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Chapitre 7

Le rêve américain est faux. Même un prince charmant peut s'avérer être un gnome.

Violet

J'entre dans le café et la cloche tinte de nouveau à mon passage. Eden me fait un grand coucou en finissant de servir un vieil homme qui lui laisse un généreux pourboire.

— Qu'est-ce que je te serre ? me demande Eden en essuyant ses mains sur un torchon propre. On teste un nouveau pâtissier en ce moment et ses cupcakes sont à tomber par terre ! Je les mets à la même hauteur que les abdos de Théo James !

Sa réflexion m'arrache un sourire mais je pense qu'elle se doute que je ne suis pas là pour les cupcakes.

— En fait, je ne sais pas si le job tient toujours mais j'aimerais bien travailler un peu de temps en temps, déclaré-je avec nervosité. Pas de traitement de faveur, passe-moi un entretien et tout le tralala qui va avec. Je ne sais pas quand ni jusqu'à quand je pourrais vous épauler, toi et Layla, mais pour l'instant... Me voilà.

Eden fait un signe de tête pour que je la rejoigne et nous allons à l'arrière du magasin, encouragées par les cris de Bethany. Nous passons des rideaux de perles passés de mode puis débarquons directement dans une pièce avec quelques casiers de toutes les couleurs, décorés au fil du temps. Sur le chemin, on croise Layla qui enfile son tablier bleu, prête à prendre la relève le temps de l'entretien.

Je suis un peu gênée de la voir si heureuse de me voir, surtout après la soirée que nous venons de vivre mais bon. Elle sait que les relations sociales ce n'est pas trop mon truc, je vais m'améliorer.

Elle nous sourit, nous salue brièvement puis se précipite derrière le comptoir en entendant la sonnette du café retentir.

Je suis Eden dans une petite salle qui contient des casiers et des tas de cartons puis dans une autre, beaucoup plus petite qui ressemble à un minuscule bureau. En fait, il y a tellement de papiers mal rangés, de cartons et de paperasse qu'il ne doit pas être souvent utilisé. Comme si elle lisait dans mes pensées, Eden se met à rire en m'expliquant.

— Je suis mieux chez moi à faire mes dossiers tranquillou. Anita n'a jamais été du genre à ranger alors je me contente de mettre de l'ordre au fur et à mesure. Trop décourageant toute cette pile.

Elle me montre une énorme pile de feuilles volantes dans le coin la pièce, qui menace de s'effondrer. Je me demande même comment ça se fait qu'elle ne soit pas déjà sur le sol.

Mais étonnement, la salle est vraiment propre. C'est le bordel, mais il n'y a pas un brin de poussière.

Eden m'indique une chaise de la main sur laquelle je me pose, et elle prend celle qui se trouve de l'autre côté du bureau après avoir chassé deux classeurs.

— Bon, commence-t-elle avec sérieux, je te préviens je n'ai pas envie de passer trois ans sur cette histoire d'embauche, tout comme toi je suppose. Le temps, on n'en dispose pas des masses ces temps-ci. Tu connais un peu mon boulot, le milieu de la restauration avec tes parents, Layla sera là pour te former ou moi selon les emplois de temps donc je passe cette partie.

Je hoche la tête avec intérêt pour lui montrer ma motivation. Après tout, je lui demande de me traiter en égale avec les autres employés qu'elle a pu avoir, je dois lui rendre la pareille en me montrant motivée à postuler.

— J'ai juste trois questions à te poser et tu as le job, déclare-t-elle avec un petit sourire.

Son regard se perd quelques instants avant de reprendre l'interrogatoire.

— Pourquoi as-tu besoin de ce travail ?

Pour ne pas mourir.

— Eh bien, tu connais déjà une partie de ma vie, déclaré-je en haussant les épaules. Je n'en ai pas vraiment besoin, si ce n'est pour m'occuper cette année, ne pas perdre les pédales et surtout pour aider mes parents.

— Aider tes parents ?

— Oui... Je me suis dis que je voulais les rembourser un peu, par rapport à l'Opéra. Je sais que tout le monde nous a aidé pour réaliser mon rêve mais... C'est cher. Alors je veux leur donner cet argent ou le mettre de côté pour qu'ils prennent des vacances.

— Très bien, ça me suffit, approuve-t-elle avec un hochement de tête.

C'est un peu drôle de la voir si sérieuse. Non pas qu'elle ne le soit jamais, mais dans un contexte de travail, où elle est patronne et elle me fait passer un entretien, c'est une tout autre relation, une partie d'elle que je ne connais pas et que je découvre.

