sixième couplet
«- Tu veux des cerises avec tes rouleaux de réglisses ?
- Oui !»
Nicolas attrape des cerises confites avec une petite pelle en plastique transparente et en fourre une quinzaine dans la petite poche bleue. Il passe en caisse, son frère toujours à portée de vue, ne le quittant que rarement des yeux.
«- Ce sera tout ?» demande le vendeur en prenant la poche et la pesant.
«- Oui.
- Dix euros tout rond s'il vous plaît.»
L'adolescent tend un billet de dix euros, prend sa poche et va chercher son frère au fond de la boutique. Samuel râle car il veut un dernier bonbon et le vendeur lui offre gentillement une sucette. Nicolas s'apprête à payer mais il m'en empêche.
«- Cadeau de la maison pour nos petits habitués.»
Ils se gratifient d'un sourire et les deux frères sortent. La nuit n'est pas encore tombée mais le ciel a pris une teinte rosée, orangée, contrairement au bleu clair de cette après-midi d'été.
«- Allez on va rentrer. Il se fait tard.
- Oh non Nicolas s'il te plaît !
- Non Sam, il se fait vraiment tard et tu sais que Papa n'aime pas ça.»
Le petit garçon acquiesce tristement et se laisse trier par son frère. Ils arrivent devant leur pallier de porte après quinze minutes de marche, à avoir jouer à chat perché, au loup glacé d'autres jeux de cours d'école qui ont follement amusé le petit blondinet.
«- Maman on est rentrés.
- Où étiez vous ?» demande son père, surgissant de nulle part.
«- J'ai dit à Maman qu'on allait faire un tour en ville, ce que nous avons fait.
- Ne me tiens pas tête Nicolas.
- Sinon quoi ? Tu vas me frapper ? Encore ? Ou ce sera Maman qui le fera ?»
Une violente gifle coupa Nicolas dans des interrogations. Il lâche la main de Samuel qui court se réfugier dans sa chambre. Nicolas intercepte la main de son père qui allait encore s'abattre sur lui.
«- Je ne mangerai pas ce soir. Pas ici.
- Tu vas encore allé t'enfermer dans ton garage c'est ça ?
- Et qu'est-ce que ça peux bien te faire ! Tu n'en as rien à faire de la vie de famille ! Tu l'as détruite !»
Son père s'avance mais Nicolas sort en claquant la porte, faisant tomber la poche de bonbons devant le pallier. Il court se réfugier dans son studio, s'enfermant à clé. Essuyant rageusement des larmes brûlantes sur ses joues il enlève sa veste qu'il jette sur le petit sofa noir à sa gauche; il se dirige vers son tabouret, attrape sa guitare rouge – sa plus belle trouvaille. Il gratte ses fines cordes pour jouer la mélodie de ce matin. Il ne cesse de la perfection et.
Le visage de Salomé lui revient en tête. Sa douceur émanant de ses traits gracieux, il sait qu'elle hors du commun, elle a quelque chose de spécial. Il ne saurait dire si c'est dans sa voix, dans sa douceur ou bien dans son regard, mais quelque chose chez elle l'attire. Il espère la revoir bientôt. Il espère également que le cadeau chez Vic' lui plaira – et sa petite note aussi. Il n'a pas osé donner son numéro mais finalement il aurait peut-être dû. Ou pas. Il ne sait pas.
La séduction n'a jamais été son fort. Il ne sait même pas séduire. Ce petit jeu entre deux personnes qui sont en parfaite osmose et en connexion intelligente lui échappe. Il en a envie, il souhaite connaître ce sentiment d'excitation naître de son ventre et grandir dans son corps. Il le souhaite. Mais le faire est une autre chose. La timidité l'en empêcherai. Peut-être que pour cette fille il serai capable de changer ses habitudes.
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