiens et chats savaient que Pawā répondrait présent quoiqu'il arrivait et qu'il pourrait les aider à résoudre tous leurs problèmes. Ils savaient aussi que Pawā était doté de pouvoirs très précieux. Amber aimerait avoir des amis comme ceux du chat qui gardaient son secret. Elle aimerait pouvoir se confier à quelqu'un mais elle ne savait pas à qui exactement elle pouvait faire confiance. Elle ne voulait pas être l'objet de moqueries, ou de trop d'éloges. Mais surtout, elle refusait que son pouvoir puisse faire l'objet d'études poussées ou même qu'il tombe entre de mauvaises mains. Le chat était respecté pour ce qu'il était par ses pairs. Il n'était pas étudié car les humains ne le connaissaient pas. Si les humains avaient connaissance d'un tel don, le chat serait convoité par des dizaines de personnes pour être étudié.

Dans chaque moment important, il était là où on avait besoin de lui. Cependant, avec sa puissante ouïe, il se sentait très sensible au vacarme assourdissant qu'il y avait aux alentours. Or, pour pouvoir se concentrer, il devait réussir à faire abstraction du bruit. Il ferma à nouveau les yeux et se déconnecta totalement de tout ce qui l'entourait. Cela lui permit d'améliorer sa concentration et d'être plus vigilant face aux détails importants qu'il voyait dans sa tête. Amber discerna son air soucieux. Ses yeux se plissaient de plus en plus car il avait du mal à percevoir des images nettes. Cela lui était déjà arrivé quelquefois, mais c'étaient des événements rares et isolés. Cela confirmait qu'il y avait un réel danger et rajoutait de la difficulté à l'exercice.

Amber ressentait toute cette concentration, cette force que cet être disposait en lui. Elle pensait que jamais elle n'aurait cette force vitale. C'était quelque chose qui se travaillait, et elle se croyait pas assez courageuse pour travailler autant.

Pawā s'assit sur une grosse pierre et redoubla d'efforts. Il parvint enfin à voir une image nette, une mère affolée qui cherchait son enfant au jardin public. Il transmit toutes les images qu'il voyait à Amber pour qu'elle comprenne l'étendue de son pouvoir et qu'elle puisse le suivre à chaque étape.

Cette vision qu'elle reçut lui donna un aperçu du drame qui se jouait ici. L'affolement qu'elle lisait sur le visage de cette maman la perturba. C'était horrible de voir une telle scène de ses propres yeux. C'était même pire que dans un de ces films dramatiques car là, elle était en direct, en plein dans l'évènement. Elle se sentait indécise, elle ne savait pas ce qu'elle pouvait faire pour aider.

Le ninja se rendit sur place pour mieux visionner la scène. Amber le suivit de près jusqu'au jardin public grâce à sa capacité de s'éclipser au moment souhaité. Une deuxième image s'imposa à son esprit : « une petite fille terrorisée ». Elle se nommait « Ina ». Il visualisa la petite fille et se demanda alors : « pourquoi est-elle à ce point terrorisée et où se trouve t-elle ? ». Amber intercepta cette image comme lorsqu'on reçoit une balle en plein visage. La violence de cette image la marqua et qui sait, elle ne l'oubliera peut-être jamais !

Dans tous les cas, elle fut impressionnée par ce chat extraordinaire et par son don. Tout cela lui paraissait même au delà du réel. Elle avait du mal à croire ce qui s'apprêtait à se jouer sous son regard.

En face d'Ina, Pawā constata qu'il y avait un homme aux cheveux blancs hirsute mal rasé. Sa tête était boursouflée de cicatrices des plus diverses. Sur son avant-bras, on distinguait un tatouage d'un serpent et d'une tête de mort entremêlés ensemble. Sur son deuxième avant-bras, un tatouage de monstre. Elle avait eu peur en apercevant ces tatouages et ces cicatrices et en était tombée à la renverse de stupeur. De plus en plus d'images défilèrent dans la tête de Pawā. C'était comme un court métrage qui se déroule au ralenti. Tout en continuant de regarder ce mini court-métrage, il comprit que l'homme avait profité de la surprise de la petite fille et de sa faiblesse pour la kidnapper. Il lui mit un foulard sur la bouche pour éviter qu'elle crie et un sur les yeux. Ina avait essayé de se débattre, mais l'homme avait trois fois plus de force qu'elle. Pour ne plus qu'elle bouge, il l'avait ligoté. L'homme avait préparé ce plan machiavélique depuis quelques jours. Pawā ressentait les émotions des parents en plus de celles de la petite fille. C'était un réel cauchemar pour chacun d'entre eux et l'attente était insoutenable.

