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Chapitre 5eme

Phobia


  La flamme de la bougie vacilla légèrement et le silence laissa place au chant des oiseaux. Le matin était déjà là.


" Félix reprends toi ou rentre chez toi, mais fais quelque chose ! On peut pas bosser dans ces conditions. "

Furent les mots de mon parton. A ce rythme j'allais perdre mon emploie et je ne pouvais pas me le permettre. J'avais déjà raté deux soirs de suite sans avoir pu prévenir et je m'étais bien fait réprimander pour ça. Heureusement, mon patron était quelqu'un de bon et ne m'avait pas mis à la porte tout de suite. Mais aujourd'hui j'avais été une véritable plaie pour le restaurant. J'avais renversé un plat sur un client puis, après avoir été envoyé à la plonge, j'avais cassé une pile d'assiettes et deux bols. En soit ça n'était pas dramatique, ils seraient juste déduit de ma paye, et c'était normal, mais mon comportement ralentissait tout le service.
Ce ne fut qu'après avoir manqué de me planter un couteau dans le pied que je me décidai enfin à quitter le restaurant. Le chef avait raison, personne ne pouvait travailler dans ces conditions. Je n'étais qu'un fardeau, un poids pour l'équipe et bientôt les client en auraient pâti.

Je me changeai rapidement bien que je n'eusse pas spécialement envie de rentrer chez moi. Depuis cette fameuse journée où j'avais cru entendre quelqu'un dans mon appartement, mes nuits étaient perturbées par des bruits étranges. J'ignorai ce qui les provoquait, mais je n'arrivais plus à rien. A chaque fois qu'un nouveau son de provenance inconnue se faisait entendre, je priais pour que tout cela s'arrête et parfois ça fonctionnait, mais, le plus souvent, ça ne faisait qu'empirer.

Je quittais donc le restaurant. Bientôt j'aurais été chez moi et avec un peu de chance j'aurai pu dormir. Bien que la nuit fût déjà tombée, il faisait bon. Une légère brise rafraîchissait l'air chaud et humide de la journée, chassant d'une main légère, les pensées macabres qui me torturaient depuis peu. Jamais je n'avais été aussi mal que ces derniers jours.
Je marchais lentement, n'étant pas spécialement pressé de retrouver ma chambre aux bruits étranges. J'écoutais le brouhaha de la ville encore bien vivante en ce vendredi soir et regardais les lumières des devantures se refléter dans les flaques d'eau, que le soleil n'avait pas réussi à faire disparaître.

Je tournai dans une petite ruelle. Je n'étais plus qu'à quelques mètres de chez moi. Cette ruelle était malheureusement sombre et humide. Elle me rappelait bien trop les évènements que j'essayais de me sortir de la tête. Mais je fis de mon mieux pour ne pas y penser, je devais seulement traverser cette ruelle, tourner à gauche et je serais devant chez moi. Je fis un pas dans la pénombre, puis un deuxième. Étrangement, entre ces deux grands bâtiments, tout semblait si lointain. Je n'entendais presque plus les bruits de la ville. Seulement mes pas sur le sol. Mais même ceux-ci étaient comme étouffés.

Je venais de parcourir un quart de la rue quand un vent glacial s'engouffra entre les murs étroits. C'était comme s'il m'avait traversé pour me geler les os. J'aurai juré, s'il ne faisait pas si sombre, que les flaques avaient givré sur le coup. J'eu un mauvais pressentiment, alors j'accélérais le pas.
Mi chemin. Une voix féminine retentit derrière moi. Tous mes muscles se raidirent et je fus incapable de faire le moindre mouvement.

" Excusez-moi ? "

Je restai silencieux sans avoir le courage de me retourner. Je sentis une main glacée se poser dans le bas de mon dos. Un souffle aussi froid que la mort glissa contre mon oreille. Pris de panique je me mis à courir vers la fin de cette rue, mais, plus je courais, plus la sortie s'éloignait. J'étais pris au piège dans cet espace-temps incapable d'en sortir. Comme un oiseau en cage, un poisson pris dans un filet. Etais-je condamné à rester dans cette rue à jamais tel un fantôme ? Je poussai un cri comme pour briser les liens invisibles qui me retenaient dans cet endroit.

" Attendez ! Revenez ! "

La voix de cette femme me retenait en arrière. Chaque mot m'éloignait un peu plus de mon échappatoire. Elle était froide et sèche, sans écho et pleine. Comme si elle était sans être. Comme si elle se trouvait dans ma tête.