— Quel âge as-tu ? demande Eden en plaçant ses mains en coupe sous sa tête.

Je fronce les sourcils, me retient de rire mais réponds quand même.

— 19 ans, mais tu le sais ça, Eden. Si tu as oublié, tu es une très mauvaise tante.

Elle hausse les épaules et poursuit son drôle d'entretien comme si tout était normal.

— Et pour finir, qu'est-ce qui te rend heureuse dans la vie ? demande-t-elle avec une pointe de tristesse dans la voix.

Je sens un poids s'abattre dans mon estomac et les larmes me monter aux yeux sans que je n'arrive à me retenir ni à comprendre d'où me vient cette soudaine émotion. Ce qui me rend heureuse dans la vie ? Tout ce qu'on vient de m'enlever. Eden semble percevoir mon trouble parce qu'elle tend la main pour attraper la mienne, comme elle le fait si souvent. Elle me presse doucement les doigts, mais je ne réagis pas.

C'est quoi ces questions de merde ? Au début c'était drôle mais maintenant ça devient juste chiant. Elle sait tout ça, elle me connait par cœur. Je crois même que c'est celle qui me connait le plus au monde. J'ai demandé aucun traitement de faveur alors pourquoi elle me pose ce genre de questions ridicules ?

— Je n'en sais rien, dis-je plus sèchement que je ne le voudrais. Elles sont ridicules tes questions.

— Tu dois me répondre, Violet... Sans ça, je ne pourrais pas te prendre dans ce café, me dis doucement Eden.

Je vire sa main avec violence et me lève de ma chaise. Eden fait de même, pas choquée du tout mais plutôt... elle a pitié. Oui, c'est ça. Pour la première fois, mon pire cauchemar se réalise. On me regarde avec pitié.

— C'est ridicule, putain ! je crie en français parce que je sais qu'elle me comprend mais que Layla n'aura pas la traduction de mes paroles. Tu sais Eden que je viens ici parce que je vais mourir, que je suis jeune et que, punaise, j'aime danser ! Mais je peux plus à cause de cette merde qui me bouffe de l'intérieur.

Je serre les poings pour retenir les tremblements qui me secouent. Eden tente un pas vers moi mais je m'éloigne.

— Violet, tu as le droit d'aller mal, ce n'est pas évident... Tu as répondu donc je te prends ici, au café. Par contre, il faut que tu gères toute cette frustration. Peut-être que quelqu'un pourra t'emmener au studio de danse ou je ne sais pas...

— Je suis bonne à rien, craché-je en même temps qu'une larme coule sur ma joue. Hier j'ai essayé mais j'ai mal, j'ai trop mal. J'ai tout chassé de mon esprit parce que Layla m'a trouvé et je ne voulais pas être vulnérable. Et puis y a eu cet idiot de Noël et son comportement dégueulasse puis ce mec qui m'a aidé à rentrer et...

J'éclate en sanglot et Eden se précipite pour me prendre dans ses bras. Je me laisse faire, totalement désemparée et pleure tout ce que je peux sur le tablier brun de ma tante. Elle me caresse doucement le dos pour calmer mes soubresauts et c'est à peine si j'arrive à respirer tellement les larmes remplissent mon visage.

Dans les bras d'Eden, je pleure. Je sens sa main qui frotte mon dos, caresse mes cheveux tendrement, en silence. Quand je n'ai plus rien à pleurer, que les tremblements cessent et que je prends ma première bouffée d'air, Eden brise le silence d'une voix douce et posée.

— Tu ne peux plus garder ça pour toi, Violet. Je ne peux plus être seule à vivre ça avec toi, tu comprends.

J'hoche la tête contre son cou avant de m'écarter et de sortir mon téléphone de mon pantalon blanc. Je pianote rapidement un message à mon frère qui me réponds dans la seconde suivante.

« Je dois te parler d'un truc assez important, on peut se rejoindre quelque part pour discuter ce soir ? Seul à seul... Tu expliqueras à Zack après. »

« Tu me fais flipper Vio mais dacc. RDV au Milady's ce soir, je t'attendrai devant. »

« Ok, nice »

Eden me regarde et je lui montre le message. Elle approuve avant de me resserrer brièvement dans ses bras.

— Plus tard, pour papa et maman, j'arrive difficilement à articuler. Samedi, avec toi.

— Si tu veux, Violet. Je serai toujours là pour toi, tu es forte.

Forte. Je n'utiliserai pas ce mot. Jamais.

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