Chapitre XII: Watch over me like angels do
Encore une traduction qui ne tient pas dans les 80 caractères de titre: Veille sur moi comme le font les anges.
Bonne lecture! (pour les petits curieux, la chanson citée est N.Y State of Mind de Nas.)
PS: Présence de lemon, je préfère prévenir.
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[Devant l'appartement de Yoongi - Galhyeon-dong, Eunpyeong-gu, Seoul]
Attendre un garçon sous la pluie, le cœur battant, des fleurs à la main. Ne pas vouloir sonner avant l'heure pile du rendez-vous, au cas où il ne serait pas tout à fait prêt. La peur de s'imposer trop tôt, de déranger, de louper le bon timing. La peur de rater, de mal faire. Les doigts qui tremblent. Le clapotis sur la toile noire du parapluie. Une vague incertitude. Vérifier la rue. Vérifier le numéro de l'immeuble. Vérifier l'heure. Vérifier ses cheveux. Protéger les fleurs d'abord et finir l'épaule mouillée. Lever la tête et essayer de deviner laquelle est sa fenêtre. J'aurai l'air bête s'il m'observe de là-haut. Mon cœur tape jusque sous mes côtes. Les fleurs s'alourdissent dans ma main. Vingt heures trente. Je cherche mon courage en inspirant par les narines une bouffée d'air pollué. Un sms.
A Yoongi:
Je suis en bas.
La porte se déverrouille avec un bruit grésillant. La voix de Yoongi me parvient dans l'interphone.
-Dernier étage.
-Merci.
La mienne n'est pas très stable. Je trouve comment coincer les fleurs pour fermer mon parapluie. J'entre. J'emprunte les escaliers, tâchant les marches de petites gouttes de pluie. J'arrive au dernier palier et il n'y a qu'un seul appartement. La porte est entrebâillée, je vois de la lumière et j'entends de la musique. Je toque timidement.
-Entre!
Je pousse la porte en grand et je serre le bouquet contre moi. Yoongi essuie ses mains qu'il vient de rincer dans l'évier. Il porte une chemise noire, un pantalon de la même couleur et un tablier bordeaux noué à la taille. Il me sourit.
-Ça allait, avec la pluie? Tu as trouvé facilement?
-Oui, sans problème. Tiens, fais-je en lui tendant maladroitement les fleurs.
Il s'approche en contournant la table avec souplesse et enveloppe mes mains des siennes, avant de récupérer son bouquet.
-Merci beaucoup.
Il effleure les pétales d'une rose du bout du nez sans me quitter des yeux. Je me détourne le premier pour retirer mes chaussures. Il en profite pour s'éloigner et va sortir un vase d'un placard. Je fais quelques pas vers lui. Il vient refermer la porte pendant que le vase se remplit au robinet.
-Elles te plaisent?
-Oui. J'ai vu les dahlias... c'est délicat de ta part.
Il les arrange dans le vase et le pose au centre de la table, puis recule d'un pas pour admirer le résultat avec une moue satisfaite. On ne pense pas assez que les hommes peuvent aimer les fleurs. Je réalise que mon parapluie est en train de goutter sur son parquet.
-Yoongi ?
-Oui ? Oh pardon ! Je te débarrasse.
Il prend ma veste et va mettre le parapluie dans ce que je devine être sa salle de bain. L'appartement est impeccable. Je remarque une autre porte près de celle de la salle de bain; sa chambre doit être à part. Il a son ordinateur sur un petit bureau, un piano, une collection de CDs impressionnante, de gros livres sur la photo et sur l'histoire de la musique et un pan de mur tapissé de posters et d'affiches qui ne me disent rien, juste derrière son canapé. Deux grands cadres posés au sol avec des photos en noir et blanc attirent mon attention. Ce sont deux nus de femmes. Je doute que ce soit Yoongi qui les ait réalisés. Les murs sont clairs et les meubles de cuisine d'un joli blanc brillant. La partie cuisine est agrémentée d'une mosaïque jaune et bleue au-dessus du plan de travail. Un long rideau sombre cache le fond de l'appartement, sans doute une baie vitrée? L'odeur de nourriture est délicieuse. Yoongi revient et s'aperçoit en même temps que moi que je tapote le rythme de la musique sur l'angle de la table.
-Tu connais? lance-t-il.
-Non, mais j'aime bien! C'est de l'anglais?
-Oui, enfin il est canadien. C'est Drake.
-Je connais de nom, dis-je en acquiesçant.
-C'est lui là-bas.
Il pointe l'un des posters sur son mur. On voit son visage, en noir et blanc aussi, et son nom en arrière-plan avec un hibou dans le A.
-Ce sont tous des posters de hip-hop?
-Principalement. Ils ont tous un lien avec la musique, en tout cas.
-Et ça, les petits ours?
Je montre deux images colorées avec des ours bruns.
-C'est des pochettes de Kanye West. Graduation à droite et The College Dropout à gauche.
