N•2
Le soir même, Izuku questionna sa mère sur son entorse mais celle-ci resta évasive.
-Maman, ça va ? C'est cette histoire qui te rend distraite ?
-Mon chéri, bien sûr que je vais bien... J'ai juste besoin de repos...
Elle câlina son fils. Il avait bien changé. C'était presque un homme maintenant. Inko se surprit à avoir les larmes aux yeux. Un jour, il quitterait la maison et elle se retrouverait définitivement toute seule.
-Il faut que je révise..., murmura-t-il pour qu'elle le lâche.
-Oh... oui, oui... vas-y, trésor.
Il ferma la porte de sa chambre et elle essuya ses larmes. Rien ne servait de se préoccuper de ça, pour l'instant Izuku était encore à la maison. Il fallait juste qu'elle en profite.
Assise sur le canapé, elle fixa le petit bout de papier qu'elle avait trouvé toute à l'heure.
-J'ai envie de composé ce numéro, souffla-t-elle.
Elle s'apprêtait à prendre le combiné du téléphone fixe mais se rétracta. Et si, c'était une mauvaise idée ? Après tout, même si ce Toshinori Yagi s'était comporté comme un parfait gentleman, elle ne le connaissait pas. Peut-être qu'il n'était pas quelqu'un de fréquentable, pire un super vilain qui kidnappe ses victimes quand elles l'appellent. Les scénarios catastrophes se bousculèrent dans sa tête et elle reposa le téléphone. Elle avait besoin de sommeil. Inko ouvrit la porte de la chambre d'Izuku.
-Je vais me coucher, dit-elle d'une voix douce.
-D'accord, répondit le jeune homme en se tournant vers sa mère, bonne nuit.
-Bonne nuit et ne veille pas tard...
Elle referma derrière elle et se dirigea vers sa chambre. En s'allongeant dans son grand lit vide, le sentiment de solitude revint la hanter. Pourvu qu'un jour Inko ne se sente plus si seule...
***
Comme chaque matin, Izuku quitta la maison et Inko le guettait. Ne l'ayant plus dans son champs de vision, elle se dirigea vers sa cuisine.
-Quel ennuie...
Le téléphone lui faisait de l'œil depuis hier soir et en réalité, malgré ses doutes et ses interrogations, elle mourrait d'envie d'utiliser son téléphone.
-Tant pis !, s'écria-t-elle. Si je ne le fais pas, je le regretterais plus tard...
Elle récupéra le petit mot, en utilisant son Alter, et commença à composer le numéro. Une fois le téléphone contre son oreille, son cœur battait étrangement vite.
-Pardonne-moi Izuku, pardonne-moi Izuku, s'il m'arrive quelque chose à cause de ce maudit coup de fil..., murmurait-elle à chaque bip effectué par le téléphone.
-Allô ?
Inko ne sût même pas quoi dire. Elle déglutit, c'était bien la voix de l'homme qui l'avait vu lamentablement s'écraser par terre, la veille.
-Allô ?
Elle pouvait voir le sourire se dessiner sur le visage de la personne à l'autre bout du fil. Inko souffla un bon coup.
-Oui, je suis bien sur le portable de monsieur Yagi ?
-C'est exact ! C'est à quel sujet ?
-Je... enfin... je... j'ai trouvé votre numéro dans la poche de...
-Ah oui ! Je suis vraiment désolé, je ne vous ai même pas demandé votre prénom.
-Ah... ah bon ?
« Du calme, du calme » pensa Inko qui était très nerveuse. Elle était surtout anxieuse, mais jusqu'ici tout semblait se passer sans soucis. Elle n'était pas au téléphone avec un psychopathe.
-Du coup, comment vous vous appelez, chère madame ?
-Inko. Je m'appelle Inko...
-C'est un très joli prénom, lâcha Toshinori à l'autre bout du téléphone. Je suis désolé, mais je vais devoir vous laisser...
Il passa une main sur son téléphone et se tourna vers la voix qui l'appelait.
-All Might, les élèves t'attendent !, cria Shota Aizawa derrière lui.
