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Chapitre 3eme

Paranoia


 Une question persistait, quand avais-je ouvert cette fenêtre et qui était cette personne, qui j'en suis sûr, était sur le pas de ma porte ?


  Je ne me souvenais plus bien de comment j'en étais arrivé là. Mes souvenirs de ces dernières vingt heures étant bien plus que floues.

Je me souvenais être allé au lycée comme souvent et en être sorti un peu tard, à mon plus grand regret car l'orage menaçait. Je marchais d'un pas rapide dans les rues presque vide. Il me semblait avoir croisé un autre jeune homme bien habillé. Si mes souvenirs sont bon, il portait un costume brun, et ses cheveux était de couleur de jais.

Je me souvenais l'avoir dépassé, pressé de me retrouver chez moi. Mais après ça, tout était incertain. Je me souvenais vaguement d'une ruelle sombre, de l'eau de pluie qui tombait lourdement sur ma nuque, du rouge, beaucoup de rouge, puis de la chaleur, une odeur de plante, le tintement comme lointain d'une sonnette, une main sur la mienne et finalement ce policier qui me posait pleins de questions auxquelles j'étais incapable de répondre.

Ma mémoire se clarifiait peu avant que je ne passe le seuil de mon bâtiment accompagné de ce même agent de police. Je n'avais plus mes affaires et j'étais trempé de la tête aux pieds. Il m'avait quitté en me disant qu'il reviendrait sûrement me poser des questions si l'enquête avait lieu. Mais je n'avais aucune idée de quoi il voulait parler. Enfin... Hier je m'en souvenais encore mais quelques heures plus tard j'étais incapable de comprendre pourquoi il voudrait me parler. C'était comme si mon esprit ne voulait pas que je m'en souvienne, comme si mon corps me disait de tout oublier.

J'essayais, je retraçais chacun de mes faits et gestes mais rien n'y faisait, mon esprit restait avec de simples bribes imparfaites, des fragments de souvenirs décomposés, comme l'un de ces jeux de puzzle à l'orphelinat dont quelques pièces manquaient et nous empêchaient d'en voir le tableau final.

Je me souvenais avoir finalement monté les escaliers de la grosse maison coupée en plusieurs appartements dans laquelle je vivais. D'avoir poussé la fine porte en bois au dernier étage au fond du couloir, qui grinça comme toujours à son ouverture puis de m'être mis entièrement nu et de m'être glissé sous mes draps froids mais qui ne tarderaient plus à devenir chauds.

Peut-être avais-je dormi ou peut-être pas. Moi qui d'habitude était plutôt du genre à veiller jusqu'à l'aube à la lueure d'une chandelle fut bien étonné quand je vis que le soleil avait percé à travers les rideaux sans même que je m'en aperçoive.

Je n'irais pas au lycée. Je ne m'en sentais pas capable. J'étais comme paralysé dans mon lit. Ce ne fût que bien plus tard, lorsque madame No vint me demander si je voulais un peu de son ragoût de kimchi, que je fus à nouveau capable de bouger. J'enfilai précipitamment une chemise et un pantalon ne me souciant guère de mon apparence, avant d'ouvrir à la dame d'âge mûr et de gentiment accepter son repas. Je ne me rappelais pas lui avoir plus parler. Nous avons échangé quelques banalités puis elle était repartie dans son petit appartement au rez-de-chaussée.

C'était une gentille dame dans la soixantaine. Elle s'occupait de la grande demeure avec son fils. Lui aussi était gentil bien qu'un peu simplet. Il avait encore une attitude d'enfant malgré son âge avancé. Les commères du quartier, avec qui je prenais parfois le thé en rentrant du lycée, m'avaient raconté qu'il était ainsi car elle avait été renversé par une charrette alors qu'elle était encore enceinte du pauvre garçon. Mais je préférais me dire qu'il avait juste gardé son âme d'enfant et refusé de grandir pour ne pas laisser sa mère seule.

Cette histoire me plaisait bien mieux qu'un triste accident de la vie. Je l'aimais bien cette petite madame No. Depuis qu'elle avait appris que j'étais orphelin elle s'occupait un peu de moi, dans la mesure du possible, partageant ses repas et me faisant mes lessives. De temps à autres, quand sa paye avait été un peu plus grasse, elle m'offrait une chandelle ou deux, ce qui ne manquait jamais de me faire un grand plaisir. Mais je doute que même si aujourd'hui elle m'avait apporté un carton rempli de bougies, j'arriverais à m'en réjouir. C'était comme si une noirceur s'était emparée de mon coeur.


