Bonjour tout le monde ! Comment allez-vous en ce magnifique début de semaine qu'est le lundi (LOL)?
Je suis là pour illuminer votre journée en publiant le chapitre le plus embarrassant de l'histoire de l'humanité. Pauvre moi-même malade qui cherche du réconfort dans l'écriture de cette histoire débile.
Bref, bonne lecture !

Jeudi soir, après l'entraînement ( le mien, pas celui de l'équipe ).
Mark est rentré chez lui et je me suis assise à côté de Jude et Caleb. On se repose, parce que c'était vachement dur ( enfin, j'ai évité de m'évanouir comme la veille ).

- C'était comment, à vous, votre test?

J'aurai peut-être dû commencer par là, en fait.

- Je n'en ai pas passé, dit Jude. Le Commandant m'entraîne depuis mon enfance, alors...

- Moi non plus. Je jouais dans une autre équipe et il m'a repéré, donné une bourse et fait transférer à la Royale.

Bon, ça ne m'est pas d'une grande aide niveau pratique, mais je suis contente d'en savoir un peu plus sur eux.

- Tu étais où avant ? Je demande à Caleb.

- Dans un collège de banlieue...

Il hausse les épaules et ne dit plus rien. Je me demande si je l'ai offensé, même si dans ce cas je ne comprend pas pourquoi. Il a honte de son ancien lycée ou quoi ?
Jude me fait signe de laisser tomber et je décide de le faire...pour le moment.

- Est-ce que tu as peur, Lyrna ? Me demande Jude.

- Peur ? Ah, pour demain ? Pas vraiment...je suis juste un peu nerveuse...

Je prends une grande inspiration et me lève, défaisant ma queue de cheval.

- Mais surtout, j'ai envie de réussir pour enfin intégrer l'équipe !

Ils se relèvent eux aussi, et nous partons vers nos maisons respectives. Caleb part à son tournant.

- À demain, bande de bouffons.

Tant d'amour.
Puis Jude décide de me raccompagner, au cas où "je n'aurai pas mes clés".

- Comment était Mégane au déjeuner ?

- Comme d'habitude, à l'exception près qu'elle regardait souvent vers ta table.

Je lâche un petit rire, qui s'arrête aussitôt quand je pense à Haru. J'espère que notre amitié n'est pas terminée, parce que je l'apprécie sincèrement, même si je ne la connais pas beaucoup.
Je regarde devant moi et vois que ma maison est allumée. Mon père est rentré plus tôt, ce soir.

- Tu habites où, toi ? Je demande à Jude.

- Dans le quartier...je te montrerais une fois, si tu veux.

- Oui ! Quand on fêteras mon arrivée dans le club ! Dis-je avec un grand sourire.

Il sourit lui aussi, mais me dit d'un ton inquiet:

- Si Ray Dark te demande de faire quelque chose et que tu sens que tu ne peux pas, ne le fais surtout pas, d'accord ? Ta santé est plus importante que l'équipe de foot.

Bon, évidemment, si Ray Dark me demande de sauter du cinquième étage je ne le ferai pas, je ne suis pas stupide ! Mais je compte bien repousser mes limites pour entrer dans cette fichue équipe !

- Bon, ben...à demain.

- À demain.

Il tourne les talons et s'en va, alors que j'ouvre la porte ( oui, j'ai trouvé mes clés du premier coup cette fois).

- Lyrna ! C'est à cette heure-ci que tu rentres ?!

Mon père est au milieu du salon, l'air furieux. Je soupire en refermant la porte, sachant pertinemment que je vais me faire engueuler.

- Il est que 19h...

- Il fait nuit ! Je m'inquiétais énormément !

- Si tu t'inquiétais vraiment, t'avais qu'à m'appeler sur mon téléphone.

Je vais ouvrir le frigo sous son regard fâché. Moi aussi je suis énervée contre lui, alors je n'espère pas me réconcilier avec lui.

- T'as pas fait à dîner ?

- Non. Je sors, ce soir.

- QUOI ?! T'es sérieux ?

- Un autre ton, s'il-te-plait.

Un autre ton, un autre ton, il en a de bonnes lui ! C'est pas lui qui va être seul cette nuit.