-Une petite minute, j'arrive...
Il replaça le téléphone à son oreille. Inko n'avait pas raccroché. Il soupira.
-Je vous aurais bien garder plus longtemps mais le devoir m'appelle, lâcha-t-il en se grattant la nuque.
-Oui, je comprends... je vais raccrocher alors...
-Inko ? Vous êtes encore là ?
-Oui ?
-Attendez... je pense que je vous rappèlerais d'ici..., il regarda sa montre, deux heures. Vous serez là ?
-Appelez dans deux heures, je ne vous promets rien.
-À dans deux heures... peut-être !, dit-il avec une voix étonnamment plus forte que tout le long de la conversation.
Il raccrocha. Inko avait le sourire aux lèvres. Pourquoi ? Tout simplement parce que cela faisait une éternité qu'elle n'avait pas eu quelqu'un au téléphone, à part Izuku, avec qui elle allait converser un minimum.
Aizawa attendait All Might, les bras croisés. Il portait toujours cette même expression sur son visage.
-Tu as de la chance que ce soit moi qui te surprenne au téléphone, si ça avait été quelqu'un d'autre, ça aurait jasé en salle des professeurs. Mais comme personnellement, je m'en tape royalement, je te laisse faire ta petite vie, à condition que je n'ai plus à faire patienter ces élèves...
-Tu dis ça parce que tu aimerais être à ma place, avec Emi Fukakado...
-Alors là, je préfère rester les yeux grands ouverts sans gouttes que de vivre ce supplice !
Aizawa fit coulisser la porte de la salle de classe et All Might entra. Tous les élèves devinrent alors aussi sages que des images. Quand All Might les pria de le suivre jusqu'à un terrain d'entraînement, tous se levèrent sans broncher.
-C'est quand même incroyable qu'ils t'écoutent tous comme ça, lâcha Aizawa avec son flegme habituel.
-C'est l'avantage d'être le symbole de la paix, répondit All Might avec un petit rire.
Le symbole de la paix en question se tourna vers la classe de seconde. Midoriya marchait à côté de ses camarades, un sourire sur les lèvres. All Might en fut ravi. Bientôt c'était à ce garçon que reviendrait la tâche de veiller sur les autres. Mettre fin à sa carrière de héros, Toshinori ne l'avait jamais envisagé comme possible. Pour lui, il serait sans doute tuer en héros ou mourrait de vieillesse. Du moins, ça, c'était avant son terrible affrontement avec All For One. Il n'avait donc pas eut le choix. Au fond de lui, cette idée d'un jour ne plus être capable de porter secours à qui que ce soit le rendait malade. Qu'allait-il devenir après ça ? Il n'avait pas la vocation pour enseigner, il le savait pertinemment. Pourrait-il tout de même se faire à l'idée de prendre sa retraite en se consacrant pleinement à ses élèves ? Il n'était pas certain d'en être capable. Parfois en y pensant, il se sentait au bout du rouleau. Même si c'était un sacré poids qui reposait sur ses épaules, il s'y était habitué et avait fini par aimer ça. Désormais, il ne lui restait plus beaucoup de temps avant de passer à la postérité. Malgré son sourire toujours plus ou moins présent, All Might était préoccupé par l'avenir. De plus, en ayant consacrer sa vie aux autres, il n'avait jamais pris une minute pour lui. Ne se sentirait-il pas seul ? Pendant toutes ses années, les sentiments négatifs qu'auraient pu provoquer le fait qu'il soit seul avaient été aspirer par la fatigue provoquée par une longue journée héroïque. Qu'en serait-il quand tout cela serait derrière lui ? Déjà qu'il avait du mal à voir son corps se flétrir...
Toshinori n'eut pas le temps d'y penser plus, lui et ses élèves venaient d'arriver à destination. Soudain, une autre pensée le traversa: dans deux heures, il devrait rappeler Inko. Cette femme l'avait vraiment intrigué sans qu'il ne sache se l'expliquer pourquoi.
-C'est quoi l'exercice, pour aujourd'hui ?, demanda Asui ce qui le fit définitivement revenir sur terre.
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