Je fis réchauffer le ragoût sur la minuscule gazinière puis m'installai à mon bureau pour manger. Etrangement fade. La soupe n'avait presque aucun goût. Ou alors étais-ce moi qui étais incapable d'en sentir la saveur ? Je ne remettais pas en cause les talents de cuisinière de madame No, elle était bien trop douée pour ça. Mais malgré la platitude du plat, qui aurait dût être pleins de goûts et d'épices, je continuai de manger les yeux perdu dans le vide.

Je ne savais réellement où mon esprit était encore parti mais quelque chose me réveilla. Plus qu'une chose c'était un goût. Un goût si fort qu'il me sortit de mes pensées que je soupçonnais être vides. D'un coup la soupe insipide, avait prit un goût métallique très prononcé. Je crus d'abord que ma cuillère avait rouillé, avant de me souvenir que celle que je tenais était en bois. Je baissai alors les yeux vers le liquide étrangement plus rouge qu'auparavant. J'avalai difficilement ce que j'avais dans la bouche et plongeai mon couvert dans le bol pour en inspecter le contenu, à la recherche de ce qui avait pu donner ce goût infecte. C'est alors qu'un oeil fit surface, suivi de près par son congénère. Les deux yeux d'un bleu terne et voilé me regardaient, brûlés par la soupe et tâchés de ce même liquide rouge. Une forte odeur de décomposition vint me prendre à la gorge.

Horrifié, je reculai rapidement tombant de ma chaise en poussant un cri étouffé par ma gorge serrée. Tremblant, au sol, les yeux fixés sur le bol encore posé sur la table je sentis mon estomac se retourner. Sans perdre une seule seconde et faisant preuve d'une détermination sans faille je me précipitai à la salle de bain pour vomir tout ce qui pouvait se trouver dans mon ventre, dans la cuvette des wc.

Alors que je me vide entièrement, des images me reviennent. Une jeune femme éventrée, des morceaux de peau, du sang et des yeux. Des yeux baignant dans du sang. A la vision de ces images mentales je ne pu me retenir de vomir encore alors que mon estomac était déjà complètement vide. C'en était douloureux. La bile me brûlait la gorge alors que des larmes salées perlaient sur mes joues rougies par l'effort. Les images étaient si fortes qu'elles me brûlaient les yeux et l'esprit.
Flageolant, je me rinçai rapidement la bouche pour essayer de retirer le goût acide et aigre de la bile et du sang. Lentement, je marchais, ou plutôt titubais jusque dans ma chambre. Je tournai lentement ma tête vers mon bureau où était encore posé le bol. Je devais savoir si c'était mon imagination où si les yeux étaient encore là. D'un pas hésitant, je m'avançais vers la coupe en céramique. Je posai une main agitée sur le dossier de ma chaise pour me retenir au cas où la vue serait insoutenable.
Mais rien. Le bol était vide. Tout du moins, il ne contenait aucun oeil et le liquide était redevenu ce qu'il était à la base. Je ne savais pas si cela me rassurait ou non. J'avais rêvé les yeux dans mon potage, je les avais imaginés mais pourtant, ils avaient l'air si vrais. Et le goût, le goût du ragoût ? L'avais-je lui aussi inventé ? Etais-je en train de perdre la tête ?

Sans quitter le bol des yeux je me reculai lentement jusqu'à ce que mes mollets touchèrent le rebord de mon lit. Je m'assis donc sur le matelas avant de mollement me laisser tomber sur le dos.

Mon regard se fixa sur le plafond penché. J'habitais sous les combles. Je redessinais les traces sombres de moisissure jusqu'au petit vélux avant que mes yeux ne se perdent dans l'immensité du ciel, qui petit à petit se noircissait de gros nuages. Il allait encore pleuvoir.

