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50. Something is missing

Je me doutais bien que revenir ici serait difficile à gérer, mais je n'aurais jamais cru que ce serait à ce point. L'excitation de ma famille à l'idée de croquer dans la grosse pomme comme je l'ai fait quelques mois plus tôt aurait dû me gagner depuis longtemps, mais mes souvenirs m'en empêchent. 

Durant le vol, ma mère n'a pas cessé de me couver du regard. J'ai réussi à donner le change, mais je ne suis pas sûre de tenir encore très longtemps. Si ce mariage n'avait pas eu lieu, je n'aurais jamais eu la force de revenir ici sans lui. Peu importe le temps qui passe, la blessure ne se referme pas, et j'ai bien peur que ce ne soit jamais le cas. Mais c'est Chris qui se marie, et sa femme m'a choisie pour témoin. Mes états d'âme n'entrent pas vraiment en ligne de compte. 

Il n'est pas question de craquer. Il n'est pas question de craquer. Il n'est pas question de craquer.

Juste devant moi, j'observe mes trois piliers s'extasier sur un couloir d'aéroport. Quelques mois plus tôt, j'étais à peu de choses près dans le même état. Angoissée, heureuse et terrifiée de ce qui m'attendait. Le regard d'Ayden traverse mon esprit, m'empêchant de respirer pendant plusieurs secondes. Ses yeux... est-ce que je reverrai un jour la profondeur abyssale de son regard magnifique ? 

- Mel, regarde ! Des policiers américains ! Ils font peur comme à la télé, me glisse ma sœur en attrapant ma main. 

Délicieuse petite sœur qui vient sans le savoir d'éviter à mes larmes de se montrer à tout le monde. En bloquant ma respiration pour faire disparaître l'énorme boule qui s'est logée au creux de ma gorge, je rétorque sur un ton de conspiratrice :

- Fais attention. Comporte toi bien, tes bouts de tissus sont suspects. 

Sarah se colle un peu plus contre moi, impressionnée, et fait le moins de mouvements possibles jusqu'à notre passage au douanes. Sait-on jamais... En ce qui me concerne, je n'ai plus aucune appréhension. La personne pleine d'espoir et inexpérimentée que j'étais en arrivant ici a complètement disparu derrière des rivières de larmes et quelques allers-retours supplémentaires entre la France et Londres. 

- Tu penses que tes amis seront à l'heure ? me questionne ma mère en tendant son passeport à un homme en bleu à l'allure de Robocop. 

- Aucun doute là-dessus. 

Une trentaine de minutes plus tard, on nous laisse enfin accès au hall des arrivées. Il ne me faut que quelques secondes pour repérer le regard cristallin de Cassie, toujours entouré d'eye-liner charbonneux. Elle n'aurait pas pu me faciliter plus la tâche : munie d'une pancarte sur laquelle elle a calligraphié un énorme "Welcome back, Mel !", elle sautille dans tous les sens. A côté d'elle, Dan est plus discret, mais tout aussi rayonnant. C'est lui que j'ai informé le premier des dates de mon retour ici, et lui et Cassie se sont immédiatement proposés de nous escorter jusqu'à l'hôtel réservé par Chris et Tara. Leur appartement était trop petit pour nous quatre, et de toute manière, avec les préparatifs du mariage, nous aurions été de trop.

La joie bien visible de mes amis me rend un peu du courage que j'avais perdu depuis notre descente de l'avion. Contrairement à ce que je croyais, mes huit heures de vol passées à lutter contre mes souvenirs n'ont pas effacé le soulagement que j'éprouve à retrouver ces deux êtres auquel je tiens tant. En tirant ma petite sœur par la main sous les yeux effarés de Jules et ma mère, je me précipite dans les bras de la jolie blonde qui partage avec moi son affection pour Ayden. 

Emportée par mes émotions, je serre à l'étouffer son corps frêle, emprisonnant au passage quelques mèches de ses longs cheveux blonds. Cassie et moi ne nous sommes pas vues depuis des mois, et je n'ai pas souvent donné de nouvelles, mais ça ne change rien. L'affection que j'éprouve pour cette fille au tempérament de feu est si forte que même dans vingt ans, je serai toujours aussi heureuse de la retrouver. Tout comme Dan, qui me serre à son tour dans ses bras alors que Cassie s'agenouille devant ma sœur en souriant pour se présenter. 

Son odeur familière et rassurante envahit mes narines, me projetant à nouveau en arrière de quelques mois. 

- Tu nous as manqué, tu sais ? Ca va ?

Après un mouvement de recul pour m'observer, Dan m'attrape par les épaules pour observer mon visage et plonger son regard dans le mien. A la seule expression de son visage je devine sans peine ce qu'il essaie de faire. Il sait. En une fraction de seconde, il a lu dans mes yeux tout ce que j'ai traversé, et j'ai toutes les peines du monde à ne pas m'effondrer sous le torrent d'émotions qui m'assaille. Cette joie mêlée de douleur indicible est insupportable, et je ne suis plus très sûre de tenir bien longtemps en face de l'une des rares personnes qui connaisse presque autant que moi mon histoire avec Ayden. 

