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FLASHBACK

Violet — 16 ans

Roméo me dépose devant le lycée et s'en va aussitôt. Je respire un bon coup en observant autour de moi les autres adolescents qui semblent impatients de rentrer dans le gymnase. La plupart sont tous accompagnés deux par deux, mains dans la mains, près à dégainer leur ticket d'entrée. Je sors le mien de mon petit sac et me dirige vers l'entrée où des professeurs vérifient chaque ticket.

- Bonjour Violet, comment vas-tu ? Me demande ma professeure de mathématiques en prenant mon ticket. Pas de cavalier ou cavalière ?

Je ne peux pas m'empêcher de mordre ma lèvre en constatant une fois de plus que je suis la seule solo.

- Bonjour, je vais bien et vous ? Oui, je me suis un peu décidée à venir au dernier moment donc je n'ai pas trop anticipé cette partie.

- Ce n'est pas grave, me dit-elle en me rendant le billet avec un sourire. On est mieux seul que mal accompagné, pas vrai ? Profite bien de la soirée.

- Merci madame.

Je l'abandonne et juste après elle engueule quelqu'un qui a essayé de faire entrer de l'alcool en douce. Classique.

D'ici, j'entends déjà la musique qui résonne dans le bâtiment, alors que je traverse le hall d'entrée du lycée. J'arrive directement sur la grande cour qui donne sur le gymnase et des terrains de sport ainsi que d'autres bâtiments quelconques. Personne ne me calcule et c'est mieux comme ça. Tout le monde est trop occupé à envahir le coin fumeur ou à se verser de l'alcool en douce dans leurs verres. Je ne pensais pas que cette pratique serait aussi répandue, ou du moins qu'autant de personnes réussiraient à entrer avec.

J'arrive au niveau du lieu : quelques ballons flottent tristement à l'extérieur au milieu des gobelets déjà abandonnés. J'ai fait exprès de dire une mauvaise heure à ma mère pour qu'on me dépose plus tard, histoire que j'y reste le moins possible.

Des guirlandes brillantes barrent l'entrée, nous incitant à passer à travers comme si nous rentrions dans un lieu unique, mais la déception est grande quand je pénètre à l'intérieur. Ce n'est pas un gros bal de fin d'année comme peuvent avoir les promos plus vieilles, on n'est pas à la fin de nos études nous, donc on hérite plus ou moins des déchets des autres...

La décoration reste à désirer, on voit facilement que tout est de récupération et que l'ambiance n'est pas incroyable. Les professeurs qui nous chaperonnent essayent tant bien que mal de faire de leur mieux, mais la plupart de mes camarades les regardent de haut en bas avec dédain. C'est pitoyable de leur part.

Même si je ne suis pas une grande adepte des soirées, je suis reconnaissante de ceux qui ont tout organisés. Ils ne méritent pas autant d'indifférence.

- Salut.

Je me retourne, surprise que quelqu'un m'adresse la parole mais il s'agit de Rose Conners. Je ne dirais pas que c'est une amie, mais c'est ce qui s'en rapproche le plus. Elle a trois ans de plus que moi, mais elle a dû redoubler plusieurs fois à cause des problèmes financiers de ses parents. C'est sa dernière année ici avant qu'elle aille à l'autre bout du pays, du côté de New-York. Nous sommes ensembles en sport, alors quand nous trottinons, on discute. Il nous arrive de nous faire de fausses dispenses ou que je fasse croire que j'ai une répétition pour sécher avec elle.

On ne parle pas dans ces moments-là, elle se contente de fumer en silence et d'observer le paysage avec moi.

- Salut, très jolie ta tenue, je commente même si elle ne porte qu'un simple t-shirt noir trop large.

- Sympa aussi la tienne.

Je la remercie et nous allons chercher un truc à boire sans nous concerter. Elle aussi a l'air d'être seule. Je sais que les relations sociales ne l'intéressent pas vraiment, par choix. Et puis, avec tous les problèmes de ses parents, je sais qu'elle est amenée à changer souvent d'établissement.

- Je crois que monsieur Brown en pince pour miss Uguens, commente-t-elle en sirotant son jus d'orange le dos contre la table. Je les ai vu se rouler une pelle dans les toilettes tout à l'heure.