Je suis loin d'être un expert en anglais mais j'aime quand il prononce les mots. Mes yeux poursuivent leur inspection. Je m'arrête sur la photo d'un homme noir, avec un bandana et des airs de gangster. Pourtant, je lui trouve un regard doux.
-Qui c'est?
Yoongi écarquille les yeux comme si j'avais dit une énormité. Ca dure un quart de seconde avant qu'il ne reprenne son air impassible. Aïe. J'ai du blesser sa culture musicale.
-Tupac Shakur.
Il prononce solennellement son nom. Ce doit être un grand artiste, quelqu'un qu'il respecte. Je me rends compte à quel point je sais peu de choses de lui, de sa vie, de ses goûts. Il s'affaire de nouveau dans la cuisine. J'abandonne ses posters et je reviens vers lui.
-Tu as besoin d'aide?
-Non, tout va bien. J'ai pratiquement fini. Ca s'est bien passé, après le petit incident du lait?
-Oui... encore merci pour ce matin.
-J'ai trouvé ça plutôt mignon.
Heureusement qu'il est de dos avec ses casseroles, parce que je pique un fard monstrueux. Ca me plait de le voir en cuisine. J'ai un faible pour les hommes qui savent faire à manger. Peut-être parce que j'ai été habitué avec mon père? C'est comme ça que Namjoon est parvenu à m'apaiser, et c'est comme ça que Yoongi va me séduire avec ce nœud de tablier juste au-dessus des fesses. ...Jimin, qu'es-tu en train de regarder?
La musique change. Il va la baisser sans l'éteindre et revient découper la viande. Nous apportons les plats ensemble: il me les passe et je les dispose sur la table. Il a préparé du Samgyeopsal avec de la pâte de piment, du riz, une salade et une soupe de nouilles. Le repas a beau être simple, les morceaux de porc parfaitement grillés me mettent l'eau à la bouche.
-Ca a l'air délicieux, hyung!
-Assieds-toi.
Il me fait signe de m'installer face à lui et nous nous souhaitons bon appétit. Il me laisse manger le premier. La viande fond sur la langue tout en restant croustillante sur les bords. Je laisse monter un sourire ravi.
-C'est trop bon!
-Merci, sourit Yoongi avec fierté.
Je le fais parler de sa journée, de ses clients. Il est totalement différent du vendeur taciturne camouflé par ses sweats larges, et différent aussi du Suga apprêté pour faire la fête à Homo Hill. Combien possède-t-il de facettes?
Il a retiré son tablier et la chemise lui va bien. Près du corps, elle fait ressortir la blancheur de sa peau. Il est beau. Pas comme Seokjin, comme les acteurs ou les mannequins. C'est une beauté douce et poignante, un charme dangereusement présent dans chacune de ses attitudes. Et sur moi, ça marche terriblement bien.
Il me fait rire en racontant une blague d'Hoseok. Je suis saisi par la même ambiance que ce matin: cette sensation de quotidien. Une vilaine question se faufile dans mon esprit. Est-ce bien un rencard? Notre conversation, finalement, est assez banale. N'est-ce pas simplement Yoongi qui m'invite à manger chez lui? Une sorte de retour pour la nuit qu'il a passé chez moi? Je mange et je participe à la discussion sans montrer mon trouble, seulement l'inquiétude ne veut pas me quitter. Et si on ne trouvait pas le moyen de se rapprocher? Si ça s'arrêtait là? Il aurait fallu que je demande des conseils à Tae.
Le dîner s'achève sans réponse à mes questions. Qui des deux doit se rapprocher le premier? Si c'est moi, qu'est-ce que je dois faire?
-Tu as assez mangé?
-Oui, merci.
Il commence à débarrasser et je m'empresse de l'aider. On fait la vaisselle à deux, il lave et j'essuie avant de tout empiler au bord de l'évier. J'ai trop besoin de m'occuper les mains. Je devrais me réjouir de notre complicité naturelle, après tout, ça veut dire qu'on s'accorde bien. Ce n'est pas suffisant. J'ai envie qu'il se passe quelque chose. Je veux plus que ça.
Je lance un regard à Yoongi qui remue les lèvres en passant un coup d'éponge. Je mets quelques secondes à comprendre qu'il murmure les paroles de la chanson qui passe en fond.
I got so many rhymes I don't think I'm too sane
Life is parallel to Hell, but I must maintain
And be prosperous, though we live dangerous
Cops could just arrest me, blaming us, we're held like hostages
It's only right that I was born to use mics
And the stuff that I write, is even tougher than dice
I'm taking rappers to a new plateau, through rap slow
My rhyming is a vitamin, Hell without a capsule
Je ne capte pas un mot. On dirait que les paroles lui échappent. C'est très éloigné des chansons pop que j'écoute; les sonorités m'intriguent. Le rythme régulier, les mots lancés ou posés sur la musique, le parlé rapide et presque agressif... Yoongi croise mon regard. Il s'arrête immédiatement, comme si je l'avais surpris dans sa bulle. Il me propose de changer. Je refuse. Sa musique. Son univers. J'ai envie d'y plonger. Les basses lourdes et les percussions qui supportent les mélodies créent une atmosphère riche et solaire. Il demande si je veux une bière. J'accepte.
