Chapitre 14, part 1 : Amber et le mystère du collier voyageur (la rencontre)
Amber avait passé une nuit mouvementée à faire des cauchemars. Après le discours de la louve, elle se sentait mal. La question de son origine revenait après chaque histoire. Il y avait une part d'ombre dans son histoire familiale. Un jour, elle trouverait les réponses. Mais elle devait d'abord se changer les idées.
Avant d'aller à l'école, elle passa à la librairie. Celle-ci était ouverte le matin dès six heures. Cela permettait aux habitants de lire avant de partir travailler. En arrivant, la vendeuse qu'elle connaissait bien lui conseilla deux nouveaux livres qui valaient le détour :
- « Le mystère du collier voyageur de Liana Victoria Hillmore »
- « Le faiseur de rêves de Daegan Spirit »
Les deux titres l'inspiraient déjà. Elle s'y voyait déjà à l'intérieur vivre de folles aventures. Elle mit ses livres dans son sac et se prépara pour une journée d'école bien fatigante. Ce ne serait pas encore aujourd'hui que les autres élèves la laisseraient tranquille. Leur petit jeu du moment, c'était de la traiter de« dictionnaire vivant », juste parce qu'elle était un peu en avance sur son âge. Elle avait beau leur dire qu'elle ne détenait pas le savoir universel, ils continuaient. Alors son réflexe un peu lâche, c'était de s'isoler pour lire en attendant la sonnerie. Lire était devenu une échappatoire, une source de distraction que ses autres camarades ne comprenaient pas.
Elle en profita pour lire à voix basse le résumé de son premier livre : « Deux garçons de 17 ans, abandonnés et séparés à leur naissance, vivent à des milliers de kilomètres l'un de l'autre. Ils ont été placé dans une famille d'accueil différente afin qu'ils ne puissent pas entrer en contact. Alors qu'ils n'étaient jamais censés se rencontrer, le destin en a décidé autrement. Ils ne savent pas qu'ils sont des frères jumeaux. Chacun dispose d'un bout de collier en forme de cœur. Pour eux, c'est juste un objet symbolique déposé dans leur berceau par leur mère. Mais alors qu'ils font un voyage scolaire dans la même ville, ils se rencontrent et découvrent leurs ressemblances. Leurs colliers se mettent à scintiller étrangement. Les deux parties du même collier s'attirent comme deux aimants et s'assemblent. Sans en avoir conscience, ils sont expédiés dans une autre ville qui leur semble inconnue. Pourchassés par des individus malveillants, les miliciens anti-magie, ils n'ont qu'une seule solution : fuir ! Voyagez avec Jules et Julien et découvrez leur secret... »
Instinctivement, elle pensa « Waouh ! Il est top ce collier ! ». Puis, elle se souvint qu'elle se trouvait dans son école. Une deuxième pensée moins glorieuse lui vint à l'esprit « Oh non, je vais devoir attendre ce soir pour lire et me projeter ! C'est vraiment pas juste ! Je sens que la journée va être longue et épuisante...»
Et effectivement, la journée passa très lentement. Elle avait l'impression que même la tortue allait plus vite que les aiguilles de sa montre. Lorsque la cloche sonna, elle sauta de joie, et partit en courant dans le couloir. Elle entendit le directeur la réprimander « On ne court pas dans les couloirs ! Nous ne sommes pas dans une aire de jeux ! ». Mais elle ne l'écoutait déjà plus, elle était déjà focalisée sur son livre qui prenait toute la place dans son esprit.
En arrivant chez elle, il y avait encore une fois personne pour l'accueillir. Elle sentait toujours la tristesse et la solitude l'envahir quand elle rentrait chez elle. Pour éviter ce sentiment envahissant, elle monta rapidement dans sa chambre et s'enferma à clef.
Elle observa attentivement l'illustration sur l'ouvrage qui était composée de deux pendentifs. Deux moitiés de cœur jaune vif rayonnaient et pendaient au bout de deux chaînes en or jaune. Sur chaque partie, une petite étoile avait été gravée et rendait ce bijou unique en son genre.
À force de regarder cette image et de penser au résumé, Amber se sentit transportée dans cet univers parallèle. Le vent s'engouffra encore une fois dans ses cheveux, et le même tourbillon la déposa dans une ville inconnue. Cette ville ressemblait beaucoup à Paris. Mais elle se doutait que ce ne pouvait pas être Paris, car même si elle n'y avait jamais mis les pieds, elle avait déjà vu des images sur ses manuels de géographie.