- T'as un rencard, c'est ça ? Tu m'abandonnes pour un plan cul ?

- Non. C'est pour mon travail.

C'est un mensonge. Je le vois dans ses yeux et dans son attitude.
Je referme violemment le frigo et commence à monter les marches.

- C'est ça. Bonne soirée avec ton plan cul. J'espère que t'as des capotes, j'ai pas envie d'un petit frère.

Je monte dans ma chambre et claque la porte pour ne pas entendre sa réponse indignée.
Une fois que j'entends la porte de l'entrée se refermer, je m'allonge sur mon lit et me mets à sangloter.
Soudain, mon portable sonne. Un numéro que je ne connais pas. Je décroche et dis d'une voix que j'espère normale:

- Oui, allô ?

- C'est Jude.

- Euh...comment t'as eu mon numéro ?

- C'est Haru qui vient de me le donner. Par mail.

Je l'interroge sur comment Haru a eu le mail de Jude, et il me répond que ça date de la quatrième où ils étaient délégués dans leur classe.

- Lyrna, ta voix est un peu bizarre...tout va bien ?

Je réprime un sanglot. Je ne dois pas me montrer aussi faible devant lui ! Il va penser que finalement, je ne fais pas le poids.

- Oui. Ça fait souvent ça...au téléphone.

Même à l'autre bout du fil, je perçois son hésitation à me croire.
Mais pourquoi elle lui a donné mon numéro, cette idiote d'Haru ? Pour qu'il puisse la remplacer en bonne et dûe forme ? Elle s'aide vraiment pas...

- Tu sais, je suis le capitaine de l'équipe. Je dois faire gagner mon équipe...mais aussi prendre soin de mes joueurs.

Je ne réponds rien, parce que si je parlais c'est clair qu'il m'entendrais pleurer.

- Qu'est-ce qui ne va pas ?

- C'est juste que...mon père est allé à un dîner et je vais rester seule chez moi toute la soirée. Et probablement la nuit aussi.

Il est allé dîner avec son plan cul et va rester dans un love hôtel jusqu'à au moins 4h du matin. Et il va boire, sûrement. Tellement que quand il rentrera, il ne se rendra même pas compte que je ne dors pas.
Alors je me sentirais mal toute la soirée en me disant qu'il suffirait qu'une voiture le fauche à la sortie du love hôtel, il mourrait et je me retrouverais orpheline.
Je sens d'autres larmes déborder de mes yeux. C'est vraiment pas le moment de se laisser aller à l'émotion !

- Il te laisse toute seule la nuit ?!

- Ben...oui. Mais c'est pas vraiment ça le problème.

- C'est quoi le problème ?

- Laisse tomber ! À demain !

Et, sans ajouter autre chose, je raccroche. Je sais que c'était une façon un peu cavalière de mettre fin à une conversation, mais je n'ai rien trouvé d'autre sur le coup.
Je vais dans la salle de bain en reniflant, cherchant des mouchoirs. Mais il n'y en a pas et j'en suis réduite à me moucher avec du papier toilette.
En plus ça ne sert à rien parce que je n'arrive pas à arrêter de pleurer. J'arrête pas d'imaginer mon père soit parler avec une belle jeune femme, soit se faire défoncer par une voiture. Et aucune de ces images n'est préférable, parce que la première m'entraîne à penser à penser au moment où ils se mettent au lit...et c'est carrément glauque d'imaginer ça !
Peut-être que je me sens toujours aussi mal parce que personne n'est là pour me consoler...
Et je ne sais pas quoi me faire à manger, je ne sais pas quoi faire tout court. J'ai parfois espéré qu'Haru ou même Jude m'appellerais pour penser à autre chose, mais j'ai refoulé cette idée. Hors de question qu'ils savent que je me sens aussi bien qu'une serpillère en fin de vie !
Soudain, on sonne à la porte. Qui ça peut être ? Mon père qui rentre plus tôt mais a oublié ses clés ? Un vendeur de pizza ? Un voisin qui demande du sel ?
Je n'ai pas commandé de pizza !
Je m'approche de la porte avec méfiance. Le truc par lequel on voit dehors est trop haut pour moi.
Ça sonne encore fois.
Un voisin se serait découragé, non ?
J'ouvre la porte en espérant que c'est mon père.
Mon cœur rate un battement.
C'est Jude.
Il tient dans ses mains deux sachets de fast-food, qu'il doit lâcher parce que je me suis jetée dans ses bras (en sanglotant, parce que sinon c'est pas drôle ! )
Il referme ses bras sur moi et me serre un peu maladroitement.
Soudain, je sens le froid du dehors et décide de me dégager de lui pour l'inviter à entrer. J'essuie par la même occasion mes larmes d'un revers de manche.
Il ramasse ses sachets et je ferme la porte. Je m'assois sur le canapé et il fait de même, à côté de moi.

