Chapitre 27
Jimin me dépose sur mon lit et je m'enroule sous ma couette.
- Bon, je me douche en premier si j'ai bien compris.
Il voit le drap acquiescer sur ma tête et lève une ÉNIÈME fois les yeux aux ciels. Il entre dans la salle de bain et je ne tarde pas à entendre l'eau couler. Il prend son temps sous l'eau chaude et je somnole. Je perds le compte des minutes et ne l'entend pas sortir. Je me suis endormi.
Je dors profondément sans rêve ni cauchemar, juste une sieste noire et complète. Je suis épuisé et c'est arrivé si vite.
C'est ma gorge assoiffée qui me réveille une heure et demi plus tard. Ma migraine s'est un peu estompée et cette petite sieste à suffit à me requinquer. Je me lève, Jimin n'est pas là. Il est 19h30 et il a déjà du redescendre. Je vois sur son lit une tenue étendue. Je m'empare du message qui l'accompagne.
"Je me suis dit que tu aimerais essayer autre chose pour ce soir."
Mes yeux glissent de nouveau vers les étoffes posées sur les draps. J'hésite presque à les toucher tant ils sont beaux. Jimin à du désespérer en voyant ma garde-robe et je ne doute pas une seconde de ses goûts vestimentaires.
Il y a une chemise magnifique blanche courte devant et plus longue derrière, un peu évasée est surmontée d'un col aux boutons de nacre. Discrets, ils viennent habiller un ruban noir et soyeux à mettre autour du cou. Assez long, il permet de faire deux belles boucles tombantes et contrastant avec le blanc immaculé. Aux côtés de la chemise, un pantalon noir, simple et chic est posé sur le lit. Au sol, une paire de chaussures lustrées noires est lacée de cordons de cuire et quelques décorations viennent terminer cette paire à l'air aussi neuf qu'à sa sortie de la boîte.
Je n'ai jamais mis ce genre de vêtements, plus adeptes des sweat-shirts et autres habits fluides et confortables. Je prends dans mes mains la tenue avec la plus grande délicatesse. J'enfile le pantalon et une ceinture de cuir noir puis boutonne la chemise jusqu'en haut de mon cou en prenant soin de ne pas la froisser. Vient ensuite le ruban que je caresse du bout des doigts. Je relève mon col, le passe dans ma nuque et vient le nouer devant, à l'intersection des derniers boutons. Puis je replis mon col dessus laissant apparaître juste les boucles devant ma gorge. Pour terminer j'enfile, sur une paire de chaussettes noires, les chaussures qui me vont presque parfaitement. Je les regarde impressionné. Comment Jimin, constamment en mission et tenue de combat et de sport pouvait-il avoir de tels bijoux de haute couture ?
Je me regarde dans le miroir et ma lèvre inférieure en pend pratiquement. C'est une tenue simple, noire et blanche et pourtant cette simplicité formelle est magnifique. Et sans me vanter, elle me va bien.
J'en oublie la fatigue passagère de mon corps pour descendre dans la salle commune d'où j'entends des éclats de voix, des rires et de la musique. J'entre avec enthousiasme. Tout le monde a revêtu ses plus beaux habits et la décoration est un mélange entre un typiquement Noël et une soirée de cocktail. Dress code oblige !
Les filles sont vêtues de robes somptueuses, les garçons, pour certains, ont sortis les costumes, cravate et nœud papillon. Aux platines, c'est le colocataire de TaeHyung qui guide la musique. Les tables ont été installées sur les côtés, laissant une piste de danse et un espace bar au centre. Sur les nappes blanches, de succulents plats ont été installés et ne demandent qu'à être mangé. Je cherche Jimin du regard, il est dans l'ombre à discuter avec d'autres membres de l'Élite. Il me voit, laisse ses collègues quelques minutes et vient à ma rencontre. Lorsqu'il passe sous la lumière mes yeux s'écarquillent.
