Elliot James, mon premier amour.

Lorsque j'avais treize ans, j'étais obsédée par lui, obsédée par son rire, par ses mimiques, par sa façon de marcher, par ses blagues, par tout.

Je mangeais Elliot, je pensais Elliot, je dormais Elliot, je vivais Elliot.
Bien sur, il s'agissait d'un amour caché, un amour à sens unique, car comme dans tout les bouquins, les téléfilms à l'eau de rose, les clichés à la con, le beau Elliot James était amoureux de la belle Beverly Camden. Pfff...
Oui, oui, ce genre de fille, qui faisait partie de l'équipe des poms poms girls, gosse de riche, blonde aux yeux bleux avec son putain de gloss à la fraise.

Okay je confirme, je la déteste. Cette haine n'est pas superficielle, elle est profonde rassurez vous.

Mais ce jour là, ce jour là, j'avais décidé que si je ne pouvais pas l'avoir personne ne pourrait non plus. Je ne supportais plus de le voir tourner autour de cette idiote, avec son rire de truie! Je ne supportais plus de le voir me faire un signe de la main et continuer sa route jusqu'à Beverly Camden.
Ce jour là, la gentille Aly, si douce et adorable, cet ange serviable, altruiste et participant à la vie de la communauté chaque dimanche matin à l'église, était en colère.
Je m'étais approchée d'Elliot ce jour là et je lui avais demandé si je pouvais lui parler. Bien entendu il était avec Beverly et elle ne s'était pas gênée pour faire une remarque.

- Oh sainte Aly veut peut être que tu te confesses à elle Elliot, attention il paraît qu'elle peut être très convaincante.

Et encore son rire de truie, je lui avais fais mon plus beau sourire et Elliot m'avait suivi jusqu'au premier étage de l'école.

- Qu'est-ce qu'il se passe Aly?

Il souriait, comme il me souriait tous les jours. Comme on souriait à cette voisine qu'on croise tous les matins.
J'avais alors pris mon courage à deux mains et je m'étais lancée:

- Elliot, je sais que tu passes beaucoup de temps avec Beverly, mais je voulais te demander si ça te dirais de passer un peu de temps avec moi? On pourrait aller au cinéma, où voir un match de foot, enfin ce que tu...

- Attends Aly.

Il m'avait coupé la parole, la surprise avait laissé place à un regard moqueur.

- Tu es en train de me demander de sortir avec toi?

Il se retenait de rire, il se retenait de rire?

- Oui...

- Ahahahah, Aly. Ahahahahah, je suis désolé. Je ne veux pas me moquer je t'assure!

Il avait un fou rire, il n'arrivait pas à s'arrêter, et quelque chose s'est déclenché en moi.

- Aly, écoutes. Ce serait mentir de dire que tu n'es pas une jolie fille, tu pourrais avoir tout les garçons que tu veux si tu ne t'habillais pas comme une religieuse. Je suis flatté mais je ne suis pas du tout intéressé, on peut être amis à la limite.

À la limite...
Je n'écoutais plus. Je m'étais approchée de lui pour essayer de l'embrasser et il m'avait repoussé. Il n'avait pas entendu les pas, moi si. Je lui fis mon plus beau sourire et me mis à hurler avant de me laisser tomber dans les escaliers, devant sa mine effarée. Je butais contre quelqu'un et continuais ma chute. J'avais mal et des personnes se précipitaient:

- Mon Dieu Aly!! Est-ce que ça va?

C'était le principal. Je pleurais, ma cheville était surement cassée et je respirais difficilement, surement mes côtes.

- J'ai mal, pleurai-je.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé?

- Elliot...

- Quoi Elliot?

- Il m'a poussé...

Je pleurais de plus belle, une ambulance avait été appelé et les familles aussi. Elliot était descendu livide.

- Tu l'as poussé espèce de malade! cria un élève.

Elliot me regardait à nouveau, complètement désorienté.

- Non, elle s'est jettée dans les escaliers, je ne l'ai pas poussé je le jure!

- Ça suffit!! cria le principal

L'ambulance était arrivée et j'avais été transportée à l'hôpital.

Résultat: cheville cassée, deux côtes fêlées, et plusieurs hématomes, tout ça pour Elliot James, au moins il ne m'oubliera jamais...

Mes frères et les parents d'Elliot étaient arrivés à l'hôpital. Jesus, Alejandro et Diego étaient en colère, les parents d'Elliot étaient sous le choc aussi. Ils voulaient me voir mais Diego était contre.
J'avais dû insister pour leur parler.

- Aly, si tu savais comme nous sommes désolés, Elliot... Il doit y avoir une explication, nous ne comprenons pas...

- Ne vous inquiètez pas, Mr et Mme James, je ne lui en veux pas. Vous connaissez ce psaume:
"Qui connaît tous ses faux pas? Pardonne-moi les péchés dont je n'ai pas conscience." Je ne pense pas qu'il réalisait son geste, ne vous inquiètez pas, je le pardonne, tout va bien.

- Aly, tu es si bonne... Nous prendrons les mesures nécessaires!

Les mesures avaient été prises effectivement, il avait été inscrit dans une école privé loin d'ici et sa réputation avait été détruite.

