Rendu de concours
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Cette nuit là, je regardais les étoiles, et ce fut à ce moment que je compris que je ne pourrais pas sortir d'ici. J'étais enfermée, prisonnière de ces barreaux brûlants.
Et c'était de ta faute. Mariah.
-Et si on partait ?
4 mots.
4 mots qui me firent me retrouver ici.
Je te hais.
Tout a commencé à cause de l'agence.
-Profitez de vacances illimitées avec notre abonnement DreamingDays !! Avec ça, choisissez un proche, et direction les nuages !! Une seule piqûre et vous voilà dans l'autre monde !! En janvier, ce sera le mois des actions....
Tu t'y connaissais, en nuages. Pas vrai, Mariah ? Tu m'as dis que c'était safe, qu'on allait vivre une aventure. Et moi, je t'ai suivis, toi qui brillais tant, avec tes cheveux d'argent.
-Attention, je pique. Merci d'avoir participé à l'expérience DreamingDays....
C'était les derniers mots du monde réel.
Les dits « nuages » ressemblaient plutôt à une île.
Une île empoisonnée. Remplie de personnes invisibles, de silhouettes dans la nuit, de cris qui déchirent l'obscurité.
L'île maudite.
Et j'étais coincée. Par ta faute.
-Amani, et si on partait ?
-Hein ? Où ça ?
Ce jour là, j'écoutais d'une seule oreille, j'étais focalisée sur mes révisions de l'examen de mécanique du lendemain. Depuis 2077, on oblige les étudiants à savoir se débrouiller avec de la ferraille, au cas où.... et la phrase reste en suspens. Du moins dans la bouche des instructeurs. Mais nous savons tous. C'est la guerre, et mon monde n'y est pas préparé. Enfin, mon ancien monde.
-Dans les nuages. On va dans les nuages.
-Quoi, tu veux aller à DreamingDays ? Les agences comme ça, tu sais bien que c'est des fraudes, en plus, si on reste coincées...
-On restera pas coincées !! C'est arrivé qu'une seule fois sur mille !! Aller, on s'éloignerait de tout !! Des profs, des élèves....
Tu avais baissé d'un ton.
-On sera juste toute les deux... entre copines.
Tu savais très bien que je ne pouvais pas te résister. Toi et ton doux regard, toi et tes jolies boucles, toi et ta voix joyeuse.
L'erreur de ma vie.
-Bon... j'espère que tu es au courant des risques...
-Oui !!! D'après leur site, ils avaient réussi à rectifier le bug. Plus personne n'est resté là bas, et puis, qu'est ce qu'on risque, sérieux, d'aussi belles filles que nous ?
-Tu m'énerves, avec ta confiance en toi. Je vais me renseigner, alors t'as intérêt à me fabriquer des antisèches pour l'exam de demain, miss je-sais-tout.
Quand j'ai ouvert les yeux, il faisait nuit.
J'étais couchée à même le sable. Les étoiles brillaient dans le ciel, on entendait le doux clapotis des vagues. Je voyait comme en plein jour, avec cette voix lactée et cette pleine lune si lumineuse. C'était beau.
On aurait pu croire à un paradis.
Si je n'entendais pas ces hurlements de douleurs, je crois que j'aurais pensé être morte.
Derrière la plage, il y avait une forêt. Une forêt de palmiers, de cocotiers et de pousses fruitières sentants l'odeur fraîche de l'été. Pourtant, la seule que chose que je rêvais de faire était de m'éloigner le plus loin possible de cet amas d'arbres.
Constemment, chaque heure, chaque minute, chaque seconde de la journée, j'entendais les hurlements, les supplications, les râles de détresse avant la mort de tout mes proches. Ils semblaient être ici, dans cette forêt de l'enfer.
Et ils ne disaient qu'une seule chose:
Rejoins-nous.
Tu étais dans le tas, toi aussi. Mariah. Tu criais le plus fort, tu me disais que tu m'aimais, que tu ne voulais que mon bien. Tes belles paroles étaient parfois couvertes par le désespoir collectif des autres, mais je savais très bien que tu étais là.
Et maintenant, tu me vois, Mariah ? Tu sais où je suis ? Ce que je fait ? Ce que tu as fait ?
Cette nuit là, je regardais les étoiles, et ce fut à ce moment que je compris que je ne pourrais pas sortir d'ici.
Alors je me suis levée.
Et j'ai marché en direction de la forêt. Plus j'avançais, plus les supplications de mort hurlaient dans mes oreilles.
Pas après pas, mes tympans gonflaient de douleur, cependant, je ne flanchais pas.
Et puis, quand enfin, j'arrivais à la lisière de l'endroit que j'avais tant fuis, je m'arrêtais.
Non.
Je ne suis pas comme ça.
Je n'abandonne jamais.
Et j'ai une vengeance à accomplir.
Mariah. Tu vas payer.
J'ai sauté dans l'eau.
Je me suis forcée à y rester. J'ai accroché mon pied à des coraux, bloquant ma respiration à jamais.
Lentement bercée par le courant, je me suis endormie.
Les dernière bulles sont remontées à la surface.
Alors Mariah ? Qu'est ce que tu penses de ça ?
J'aurais mieux fait d'aller dans cette foutue forêt, une bonne fois pour toute.
Ne vous fiez jamais à votre instinct.
Jamais.
Pas ici.
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