- Moi aussi, j'étais seul chez moi...j'ai pensé qu'on pourrait passer la soirée ensemble.

J'acquiesce. J'ouvre le sachet contenant un hamburger et me rend compte que j'ai faim.

- C'est gentil d'avoir ramené à manger...

- C'était sur le chemin, dit-il en haussant les épaules.

Je me met à manger. C'est gras.
Ça me fait penser à Bryan.

- C'est pas grave si tu n'aimes pas ! S'écrit Jude en me voyant faire une grimace de dégoût.

- C'est pas ça ! J'ai juste pensé à Bryan, pendant un court instant...

Jude baisse la tête. Il s'en veut peut-être encore. Je croque dans mon hamburger en me disant que j'aurai mieux fait de me taire.
Le repas se passe dans un silence un peu gênant. Puis je dit:

- Ça t'arrive souvent de débarquer chez tes joueurs pour leur remonter le moral ?

- Pas vraiment, sourit-il. Mais j'ai entendu que tu étais vraiment triste, alors...

Je baisse les yeux. Jude va bientôt repartir, et je me retrouverai seule à nouveau.

- Lyrna...je suis venu pour te consoler, à la base, pas te rendre encore plus triste.

Guidée par mon instinct, et par la fatigue sûrement, je me rapproche de lui et pose ma tête sur son épaule.

~~~

Jude n'ose pas faire un geste. La senteur du shampoing de Lyrna embaume de nouveau ses narines, ses cheveux sentent terriblement bon. Elle serre son bras comme un doudou, et il sent contre son bras la poitrine de la jeune fille se soulever et redescendre de façon plus ou moins régulière.

- Dit, Jude...pourquoi tu portes ces lunettes ?

Il met quelques secondes pour trouver la réponse, troublé par le proximité de son amie.

- C'est Ray Dark qui me les a données...elles permettent de voir le jeu plus en profondeur.

- Et tu les enlève jamais ?

- Si, pour dormir...et me laver...

Il n'arrive pas à réfléchir totalement correctement. C'est différent de la fois où il l'a portée pour la ramener chez elle, car là, elle est consciente et se serre contre lui de son plein gré.

- Il est déjà 22h...mais je veux pas que tu t'en ailles...

Lui non plus ne veux pas s'en aller, à vrai dire. Mais ce n'est pas correct.

- Mais si ton père rentre...?

- Je m'en fous. Il n'avait qu'à pas me laisser toute seule.

Jude est tout rouge. Il ne sait pas quoi faire, parce que cette situation le met dans tous ses états. Il a l'habitude de raisonner de façon froide et détachée. Pourquoi n'y arrive-t-il pas en ce moment ?
Lyrna ne semble pas trouver cette position assez confortable, parce qu'elle se redresse et le pousse un peu pour qu'il s'allonge complètement sur le canapé. Puis elle se remet contre lui, un peu sur lui. Et elle ferme les yeux pour dormir, alors que Jude se demande dans quoi il s'est encore fourré.
Il se dit que si le père de Lyrna rentre, il va carrément se faire tuer.
Quand il est sûr que son amie dort profondément, il se redresse et la prend dans ses bras. Puis il se lève et monte les escaliers, toujours portant la jeune fille.
Il la couche dans son lit, remet la couverture sur elle et se dit qu'il est vraiment temps de partir.
Mais, avant de s'en aller, il l'embrasse doucement sur le front.
Il n'a pas pu s'en empêcher.

La honte me submerge.
Ai-je relu ce chapitre ? À vrai dire je ne m'en rappelle même plus XD
J'espère que vous aurez apprécié quand même. À bientôt !