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26. No way

Son regard braqué plusieurs secondes sur moi est plein de questions auxquelles je n'ai pas les réponses. J'ai l'impression qu'il essaie de me plonger dans son monde, et je l'encourage du mieux que je peux, immobile. Autour de moi, tout est devenu flou. Seule sa voix grave, pleine de mélancolie, me retient dans la réalité. 

Quand un tonnerre d'applaudissements retentit, je me secoue en clignant des yeux. Encore une fois, je n'ai pas compris comment ni à quel moment Ayden a pu m'emporter aussi loin dans sa bulle. Son visage est maintenant rayonnant, un immense sourire apparaît sur son visage au fur et à mesure que les cris du public redoublent. On dirait qu'il revit. Pourquoi s'empêche-t-il d'être heureux comme ça ? Il est né pour ça : depuis qu'il est monté sur cette petite estrade, il n'est plus le même. Tour à tour espiègle, gai, exulté, il occupe l'espace avec une facilité déconcertante qui a conquis la salle en un rien de temps. Tout le monde semble avoir pris la mesure de son talent. Alors pourquoi refuser de faire ce à quoi il semble irrémédiablement destiné ? 

Jusqu'à la fin du concert, je ne le quitte pas des yeux, comme si j'allais pouvoir répondre à mes questions à force de l'observer. Il est vraiment magnifique. Ses vêtements sombres contrastent avec la clarté de son visage et l'éclat de ses prunelles claires. Je pourrai rester toute la nuit à le regarder chanter. Surtout quand il a l'air aussi heureux que maintenant. Le Ayden de la vie de tous les jours est beaucoup moins apaisant. 

A la fin du concert, deux ou trois filles s'approchent de la scène pour échanger quelques mots avec lui, et je ne peux empêcher une pointe de jalousie de résonner dans ma poitrine. Je sais très bien que je n'ai pas le moindre droit de ressentir ça, mais c'est difficilement contrôlable. Après tout, c'est normal qu'il soit agréable avec de potentielles futures fans, dans le cas où il changerait d'avis et accepte que Chuck prenne sa carrière en main. Contrairement à ce que j'aurais pensé il y a quelques jours, il est souriant avec elles, ce qui semble les ravir. 

Je n'ai pas vraiment envie d'assister à ce spectacle. En me frayant un passage comme je peux parmi la foule, je rejoins rapidement les coulisses pour être là quand le groupe sortira de scène. J'arrive en bas de l'escalier juste au moment ou Cassie en descend, euphorique. 

- Waou, c'était dingue ! s'écrie-t-elle en me sautant dessus. 

En riant, je la serre en retour dans mes bras.

- Vous étiez parfaits ! 

- Non, mais tu as vu la réaction des gens ? C'était incroyable ! Cette énergie... 

Aux anges, elle se retourne vers Ayden, en train de descendre à son tour, un sourire de victoire aux lèvres.

- On recommence quand tu veux, monsieur la future légende du rock ! s'amuse-t-elle. 

Un éclair de dureté passe dans les yeux du concerné. Ça n'a duré qu'un instant, mais je ne me trompe pas. Sa bonne humeur reprend vite le dessus :

- D'abord, on va profiter de ce qu'on a, madame la grande pianiste, rétorque-t-il dans un sourire. 

Il serre Cassie dans ses bras, soulagé et heureux. 

Zack, Nathan et Taylor, debout dans le couloir, semblent eux aussi sur un nuage. 

Zack lance à Ayden, d'une voix forte :

- Tu vois l'effet que je leur fais ? Sans moi, jamais tu ne serais arrivé à ce résultat ! 

Ayden et Cassie, toujours dans les bras l'un de l'autre, éclatent de rire. 

- Ok, mec, je m'incline. La prochaine fois, je te laisse le micro. 

- Je suis sûr qu'ils adoreront ma voix d'ange. Tu la sous-estimes, raille-t-il. 

Dans le petit couloir, c'est l'effervescence. Aucun d'entre eux n'arrive à atterrir après le moment de grâce qu'ils viennent de vivre. Ils sont surexcités, parlent tous en même temps, se congratulent et se rappellent d'un moment qu'ils ne risquent pas d'oublier de sitôt. 

Je les observe, attendrie comme si j'observais une bande de potes gagner un match de foot très important. Quand Ayden s'aperçoit de ma présence, il se fige un instant et m'offre un sourire doux, presque timide. Le souvenir de son regard pendant cette chanson qui me traumatise à chaque fois me revient en mémoire, et je crois que je rosis. 