" Come Back ! Félix... "

Cette voix... Je la connaissais. Cette voix... Je ne sais pas d'où, mais je l'avais déjà entendu. Je stoppai ma course. Ma poitrine était en feu. Je pouvais à peine respirer mais il y avait quelque chose dans cette voix... Quelque chose qui m'appelait. C'était un lien puissant. Je me retournai lentement, tremblant de tout mon être.

Elle était là, face à moi. Une femme blonde, d'une élégance magnifique. Elle était si belle dans sa grande robe blanche. Sans savoir pourquoi mes yeux se remplirent de larmes qui perlèrent le long de mes joues.

" It's me, don't be afraid... "

Dit-elle en tendant une main vers moi. Mon corps avança de lui-même vers cette femme inconnue et pourtant si familière.

" Everything's alright... That's it... Take my hand. "

Je m'avançais, mais plus je m'avançais, plus son visage était flou. Je n'arrivais pas à la reconnaître. Je tendis ma main vers la sienne. Mes doigts étaient seulement à quelques centimètres des siens.

" I missed you so much my son. We'll be reunited soon, just take my hand. "

Je fis un pas de plus. Une chaleur emplissait mon cœur. C'était elle ? Vraiment ? Après dix-huit ans, elle était enfin venu me chercher ?

" Maman... "

Dis-je d'une voix brisée. Je baissais ma main pour attrapper la sienne, mais, au moment même où la pulpe de mes doigts aurait dû entrer en contact avec sa peau pâle, tout son corps se liquéfia et s'écrasa au sol tel une grosse flaque d'eau. Une eau froide.

Je fis un pas en arrière fixant le sol trempé.

" M-m-maman ? "

Je regardai le sol essayant de comprendre ce qu'il venait de se passer. L'eau s'insinuait entre les pavés usés et s'avançait lentement dans ma direction, se teintant au fur et à mesure. Cette eau pure et limpide se transformait en une boue noire et épaisse. Je reculais sans cesse. Je ne voulais pas que ce liquide me touche. Une odeur de terre et de fer s'élevait dans l'air et je ne pus tenir plus longtemps. Je fis demi-tour et me remis à courir. Je courus, encore et encore, jusqu'à entrer dans mon appartement. Je claquai la porte derrière moi.

A bout de souffle, à bout de forces. Titubant, je m'avançais dans la pièce faiblement éclairée par les rayons de la lune, jusqu'à heurter le bord de mon lit. Je m'y étalai nonchalamment. Je n'arrivais plus à penser, mon esprit était vide et passait seulement en boucle les images de ma mère. Elle était là. Elle était venue me chercher, j'en étais sûr et pourtant elle avait disparu. Encore une fois.

Mon cœur se serra dans une douleur atroce. Je me recroquevillai sur moi-même, pressant ma main sur ma poitrine. Mes yeux se remplirent de larmes. J'avais l'impression que l'on me plantait un pieu de souffrance dans le cœur. Comme si mon organe vital se brisait en mille morceaux aussi tranchants que des lames de rasoir se frayant un chemin jusque dans mon estomac me donnant la nausée. Je poussai un cri étouffé alors que des larmes coulaient lentement sur mes joues.

A mesure que l'épuisement accumulé eut raison de moi la douleur s'atténua et je m'endormis.

Le silence.

Le noir.

La solitude.

La paix.

Ce fut ce que le sommeil me donna durant quelques heures.


Une petite brise soufflait entre les branchages verts et touffus. Je me trouvais dans une petite forêt. Je sentais l'odeur de la terre et de la mousse me caresser les narines. J'y étais bien. Je marchais lentement sur le sentier recouvert de feuilles et autres résidus de plantes. Je dus parfois pousser quelques branches sur mon passage, les chemins n'étaient pas bien entretenus, signe que je devais sans doute être le seul humain à avoir emprunté ce chemin depuis un moment.

Je continuais ma balade en regardant autour de moi sans véritablement savoir où mes pas me menaient. Je suivais simplement mon instinct. Mais, au fur et à mesure que je m'avançais dans les bois, les petits bruits qui accompagnaient ma marche se firent de moins en moins présents. Les oiseaux qui étaient si loquaces s'étaient tu, la brise avait cessé et seuls persistaient les bruits de mes pas sur le sol terreux. Mais étonnement je ne m'en inquiétais pas. Je continuais à toujours plus m'enfoncer dans cette forêt.