- Beurk, rien de plus répugnant.

- Tu l'as dit.

Pendant le quart d'heure qui suit, personne ne parle et Rose finit par aller fumer. Je ne l'accompagne pas de peur de sentir le tabac en rentrant et que mes parents se fassent des idées. Et puis, s'ils pensent que je fume et qu'ils en parlent à Elizabeth... C'est même plus un sale quart d'heure que je vais passer.

Le temps passe lentement mais je ne dis rien et me contente de boire mes jus en observant les autres. Les deux personnes les plus détestables de la Terre sont élues reine et roi, les valses commencent et les langues s'emmêlent. Je regarde l'heure toutes les trois secondes en espérant voir comme par magie la petite aiguille avancer mais rien ne bouge. Tout est si lent que j'hésite à appeler Roméo pour qu'il vienne me chercher de suite. En plus, la seule personne qui me parle, ou du moins qui me tient compagnie, a disparu après sa clope. Génial.

À force de boire et de ne pas bouger, ma vessie me crie au secours. Je décide d'enfin quitter mon spot pour rejoindre les toilettes et la file qui l'accompagne. Ça ricane, ça jacasse, ça glousse. J'essaye de ne pas écouter les conversations qui parlent de virginité ou de galoche mais c'est compliqué tant il n'y a que ça. Quand vient mon tour dans les toilettes, je souffle enfin en m'enfermant.

Plus jamais je ne me force à subir ça. Je déteste mes parents de m'avoir fait ce chantage. J'entoure méthodiquement le papier toilette autour de la cuvette puis me pose pour me soulager quand une conversation plus forte que les autres remontent à mes oreilles.

- Et puis tu l'as vu avec sa robe verte ? Dit l'une en mettant sûrement du parfum.

- Mon Dieu, la faute de goût. Je ne pensais déjà pas qu'elle se pointerait, sans mauvais jeu de mot avec la danse.

- Elle a tellement pas de vie ! Et puis t'as vu avec qui elle traine ? Le garçon manqué qui me fait trop peur, comment elle s'appelle déjà ?

- Rose je crois. Elle fait trop peur, ça ne m'étonnerait même pas qu'elle tue des gens.

Elles rient en cœur avant de sortir des toilettes en gloussant. J'ai mal à la poitrine. Bizarrement, je n'ai même pas envie de pleurer parce qu'elles n'ont pas tort, mais la réalité fait mal. Les seules choses avec lesquelles je ne suis pas d'accord, c'est ma robe que j'adore et comment elles parlent de Rose. Ok, elle est un peu froide et assez bizarre parfois, mais c'est une belle personne. Je déteste qu'on parle dans le dos des gens.

Je sors de la cabine sous les râlements d'une fille qui doit attendre depuis quoi, deux secondes à peine ? Pas question de retourner à ce bal de merde. J'envoie un rapide message à Roméo pour lui demander de venir me chercher mais il ne semble pas disposé à venir me chercher de suite. Je le soupçonne de sortir avec quelqu'un depuis quelques temps, alors ça ne m'étonnerait pas qu'il soit avec ce mec. Parce que oui, Roméo nous a fait son coming out il y a quelques années et impossible que sa fréquentation soit une femme. En soit, je m'en fous c'est sa vie, mais j'espère que le mec ne fait pas de football.

« Roméo : Nate vient te prendre, il vient de finir le taff. Il te dépose où je suis donc on repartira à la maison ensemble, bisous. »

Je lui réponds rapidement puis quitte le gymnase à la hâte. J'ai juste envie de partir et qu'on me foute la paix avec ma robe verte. Sur mon chemin, j'essaye de croiser Rose mais impossible de la trouver. Je suis un peu déçue car je sais qu'elle part très bientôt donc c'était peut-être la dernière fois que nos chemins se croisaient. Tant pis.

La musique se fait plus lointaine à mesure que j'approche de la sortie du lycée. Les professeurs me saluent puis me demandent d'attendre dans l'enceinte de l'établissement qu'on vienne me chercher. Je ne rechigne pas, guette pendant de longues minutes la voiture de Nate, jusqu'à ce qu'elle apparaisse dans la rue.

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