Je restais allongé je ne sais réellement combien de temps à essayer de comprendre ce qu'il s'était passé plus tôt. J'en déduisis simplement que je manquais de sommeil. Adagio, mes paupières se fermèrent, mais le sommeil ne vint jamais. Les images qui étaient venues pendant que je rendais dans la salle de bain, s'étaient comme imprimées dans mes paupières et défilaient devant mes yeux à un rythme insoutenable. Je senti mon corps vaciller, tomber en arrière alors même que j'étais allongé sur mon lit. C'était comme si tout mon monde tournait sur lui même en tombant dans une abysse tapissée de ces images sanguinolentes.
Ne pouvant plus supporter tout ça, je me redressai d'un bond et ouvrit les yeux. J'étais recouvert d'une fine couche de sueur glacée et mon coeur palpitait. Il fallait absolument que je me calme, que je retrouve mes esprits. Etais-je fiévreux ? Peut-être le fait d'être resté sous la pluie hier m'avait rendu malade. Je posai donc ma main sur mon front mais sa température était anormalement normale. Désespéré je décidai de faire la seule chose qui ai toujours réussi à m'apaiser, bien que l'état dans lequel j'étais m'était complètement nouveau.
J'attrapai mon carnet sur ma table de chevet ainsi que ma mine graphite et commençai à griffonner des formes. J'essayais tant bien que mal de transposer mes pensées sur le papier comme pour m'en séparer, m'aliéner de ces dernières. Seulement quelque chose vint perturber mon oreille alors que je me battais pour rester focalisé sur mes gestes. Des bruits étranges. J'eu un peu de mal à en trouver la provenance ou même la nature. C'était comme un grincement, parfois un chuchotement, un murmure, parfois un bruit de pas ou de vêtements. J'avais l'impression que quelqu'un restait là, planté devant la porte de mon appartement. Mais c'était comme s'il... Ou elle parlait avec une autre personne. Au début je pensais que c'était le fils de madame No qui n'osait pas toquer. Alors posant mes affaire à coté de moi je dis d'une voix faible et éraillée.

" Il... Il y a quelqu'un ?"

Pas de réponse. Mais les bruits cessèrent durant quelques instants avant de reprendre avec plus d'intensité. Je rassemblai tout mon courage et me levai réitérant ma demande alors que mes pas me menaient plus proche de la porte.

"Il y a quelqu'un ?"

Toujours aucune réponse alors que le silence revenait. Me voilà maintenant contre la porte. Lentement je glissai ma main sur la poignée, prêt à ouvrir. Au moment où je pensais que les bruits auraient repris, c'est une respiration que j'entendis. Une respiration lente mais lourde. Une respiration difficile qui sortait d'une bouche ouverte. Il y avait quelqu'un à ma porte. aucun doutes la dessus. Mon sang se glaça mais pris d'un courage insoupçonné, ou d'une inconscience inouïe, j'ouvris la porte d'un coup sec.

Personne. Je restai figé à regarder le vide. Je ne pouvais pas avoir rêvé. La respiration était si claire, si nette, si réelle. Alors je fermai la porte, la verouillai et le regard toujours perdu, me réinstallai sur mon lit. Mes mains retrouvèrent toutes seules le carnet et le crayon et j'entrepris de dessiner à nouveau.
Mes sens étaient aux aguets. Si la personne revenait, j'étais prêt. Ma mine grattait le papier dans un petit bruit sourd que je connaissais bien. Dehors le vent soufflait fort faisant cogner quelques branches contre la façade. Rapidement je fus habitué à tous les petits bruits environnants et n'importe quel bruit suspect ne le deviendrait que plus encore.

Les bruits reprirent de nouveau. Cette fois ci les bruits ressemblaient plus à un frottement. Non... C'était exactement le même bruit que des ongles raclants contre le bois. Je me figeai dans mon lit serrant le carnet dans mes mains.

"Que... Quelqu'un est là ?"

Demandai-je d'une petite voix tremblante, car cette fois-ci, les bruits ne venaient plus du couloir. Il venaient de ma salle de bain. Mais les bruits ne cessèrent pas quand je parlai, il changèrent seulement de nature. J'entendai le son de mes rideaux de douche, le grincement du robinet et un petit claquement régulier contre le mur. Il y avait quelqu'un dans ma salle de bain. Mais comment était-elle entrée ? Et qui était cette personne. Pourquoi s'amuser à me faire peur ? Ca ne pouvait pas être un voleur, je n'avais rien qui pourrait l'intéresser.

Après de longues minutes de réflexions vides de sens, je soufflai un bon coup et me levai. Je posai mon carnet mais gardai mon crayon, qui sait ce que cette personne me voulait et je préferais avoir un semblant d'arme pour me défendre. Ma main libre se posa sur la poignée et comme je l'avais fait plus tôt avec la porte d'entrée, l'ouvris d'un coup. Personne. Encore une fois il n'y avait personne, mais ma fenêtre était ouverte. Une bourrasque s'engouffra dans la petite pièce faisant bouger le rideau de douche et grincer la fenètre qui tapa contre le mur. Tous les bruits était maintenant expliqués et je me sentis bien bête.

 Une question persistait, quand avais-je ouvert cette fenêtre, et qui était cette personne, qui j'en suis sûr, était sur le pas de ma porte ?

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