Les battements de mon cœur s'accélèrent au moment où il franchit en quelques pas la distance qui nous sépare. 

- Alors, ton avis ?

Bon sang, ces yeux. Liquides, perçants, magnétiques. Respire, Mel. Je me permets de le taquiner un peu en baissant les yeux pour masquer ma gêne. 

- A vrai dire, rien d'extraordinaire. J'ai déjà vu tellement mieux ! 

L'expression interdite qui se peint sur son visage m'empêche de garder mon sérieux plus longtemps. Je pouffe de rire. Il hausse un sourcil narquois :

- Tu t'essaies à l'humour ? Tu n'avais pas l'air d'avoir envie de rire quand j'étais sur scène, pourtant ! 

Son regard sans équivoque me coupe dans mon élan. Un partout, balle au centre. 

Retrouvant mon sérieux, je reprends :

- C'était parfait. Tu avais l'air de t'éclater, tu devrais faire ça plus souvent ! 

Je suis en terrain miné, je le sais. L'expression d' Ayden se charge d'amertume :

- Je ne peux pas, m'assène-t-il sèchement. 

- Mais pourquoi ? Et pourquoi as-tu chanté ce soir, dans ce cas ?

J'ai conscience que ma curiosité dépasse le cadre professionnel, mais je ne peux pas m'en empêcher. Tout ce talent gâché, c'est incompréhensible. Le froncement de ses sourcils et son expression tendue me font toutefois comprendre que je suis allée trop loin. 

- Je crois que mes raisons ne te regardent pas. Chuck est sur mon dos depuis deux ans déjà, et pourtant j'ai été très clair avec lui, tu ne vas pas t'y mettre, maintenant. Je ne veux pas, point. C'est clair ?

Je ne m'attendais pas à tant d'hostilité. Qu'est-ce qui peut l'empêcher à ce point d'être lui-même ? Je ne sais pas si ma fâcheuse tendance à vouloir soigner tout le monde reprend le dessus, mais j'éprouve le besoin de l'aider. 

Et puis je repense à Emily, et ma rancœur reprend le dessus. Après tout, c'est son problème, je ne vois pas ce que je pourrais faire pour lui. 

- Ok. Désolée. 

La distance dans ma voix semble le radoucir. Il passe une main hésitante dans ses épais cheveux bruns, l'air subitement fatigué. 

- Ecoute, Mel... J'essaie de ne pas te blesser, mais ce que je fais de ma vie ne regarde que moi. J'ai mes raisons de ne pas vouloir de cette vie, et je ne vais pas changer d'avis. Ni aujourd'hui ni plus tard. C'est vrai que ce soir, c'était bien. Mais c'était juste une parenthèse. Ne t'attend pas à ce que ça arrive tous les week-end, parce que ça ne sera pas le cas. 

Je n'y comprends rien. Il ne veut pas se produire, mais monte quand même sur scène. J'ai vu tout ce qu'il a donné aux personnes présentes dans la salle. C'était bien plus qu'un simple défi pour lui. Il voulait partager sa musique. Et malgré son humeur et la réaction enthousiaste du public, il continue de marteler que ce n'est pas fait pour lui... Je ne vois pas ce qui peut le bloquer à ce point, mais ça doit être profondément ancré en lui. On ne peut pas se mettre des barrières à ce point sans une bonne raison. 

L'énigme aux yeux bleus en face de moi m'extirpe volontairement de mes réflexions :

- Bon, et si tu faisais ton boulot maintenant ? Dis-moi, qu'est-ce qui n'allait pas ce soir ? 

Ce mec n'est pas très doué pour les transitions... mais j'ai bien compris que la discussion précédente était close. 

- Rien. 

Son sourire enfantin fait chaud au cœur.

- Rien ? 

- Non. Au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, vous avez fait un tabac. 

- Donc, tu es en train de me féliciter, c'est ça ?

- On dirait bien... 

Il repousse délicatement une mèche de cheveux devant mon visage. 

- Tout peut arriver, quand on s'en donne la peine, me dit-il mystérieusement. 

Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression que je ne saisis pas le sens de cette dernière phrase. Je n'ai pas le temps de m'appesantir sur le sujet : Zack nous a rejoint et donne une grande tape dans le dos d' Ayden.  