Il nous sort deux bouteilles et va tirer le rideau au fond de la pièce. J'avais raison, c'est bien une baie vitrée, qui donne même sur une petite terrasse. Il ouvre la porte et me fait signe. La pluie a cessé. Ça sent le bois mouillé. Les lattes au sol sont devenues noires avec l'eau, sans être glissantes. L'air est frais. La terrasse est bordée de deux palissades où s'enroulent des plantes grimpantes. Il y a une table en bois, du même genre qu'une table de pique-nique dans un jardin public, rectangulaire avec un banc de chaque côté. A l'aide d'un briquet, Yoongi allume une à une les lanternes disposées sur sa terrasse. Je remarque qu'il fait pousser des herbes aromatiques et des plants de tomates. Il s'accoude à la balustrade encore humide et décapsule sa bière.
-Viens trinquer.
Je le rejoins et il ouvre la mienne.
-Merci.
-A nous deux ? sourit-il.
J'entrechoque ma bouteille avec la sienne sans savoir ce qu'il veut dire par là. Il le dit comme ça ou il m'annonce qu'il y a un "nous deux", maintenant ? Je me décide à sauter le pas.
-Yoongi?
-Mh?
-Prends-moi dans tes bras.
Il n'hésite pas. Instinctivement, il me place entre la balustrade et lui et passe un bras autour de moi. Il tient sa bière de l'autre main. Il embrasse doucement mon épaule, je sens ses lèvres à travers mon t-shirt. Je regarde le quartier enveloppé par la nuit. Je veux rester là, chez lui, dans ses bras. Je laisse aller mon dos contre son torse. Sa main glisse et se pose sur mon ventre. Il me caresse de haut en bas avec le pouce. Le ciel est sans étoiles, on aperçoit uniquement la lune. Elle est presque ronde.
-Tu crois que quelqu'un veille sur nous, là-haut? Quelqu'un qui surveille ce qu'on fait, ou qui décide pour nous de certains paramètres dans nos vies?
-Tu parles de Dieu?
-Peut-être. Tu y crois?
Il prend un temps avant de me répondre.
-Je ne sais pas. Tu y crois toi?
-Parfois. Aujourd'hui, je me suis demandé si j'avais... un ange gardien, ou quelque chose comme ça.
Ca me parait puéril maintenant que je l'ai dit à voix haute. Yoongi retire sa main de mon ventre et la pose sur ma hanche. J'avale une gorgée de bière.
-La seule personne qui décide de ce qui est mal ou de ce qui est bien, c'est toi. Tu n'es pas entièrement libre, parce que tu es conditionné par la société, par ton éducation, par ton caractère... C'est pareil pour tout le monde. Dans ton cas, je dirais que le plus gros problème c'est toi-même. C'est facile de responsabiliser une force supérieure pour ce qui t'arrive, tu ne trouves pas?
Je réfléchis à ce qu'il vient de me dire. Je pose ma main sur la sienne, celle qu'il a mise sur ma hanche, et j'entremêle nos doigts.
-J'ai tellement besoin d'être rassuré...
-Il te faut un ange gardien, pour ça?
-Je ne sais pas...
-Tu m'as moi.
Je m'écarte, pas certain d'avoir bien entendu. Mon cœur a loupé un battement. Il m'a laissé me dégager et me regarde avec une esquisse de sourire. Je le fixe dans les yeux pour m'assurer qu'il le pensait vraiment. Je ne devrais pas douter; il veille sur moi depuis le début de l'histoire avec Taehyung. C'est juste... je n'imaginais pas qu'il le dirait aussi directement. J'avance tout doucement pour revenir contre lui et je ferme les yeux. J'appuie mes lèvres contre les siennes et je l'embrasse, brièvement, le ventre tordu par la nervosité et le trop plein d'émotions. Il n'essaye pas d'approfondir le baiser. Il profite du temps que ça dure sans le prolonger.
Je m'éloigne timidement en longeant la balustrade et sirote ma bière en silence. Yoongi a quasiment finit la sienne. Il est tard. Il faudrait peut-être que je rentre.
-On se met un film? suggère Yoongi sans me regarder.
-Pourquoi pas.
Il vide sa bouteille et je fais de même. Je le précède dans l'appartement pour qu'il referme la porte et tire le rideau dans l'autre sens.
-Tu m'excuses trente secondes, fait-il en déposant les bouteilles au pied de son évier.
Il se dirige vers sa salle de bain et me laisse seul dans la pièce principale. Il est encore temps de refuser le film et de dire que je suis fatigué. Il n'est même pas vingt-trois heures, les bus circulent encore. J'en ai un dans quinze minutes. Avec le film en revanche, je suis certain de passer la nuit ici. Est-ce que c'est ce que je veux? Je ne suis pas complètement idiot, je sais ce qui se passe entre nous. J'identifie parfaitement ce qui m'arrive, et qui s'accentue quand je le regarde, quand il sourit, quand il me touche. Si je reste, je suis foutu. Deux nuits de suite avec lui, c'est suffisant pour me rendre accro. Mes yeux passent sur ses posters, son piano, mes fleurs sur la table, la vaisselle en train de sécher. Je suis bien dans cet appartement. Et j'ai le doit d'être bien, d'aller bien.