Il est magnifique.
Il porte un pantalon noir, moulant sur une paire de chaussures style Derbies ; une chemise de soie blanche rentrée dans son pantalon et sa veste est une véritable œuvre d'art ! La base est blanche et sont brodés dessus des motifs noirs style victorien, entre l'arabesque et la fleur épineuse. Le col style Notched taillé dans la même étoffe est bordé d'un liseré noir en velours assorti à un ruban autour de son cou qui vient épouser la forme de sa Pomme d'Adam. Ses prunelles grises me dévisagent et je remercie le ciel que la semi obscurité de la salle cache la chaleur qui me monte aux joues. Bon sang, je me surprends à le trouver beau.
- Ça te va bien, ça change de te voir habillé comme ça Jungkook. Dit-il en souriant.
Oh j'ai même droit à un sourire. Il faut croire que Noël adoucit toutes les colères.
- Est-ce qu'on parle de ta tenue... ? Soufflais-je encore époustouflé.
- Tu n'as rien à m'envier. Vas-y doucement ce soir, ton corps est encore fatigué.
- Tu ne vas même pas me laisser m'amuser ?
- Je ne veux juste pas te récupérer à la petite cuillère. Répond Jimin en redevenant sérieux.
J'hoche la tête. Ce n'est pas le moment de se disputer. Ce soir c'est soir de fête et je compte bien repousser les questions et les interrogations encore un peu plus longtemps. Jimin me laisse et je retrouve Tae et Hoseok qui sont en compagnie de Yoongi. Ce trio m'étonne, il n'y a pas vraiment d'affinité entre ces trois-là d'habitude. Mais je les vois rire, habillés eux aussi dans des costumes à couper le souffle. TaeHyung porte lui aussi une chemise blanche dans un pantalon noir et fluide. Mais sa veste est d'un doux rose pâle et une broche colorée est accrochée sur un pan de son col plongeant. Le ruban qui enserre son cou est d'un pourpre presque noir. Hoseok lui, porte une chemise en col v noire qui laisse voir le début de son torse et porte à son bras une veste plié noire et or, brodée de motifs fins et discrets. Son pantalon noir surplombe des chaussures noires et mattes. Yoongi est celui qui me surprend le plus. Je l'ai toujours vu habillé décontracté et ne l'ai jamais vraiment observé. Le col de sa chemise en soie noire est noué en un grand nœud au niveau de son cou et son blazer est couvert de strass dans les tons vermeils, ocre et noir lui conférant un aspect un peu merveilleux. Et comme les autres, il a revêtu un pantalon noir et des chaussures assorties.
- Oh Jungkook ! Tu sors le grand jeu, tu as quelqu'un à courtiser ce soir ? Lance Yoongi en me voyant arriver.
Ce ton sarcastique me fait soupirer par pur réflexe mais au fond je suis content que ma tenue fasse tant d'effet.
- Qui sait ! Répondis-je sur le même ton.
Il rit en s'éloignant, me laissant avec TaeHyung et Hoseok qui complimentent mon changement d'apparence. C'est étrange, tout le monde agit comme si rien ne s'était passé la veille. J'ai l'impression que juste le temps de quelques heures, nous nous sommes tous entendu sur la même décision. Celle de faire une « trêve ». Mais ils sont bien conscients que je n'abandonne pas ma recherche de vérité. Nous entamons une discussion la plus éloignée possible de nos tourments et ils en arrivent à me faire oublier complètement ma migraine et mon corps lourd. La soirée n'a pas encore vraiment commencée, on attend les retardataires en dégustant des apéritifs et en trempant nos lèvres dans nos verres de vin à peine entamés. Il faut attendre 20h30 pour qu'Hidan et les professeurs montent sur l'estrade. Le DJ met la musique en sourdine quelques minutes et le directeur nous invite à nous asseoir autour des tables.