Et voilà comment personne d'autre n'avait eu Elliot James...

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De nos jours

Je me regardais dans la glace et je regardais la photo de maman accrochée. C'est vrai que je lui ressemblais, elle me manquait tellement...
J'avais encore fais ce cauchemar cette nuit, celui où ce n'était pas Elliot James qui me poussait mais moi qui me jettait dans les escaliers. Il me laissait toujours un sentiment étrange, malgré les années passées.
Je me demandais ce qu'il devenait...
C'était mon anniversaire et je savais que mes frères avaient prévu une fête malgré mon désaccord.
"Vingt ans ça se fête Aly" m'avait dit Jesus.
Vingt ans sans maman, ça ne se fêtait pas. Elle nous avait quitté il y a six ans mais rien n'avait changé en moi. Le temps permet de vivre avec, disait-on, mais le temps avait juste permis à mon sentiment de culpabilité de prendre plus en plus de place...
Je voulais faire plaisir à mes frères, je voulais leur montrer que j'allais bien et qu'il n'avait plus à m'étouffer de protection comme ils le faisaient depuis toutes ces années.
J'avais enfilé une jolie robe, pas trop courte sinon j'allais avoir droit à trois regards de tueurs, et une paire d'escarpins. Un peu de maquillage, mes boucles naturelles et je mis le collier de maman. C'était une pierre lapis lazuli qu'elle avait hérité de sa mère et qui datait de plusieurs générations. C'était le dernier cadeau qu'elle m'avait fait.

En bas, il y avait une vingtaine de personne. Mes frères s'étaient habillés pour l'occasion, certains cousins étaient présents, Sara, Gaby et Lucas, mes plus proches amis avaient fait le déplacement également et d'autres connaissances.

Je souriais à tout le monde, discutais avec les uns et les autres, et allai voir mes frères.

- Ma princesse, dit Alejandro en me prenant dans ses bras. J'arrive pas à croire que tu as vingt ans, ça me rajeunit pas tout ça hein!

Alejandro, l'aîné de la fratrie. Il avait trente sept ans et était inspecteur de police. Il avait mis sa vie sentimentale de côté et était revenu vivre à la maison lorsque maman était morte.

- Oui, tu sais tu peux reprendre ta liberté maintenant, je sais me débrouiller seule.

- Un jour Aly, un jour.

Jesus surgit de derrière et me pris dans ses bras.

- Alors ça y'est? La fille de la soirée est là!! Joyeux anniversaire hermanita, tu sais que je t'aime hein?

- Je t'aime aussi Jesus, j'aimerai encore plus ton cadeau tu sais?

- Je sais, je sais, ria t'il

Jesus avait deux ans de plus que moi, il bossait dans un garage et nous étions très proches. Il connaissait toutes mes histoires, et je lui faisais une confiance aveugle. Maman nous appelait les faux jumeaux.

Enfin Diego arriva avec un énorme bouquet de roses. Il souriait comme quand il venait me chercher à l'école lorsque j'étais plus jeune. Un sourire de grand frère prêt à tout pour faire rire sa petite soeur.

- Feliz cumple Alyssa, que Dios te guarde.

Diego était le seul de mes frères à me parler fréquemment en espagnol, notre langue natale. Ça lui tenait à coeur parce que maman y tenait aussi.

- Merci.

Il me pris dans ses bras et m'embrassa sur les deux joues. Il avait les larmes aux yeux, je savais que je lui rappellais maman, et que ça le touchait beaucoup, mais il ne disait rien. Diego avait trente ans, il avait ouvert son bar il y a deux ans et ça fonctionnait très bien. C'était surement le plus solide de nous tous, on savait que tant qu'il était là, tout irait pour le mieux.

- Aly, j'ai invité mon nouvel agent r, il connait personne ici, il fallait le sortir le bleu! me dit Alejandro

Je n'avais pas remarqué qu'il était à ses côtés. Il était discret et semblait mal à l'aise. Il ne me regardait pas, préférant regarder son verre.

- Bonsoir, je m'appelle Aly, bienvenu en ville.

Il leva enfin les yeux.

Ses yeux... Son regard était doux et brulant à la fois.
Un appel silencieux.
Un appel à la luxure, au plaisir.
Un appel à la découverte, à l'abandon total...

- Bonsoir, je m'appelle Luke Weller, mais tout le monde m'appelle Sisqo. Bon anniversaire à vous Aly.

Je sentais que j'allais adorer l'entendre prononcer mon prénom. Je le detaillai et pouvais deviner son corps sculpté sous sa chemise. Je ne savais pas combien de temps j'avais plongé dans ce regard bleu, je ne savais pas à quel moment mon esprit avait dérivé mais au ton de mon frère Ale, je me doutais que ça avait duré trop longtemps.

- Bon on passe à table!

Je revins à la réalité et mon frère me lançait un regard noir. Luke quant à lui me souriait discrètement.

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Voilà comment nous avions rencontré Sisqo, le feu et la glace, le début et la fin, le détonnateur et le désamorceur...

Hello!!!
Alors voilà mon premier chapitre avec en média, le beau Sisqo... 😍😍😍
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Bisous