Yoongi revient. Il coupe la musique et s'installe sur son canapé, allumant la télé.
-Qu'est-ce que tu veux regarder?
-Choisis, dis-je en me laissant tomber à ses côtés.
Il fait défiler une liste sur son écran, télécommande en main, son autre bras posé sur le dossier. Je ne regarde même pas la liste, c'est lui que je regarde. C'est les boutons de sa chemise, les plis du tissu, la peau laiteuse de son cou qui apparaît au-delà du col. Il rit, un bref rire de gorge qui vibre jusque dans mon ventre. Je me mordille les lèvres.
-J'ai des goûts plutôt violents, en matière de film.
-Ca m'est égal.
J'envoie valdinguer mes hésitations et je me blottis contre son flanc. Il tourne la tête de mon côté, surpris. Je remonte mes jambes pour me lover le plus possible.
-Jimin...? Tout va bien?
-Oui.
Il pose sa main libre sur ma tête et me scanne du regard, sans doute pour évaluer si je dis la vérité. Je n'ai pas menti. Je vais bien. Et on peut regarder n'importe quel film, je m'en fiche. Tout ce qui m'importe, c'est de savoir exactement ce que je peux me permettre pendant les deux heures qu'on va passer sur ce canapé. Lentement, je lève mes yeux vers les siens. Mes doigts jouent discrètement avec un pli de sa chemise. Assez pour être perceptible, mais facile à repousser. Sa paume vient sur ma joue. Il se redresse. Passe sa langue pour humidifier ses lèvres. Je comble la distance entre nous pour initier un baiser plus long que le premier. Yoongi m'embrasse en retour, il ne faut pas longtemps pour que je me retrouve sur ses genoux. Je lui retire la télécommande des mains. Il rit et nous oblige à rompre le baiser.
-C'est bien aussi, comme programme!
-Désolé pour ton film, je souffle contre sa bouche.
Il prend ma lèvre du bas entre ses dents sans trop serrer, les yeux brillants.
-Je suis sûr que tu arriveras à te faire pardonner.
C'est qu'il me cherche, en plus. Avec un sourire en coin, je défais le haut de sa chemise pour découvrir ses clavicules. Il répond en soulevant mon t-shirt sur mon ventre. Je sens qu'il me pousse doucement pour m'obliger à m'arrêter. Il tire le tissu vers le haut pour que je lève les bras. Je me retrouve torse nu, le t-shirt est à nos pieds. Yoongi contemple la moitié de mon corps offerte à sa vue. Il suit mes muscles avec ses doigts, puis toute la main, à plat contre ma peau. Je ferme les yeux. Mon corps fourmille à son toucher.
-T'es beau, murmure Yoongi.
Je frissonne. Il bouge sous moi pour me replacer sur ses cuisses. Il m'aide à lui retirer sa chemise. Il dévoile son torse lisse et pâle, sa peau si fine qu'on voit parfois le bleu d'une veine en transparence. J'y laisse traîner mes doigts. C'est frais, et doux. Et sensible, lorsque j'approche de ses tétons. Il m'attrape le visage et m'embrasse à pleine bouche. J'enfouis mes mains dans ses cheveux et je serre mes jambes autour de lui. Il plaque nos torses l'un contre l'autre. Je me presse à mon tour, autant que je peux. L'excitation monte vite. Il en avait probablement autant envie que moi, et c'est venu d'un coup. On attendait que je décrète que je stoppais de me gâcher la vie. Il était temps. Ses mains passent sur mes hanches, dans mon dos, reviennent sur mes pectoraux, repartent dégringoler mes vertèbres. Nos langues se quittent à peine. Il mord plusieurs fois mes lèvres trempées.
-Y-Yoon...
Mes doigts trouvent la boucle de sa ceinture. Il soupire et part attaquer mon cou. Je la défais d'une main, l'autre est restée caresser ses cheveux. Il parsème ma peau de baisers fervents. Je n'ose pas tout de suite ouvrir son pantalon; il avance le bassin contre ma paume. Un sourire étire mes lèvres. On va le faire patienter un peu. Je pose mes deux mains contre son torse et le repousse avec force contre le dossier du canapé. Il grogne de mécontentement alors que je descends de ses genoux.
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-PV Yoongi-
Jimin est arrivé avec un bouquet, le regard nerveux, de la pluie dans les cheveux. Il m'a pris des dahlias.
-Ca allait, avec la pluie? Tu as trouvé facilement?
-Oui, sans problème. Tiens!
Il me tend les fleurs comme si elles lui brûlaient les mains. J'ai envie de le trouver adorable, seulement je sais que pour lui, c'est un cadeau qu'il me fait au prix de nombreux efforts. J'effleure silencieusement ses mains en récupérant le bouquet. Calme-toi, Chim. Tout va bien.