Ici, elle découvrit un arc de triomphe blanc et noir. Sur ce monument, il y avait un lion en marbre noir. Elle lut l'inscription suivante :« A la ciudad de Valparaiso. La colonia britanica. ». Derrière cette grande arche, il y avait toute une allée avec des palmiers.
Ne devinant vraiment pas où elle se trouvait, elle intercepta des jeunes qui passaient par là : « Excusez-moi ! Excusez-moi ! Je vous demande juste un instant ! Pourriez-vous me dire où je me trouve exactement ? »
Ces jeunes n'avaient pas l'air de la comprendre. Ils ne parlaient peut-être pas la même langue. Elle tenta quelques mots en anglais :« Where am I please? » (Où suis-je s'il vous plaît ?)
Un jeune garçon blond aux yeux bleus lui répondit en français : « Je parle le Français ! Ne t'inquiète pas ! Tu es à Valparaiso au Chili ! Tu sembles perdue ! Tu es toute seule ? »
Elle se justifia : « Oui, je me suis perdue, je me suis éloignée de mon groupe scolaire. Je ne sais pas où aller ! C'est effrayant d'être seul dans une si grande ville ! »
Le garçon la rassura : « Oui, je me doute. Reste avec nous si tu veux, il ne faut pas rester seul ! On ne sait jamais ce qu'il peut arriver. Tu peux m'appeler Jules. Nous sommes aussi en sortie scolaire, nous visitons la ville en groupe. Désolé, les autres ne parlent pas français ! C'est rare de voir des gens parler français ici !»
Elle le scruta attentivement et remarqua cette chaîne en or autour de son cou. Elle reconnut immédiatement cette moitié de cœur avec cette gravure unique. Elle avait trouvé un des deux jeunes garçons. Elle s'empressa de le remercier pour ne pas paraître impolie et confirma : « Je m'appelle Amber et je suis française. Mais je suis venue avec ma classe. On est en voyage linguistique. Merci à toi de rester avec moi, c'est gentil. Du coup, tu as des origines françaises vu que tu parles ma langue ? »
C'est tout naturellement et avec modestie qu'il répondit : « De rien, c'est normal, tout le plaisir est pour moi. J'ai rarement la possibilité de parler en français. Une de mes familles d'accueil parlait cette langue, ils me l'ont enseigné. Puis j'ai dû changer de famille d'accueil pour soit disant éviter l'attachement mutuel. Et là, ils se cantonnaient seulement à l'Espagnol, la belle langue de notre pays. Et je n'avais pas droit de parler une autre langue, sinon j'étais puni sévèrement. Ils avaient peur que je les traite dans une langue qu'ils ne comprenaient pas. Du coup, je m'entraînais souvent seul dans mon coin à faire des jeux de questions-réponses pour ne pas perdre mes acquis. Surtout que c'est une très belle langue... »
Amber se plaignit : « C'est terrible de devoir sans arrêt changer de famille ! Moi, je ne vois jamais mes parents, ils ne sont jamais présents. Tu as du mérite ! »
Jules rigola : « Non, je n'ai aucun mérite. C'est la vie qui est comme ça, elle est mal faites. Il y a des gens qui vivent dans la rue, c'est ça le pire ! Mais vivre seule dans une maison vide, je ne supporterais pas ! Tu n'es jamais triste ? »
Amber avoua : « Si, souvent ! Je l'ai déjà dit à mes parents, mais ils n'ont jamais le temps ! Ils sont trop occupés. Alors ce voyage me fait du bien. On continue la visite ? Qu'y a-t-il à voir ici ? »
Il déclara sans hésiter : « OK ! Message reçu cinq sur cinq ! Ne parlons plus de ces sujets fâcheux ! Allons droit au but ! Direction la ville qui se vit, la ville qui se voit ! C'est le slogan ici. C'est une ville très attrayante où il y a trop de choses à faire. Il faut d'abord aller voir le cerro Alegre, le port et ensuite, faire le funiculaire Reina Victoria. La vue y est sensationnelle. Pour la suite de la visite guidée, on avisera après... Je ne suis même pas sûr qu'on arrive à tout faire aujourd'hui ! »
Jules partit devant, avec Amber sur ses talons et le reste du groupe à l'arrière. Il devait être le meneur du groupe, celui qui connaissait tout sur la ville, et à qui on accordait toute sa confiance sans hésiter.
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