
Chapitre 11, Part 5 : Amber et l'épidémie de la vallée noire (la propagation)
Il leur avait fallu moins de cinq minutes pour arriver à l'hôpital. Le stress et la peur se lisaient sur le visage de Maïa, car la survie de toute la population dépendait d'elle et de sa capacité à se piquer avec une aiguille. Or, la vue d'une aiguille et du sang avait toujours été un sujet sensible qui l'effrayait.
Voyant l'air apeuré de Maïa, Amber la prit dans ses bras puis lui murmura en lui faisant un petit clin d'œil : « Ne t'inquiète pas, tu t'en sortiras. Tu es une fille forte, tu es celle que le destin a choisi pour devenir cette star de demain ! Tu as un sang infaillible, c'est extraordinaire ! Et quand tu auras sauvé tout le monde, j'en veux bien un peu moi aussi, au cas où j'attrape cette foutue maladie ou une autre maladie inconnue... Ton sang est un véritable bouclier ! »
Tout en esquissant un petit sourire timide, Maïa tenta de changer de sujet : « Bon, ce n'est pas tout, mais j'ai des livres à lire... Je n'ai pas beaucoup de temps. Regarde dans la salle du personnel si tu vois un médecin ou même une infirmière, n'importe lequel fera l'affaire ! Je file dans le bureau du directeur, rejoins-moi dès que tu as trouvé. »
Sans attendre de réponse, Maïa partit précipitamment. Elle n'avait qu'une seule hâte : que tout cela soit finit pour pouvoir enfin vivre sa vie d'adolescente normalement.
Amber partit dans la salle du personnel, mais il n'y avait aucun médecin à l'horizon. Successivement, elle ouvrit les autres portes une à une et manqua de tomber sur une personne à terre. Elle portait une blouse blanche et avait l'air inconsciente. Une broderie indiquait : Dr Alissa Brozac. Elle s'écria de joie : « Ah , enfin ! J'en ai trouvé une ! C'est quand même dingue que tous les autres se sont volatilisés. J'espère au moins qu'ils n'ont pas été enlevés par des extra-terrestres. Merci cher Docteur Brozac d'être restée parmi nous ! ». Elle avait toujours eu une imagination débordante...
Elle la regarda attentivement et remarqua qu'elle n'avait pas encore les yeux rougis ou la bave dégoulinante. C'était sûrement le signe qu'elle avait succombé à cette maladie il y a peu de temps. Amber pensa donc qu'il restait de l'espoir, il fallait y croire ! Elle palpa son pouls comme elle l'avait soigneusement appris à l'école. Ouf, elle percevait bien une pulsation cardiaque.
Elle courut en sens inverse, à la recherche du bureau du directeur. Elle ne savait pas où était exactement son emplacement, mais elle était prête à faire tous les étages s'il le fallait. Heureusement pour elle, il n'y avait que trois étages. Elle se fit la réflexion qu'à l'avenir, elle devrait faire plus de sport pour se préparer à ce genre de course folle...
En moins de deux minutes, elle arriva à ce fameux bureau qui était à l'étage juste au-dessus du sien. Elle marqua un temps d'arrêt pour souffler puis proclama, encore tout essoufflée : « C'est bon, j'ai trouvé le Dr Brozac. Elle est à l'étage en dessous. Tu la connais ? »
Le visage de Maïa devint livide. Oups, Amber avait touché un point sensible.
Maïa se révolta : « Non, je refuse qu'elle soit la personne test ! Elle est la meilleure d'entre tous ici. C'était ma référente de stage. Elle a toujours été gentille et patiente avec tout le monde, et surtout avec moi. Je ne comprenais jamais rien. Certains me répondaient avec méchanceté que je n'avais pas l'âge pour comprendre tous ces termes scientifiques et que je ferais mieux de retourner jouer avec mes poupées. Pour eux, c'était là, la place d'un enfant... Je voulais juste faire un stage et rendre un bon rapport. Mais je n'ai pas eu le temps de finir mon rapport. La maladie est arrivée et a tout saccagé. Un jour, je suis arrivée et il n'y avait personne pour m'accueillir. J'ai cherché ma tutrice de stage, mais elle n'était nulle part. Je pensais qu'elle avait fait ses valises pour échapper à ce microbe, mais je me suis trompée. Elle était encore ici. Je n'avais pas bien cherché ! Dans tous les cas, je refuse de tester mon sang sur elle. Trouve quelqu'un d'autre ! »
Amber s'indigna : « Je comprends ton point de vue, mais si c'est la meilleure dans son domaine, elle saura comment faire face à tout cela, une fois réveillée. C'est notre meilleure option. Tu n'as pas le choix. En plus, elle n'a pas encore tous les symptômes, donc elle guérira plus rapidement. Tu la connais bien, tu pourras lui faire confiance pour la suite des opérations à venir. Tu auras moins la frousse ! Et ce sera aussi une manière de faire taire toutes ces mauvaises langues en montrant que même une adolescente est capable de se faire une prise de sang ! Tu pourras devenir l'égérie de l'hôpital ! Par contre, je ne comprends pas, comment t'es venu l'idée saugrenue de faire ton stage dans un hôpital alors que tu as peur de la vue du sang ? »