-Merci beaucoup.
Ces roses sentent divinement bon. Il les a associé avec des fleurs plus petites, des callas il me semble. Je vais utiliser le vase que m'a offert ma mère la dernière fois qu'elle est venue.
-Elles te plaisent?
-Oui. J'ai vu les dahlias... c'est délicat de ta part.
Je me doutais qu'il s'en souviendrait, mais je ne pensais pas qu'il m'en offrirait si rapidement. L'attention me fait plaisir. J'arrange les fleurs pour éviter de le détailler de façon trop évidente. Il avait raison l'autre soir au bar. J'aime le voir sans son uniforme, dans ses habits de ville.
-Yoongi?
-Oui?
Je vois son parapluie goutter par terre et sa veste pleine de pluie encore sur ses épaules.
-Oh pardon! Je te débarrasse.
Je viens les récupérer, j'accroche la veste et je m'absente pour mettre le parapluie à sécher. Je jette un œil au miroir pour m'assurer que mon liner reste en place malgré la vapeur qui se dégage en cuisine. Je ne suis pas particulièrement fin cuisinier, c'est quelque chose que je fais par nécessité et parfois, comme ce soir, par plaisir. J'ai acheté du porc plus cher que d'habitude.
Je trouve Jimin en train de tapoter le rythme de From Time sur la table, le petit claquement qui pulse sous la mélodie du piano.
-Tu connais? je demande.
-Non, mais j'aime bien! C'est de l'anglais?
-Oui, souris-je. Enfin il est canadien. C'est Drake.
-Je connais de nom, répond Jimin en hochant la tête.
Je désigne son visage sur l'un de mes posters.
-C'est lui là-bas.
Il part inspecter le mur que j'ai consacré à mes artistes préférés et pose quelques questions. Je vais m'occuper de la viande et surveiller la cuisson du reste. Il s'arrête devant le poster de 2pac. Une légende, ce mec.
-Qui c'est?
Je pivote sur moi-même, les baguettes à la main. Il est sérieux? Non, je ne devrais pas juger; avant de savoir, on ne sait pas. Jimin est loin d'être le seul Coréen inculte en matière de rap US. S'il ne se lasse pas de moi d'ici une semaine ou deux, on va devoir y remédier.
-Tupac Shakur.
Je ne sais pas trop sur quel pied danser avec Jimin. Il est sincère avec moi, c'est pas le problème. C'est plutôt qu'il est encore à fleur de peau. Ses sentiments pour moi pourraient bien faire le yo-yo, exactement comme ses idées sur l'homosexualité. Hobi pense qu'il n'est pas assez stable pour moi, qu'il ne faut pas que je m'engage. Nam' a une vision différente. Il voit une gentillesse profonde chez Jimin; il dit que ça me changerait de mes connards d'exs. Les exs sont toujours un peu des connards, non?
Je me sens bien avec lui. Enfin, quand il ne panique pas. J'avais l'impression qu'il se détendait jusqu'à la crise de ce week-end. La frousse qu'il m'a foutue quand il a pas voulu répondre! Putain, j'étais comme un malade. J'imaginais déjà la police contacter Jin ou l'hôpital prévenir ses parents. Hier soir, comme à l'Undersea Kingdom, j'ai retrouvé le vrai Jimin. Celui qui me plait.
J'aime la pureté de son visage, ses airs d'enfant, son besoin d'attention qu'il exprime contrairement à moi, ses émotions qu'il ne sait pas garder pour lui. C'est masqué par la gêne qu'il a de sa sexualité, mais il est très séduisant et je pense qu'il le sait. Une dose de confiance et il en jouera comme un dieu, ce qui pourrait bien me retourner la tête.
Nos différences me séduisent plus que le reste; encore qu'il me soit impossible d'ignorer la compatibilité que je nous découvre depuis ce matin. Et l'espace entre mes doigts qui semble modelé pour accueillir les siens.
Ses fesses. Ai-je mentionné ce cul absolument délicieux qu'il moule dans des pantalons coupés à la perfection? Y'a pas de secrets, ça c'est le sport. Idem pour ses abdominaux que j'ai déjà pu entrevoir. J'en ferais aussi, si j'avais pas autant la flemme et un boulot qui me prend même mon dimanche.
Le repas, la vaisselle, la bière sur la terrasse. Notre soirée suit tranquillement son cours. Je le prends dans mes bras, on entame une discussion qui convient au lieu et au moment, un échange du soir semi-philosophique sur Dieu et notre place dans l'existence. Un ange gardien? Chim, pas besoin de le chercher dans les étoiles. Tu l'as à côté de toi.
Il se prend trop la tête. Il n'a pas le réflexe de regarder autour de lui pour voir ce qu'il a à portée de main. Ca fausse la vision qu'il a de sa situation. Il intellectualise trop. Elle est bien, sa vie. On est homo en Corée du Sud, c'est pas la joie, mais qu'il relativise: on pourrait être Tchétchènes ou Egyptiens.