- Chers élèves, je suis ravi que nous puissions faire cette traditionnelle fête de Noël tous ensemble ! Comme vous le savez peut-être, l'habitude de l'école veut que nous offrions un petit quelque chose pour célébrer l'année et tout ce qui a été accompli. Me concernant, je lève un toast à la réunion des deux clans ! Sans parler d'amitié, je dirais que vos relations se sont améliorées et la haine s'est estompée et je suis fier de vous. Chacun des deux clans a fait des efforts et j'apprécie que chacun d'entre vous ait essayé de rendre la vie supportable dans cette école qui a soudainement doublé d'effectif. J'espère que nos relations s'amélioreront encore et que nous pourrons un jour parler de réelle amitié. Accroché au dossier de votre chaise vous trouverez une chaussette de Noël. Ce n'est pas grand-chose mais j'espère que ces friandises réchaufferont votre cœur pendant ce mois de décembre hivernal. Je vous propose maintenant de déguster un délicieux repas aux côtés de vos amis. Bon appétit !
Les élèves applaudissent, l'ambiance est chaleureuse et s'en est reposant. On trinque et les tintements de verre résonnent dans la grande salle. Nous sous attaquons à ce repas copieux, mélange de couleurs, de senteurs exotiques et de goûts délicats. Je mange peu. Tout a beau me faire terriblement envie, mon estomac se venge sur moi pour l'avoir poussé à bout ces derniers jours. Je prends une petite bouché de tout pour en goûter un maximum mais je suis rapidement repu et Tae se moque de moi en croquant à pleine dent dans une cuisse de poulet aux morilles. Le repas se passe dans la bonne humeur et j'ai presque l'impression d'être quelqu'un de normal. Pas de robot, pas de pouvoir, pas de clan, pas de laboratoire ou d'effusion de sang. Cette fois c'est juste une bande de camarades qui mangent ensemble. Bon d'accord, une grande bande de 1600 élèves qui mangent ensemble. Ca me plait !
Le repas dure presque trois heures entre les entrées, les plats, les entremets et les desserts, croyez-moi, nous n'avons pas le temps de nous ennuyer. Et le vin coule à flot lui aussi. Et le champagne se joint à la fête à l'arrivée du dessert : une buche géante au chocolat, noisette et praliné ! Résultat quand les tables sont débarrassées pour laisser place au Dancefloor, je suis déjà un peu embrumé. Et c'est une bonne chose parce que l'alcool qui coule dans mes veines me détend. Tae me tire sur la piste de danse au milieu des autres élèves et je sais que sobre, jamais j'aurais mis un pied sous les projecteurs. Oui mais voilà j'ai déjà trois verres de vin et deux coupes de champagne dans le sang. Alors je le suit et me laisse guider par la musique qui a doublé de volume. Au milieu des autres qui se déhanchent, je fais de même en fermant les yeux. Ça fait longtemps que je n'ai pas ressenti cette plénitude. Longtemps que je n'ai pas dansé ni même écouté de la musique. Les lampes nous illuminent de bleu, de rouge, de vert, de jaune, et créent des formes géométriques au sol transformant la salle commune en véritable boîte de nuit. La chaleur des corps s'accentue et le champagne continue de couler. Je n'ai plus vraiment la notion du temps, ou de ceux qui se trouvent autour de moi. De temps à autre je m'assure que TaeHyung est toujours là et je le vois s'amuser comme un enfant. Il ne danse pas vraiment, il se trémousse. Il a bu plus que moi et il ne contrôle déjà plus trop son corps. Je souris, je préfère son côté enfantin. En voyant mon sourire il y répond, formant un rectangle presque parfait de ses dents blanches. Un élèves un peu trop investit dans la danse le bouscule avant de s'excuser vaguement, Tae perd l'équilibre et je le retiens alors qu'il explose de rire. Son rire est contagieux