- Bon, maintenant que tu as fait de nous des stars internationales, il ne reste plus qu'à aller fêter ça ! 

Sortir ? Encore ? Oh non... Je n'aspire qu'à une chose, rester sous ma couette pendant les vingt-quatre prochaines heures. Pourtant, j'ai déjà travaillé avant Live, mais l'énergie que me prend ce stage me vide. 

J'interviens dans l'échange, avant de me faire embarquer :

- Heu... Désolée, mais je vais rentrer chez moi, j'ai besoin de dormir. 

Zack ouvre des yeux ronds :

- Oh, allez, fais pas ta rabat-joie ! Viens avec nous !

Je ne cède pas, malgré son air désespéré. 

- Désolée, mais j'ai vraiment besoin de dormir. 

Avec une mimique théâtrale, Zack se tourne alors vers Ayden :

- Et toi, tu vas pas nous lâcher, hein ? C'est ta soirée, t'as pas le droit ! 

Ayden rigole doucement :

- Non, je vous lâcherai pas. C'est pas tous les jours que vous aurez tant de succès, faut en profiter, rajoute-t-il ironiquement.

Il me lance un regard espiègle :

- Tu es sûre que tu ne  veux pas venir ? On pourrait passer un bon moment.

Le sous-entendu est tellement évident... Non, hors de question que je passe un bon moment avec Ayden. Il va falloir que je lui explique. J'essaie d'adopter l'expression la plus neutre possible :

- Non, ça va. Je suis vraiment crevée. 

- Tant pis, me répond-il sobrement. Et tu vas rentrer comment  ? 

- En taxi, je suppose. 

Ayden ne réponds pas tout de suite, il semble perdu dans ses pensées. Au bout de plusieurs secondes, il me dit subitement :

- Je vais te raccompagner. Il est tard, tu es seule, et c'est New-York. Je les rejoindrai après.

Zack fronce les sourcils. Mais qu'est-ce qui lui prend ? Je rentre en taxi, les probabilités que je me fasse agresser doivent se situer bien au dessous des cinq pour cent. 

Je hausse un sourcil étonné :

- C'est gentil, mais je suis une grande fille. Je vais me débrouiller !

- J'ai dit que je te raccompagnais. Tu m'as supporté ce soir, je peux bien faire ça pour toi. Et ne discute pas, sinon je raconte à Chuck à quel point tu es infernale, plaisante-t-il.

Après tout, s'il y tient... C'est juste un trajet, s'il a du temps à perdre, ça le regarde. Du moment qu'il n'essaie pas encore de m'avoir, ça ne me dérange pas. 

- C'est toi qui vois.

Zack, l'air presque aussi surpris que moi, hausse les épaules et se dirige vers le local dans lequel le groupe s'est changé un peu plus tôt. J'attrape mon téléphone pour commander mon taxi. Un appel manqué de Théo me saute aux yeux. Je lui envoie un simple message pour lui dire que tout va bien et que je le rappellerai un peu plus tard. 

- Tu écris à ton mec ?

La voix curieuse d' Ayden interrompt ma concentration. 

- Je crois que ça ne te regarde pas. Et pour ta gouverne, oui, c'est à lui que j'écris. 

Ça ne me plaît pas du tout qu'il me demande ça de but en blanc, on n'est pas amis, ni proches. Je ne sais même pas ce qu'on est. Des relations professionnelles compliquées ? Certainement. Mais je ne veux pas me confier à lui, c'est ma vie privée. 

- C'est bon, pas la peine de jouer les offusquées. Je posais une simple question.

Et voilà... le sarcasme est de retour. L'accalmie aura été de courte durée. Il ferait mieux de réfléchir avant de parler... Quand c'est moi qui pose les questions, ça ne le dérange pas de m'envoyer paître. L'inverse semble plus compliqué. C'est dommage, je commençais presque à apprécier ses bons côtés.

Après avoir commandé mon taxi, je me dirige vers la petite salle où sont réfugiés tous les autres pour leur dire au-revoir. 

J'espère recroiser Cassie, je l'ai beaucoup appréciée. Zack aussi, même si c'est un peu différent vu sa proximité avec Ayden. 

En me dirigeant vers la sortie, je passe à nouveau devant Ayden qui me suit à bonne distance, sans rien dire, le visage fermé.


Merci pour tous vos votes et vos commentaires qui me font si chaud au cœur ! 

Des bisous roses! 





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