Cela faisait déjà un moment que je m'avançais entre les arbres et mes pieds commençaient à me faire mal, mais je ne m'arrêtais pas. Je pensais que mes pas allaient se stopper quand j'arriverais à la lisière du bois, mais non. Je venais de quitter la douceur de l'ombre des arbres et du sol moelleux et je continuais mon chemin sur des petits galets recouverts d'une fine pellicule blanche. Je ne savais pas mieux où je me trouvais, mais le soleil était aveuglant et me brûlait la peau. Et ce silence, ce silence qui ne me dérangeait pas tout à l'heure, dans les bras de mère nature, m'était devenu insupportable dans cette étendue déserte. Je voulais faire demi-tour, je voulais retourner dans la forêt où l'ombre fraîche et humide donnerait du répit à ma peau, mais j'étais incapable de faire une telle chose. Mon corps refusait de m'obéir.

" Je suis perdu. "

J'errais sans but durant je ne savais combien de temps. Mon esprit ne fonctionnait plus bien et je répétais ces mots sans cesse, " Je suis perdu". Quand tout à coup quelque chose attira mon attention. Au loin, je voyais une colline dans laquelle un grand cercle noir se formait.

" Un tunnel ? "

Pensais-je tout haut. Sans perdre une seule seconde, je me mis à courir vers ce qui, je ne savais pour quelle raison, me semblait être mon seul échappatoire. Je courais, encore et encore. Je n'avais plus de souffle et je sentais mes jambes faiblir à chaque nouveau pas. Parfois, je trébuchais sur quelques galets, mais ma course effrénée reprenait de suite après. J'avançais, mais j'avais cette horrible impression de ne jamais m'approcher de mon but.

Enfin.

Enfin, se tenait devant moi la grandeur de ce trou noir creusé à même la roche. Car ce qui m'avait semblé être une colline était en réalité une petite montagne. Je ne savais combien de mètres j'avais parcouru, mais cela s'apparenterait bien plus à des kilomètres.

Je ne savais pas si c'était le contraste avec le soleil, mais l'intérieur du tunnel était noir. D'un noir si profond qu'il m'était impossible de voir plus loin qu'un malheureux petit mètre devant moi.

Au début, je ne m'y aventurai pas. Je restais simplement droit, tel un piquet. Maintenant devant moi, la solution qui me semblait être la meilleure quelques minutes plus tôt, c'est-à-dire avancer dans ce tunnel, me paraissait être la pire. Il y avait un choix à faire. Le soleil brûlant et les cailloux aveuglants ou le noir complet et l'humidité. C'était comme choisir entre des dents en bois et une jambe en mousse.

J'étais devant ce rond noir depuis un moment sans savoir que faire. Le soleil me cramait la nuque. Mais c'est alors que j'entendis un petit bruit. Très faible au début. C'était un petit grattement. Comme une petite souris qui grignotait un morceau de carton. Je l'entendais à peine, mais sa provenance ne faisait aucun doute, cela venait du tunnel. Poussé par une curiosité que je ne me connaissais pas, j'entamais ma route dans cette obscurité quasi-totale.

Après quelques pas, les sons s'amplifièrent, mais il m'était impossible d'en discerner la provenance exacte, de même que leur nature. Tout était flou à cause de l'écho.

Je pensais n'avoir jamais autant marché de toute ma vie. Après sûrement plus d'une longue heure à avancer dans ces tunnels sombres, je n'avais toujours pas trouvé l'origine des petits grattements. Mais plus le temps passait, plus les bruissements ressemblaient à des battements d'ailes. Peut-être un nid d'oiseau.

Je pensais ne jamais sortir de ce long couloir quand, enfin, je vis ce qui créait tout ce grabuge. Un petit oiseau, un petit moineau était coincé dans un amas de branchages qui formait, étonnement, une sorte de cage. Je me penchai alors pour l'en libérer et il s'envola prenant un tournant dans le tunnel que je n'avais même pas remarqué. Et ce fût à ce moment précis que mon instinct se réveilla. Je me redressai d'un coup et courus après le petit être de plûmes priant pour qu'il me mène hors de ce tunnel sans lumière.

Une lumière. Un cercle blanc m'éblouissait. Il venait du bout du tunnel. J'allais enfin sortir. Une légère brise, fraîche, me caressa les joues. Je me sentais étonnamment léger. J'avançais sans sentir le sol sous mes pieds.