et je le relève sur ses deux pieds. Il attrape un bout de ma chemise avec un regard faussement aguicheur et je rentre dans son jeu en dansant plus proche de lui. Il rit, c'est ridicule mais il s'en amuse alors je le laisse jouer. Moi je m'éloigne un peu plus chaque seconde de la réalité. Mes hanches se meuvent au rythme de la musique dans un mouvement lent et maîtrisé. Mes bras au-dessus de ma tête balancent de droite à gauche alors que je marque quelques notes par un claquement de doigt. Je dois sourire bêtement à cet instant mais je m'en fiche. Je me sens bien. Un plateau passe, des verres pleins, j'en prends un, le bois cul sec. Et ce schéma se répète peut-être trois ou quatre fois. J'ai perdu depuis longtemps le compte des gorgées qui ont humidifié ma gorge et je ne danse que pour moi. Parce que j'aime ça et parce que la musique m'entraine bien plus loin que cette salle commune. J'ai chaud. Plus d'élèves se sont joint à nous sur la piste et quelques corps se frottent contre le mien. Les étoffes se froissent, des mains se posent sur mon torse et j'ouvre les yeux, c'est une fille que je ne connais pas. Une Soul il me semble. Elle roule ses formes devant moi et je la regarde fasciné. Sa robe moulante arrivant mis cuisse, dévoile un décolleté plongeant où se perdent quelques gouttes de sueur. Ses grands yeux et son sourire se veulent séduisants et provocants et je me laisse aller. Elle colle son corps contre le mien, son regard arrive presque à hauteur de mes yeux grâce aux talons qui la hisse douze centimètres plus haut que de coutume. Elle passe ses bras autour de mon cou et se déhanche devant moi en mordillant sa lèvre inférieure. Mes yeux se perdent dans les siens et nous bougeons l'un contre l'autre pendant presque vingt minutes, enchaînant les musiques changeant simplement notre rythme. J'ai refermé les yeux parce qu'un voile de brume semble envahir mon cerveau et je la laisse juste agripper un peu plus ma chemise pour me tirer encore plus près d'elle. Une de ses mains se perd dans mes cheveux tandis que l'autre glisse jusqu'à mon visage. Elle frôle la peau de mon cou puis mon menton et ma joue et se hisse encore un peu plus haut. Je la regarde faire mais lorsque ses lèvres frôlent les miennes, je la repousse brusquement.
Soudain ma vue redevient nette et mes yeux s'ouvrent en grand. Elle est surprise.
- A quoi tu joues... Soufflais-je.
Je n'attends pas qu'elle me réponde, je m'éloigne et quitte la lumière des projecteurs pour venir m'asseoir sur un banc. Je ferme les yeux et masse mes tempes. Mon crâne me fait de nouveau souffrir et l'alcool y est pour beaucoup. Je l'ai abandonnée au milieu de la piste mais je n'avais sérieusement pas envie d'embrasser cette fille. Je ne la connais pas et je ne ressens rien pour elle. D'ailleurs je m'étonne que ma réaction ait été si rapide en dépit de mes sens nébuleux. Ma gorge est desséchée et je cherche sur la table un verre que je bois sans me poser de question. Je grimace. Vodka.
Aie, ça a du mal à passer. Elle était pure et je la sens brûler ma gorge. Des rires et des cris attirent mon attention. Un groupe de garçons est regroupé autour d'une table ronde et s'enchainent des bras de fer sur lesquels les autres élèves parient avec enthousiasme. Je m'approche, la foule bouge, on me bouscule, je perds l'équilibre et me rattrape. C'est malin... ma main s'est agrippée au bord de la table et sonne comme une mise à défi.
- Installe-toi gamin !
On ne me laisse pas le choix. Je sens deux mains se poser sur mes épaules et m'asseoir sur une chaise. En face de moi un Soul a déjà posé son bras au centre et rit de me voir à moitié bourré. Je pose mon bras sur le bois mouillé par la bière et attrape sa main.