- Ca va. 

J'ai mis toute ma force dans ces deux mots, mais Dan ne s'y trompe pas. Pour donner le change, je me retourne en souriant vers ma mère et mon frère. 

- Maman, Jules, je m'exclame en tendant la main vers eux, je vous présente Cassie et Dan. 

Jules et Dan s'offrent une poignée de main nonchalante, alors que ma mère s'approche de Cassie et la serre dans ses bras, avant de se retourner vers moi. 

- Dis-lui merci de ma part. D'avoir été là pour toi. 

L'émotion dans les yeux de ma mère est palpable. Même si elle n'a pas conscience du quart de ce que j'ai traversé, sa reconnaissance envers une partie de ma "famille" new-yorkaise est bien plus que sincère, peu importe qu'elle parle anglais ou non. 

Après la traditionnelle récupération sportive des valises, nous prenons le chemin de la sortie. A l'extérieur, j'observe, attendrie, ma famille s'extasier sur le gigantisme de l'aéroport. Effectivement, en plein jour, le dépaysement est encore plus total. 

- On a prévu un petit repas chez Cassie, lance Dan alors que ma sœur s'est déjà nichée dans ses bras. On s'est dit que vous seriez fatigués du voyage, mais on ne voulait pas se priver de toi. 

Toujours aussi prévenant, il traîne derrière lui, en plus de ma sœur, la valise que ma mère vient de récupérer. Ma mère et Jules semblent enthousiasmés de la proposition de Dan. Le plateau repas de l'avion est déjà bien loin. 

- C'est une idée géniale, Dan. Je suis tellement heureuse de vous voir tous les deux. 

- Nous aussi, tu sais, rétorque Cassie avec bonne humeur. J'en avais marre de manger des pots de glace toute seule. Il était vraiment temps que tu reviennes.  

La référence évidente à notre soirée filles chez elle m'arrache un sourire nostalgique. A cette époque, je commençais à peine à découvrir Ayden, ses blessures, ses failles. L'attraction inéluctable qu'il exerçait sur moi, et contre laquelle j'ai tant essayé de lutter. 

- C'est exactement pour ça que je suis là, je plaisante. Manger de la glace et dormir sur ton canapé. Enfin, ou celui de Dan. Il est bien plus moelleux. 

- A ta disposition, s'esclaffe Dan en s'arrêtant devant un énorme SUV noir pour en ouvrir le coffre. 

Je manque de m'étouffer devant l'immense véhicule que mon ami est en train de charger sous nos quatre paires d'yeux ébahies. 

- C'est le tien ? 

- Malheureusement non, grimace Dan en soupirant. C'est Chris qui l'a loué pour vous. Quand on vous aura déposés à l'hôtel, retour à la dure réalité des transports en commun !

Son air faussement attristé déclenche le rire de Cassie, dont le regard protecteur envers mon ami m'interpelle. Leur relation semble avoir encore changé depuis mon départ. Dans leurs silences, leurs regards, transparaissent des sentiments bien plus profonds que ce qu'ils n'étaient quelques mois plus tôt. Les ceritudes qui se lisent dans leurs yeux provoquent un léger pincement près de mes côtes quand je pense aux guerres interminables qu'Ayden et moi étions doués pour nous faire. Mais si quelque chose de positif a pu arriver dans tout ça, c'est déjà un miracle. 

Dans ma langue maternelle, j'informe ma mère que le véhicule dans lequel nous nous trouvons est un cadeau de son frère pour la semaine. Elle s'empresse de l'appeler pour l'informer de notre arrivée, et le remercier de son attention. 

- Les amis de Mel sont adorables. Ils nous ont préparé à manger, poursuit-elle en se tournant vers moi. Je te rappellerai de l'hôtel, on se verra ce soir. J'ai hâte de rencontrer ta femme ! 

Alors que nous approchons de la ville, les cris d'excitation de Jules et Sarah envahissent l'habitacle. A la sortie de Queens Midtown Tunnel, leurs visages se collent à la vitre du véhicule souplement conduit par Dan. Cassie, amusée, tente de leur inculquer quelques connaissances architecturales, sans succès. En silence, ma mère et moi observons les buildings qui se dressent progressivement devant nous, et l'atmosphère si particulière de cette ville finit par gagner sans difficulté mon cœur en miettes. 

Je ne devrais pas faire ça. Mais ici, dans cette ville, je me sens plus proche de lui que je ne l'ai été depuis longtemps. J'ai arpenté tellement de fois ces rues avec lui. Je me suis posé tant de questions. J'ai voulu tant de fois l'éloigner de moi, briser ce lien qui nous a unis dès la première seconde, me passer de sa voix, de ses mots, de ses gestes. Et je n'y arrive toujours pas.  