Je me stoppai précipitamment. Un pas de plus et j'étais fini, car la sortie que je pensais être mon salut ne l'était pas. Là, face à moi, s'étendait un lac. Un gigantesque lac noir et lisse. Il reflétait un ciel de nuit alors qu'il faisait jour. Je ne comprenais pas où je me trouvais. Mais l'angoisse me prit. Toute cette eau. Je pouvais me noyer. Mon souffle se coupa alors que mon cœur s'affolait. J'étais tétanisé. Incapable de reculer. Si je tombais, j'étais mort à coup sûr.

Je sentis une légère brise sortir du tunnel. Elle me caressait les mollets. Au début, cela me rassura. C'était comme le signe qu'une sortie était là, derrière, qu'il fallait seulement que je trouve le courage de bouger. Mais plus le temps passait, plus elle s'intensifiait, se glaçait. Un fin filet d'eau commença à couler entre mes pieds rejoignant le lac qui s'étendait seulement deux mètres plus bas. Je n'y prêtai pas attention. Ce ne fut que lorsqu'il fut assez gros pour me tremper les pieds que je compris que quelque chose n'allait pas.

Pris d'une montée d'adrénaline fulgurante, je me retournai pour poursuivre mon chemin, mais ce qui se trouvait face à moi ne me laissa guère de temps de prendre une inspiration. Un mur d'eau se dressait derrière moi et, lorsque je le vis, il s'abattit contre mon corps me poussant dans le lac. Je sentis un énorme choc puis je fus entouré de ce liquide glacial.

Je fermai les yeux, bloquai mon souffle et implorai les dieux pour que quelqu'un me trouve et me sauve. Je ne savais pas nager. Etait-ce donc ainsi que je mourrais ? Je voulais me débattre, je voulais sortir de l'eau, mais j'étais paralysé. L'eau me gelait la peau, me congelait les muscles. Alors que je sombrais plus profondément dans les abysses de ce lac noir, je sentis quelque chose heurter ma jambe, c'était glacial, puis mon bras, puis mon ventre. Curieux, terrifié et à bout de souffle, j'ouvris les yeux pour découvrir avec effrois ce avec quoi j'étais entré en contact.

Je posai une main sur mon nez et ma bouche pour m'empêcher de crier et perdre le peu d'oxygène que j'avais car ce que je croyais être des poissons essayant de me manger, n'était autre que des cadavres boursouflés d'être restés trop longtemps dans l'eau. Je regardais autour de moi en panique et tout ce que je vis n'était que têtes coupées, et corps flottants, liés par des chaînes à une épave de ferries. Mes yeux bougeaient frénétiquement, cherchant une issue, mais, même en regardant au-dessus de moi, je ne voyais que ces cadavres dans le noir de cette eau froide et putride. Je voulais hurler, je voulais pleurer, je voulais mourir, mais je ne voulais plus voir ces gens. Dans un geste désespéré, essayant de remonter un peu à la surface, je me retournai et tombai face à face à un cadavre. Je ne le connaissais pas vraiment, du moins, je ne le reconnus pas tout de suite. Il avait les cheveux noir de jais, la mâchoire prononcée. C'était le jeune homme qui m'avait aidé lors des malheureux évènements d'il y avait quelques jours. Mais là, il était mort... Je poussai finalement ce cri avant de sentir mes poumons se remplir d'eau. Je suffoquais, mais je trouvai quand même la force de prendre cet inconnu dans mes bras, le serrant de toutes mes forces comme si je pouvais lui redonner vie. Comme si je pouvais faire quoi que ce soit pour lui. Il ne devait pas mourir. Pas lui.


Je me réveillai en sursaut, en sueur et à bout de souffle. Tout ça n'avait donc été qu'un mauvais rêve. Je fus soulagé, mais une partie de moi doutait encore, je sentais mes pieds endoloris, mon corps gelé et trempé. Et, pourtant, j'étais bel et bien dans mon lit. Je me redressais lentement. Il faisait encore nuit noire et seule la lumière de la lune éclairait faiblement la pièce. Je m'assis et posai mon dos contre le mur, essayant de reprendre mon souffle. J'étais encore essoufflé, non, j'étouffais.
Lorsque je fus légèrement calmé, je remarquai qu'il y avait du bruit venant de l'angle de la pièce, vers la porte. C'était un petit "plic" répété, comme une goûte d'eau qui tombait inlassablement sur le sol. C'était sûrement une fuite. Peut-être avait-il plu dans la nuit et le toit n'avait pas supporté une autre de ces averses.

