Xyrus percute un mur
Ah le grand air ! On vante souvent la force, la majesté et la puissance des dragons mais on oublie que la première joie quand on est une de ces créatures est la plus simple. Nous partageons ce privilège avec le plus petit des piafs : la douceur du vent dans les narines, cette sensation incomparable de liberté.
La mission d'aujourd'hui est plus que grave mais rien ne saurait enlever le sourire qu'affiche ma gueule alors que je décolle de la cité avec mon escadron.
Nous survolons notre royaume, puis nous pénétrons chez nos voisins, de minables pédestres. L'objectif de mon groupe est un village et ses environs, semons la terreur pour mieux les asservir. Sous nos ailes se dessine une campagne verdoyante, bien loin du rouge de nos volcans, calme et paisible. En queue de file, je remarque quelques bâtisses de pierre, je ne résiste pas. Un large mouvement d'ailes et je monte dans les cieux dans un arc de cercle parfait afin de mieux plonger en piqué.
Au plus profond de mon corps se forment les flammes que je crache d'un jet sur le bâtiment principal qui s'embrase dans un tourbillon de feu et de fumée noire.
Ni une ni deux je poursuis ma course à travers cette œuvre d'art écarlate et éphémère. Les instructeurs l'interdisent formellement mais où est le mal ?
Le noir de la suie, la chaleur des flammes, tout ce que j'aime, et un mur.
---- pôle de correspondance des bus ----
Le sol fume encore lorsque je réussis à ouvrir les yeux. Mon corps redevenu humain hurle sa douleur, ma gorge aussi. Je me traîne comme je peux hors des décombres fumants, chaque mouvement provoque d'atroces réactions nerveuses. Je comprends mieux l'interdiction maintenant, Lyros va se moquer pendant des semaines. Si je ne meurs pas avant.
J'atteins une zone dégagée en rampant, et lève les yeux, les autres sont loin devant, pas de secours à l'horizon. C'est alors que je la vois, debout à quelques mètres de moi, figée dans l'horreur. C'est ridicule, ma survie va dépendre d'une humaine, je suis pitoyable.
- Aide moi.
Elle ne bouge pas, je vois la peur sur son visage, ou le dégoût, je ne dois pas être sous mon meilleur jour. Pitié que quelqu'un stoppe la douleur.
- Pitié
Enfin elle avance vers moi, merci, elle me longe et éteint un feu derrière moi. Comme c'est inutile, je ne risque pas de brûler, je préférerais qu'elle arrête le sang de sortir de mon corps.
- Ne bougez pas.
Comme si j'allais courir, elle s'accroupit et regarde mes plaies avant de déchirer un pan de sa robe en plusieurs morceaux et me les passer autour d'une cuisse et de l'abdomen. Elle me soulève avec précaution pour cette dernière mais je hurle quand même de douleur et de rage. Moi qui me pensait résistant je crie comme un bébé.
- Je ne peux pas faire plus, me dit elle avec regret, il faut partir ou ils te tueront.
- Pourquoi m'aides tu ?
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