J'espère au moins qu'il va bien. Je ne sais rien, je ne sais plus rien à part les informations publiques qui circulent sur lui sur Internet. Il est en tournée, son album commence à bien marcher. L'autre jour, j'ai surpris une discussion entre Gavin et Sophia à son sujet. Apparemment, l'idée d'une promotion en Angleterre est de nouveau sur le tapis. Mon collègue ne m'en a jamais parlé, certainement parce qu'il sait à quel point il est inutile de remuer le couteau dans des plaies toujours béantes. 

Très présent pour moi ces dernières semaines, Gavin me traite comme une malade en rémission. Il voit d'un très mauvais œil mon retour à New-York, et ne semble pas ravi que je risque d'y recroiser Ayden. On s'est vus très souvent, mais j'ai très vite clarifié les choses : entre nous, rien d'autre ne peut avoir lieu qu'une amitié sincère. Depuis que je l'ai quitté, j'ai enclenché le pilote automatique, et depuis, je ne fais rien d'autre que survivre, en évitant Melody aussi souvent que je le peux. En priant pour que ça s'arrête. Mais j'ai encore besoin de temps. Tellement de temps. 

Malgré tout, quand Dan se gare dans une rue proche de l'immeuble de Cassie, le flot de souvenirs qui remonte à ma mémoire étire mes lèvres d'un sourire sincère. Je suis là où j'ai toujours voulu être, finalement. Dans cette ville qui m'a tant donné et tant repris, et à qui je voue un amour et une dévotion infinis. 

Un peu plus tard, ma famille et moi découvrons dans le salon de Cassie un buffet qui pourrait nourrir une bonne quinzaine de personne. 

- Toute cette nourriture... me glisse ma mère discrètement. C'est pour nous ?

- Et encore, tu n'as rien vu. Essaie d'avaler un hamburger entier, on en reparle après. 

La barrière de la langue entre ma famille et mes amis semble vite oubliée. Les règles du Uno étant universelles, Dan réussit le tour de force de communiquer sans difficulté avec Jules et Sarah, alors que ma mère, assise sur le canapé, fait le tour de son répertoire pour informer ses proches de notre arrivée sains et saufs. 

Debout derrière le bar de Cassie, j'observe mon petit monde apprendre à se connaître, avec la sensation douloureuse de ne pas en faire tout à fait partie. Au moment où je m'y attends le moins, une violente crise de nostalgie s'empare de moi, et je me précipite sur le balcon pour enrayer sans succès les larmes qui menacent encore. 

Mon amie blonde, occupée jusque-là à prendre des photos, me rejoint sur la petite terrasse sur laquelle j'ai pris la décision pour la première fois de ne plus lutter contre la force qui me poussait vers Ayden. J'entends encore sa voix rauque chanter à quelques centimètres de mon visage, les yeux fermés. 

- Mel, ça va ?

Mon regard se détourne pour échapper à celui, inquiet, de ma blonde platine préférée. Elle pose une main qui se veut réconfortante sur mon bras, mais qui ne fait qu'accentuer mon sentiment de détresse. 

- Mel. 

De lourds sanglots que je retiens depuis longtemps maintenant s'échappent de ma gorge. 

- Je pensais pas... putain, je suis désolée... je pensais pas que ce serait si dur. Je... croyais... 

Je ne sais plus ce que je dis. Je ne sais même plus ce que je pense. J'ai quitté Ayden, j'ai tenu bon pendant tout ce temps, et me voilà en train de pleurer comme une madeleine à peine revenue. 

- Tu ne crois pas que c'est un peu normal ? Dans l'état où tu étais quand tu es partie ?

La voix douce et rassurante de Cassie me réconforte un peu. 

- J'en sais rien. Il me manque, il me manque tellement... être ici, c'est... mais ce mariage, et ma mère... Il ne faut pas qu'elle sache. 

- Mel, tu as le droit de ressentir ce que tu veux. Vous avez vécu beaucoup de choses dans cette ville. 

Non. Non, je n'ai pas le droit. Pas maintenant. Pas après tout ce temps, parce que ce serait comme si tout le chemin que j'ai fait depuis trois mois n'avait servi à rien. 

- Qu'est-ce que tu sais ?

- A peu près tout. Et en même temps, pas grand chose. 

- Il te l'a dit ?

- Non. A Dan. 

A Dan ? 

- Ils se parlent régulièrement. Dan essaie de faire en sorte qu'il reste sur les rails. Il fait beaucoup d'efforts, si j'ai bien tout compris. Et tu lui manques beaucoup aussi. 


Hey mes amours, 

Un chapitre plutôt long... alors, vous trouvez pas qu'on est bien à New-York ? Moi ça me fait un bien fou d'y retourner... 

Je suis pas sûre de pouvoir poster dans la semaine, la rentrée approche et j'ai un tas de choses à faire. Mais si je peux, je le ferai. 

Sinon à part ça, merci beaucoup d'être encore et toujours là. 

Je vous aime tellement fort. 

<3. 

insta : hazelcartergrace








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