- Je parie sur le gosse ! Crie un élève.
S'en suit des éclats de voix et des rires plus semblables à un brouhaha dans mon cerveau. Quoiqu'il en soit, bourré ou pas, je garde ma force et lorsque le « maître du jeu » lance le top départ, il me faut à peine dix seconde pour coucher le bras de mon adversaire qui me regarde abasourdi.
Des rugissements de victoires se font entendre alors qu'un deuxième joueur se pose face à moi. J'y prends gout.
J'en couche trois et les paries penchent maintenant en ma faveur.
- Ah Jimin ! On a besoin de toi, ce gosse est en train de nous ridiculiser.
Je suis face à une chaise vide attendant que le prochain joueur se pointe lorsque je rencontre le regard de Jimin. Je me fige. Il vient de s'asseoir sur cette chaise vide justement et tend son bras. J'hésite une secondes ou deux puis vient agripper sa main. Ses doigts son crispé autour des miens et je vois déjà son muscle se gonfler.
- Allez !
Je contracte mon bras et appuie sur le sien. Je sens rapidement sa main trembler, j'ai déjà gagné. Je le regarde dans les yeux et plaque le dos de sa main contre la table.
- Excellent ! il est bon ce gosse !
Jimin acquiesce en se massant le poignet sans me lâcher des yeux.
Mon regard est aimanté au sien. Merde ! Une fille se suspend pratiquement à mon cou en exposant fièrement son décolleté sous mes yeux et je ne ressens rien. Jimin me dévisage deux secondes avec ses yeux argentés et j'en perds toute ma crédibilité.
J'ai chaud.
La salle tourne autour de moi.
Peut-être est-ce ma tête qui tourne...
Je tombe.
Deux bras me rattrapent avant que ma tête ne heurte le sol. Je regarde Jimin qui me soutient contre lui.
- Tu es complètement rond... souffle-t-il
- Je me sens bien...
- Tu as besoin de dormir Jungkook.
Je proteste faiblement pendant quelques secondes mais Jimin ne m'écoute même pas. Il me hisse sur son dos et se relève. Ma tête retombe sur son épaule et je resserre mes bras autour de son cou.
- Il est 4h, tu rentres déjà Chim ?
- Oui, Jungkook ne tient plus debout, je le ramène.
- Mais t'es quoi ? Son père ou quoi ?
Jimin ne répond pas. Il sort de la salle et la musique s'étouffe dans le silence des couloirs vides.
Je l'entends ouvrir la porte. Et sans allumer la lumière il me pose dans mon lit. Pour la deuxième fois aujourd'hui...
Je plane complètement.
- Tu exagère. Murmure-t-il.
Il défait les lacets de mes chaussures et me les enlève avant de faire glisser mon pantalon jusqu'à mes pieds. J'aurais bien protesté mais ma voix ne passe pas la frontière de mes lèvres...
- Tu as bousillé ma chemise...
Ah... il doit y avoir de la bière sur la manche, peut-être quelques taches de nourritures et de la sueur. C'est dommage, elle est magnifique. Il dénoue le nœud qui enserre mon col et le retire délicatement. Il entreprend ensuite de me retirer ma chemise. Il défait un par un les boutons et fait glisser une manche le long de mon bras puis l'autre et le contact de ses doigts contre ma peau me fait frissonner. Le froid m'enveloppe alors que je ne suis plus qu'en boxer devant lui... Il attrape un de mes t-shirt et essaye de me l'enfiler mais franchement, mon corps est aussi lourd qu'une pierre et je en fais rien pour l'y aider.
Il soupire.
- Jungkook mets-y un peu du tient.
- Mmh...
Je ne bouge pas d'un poil et finalement il abandonne.Il tire exaspéré la couette sur mes épaules pour enfin souffler. A partir de là ma conscience m'abandonne et je sombre dans un sommeil profond à l'odeurd'alcool.
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