- Adrien ? Adrien !

J'ouvre les yeux. D'abord, la lumière blanche m'aveugle. Puis, j'arrive à distinguer le visage de mon psychiatre, paniqué.

- Oh ! Dieu merci, tu es réveillé. Tu as vu quelque chose ?

Je ne répondai pas. Mon corps souffrait : des sueurs froides coulaient le long de mon dos. Des larmes coulaient le long de mes joues. Mes membres étaient crispés et il me fallut quelques secondes pour en reprendre le contrôle. Je bougeais lentement, ne prenant pas le risque de me lever, par crainte que mes jambes ne supportent pas mon poids. Je tournai la tête vers le psychiatre et articulai lentement :

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

- L'hypnose sous cette forme consiste à réveiller des zones endormies de la mémoire. Tu as dû revoir un souvenir, expliqua-t-il.

- Non, rétorquais-je. Je l'ai revécu.

Le psychiatre me lança un regard intrigué avant de conclure d'un ton las :

- Ce sont des choses qui arrivent.

Je me retenai de lui hurler dessus. Je venais de souffrir horriblement, et c'est tout ce qu'il répondait ? J'avais quitté le cabinet, furieux. Ma mère m'attendait dans la voiture, sur la parking. J'entrai dans la Citroën noire et ma mère m'avait assailli de questions :

- Ça a marché ? Tu t'es souvenu de quelque chose ? Ça t'a débloqué d'autre souvenirs ? Adrien, je te parle !

En guise de réponse, j'avais fondu en larmes et enfoui mon visage dans mes bras pendant tout le trajet qui séparait l'appartement du cabinet.