Amber ressentait la tristesse de toutes ces personnes mais aussi leur impuissance dans cette situation. Elle avait, elle aussi, l'impression que son cœur allait se décrocher à cause de cette vulnérabilité et de cet accablement qu'elle éprouvait. En outre, elle avait aperçu une haine malsaine dans les yeux de cet homme. Ce qui était certain, c'était qu'elle ne pouvait pas intervenir même si elle aimerait aider. Et cela la peinait encore plus.

Pawā ne voulait pas rester inactif, il continua ses recherches sans se ménager. Il se déplaça furtivement là où se trouvait la petite fille dix minutes avant. Dans ce genre de situation, le temps était très précieux. Il n'y avait pas une minute à perdre. Chaque seconde était essentielle. Il imagina Ina la petite fille disparue, et essaya de se mettre à sa place. Puis il tenta d'écouter ce qu'elle entendait. Elle reconnaissait une sirène de Police, puis des sons de klaxons. Malgré son jeune âge, elle était très intelligente. Elle essayait d'enregistrer chaque son et de taper avec ses pieds sur la porte de ce qui semblait être un petit van. Pawā saisissait toute l'urgence de la situation. Il comprit que si les images dans sa tête n'étaient pas très claires, c'était simplement parce que l'homme et la petite fille se trouvaient dans un véhicule en perpétuel mouvement . Cela rendait l'exercice encore plus difficile à réaliser.

Il poursuivit ses efforts et perçut la cloche d'une église qui sonnait. La seule chose qu'Amber pouvait faire, c'était suivre bêtement notre cher ninja sans se montrer.  Pawā se rendit devant l'église qui sonnait encore. Elle se trouvait non loin du jardin public. Pawā en déduisit que l'homme devait se trouver aux alentours si la camionnette était encore à l'arrêt. Il espérait de tout cœur que ladite-camionnette était bien bloquée quelque part car sinon ce serait encore plus dur de la rechercher. En effet, à chaque fois que la camionnette s'éloignait du lieu de l'enlèvement, il devenait de plus en plus difficile de la tracer. Si chaque indice était crucial dans l'enquête, chaque nouveau déplacement était difficilement perceptible. Chaque nouveau déplacement donnait du pouvoir à cet homme machiavélique.

Pawā tripla sa concentration et interpella par la pensée la petite fille. Il lui expliqua qu'il était un ami qui tentait de l'aider à la retrouver. Il avait conscience qu'elle ne voyait rien avec ce foulard sur les yeux. Ina voulait sortir de ce cauchemar au plus vite et était prête à tout pour s'en sortir. Il la questionna sur l'homme. Il lui demanda si elle le connaissait. Elle répondit « non » à cette question. C'était bien ce qu'il pensait. Il s'agissait d'un inconnu qui s'en prenait à de petits êtres innocents pour se faire remarquer ou tout simplement pour faire du mal aux gens. Il lui avoua qu'il pouvait entendre tout ce qui était autour d'elle si elle se concentrait sur les sons, les musiques. Elle écouta les bruits. C'était toujours le même bruit qui la marquait « la cloche de l'église » puis un nouveau bruit « un accord de guitare ».

La première déduction qui vint instantanément, c'était qu'un guitariste était en train de jouer pas très loin de la camionnette. La deuxième déduction logique qui fit sens, c'était que la camionnette bougeait au ralenti puisqu'on entendait toujours en fond sonore l'église sonner. C'était un coup de maître pour Pawā qui devait intervenir au plus vite. Il ne pouvait pas laisser la camionnette continuer son avancement, c'est trop dangereux pour la petite. Nul ne savait ce que prévoyait cet homme pour elle. Mais il n'avait pas l'air d'être tendre.