Par réflexe, je tournai mon visage vers la source du bruit. Mais peut-être aurais-je mieux fait ne jamais le faire. Là, dans l'angle, se tenait une masse sombre. Elle s'étendait jusqu'au plafond. C'était comme si une personne très grande, toute vêtue de noir, était debout dans ma chambre.

Paralysé car, apparemment, c'était la seule chose que je savais faire face à la peur, je regardais cette forme noire flotter au-dessus du sol. Il y avait quelque chose de familier en elle, mais pas rassurant pour autant. Peut-être était-ce le câble noir qui la liait au sol, ou cette odeur humide qui s'en dégageait, qui me rappelaient tous ces cadavres noyés. Lentement, je glissai ma main vers les allumettes sur ma table de chevet, sans pour autant détourner le regard. Mon estomac était serré, ma gorge aussi, j'aurai pu pleurer d'une seconde à l'autre. Je devais savoir si ce que je voyais était réel. La forme vacillait de droite à gauche dans un mouvement mous et inlassablement répétitif de même que le son qu'elle créait.
"Plic, plic". Le temps s'était figé, seul le bruit de goutte laissait deviner une certaine temporalité. Boîte d'allumettes en main, j'insinuai lentement mes doigts à l'intérieur attrapant l'une de ces petites tiges de bois. Une partie de moi me disait de la craquer et de découvrir ce qui se tenait face à moi, mais une autre me disait de simplement l'ignorer et me rendormir. Car, si je l'éclairais, si je lui donnais un visage, une forme, serais-je capable de supporter ce que je verrai ? Mais il était trop tard, je venais d'allumer l'allumette sans même m'en être rendu compte. La lumière fusa dans la chambre et s'abattit contre la masse.

C'était moi. J'étais là, comme pendu par les pieds, mais accrochée au sol. Je portais les mêmes horribles plaies sur mon corps que la lycéenne, mes tripes pendaient vers le plafond faisant couler le sang le long de mes joues et de mes cheveux. Ce que je pensais être de l'eau coulant sur le sol était mon sang s'écrasant sur le plafond.

L'allumette s'éteignit en me brûlant les doigts mais j'étais si choqué par ce que je venais de voir que je ne sentis pas la douleur.

Pris de panique, j'allumai la première chandelle qui se trouvait à ma portée. Je fixai mon propre cadavre qui pendait toujours dans un sens improbable, quand mon estomac se retourna. J'allais vomir sur le sol, mais mon cadavre s'écrasa au sol lourdement, mes yeux roulant de ma bouche jusque vers le bord de mon lit.

Je poussai un cri mélangé à des sanglots et reculai jusqu'à l'autre bout de mon lit priant à voix haute pour que tout disparaisse.

Peut-être étais-je mort et n'étais qu'un fantôme qui regardait son propre cadavre.

Je n'eu pas le temps de réfléchir plus longtemps à cette possibilité qu'un souffle glacial se faufila contre ma nuque puis mon oreille.

" Le spectacle te plaît ? "

Une main gelée et squelettique glissa sur ma taille puis sur mon ventre soulevant ma chemise. J'étais pétrifié et en l'espace de seulement une demi seconde, je me retrouvai face à une femme grande et maigre. Sa main se trouvait toujours sur mon ventre à l'endroit exact où se trouvait ma tache de naissance. Elle appuyait si fort que je croyait qu'elle allait m'empaler.
Je relevai les yeux vers son visage en gémissant de douleur. Il était affreusement creusé par le maigreur, ses yeux étaient deux trous béants dont coulait du sang. Ses cheveux verts étaient collés par du sang et ressemblaient à des serpents tombants de sa tête. Je ne le remarquai pas tout de suite, mais, dans son dos, s'étiraient deux énormes ailes de chauve-souris, mais la peau en était déchirée et dégoulinante d'un liquide noir et visqueux. Je n'avais jamais rien vu d'aussi répugnant. Elle puait la mort et son corps nu était si maigre qu'il était difficile de croire qu'elle ait pu vivre ainsi, mais était-elle seulement ?

" Laissez-moi tranquille ! Partez ! "

" J'ai bien trop faim. "

Je fermai les yeux poussant un nouveau cri en serrant ma tête entre mes mains. Je devenais fou. Je perdais l'esprit.

J'ouvris les yeux ne sentant plus aucune pression et découvris ma chambre comme elle a toujours été.

La flamme de la bougie vacilla légèrement et le silence laissa place au chant des oiseaux. Le matin était déjà là.

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