Quand j'ai repris mes esprits je me suis retrouvée nez à nez avec une fée. Je vous jure que je n'ai pas rêvé, c'était vraiment une fée. Elle avait une petite robe rose, des ailes de papillon, une baguette magique incrustée de pierres précieuses dans sa main droite et un visage de poupée de cire, sans aucun défauts. Elle m'a sourit et j'ai hurlé. Je sais que c'est un peu bête mais sur le moment j'ai réellement paniqué. Je ne sais pas pendant combien de temps j'ai hurlé mais je me suis calmée quand j'ai eu mal à la gorge et quand j'ai noté que la fée me regardait toujours en souriant. Je lui ai rendu un petit sourire crispé.

Comme j'étais allongée sur le sol ( j'avais peut-être dû tomber de ma chaise lors de mon évanouissement ), je me suis relevée en m'appuyant sur mes mains car ma tête tournait encore un peu. J'ai lâché un bruit bizarre par mégarde mais la fée n' a heureusement pas réagit. Je suis restée assise parce que j'avais la flemme de me lever. Apres tout, j'étais une adolescente normale. Donc une grosse flemmarde.

En regardant autour de moi j'ai lâché un cri de surprise. J'étais dans une sorte de bulle bleu transparente et le temps autour de moi semblait s'être arrêté. Non, il s'était arrêté, c'était une certitude ! Incroyable !

Roméo, le garçon le plus populaire de la classe était en train de montrer du doigt le corps inerte de Madame Spigle, le visage figé en un ricanement étrange. Près de la fenêtre au derniers rang, Laurine, la gourgandine de première, refaisait sa manucure, la langue sur ses lèvres en guise de concentration. Enfin, ce qui me choqua le plus, ce fut de voir Eléonore, ma meilleure amie, se curer le nez. C'était vraiment horrible. Elle qui était si élégante dans tous ces gestes, profitait du chahut de la classe pour s'enlever ces crottes de nez ! Mes trente camardes de classe étaient chacun figés dans une position, le temps s'étant stoppé pour eux. Ils ressemblaient à des statuts de pierre.

- Ne t'inquiète pas, le cours du temps reprendra bientôt.

C'était la fée qui avait parlé.

- Il reprendra quand tu te seras transformée en princesse, reprit-elle.

- Quoi ?

J'avais pas très bien compris. Elle parlait super vite, n'articulait pas et j'entendais à peine sa voix.

- Le temps reprendra quand tu auras combattu le méchant de l'histoire.

- Je ne comprend rien ! m'exclamai-je. Parlez plus fort !

J'avais horreur de demandez aux gens de parler plus fort, je ressemblais à une mamie sourde. Soudain le fée rigola et dit en mettant une paire de lunette noir :

- Nan, je blague chérie ! Le temps reprendra bientôt, quand tu te réveilleras dans le corps de ta prof d'anglais ! J'ai hâte de voir comment tu vas te débrouiller, ça va être trop de la balle, MDR !

Wouaw, cette réplique m'avait coupé le souffle. Je grimaçais parce que a) je n'avais jamais vu une fée aussi vulgaire et b ) je ne comprenais toujours absolument rien à ce qui se passait. Cependant quand l'information délirante arriva à la case " compréhension " de mon cerveau j'hurlais :

- QUOI ?

Cette fois j'avais compris ce qu'elle m'avait dit. À moitié parce que je n'étais pas sûre d'avoir quand même tout compris vu ce que la fée venait de dire. Vous m'avez comprise ?

- J'ai dit que le temps reprendra quand tu te réveilleras dans le corps de ta prof ! hurla la fée comme pour couvrir le bruit d'un vacarme assourdissant mais inexistant.

- NAN MAIS J'AVAIS COMPRIS MERCI !

Moi aussi je savais crier. Et pas qu'un peu. Je pouvais désormais remercier mon petit frère qui me servait depuis ma naissance de " cible pour corde vocale ".

- BON BAH IL EST OÙ TON PUT*** DE PROBLÈME ALORS ?

La fée était toute rouge. Rouge de colère. Rouge et rose ça n'allait pas ensemble. Trop de couleur chaude, pas assez de couleurs froides.

- NAN MAIS C'EST QUOI CE LANGAGE ? UNE FÉE NE DEVRAIT PAS PARLER COMME ÇA !

C'est vrai quoi, elle venait à nouveau de me choquer à vie. En moins de cinq minutes je ne croyais plus aux fées gentilles et douces, merci madame !

La fée fut sans doute surprise de mon audace car elle arrêta de parler, la bouche en " o  " . Je poursuivi :

- Vous n'avez donc pas honte de parler ainsi ? De briser sans aucun scrupule mon âme d'enfant ? Figurez vous que je crois aux fées Madame vulgarité ! Mais si vous continuez je n'y crois plus ! Na !

La fée frissonna de terreur. J'haussais les sourcils, esquissant un sourire machiavélique.

- C'est ce que vous voulez hein ? Me retirer mon âme douce d'enfant naïve ! Tuer vos congénères ! Car je pense que vous vous doutez bien de ce qui se passe quand un enfant dit qu'il ne croit pas aux....

- CHUT ! Tais-toi je t'en pris  !  supplia la fée les mains jointes.

Je m'arrêtais parce que je n'aimais pas faire du mal aux gens et encore moins aux fées. Elle retira ces lunettes de soleil et je pu voir que ses yeux brillaient de larmes. Ça me fis mal au cœur de la voir dans cet état. La fée s'excusa et m'avoua qu'elle venait de se faire larguer par son petit ami, ce qui expliquait sa colère du jour. Je lui pardonnai parce que son histoire m'avait ému. Ne me critiquez pas, je vous en pris.

- D'accord, je vous pardonne, mais plus de gros mots, c'est compris ?

- Oui, répondit la fée, penaude.

Elle s'approcha ensuite de moi et me serra fort dans ses bras.

- Bonne chance, me glissa-t-elle dans l'oreille.

- Pourquoi " bonne chance " ? Eh attendez ne partez pas ! Madame la fée...

Les mots moururent sur mes lèvres et je senti mon corps s'alourdir. Heureusement cette fois, c'était sans douleur. La seule chose que j'entendis c'est le bruit que fit ma tête quand elle rencontra le sol dégoûtant de la salle de classe.

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Bonjour lecteurs !
N'hésitez pas à commentez et me dire ce que vous en pensez ! Cette histoire n'est pas très sérieuse et je m'amuse à l'écrire, j'espère qu'elle vous amuse aussi :)
D0mino