Ni une, ni deux, il s'élança en avant vers l'endroit où se trouvait la camionnette. Il la repéra au milieu de la route en plein bouchon. L'homme essayait de faire de grands signes aux automobilistes pour les faire avancer. Cela était peine perdu pour lui. L'homme tenta de passer sur la droite avec sa camionnette. Pawā ne pouvait pas le laisser s'échapper. Il n'avait pas le choix, il devait faire quelque chose. Dans un premier temps, il tenta de rassurer Ina par la pensée en lui disant de ne pas s'inquiéter et qu'il tentait l'impossible pour la libérer. Il miaula et appella les chiens à la rescousse. Il ne pouvait pas intervenir seul, il avait besoin d'aide. En effet, même s'il maîtrisait les arts martiaux, dans ce genre de situation, le nombre faisait la force. Chaque aide était précieuse pour arrêter le véhicule et capturer ce mafieux. Plusieurs esprits valaient mieux qu'un seul. Il était également judicieux de penser ensemble à la meilleure solution pour sauver l'enfant des griffes de cet individu sans qu'il y ait de dommages.

Les chiens arrivèrent en groupe. Par la pensée, Pawā leur expliqua le protocole d'action à suivre. Les chiens allaient faire un barrage devant le véhicule pour ne plus qu'il puisse avancer. Ensuite, ils utiliseraient leur super arme : l'aboiement ! Cela permettrait à des gens extérieurs de venir aider. Pawā allait tenter d'utiliser son pouvoir de télépathie pour forcer l'homme à descendre. Amber entendit toutes les pensées que transmettait Pawā car elle était spectatrice à l'intérieur du livre de Pawā. Mais l'homme refusait de sortir. Pawā n'était pas très étonné que l'homme ne veuille pas sortir de sa camionnette. Sous ses airs d'homme costaud et diabolique, il avait tout de même des faiblesses. Il manquait d'assurance. Il avait peur des chiens et de la Police, ce qui était malvenu dans son cas.

Pawā décida de passer au plan B. Pendant que les chiens restaient devant la camionnette, Pawā monta à bord de celle-ci. Il passa furtivement à travers une fenêtre ouverte à l'avant du véhicule tel un ninja se préparant au combat. L'effet de surprise faisait partie du plan. Le mafieux ne s'attendait pas à voir quelqu'un passer par une fenêtre et encore moins un chat. Il lui donna un coup-de-poing avec sa patte avant droite au niveau du nez. Un second coup percuta l'homme dans le ventre. Ce dernier n'avait pas le temps de réagir. Il eut le souffle coupé. Pawā en profita pour ouvrir la portière avant gauche. Il poussa de toutes ses forces avec ses pattes l'homme vers l'extérieur. Ce dernier tomba en bas de la camionnette. Pawā avait réussi un nouveau coup de maître.

Il partit à l'arrière du van pour libérer Ina. Il lui enleva les cordes qui la maintenaient attachée. Il lança ensuite les cordes aux chiens qui en profitèrent pour ligoter étroitement le diabolique individu. Il défit les nœuds des deux foulards sans qu'Ina ne puisse le voir et ouvre la portière arrière pour qu'elle puisse sortir. Tout s'était déroulé en une fraction de minutes et à la perfection. Ina n'avait rien eu le temps de voir. Pawā en avait profité pour filer en douce sans se faire remarquer. C'était un véritable exploit pour lui et pour ses amis. Cet exploit ne sera connu de personne. L'homme ficelé passera pour un fou quand il racontera qu'un chat l'avait poussé hors de la camionnette. Et lorsque Ina sera interviewée, elle sera encore terrorisée par l'événement, elle ne sera pas en capacité de répondre aux questions. Seule Amber avait vu la scène se dérouler devant elle. Elle avait l'impression d'avoir vu un film tourner au ralenti.

Pawā le chat continuera d'autres exploits, mais celui-ci est l'un des plus extraordinaires dans ce livre. Il continuera de s'entraîner après chaque réussite. Amber retourna le voir encore une fois à son entraînement avant de partir. Elle essaya de reproduire des techniques de combat. Ces techniques pourraient très bien lui être utiles un jour. Elle ne cessa de vouloir s'améliorer. Elle salua le chat à la manière d'un ninja et le remercia pour tout ce qu'il a fait. Elle cligna des yeux et s'éclipsa. Elle revint à son point de départ : sa chambre. Exténuée, elle finit par s'endormir.