Il m'embrasse. Je le laisse faire. Je comprends que ça lui a échappé; j'ai pourtant senti qu'il voulait plus. Ca tombe bien, moi aussi.
-On se met un film?
-Pourquoi pas, fait Jimin exilé à l'autre bout de la terrasse.
Pas de ça avec moi jeune homme, remballe ta fausse innocence. Tu crèves d'envie que je t'invite à rester. Tu doutes encore, t'as un peu peur mais tu ne bougeras pas. Ton corps te trahit, je le sens d'ici.
Je l'abandonne le temps d'aller au toilettes, et de le laisser cogiter tout seul. Si ça l'amuse de peser le pour et le contre sur une question qu'il a déjà réglée...
-Y-Yoon...
Merde. Ca a dégénéré. Je le savais, mais je pensais pas que ça viendrait aussi vite. Où a-t-il planqué sa timidité? Qu'a-t-il fait du mec qui rougissait quand je lui arrangeais les cheveux à Haneul Park? Il a les doigts sur ma ceinture. Sa peau... Ses soupirs... je vais le dévorer. Ma bouche explore son cou du creux de l'épaule au bord de la mâchoire. J'ai perçu son pouls contre mes lèvres. Je donne un coup de langue le long de sa jugulaire. Déshabille-moi, allez... Il hésite? J'avance le bassin très doucement pour l'encourager. Je me retrouve plaqué au dossier du canapé. Quoi?
Il se lève. Il quitte mes genoux. Je reprends mon souffle. Pitié, Chim, c'est pas le moment pour un cas de conscience. Ne me débite pas une tirade sur les méfaits de l'homosexualité... Il s'approche de son sac. Putain c'est pas vrai! Je me lève du canapé, plus inquiet que contrarié.
-Jimin?
-Hyung, sourit-il d'une voix câline.
Il revient. Qu'est-ce qu'il fabriquait?
-Qu'est ce qu-
-Chut.
Il pose un bisou sur mes lèvres en se collant à moi. Je le prends dans les bras, encore sur le qui-vive. Je l'interroge du regard, il me sourit encore. Il attrape mes hanches d'un geste maîtrisé et plein d'assurance. Bordel. D'où il sort ce regard? Tu caches bien ton jeu, toi! Il défait ma ceinture. On s'embrasse à tour de rôle. Je défais la sienne. Elles font du bruit en tombant au sol, on échange un petit rire. Je l'embrasse en réclamant l'accès à sa langue tout en passant les doigts dans ses cheveux. Il embrasse bien. On recule pas à pas vers le canapé. Il déboutonne mon pantalon et le fait glisser pour passer sa main.
-Jimin-ah...
Il ne répond pas. Sa bouche s'éloigne vers mon épaule et laisse sur ma peau une légère traînée humide. Il caresse l'os de ma hanche, joue avec le tissu de mon boxer, presse sa paume tiède contre ma cuisse. Je lève un pied puis l'autre pour dégager le pantalon qu'il vient de faire tomber aux chevilles. J'ai envie de fermer les yeux mais je suis incapable de me détacher de son adorable visage, de ses joues pleines, de son regard brûlant. Je ne peux pas m'empêcher de jouer au con. C'est plus fort que moi, j'ai besoin de tester sa résistance en dépit du risque de tout foutre en l'air.
-Tu as bien conscience... que je suis un mec, hm?
Il arrête ses baisers et me foudroie du regard. Je l'ai mérité. Sa main va immédiatement toucher mon entrejambe, m'obligeant à mordre l'intérieur de ma joue. Là, c'est sûr, il en a conscience. Est-ce que je l'ai vexé? Je vais m'excuser. Ses cheveux m'effleurent le visage et je sens ses dents sur le bord de mon oreille.
-J'ai envie de toi, Yoongi-hyung.
Il soupire juste là et embrasse le haut de ma mâchoire. Il a gagné, je me la ferme. J'ouvre son pantalon, j'ai envie de le toucher moi aussi. Et de faire gémir sa si jolie voix. Il me caresse à travers le tissu, je cherche le plus possible le contact de sa main. Ca fait plus d'un mois que j'ai couché avec personne; y'a pas à dire, c'est mieux à deux.
Je remonte mes doigts sur son ventre pour dessiner ses muscles. J'adore ça. Il les contracte légèrement quand je passe dessus et le mouvement m'excite davantage. Je m'entends respirer de plus en plus fort.
-Enlève-le...
Il stoppe ses mouvements et retire mon dernier vêtement, libérant mon membre qui gonfle déjà. C'est toujours un peu stressant, ce moment. Je suis pas tellement complexé sur mon physique, et je ne pense pas avoir de quoi... mais ça n'empêche pas ce petit stress à chaque nouvel amant. Encore que personne ne se soit jamais plaint. Jimin ne sera pas le premier, visiblement. Il appose sa main, fait quelques caresses, guettant la moindre réaction. Je sens que ça l'excite, le désir qu'il a pour moi transparaît dans ses gestes. J'ai de plus en plus chaud.