Maïa s'expliqua : « Ah, ça ! C'est très simple ! J'en avais marre de toujours être effrayée par les aiguilles et le sang. Alors j'ai eu cette idée folle de faire un stage ici pour dépasser cette crainte. Après avoir expliqué mon problème au directeur, il a validé mon stage de deux semaines en me disant que ça ne pourrait me faire que du bien. Mais une semaine est passée et je tourne toujours autant de l'œil à la vue d'une seringue. Je dois être cassée quelque part à l'intérieur de moi ! Ce n'est pas possible autrement ! Cette phobie est en moi, je dois l'accepter ! Personne ne pourra me réparer ! »
Amber rouspéta en signe de désaccord : « Non mais je rêve ! Tu ne vas pas nous faire une déprime quand même ! Je ne peux pas guérir et puis quoi encore ! Tu as un sang rare qui peut guérir tout le monde. Tu peux être une donneuse et une receveuse universelle. Et toi, tu piques une crise existentielle ! Tu viendras à bout de ta phobie un jour ou l'autre ! J'en suis convaincue. Mais tu as plus important à faire : m'aider dans ce sauvetage mémorable ! Au fait, tu saurais me dire comment elle est apparue cette maladie étrange ? »
Maïa expliqua : « Les médecins m'ont expliquée que ça provenait d'un laboratoire de la région. Celui-ci faisait des expérimentations sur les animaux comme de vulgaires cobayes ! Tu imagines ! Ils étaient enfermés dans des toutes petites cages. Ils en sortaient seulement pour subir de vulgaires tests ! Cela ne devrait jamais être toléré ! Un chercheur a eu l'idée géniale d'essayer un nouveau produit sur un animal. On ne sait même pas c'est quoi ce produit ! Il a été classé secret défense ! Et là, ça a dégénéré. L'homme en question a été mordu par cet animal devenu enragé. Le reste de l'équipe a essayé de l'attraper et ils ont tous été mordus. Une fois attrapé, ils ont euthanasié l'animal devenu trop dangereux et ils ont juste désinfecté leur blessure. Pauvre animal, autant de souffrance pour pas grand chose ! Ensuite, les membres du laboratoire sont rentrés chez eux et le microbe s'est vite propagé de famille en famille très rapidement ! J'ai encore du mal à réaliser à quel point ça été trop rapide ! Imagine-toi, tout allait bien, et un matin, je me réveille, il n'y a plus aucune personne en bonne santé à part moi ! J'ai tellement été choquée par tous ces événements, que j'ai décidé de me cacher loin de tout cet enfer ! »
Amber s'exclama : « Punaise ! Je n'en reviens pas ! C'est dingue que la propagation aille aussi vite ! Quelle idée aussi de faire de telles expérimentations sur des animaux ! Ils sont malades ces chercheurs ! Eux aussi, il faudrait les enfermer !Je comprends mieux pourquoi j'ai eu du mal à te trouver. Je ne sais pas comment j'aurais réagi à ta place. Quand je suis arrivée, j'ai eu l'impression que c'était la fin du monde ici. J'ai failli partir d'ailleurs, mais après, je me suis reprise. Il te fallait un guide, une personne qui puisse t'aider ! J'espère que je saurais être à la hauteur aussi. Autre question, tu as eu le temps de lire tous les livres et d'enregistrer comment faire cette prise de sang ? »
Maïa hocha la tête avec vivacité et certifia : « Oui, j'ai lu les chapitres en diagonale. Je pense avoir compris globalement comment faire. Il faut toujours vérifier que la peau soit saine, sans blessure. Faire un garrot et désinfecter l'endroit où il faut piquer. Puis passer à l'acte avec le kit. En gros, c'est un jeu d'enfant ! Non, je rigole ! En fait, il faut bien faire attention à ne pas trop serrer au niveau de la veine pour éviter des risques secondaires dont je ne préfère pas parler. Donc, même si ça parait simple, ça peut s'avérer plus compliqué qu'on le pense, surtout en le faisant moi-même ! »
Amber admit : « Effectivement, si tu peux réussir du premier coup, ce sera mieux ! Je ne connais pas les risques, mais en tout cas, j'admire le travail que font les infirmières ! On s'y met tout de suite ? Tu veux essayer seule ? »
Maïa avoua : « Pour le coup, oui, je préfère essayer seule ! Ça ne sera pas simple, mais comme j'ai lu les livres, j'ai vu un peu comment m'y prendre. Je ne veux pas être charcutée n'importe comment. On va dans le bureau du Dr Brozac ? As-tu pu voir s'il y avait bien tout le matériel médical nécessaire ? »
En proie au doute, Amber émit une réponse un peu incertaine :« Euh, je n'ai pas pensé à regarder cela. J'ai cru voir une pièce adjacente à son bureau, mais je ne sais pas trop ce qu'il y a là-bas ! »
Maïa lui fit un clin d'œil amical et répondit : « Ne t'en fais pas pour ça ! À mon avis, il doit y avoir ce qu'il faut ! Je l'ai déjà vu recevoir des patients. Elle a toujours été prévoyante. Je pense qu'elle devait se préparer au cas-où cela arriverait ! On verra bien sur place ! Allons-y, direction le cabinet du Dr Brozac ! En avant toute Amber ! Il n'y a pas une seconde à perdre ! Il faut vite en finir ! »
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