Il m'embrasse, je glisse une main dans sa nuque tandis qu'il me fait asseoir sur le canapé. Il lâche mon érection pour passer les mains sur mon torse en esquissant de longs cercles sur ma peau. Il s'est placé entre mes jambes, au pied du canapé. Il embrasse ma pomme d'Adam et je lui tends mon cou, sa langue glisse sur la gorge, je gémis bouche fermée, il s'applique encore plus. Lentement, il descend le long de mon torse jusqu'à finir à genoux et place les mains sur mes cuisses pour les tenir écartées. Il me reprend d'une main pour me guider vers sa bouche. Je le vois s'humidifier les lèvres. A-t-il la moindre idée du spectacle qu'il m'offre? Je parie que oui. Ma main retourne dans ses cheveux. Je le caresse avec envie, j'ai besoin de le toucher, la tension qu'il fait monter en moi est terriblement plaisante. Il approche l'extrémité du bord de sa lèvre et me presse contre sa bouche qui s'ouvre lentement. Putain. C'est trop bon. Il lève les yeux vers moi, choisissant d'afficher l'air le plus angélique possible alors que sa langue trace de petits ronds humides sur le bout de mon sexe. Il s'arrête sur le dessous, appuyant tout doucement sur le groupe de nerfs ultrasensibles qui s'y trouve. Je laisse échapper un soupir rauque.
-Jimin...
Je serre ses mèches entre mes doigts. Ses yeux pétillent de désir mêlé à l'amusement de me voir perdre les pédales. L'impassible Min Yoongi fout le camp quand il s'agit de sexe, je ne peux pas être insensible à tout.
Lentement, sa main fait quelques va-et-viens pendant que sa langue me recouvre de salive. Il s'y prend comme pour lécher une glace, suçotant parfois l'extrémité où le sang afflue. Ses mouvements calmes et réguliers instaurent une cadence plus qu'agréable. Je proteste quand il s'arrête. J'ai fermé les yeux. Je presse délicatement sur sa tête. C'est là que je la sens. Sa bouche toute chaude qui me prend progressivement et ses lèvres qui se referment sur moi. Il retire sa main et va-et-vient à son rythme pendant qu'il me caresse le ventre et les cuisses. Putain, ses lèvres. Ca devrait être interdit. Elles sont douces, pulpeuses, parfaites. Je me force à ouvrir les yeux; je veux le voir. Lui a fermé les siens. Son visage est détendu, il écoute ma respiration chaotique. L'une de ses mains quitte ma cuisse. Je la vois se glisser entre les siennes. Ca, c'est beaucoup trop stimulant. Il la passe sous son boxer, je ne peux plus voir mais je devine qu'il se touche. Son autre main se met à pétrir ma cuisse et il gémit contre mon membre. Ma tête part en arrière sur le dossier du canapé. Sa bouche accélère. Je sens sa langue aller de haut en bas, s'enrouler autour de moi, utiliser les différents côtés pour varier la pression et les sensations. Le plaisir est intenable. Je me mets à suivre ses mouvements. Il gémit de plus en plus fort contre moi, les vibrations sont délicieuses et le son de sa voix étouffée me rend dingue.
-Chim... arrête... je vais...
Il récupère sa main gauche pour la poser sur moi. Je prends de grandes inspirations, frémissant de plaisir, et je me redresse comme je peux pour le regarder. Il a sa petite tête levée vers moi, un filet de salive au bout de la langue qu'il s'empresse de ravaler. Sa respiration n'est pas meilleure que la mienne. Il a les joues toutes roses. Je caresse ses cheveux le plus tendrement possible.
-Tu es... carrément doué.
Je me retiens de dire putain à voix haute en guise de ponctuation. J'entends un bruit d'emballage et je capte le petit rond de latex bleu qu'il tient dans sa main. Doué, et prévoyant. Il me le met délicatement en embrassant mes cuisses. Je sais que je suis clean, sauf qu'il aurait tort de me croire sur parole. Je me laisse faire sans protester. Il fait ça bien, sans casser l'ambiance, me déconcentrant avec ses baisers.
Il me reprend dans sa bouche. Je le sens moins mais je suis trop excité pour faire le difficile. Jimin presse sa joue contre ma jambe dans une adorable caresse. Il lape doucement mon érection bleuté.
-Laisse-moi te faire du bien, Hyung, susurre sa petite bouille d'ange.
Je me laisse aller. Mes doigts s'agrippent au canapé. J'ai retiré la main de ses cheveux par peur de lui faire mal. Je mords mes lèvres pour retenir mes gémissements; la chaleur accumulée explose dans mon ventre. Une plainte s'échappe de ma bouche malgré mes efforts et je reste étendu là, la tête en arrière. Je sens Jimin changer de position à mes pieds et remettre sa joue contre ma cuisse. On souffle tous les deux, on cherche à calmer nos corps, nos poumons, nos battements de cœur.
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-PV Jimin-
Je reste un moment par terre, blotti entre ses jambes et le canapé. Ca m'avait manqué de toucher quelqu'un. C'est différent d'avec Hojin, ses réactions, son rythme préféré, ce qui le fait gémir... je vais devoir tout réapprendre. Yoongi me trouve doué. C'est idiot, mais ça me rassure autant que ça me fait plaisir. Je le regarde reprendre son souffle, je me sens étrangement heureux. Et satisfait. Et fier de moi. Et encore excité en bas.
Yoongi finit par sortir de sa torpeur, il caresse encore une fois mes cheveux.
-Ca va?
Je fais oui de la tête et il me tend la main. Je lui donne la mienne, il tire doucement pour nous lever tous les deux. J'ai envie d'aller dans ses bras mais je me retiens. Il garde ma main.
-Viens.
Je le suis dans la salle de bain. Elle est aussi bien tenue que le reste de l'appartement, le carrelage blanc n'a pas la moindre trace. Je me demande si je suis tombé sur une petite fée du logis. Il se débarrasse du préservatif et se lave les mains avant d'ouvrir un placard d'où il tire une serviette moelleuse.
-Ca te dit de prendre ta douche avec moi?
-D'accord.
Je m'entends répondre avec moins d'assurance que je ne l'aurais voulu. Heureusement, Yoongi ne reste pas à me fixer et va prendre le pommeau de douche pour faire couler l'eau sur ses mains. Il règle la température. Je retire mon pantalon déjà ouvert et me déshabille entièrement. Je ne peux pas m'empêcher de me jeter un coup d'œil dans le miroir. J'ai les cheveux en désordre, à force que Yoongi joue avec. Peut-être que la pluie dehors avait commencé le travail?
Je rejoins Yoongi sous l'eau tiède. Il accroche le pommeau au-dessus de nous pour me prendre contre lui. On se sourit. On recommence à s'embrasser, plus doucement qu'avant. Je passe mes bras autour de son cou; il a ses mains sur ma taille. Mon cœur bat à toute allure. Il déplace ses mains sur moi, évitant les zones les plus érogènes pour laisser à mon corps le temps de se calmer. Je m'étire sous ses caresses, détendu par l'eau de la douche.
-Attends, je me savonne.
Il s'écarte, saisit sa bouteille de shampoing. J'en profite pour lui embrasser l'épaule et le haut du bras. A peine a-t-il ouvert le capuchon que l'exquise odeur vient jusqu'à moi. Je regarde l'étiquette: il faut que je sache le nom de cette petite merveille qui m'a ensorcelée dès le soir du karaoké. Il fait mousser ses cheveux alors que je tends ma main vers la bouteille.
-Je peux t'en piquer un peu?
-Tiens.
Il me la donne, je remouille mes cheveux un coup et je m'applique le shampoing de Yoongi. Ca sent tellement bon que j'espère garder cette odeur sur moi le plus longtemps possible. Et puis... ça sent lui. On se savonne l'un l'autre, il me fait les épaules et je lui fais tout le dos.
-T'es tout mignon couvert de bulles, s'amuse Yoongi en déplaçant la mousse sur mon torse.
-T'es tout mignon tout court, je souffle en lui volant un bisou.
Rincés, séchés, Yoongi me laisse me préparer pour la nuit tandis qu'il prévoit à l'avance notre petit-déjeuner. Je ramasse nos vêtements que je replie en deux petites piles puis je m'installe sur le canapé pour l'attendre en traînant sur mon téléphone. Il a remis l'un des sweats noirs de sa collection et m'a prêté un pantalon tout doux et un t-shirt gris. L'avantage d'être deux garçons, c'est qu'on peut s'échanger les vêtements autant qu'on veut. D'autant plus que Yoongi et moi faisons la même taille. ...je viens de trouver un avantage? Confus, je pose mon téléphone quelques secondes et je regarde Yoongi.
-Tu veux aller m'attendre dans le lit?
-Non, c'est bon. J'aime bien te voir faire la cuisine.
-Ca te rappelle ton père?
Comment fait-il pour tout comprendre tout le temps? Je ramène mes genoux contre moi, je les entoure de mes bras et je pose mon menton dessus, en petite boule. Yoongi recouvre son plat de film plastique et le met au frais avant de venir s'asseoir à côté de moi.
-Tu as rappelé ta mère?
Je secoue la tête. Après toutes ces semaines de silence parental, j'ai du mal à comprendre pourquoi elle m'a contacté. J'ai abandonné l'idée qu'il était arrivé quelque chose: j'aurais eu une lettre ou des sms, ou d'autres appels des gens de la famille.
-J'ai peur.
Yoongi étire ses bras et ses jambes en inspirant longuement.
-Tu veux mon avis?
-Hm?
-Tu devrais la rappeler.
-Je sais pas si... j'y arriverai.
Il pose sa main sur la mienne avec son habituelle bienveillance.
-Tu pourras le faire avec moi à côté, si tu veux.
Je bascule sur le côté et je me laisse tomber sur lui. Il ouvre les bras et accueille ma tête sur ses genoux. Si j'ai effectivement un ange gardien, il peut partir en vacances. Min Yoongi a pris la relève et je souhaite de tout cœur qu'il garde le poste.
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